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Défi n° 126 proposé par Jeanne Fadosi "Les chaises d'Emile" (suite) pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

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Vous vous souvenez des chaises d'Emile (défi n°111). "C'est l'été, les oubliées sur la terrasse se retrouvent ici. Laissez-vous inspirer par cette image et personnalisez votre titre".

chaises---reduc1

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 Les chaises dans les prés, le début de l'été... (sur l'air de "colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été").

- Fait chhaud...

- ...

- Ça piiique!

- ...

- On s'ennuiiie...

- Tu t'ennuies! Oui les chardons ça pique, oui le soleil sans l'ombre d'une ombre, ça cloque, oui les orties ça urtique, réplique excédée la vieille chaise en noyer boucanée.

chaise2.jpg

- ...

- Ainsi la jolie petite chaise Vermillonne s'ennuie. Mademoiselle craint les orties, les moustiques, les guêpes et les fourmis. Pourtant Vermillonne était bien partante pour s'exiler " le long des prés déserts où le sentier dévale.../" *

- J'étais lasse d'être comprimée par le quintal du gros Léo, voilà!

- Mademoiselle peut être tranquille, gros Léo a l'effroi du coryza! Il ne risque pas de venir nous retrouver en pleine cambrousse où "/... la pénétrante odeur des foins coupés s'exhale"*.

- Sauvée! 

Ces jours derniers, au café d'Emile l'ambiance était morose. 

Son chiffre d'affaire dégringolait, son moral et sa peau grisaillaient. Il menaçait sévère de virer atrabilaire.

Inquiets, ses clients-acolytes se creusèrent le ciboulot pour colmater le trou dans la comptabilité du limonadier.

Après cogitations, palabres, querelles, ils se rabibochèrent et lui soufflèrent l'idée d'expatrier une partie de son mobilier dans la prairie jouxtant la brasserie.

C'est bien connu dit l'un, dans les monts et les vaux le chaland de l'été qui crapahute sac au dos, a bien besoin de temps à autre d'abreuver le chameau!

Un autre argumenta, colles-y donc deux sièges et une table potable, tu vas voir, ce sera très rentable.

Emile immergé dans le pétrin, submergé par les conseils de ses copains, émergea enfin de son état chafouin. J'y pensais justement hier déclara-t-il de très mauvaise foi! J'ai sous la main une vieille chaise marronnasse qui roupille sous un ficus momifié, c'est elle que je vais expatrier. Cette vieillerie ne craint ni le soleil ni les intempéries, ça va la ventiler décida l'Emile soudain tout requinqué. 

- Tss, tss... Ton antiquaillerie , elle est costaude mais, entre nous, assez... moche et bien peu attrayante, remarquèrent ses compères, il en faudrait une seconde une coquette, une affriolante... 

chaise.jpg

 Te souviens-tu gaie luronne, c'est à ce moment là que tu t'es mise à rutiler de toute ta couleur vermillonne. Eh eh! aujourd'hui tu fais moins la fanfaronne. Tu trépignais, tu te trémoussais, tu voulais capter l'attention de l'Emile. Tu te pâmais, ââhh les filles, je vais être très tendance et très chic,  je vais recevoir l'Oscar "Mobilier Outdoor", pour moi ça vaut de l'or, c'est Hollywood! Et te voilà dehors, de ton voeu exaucée, pourtant au lieu de jubiler tu récrimines, fait chaud, ça pique, ça gratte!

- ... Mais ça libère du gros Léo! Dorénavant Miss Outdoor-Vermillon ne réceptionnera que des sportifs élancés, musclés, bronzés, légers! la classe!

- Bien sûr ma jolie! Et que feras-tu des porteurs de croquenots à crampons qui t'érafleront? Et des transpirants qui te ventouseront de leurs cuisses en sueur? Et des excursionnistes nordiques qui t'écorneront de leurs bâtons? Et des impatients qui ébrécheront de tes pattes le vermillon? Et des ...

- Arrête! tous ceux-là, vieille chipie, ils seront pour toi tralala!

- C'est bien toi qui disais "l'Outdoor n'a pas de prix"!  Quant à moi...tu verras, tout le monde me fuira tantchaise22.jpg les moineaux et les pies m'auront crépie, ne le dis pas, je viens de passer avec eux un contrat tralala !

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* "Soir sur la plaine" Albert Samain    

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Défi n° 125 proposé par Eglantine-Lilas pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

 

Vous visitez le Louvre, c'est la fin de la journée, fatiguée vous vous asseyez devant le tableau de La Joconde qui...vous interpelle.

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- Les Antiquités grecques... ça c'est fait, les étrusques, les égyptiennes, les romaines, c'est vu aussi, les peintures flamandes, allemandes, hollandaises, itou... les sculptures...

Comme d'autres cochent la liste des courses, poireaux, PQ, salsifis, ciboulette, Amélie- Bertille, elle, biffe les "départements" du Louvre qu'elle avale depuis ce matin.

Concentrée, la gloutonne flapie se répand sur un strapontin qui tombe à point. En opinant elle rature Rembrandt, Le Lorrain, Le Brun, Poussin...

- Louboutin?

-  POU-SSIN pas Loubout?...? Attention Amélie-Bertille, tu as encore abusé de fraises Tagada, tu entends des voix... Reprenons... Pierrot dit "Le Gilles"...

- Christian!

- Rhâ, non GI-LLES! pas Christian! Holà, qu'est- ce qui t'arrive A-B, tu dérailles ou bien?...

- Des Chrrist Loub! j'en rrêve...Joconde

Gloups... Bic en suspension, yeux en rondelles, lèvres cul de poule interloqué, Amélie-Bertille fixe la source d'où sourd le sourd roulis de "r".

En apnée elle réalise qu'elle est face à La Mona, La Lisa, La Joconde qui la fixe, l'interpelle. 

- Tes scarpetta... tes escarrpins, Mamma mia, qué fortouna! des Louboutin! Je les rrepèrre à cent pas. Le Léonardo m'avait avertie, on verrra que ton buste et ta testa, tou peux rester en pantofolas. Qué stoupidita! ouné dona en pantoufles, même si Le Léonardo il les peintoure pas, te donne un sourire de femme de ménage, no?

Amélie-Bertille déglutit, s'ébroue, cherche des lunettes à ajuster, se souvient que par coquetterie elle n'en chausse point encore, avance un museau précautionneux et dubitatif vers La Mona.

- Euh... MademoidameLicondeSajo, vous avez parlé?... à moi?...

- Oui, moi y'en avoir parlé à toi! Et pourquoi ne parlerais-je pas, hein? C'est lassant à la fin de devoir toujours se justifier.

- ... Mais...

- Oh! toi aussi tu as des à priori, tu te dis qu'un portrait ça ne doit pas parler, que ça doit rester coi et regarder sans ciller tous ceux qui  le zieutent en dégoisant des tonnes de balivernes... Tu me déçois, j'espérais qu'une nana aux vertigineux escarpins aurait l'esprit plus large...

Je vais te faire voir moi si j'ai l'esprit riquiqui, s'énerve en interne l'Amélie.

- Papotons ma Lison! réplique -t-elle piquée au vif. Ainsi, des charentaises frustrantes sont la cause de ta célèbre risette ma Lisette!

- C'est le Léonardo qui commande... Kif kif pour ma coiffure, tu l'as vue de près ma testa? Le Maestro Léo a décrété qu'oune Signora de qualité se doit d'être voilée. Résultat, mon brushing est tout raplaplat, qué miséria! Toi, tou as un si bello capello, splendido!

- Oh ma chère, ça n'est qu'un petit rien en satin de soie qui coûte un bras...

- Hihi, on a la preuve que la Vénus de Milo a la même modiste que toi!

- Et qu'elle a acheté deux chapeaux!

- Léo a aussi ordonné: tou poses bene saggio, a mani vuote... À mains nues! C'est bien une réaction masculine; moi j'aurais aimé des bagues, des bracelets, penses-tu! Sur mes mains nues il aurait pu au moins déposer un chaton, ça m'aurait tenu compagnie...Pfou, tu n'imagines pas combien je me fais suer depuis plus de cinq siècles.

- Cinq cents ans et tu n'as pas pris une ride! Vite, file-moi la marque de ta crème revitallo-repulpante!

- Moque-toi! Et toi, tou as un Léonardo à la casa qui peint tes yeux, tes joues, ta bouche?rouge-a-levres.jpg

- ... Et qui m'autorise des pantoufles puis me transforme en encadrée docile, condamnée à voir défiler des foules en bermudas? Tu rigoles Mona! Je me self-léonardise, ma boîte à couleurs tient en cette trousse vermillon!...Vais...oups, pardon, je baille de fatigue, vais...(baille- baille) faire une petite retouche (baille- baille- baille)...de (baille)...gloss...(baille-baille)...

Bye-bye! Arrivederci! Amélie-Bertille s'affale endormie aux pieds de Mona Lisa en buste.

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Un staff interloqué, suspicieux, voire soupçonneux, décontenancé, (dé)composé de six gendarmes ( parce que les six cognes sont de retour) en grand uniforme, de douze gardiens de musée en casquettes de gala (effectif doublé qui prouve aux militaires qu'ici c'est chez eux, non mais!), du Très Haut Directeur des Musées nationaux(qui pourtant n'est pas perché sur des escarpins Louboutin), de Mme la Ministre de la culture soi-même (qui se désole, fallait bien que ça tombe sur moi...), d'une centaine d'admirateurs de Léonardo Dicaprio (fourvoyés?), s'interroge: 

1- Pourquoi la très distinguée, chapeautée et louboutinée Amélie-Bertille a-t-elle infligé un maquillage gratis et approximatif à La Joconde?

2- Pourquoi la sus-dite Amélie-Bertille nie-t-elle l'évidence?

3- Pourquoi se permet-elle de tutoyer la célèbre Mona Lisa?

4- Pourquoi l'apostrophe-t-elle, la traitant d'ingrate, d'égoïsta muto, de traîtresse qui veut pas refiler à sa copine la marque de sa crème magique-rectifiance-intense...

5- Pourquoi lui assure-t-elle que les charentaises c'est bien fait pour ses pieds?

6- Pourquoi affirme-t-elle que si la Mona n'a pas de chat c'est bien fait pour sa pomme?

Mona Lisa

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Prévoir quelques sandwiches et un jerrican d'eau plate pour le staff qui risque bien de passer une nuit agitée au musée...

 

 

 

 

 

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Défi n° 124 par Dimdamdom59 pour les Croqueurs de mots-

Publié le par François & Marie

Pendaison de crémaillère 

Résumé 

La Zinzoline et le Déplumé se sont portés acquéreurs d'un bien romantique chargé d'Histoire et de mystère. Leur enthousiasme va t-il survivre à l'aménagement dans cette vénérable bâtisse ? 

Elle - Je ne sais pas ce qui t'a pris de t'emballer pour cette baraque, le ménage n'a pas été fait depuis l'invention de la lampe à pétrole, les murs sont tordus comme des ceps de vigne et les huisseries tombent en miettes ! 

Lui - Mais bibiche c'est toi qui ...

Elle - Aaaaah ne m'interromps pas, Innocenté, c'est une catastrophe ! Heureusement que je suis là pour sauver la situation. Je vais transformer cette ruine en palace qui aura l'heur de faire pâlir de jalousie toute la bonne société alentour ! Mais tout d'abord il est de notre devoir de célébrer l'acquisition de cette dévastation, de cette gentilhommière de caractère: nous allons promptement, une crémaillère pendre ! Ordonne La Zinzoline qui n'hésite pas à opérer des inversions grammaticales audacieuses. 

Lui - On va manger des gâteaux ? 

Elle - Ne m'énerve pas ! Nous allons surtout montrer que nous  avons acquis la perle rare, en organisant une réception à "casser la baraque " annonce  la Zinzoline pas peu fière de son bon mot ! 

.....

Le soir de la mondanité venu La Zinzoline et le Déplumé attendent les invités pour ce qui doit être l'événement social majeur du moment, or l'heure passe et personne ne vient frapper l'huis vénérable et vermoulu. 

Elle - Rassure moi Innocenté, tu as bien posté tous les cartons annonçant notre pendaison de crémaillère ? 

Lui - Bien entendu ...

Elle - Alors, j'ai beau compter et recompter, je ne vois que deux invités : toi et moi ! ce qui est assez peu pour une réception mondaine ! 

Lui - Je dois avouer que ... bretouille t-il mi-fugue mi-raison.

Elle - Mais je crois avoir entendu un bruit, enfin, s'exclame t-elle, nos invités honorent notre invitation !

La Zinzoline parade dans le hall d'entrée mais de convives : point ; se peut-il qu'elle se soit fourvoyée ? Innocenté, quant à lui, aimerait bien goûter un des petits fours qui décorent avec grâce une table dressée pour l'occasion, et tente un repli discret en direction des amuse-bouches. Après s'être fait sermonner, taper sur les doigts et traiter de goinfre,  Innocenté est chargé d'identifier les grincements et les couinements qui bruissent un peu partout.  

fantome

Peu rassuré, il saisit le bras de celle qui dans la tourmente, sait prendre les décisions.

- J'ai comme l'impression que cet endroit est hanté. 

- C'est fort possible, je n'ai jamais vu de torchons ni de linge de table flotter ainsi dans l'air du soir. 

- Devons-nous paniquer ? 

- Mais surtout pas, mon pauvre ami ! Les fantômes sont du dernier chic et donnent un cachet absolument authentique à notre maison ! Je t'interdis de paniquer ! Va plutôt leur proposer du guacamole et des chips et n'essaie surtout pas de faire le malin : les fantômes sont de fins esprits !

.......

Peu après...

Le même staff de blouses blanches dubitatif, (voir le défi n° 123), se concerte:  comment gérer un groupe de voisins terrorisés bégayant des propos incohérents où il est question de fantômes, de ripailles et de rires dans une maison hantée ?

IMG copie-polapolaroïd de la soirée.



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Défi n°123 proposé par Jill Bill pour les croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

"Dans la peau d'une agence immobilière,vendre à tout prix ce bien-ci ...!"

chateau en ruine

LUI: Guignard, agent immobilier.

EUX: un couple (Une + un) de chalands potentiels.

En italique: la conscience du susdit Guignard (Lulu pour les intimes). 

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Lui (affligé, en apparté) - Pffou! Ras le bol de m'user les cordes vocales pour des clous. Marre! de baratiner en encensant une ruine. Assez! de porter aux nues une épave. Las! de...

Eux (c'est à dire..."ELLE", en cheveux zinzolins") - Ouhouh! Le -Monsieur- de- l'Agence- QUIBAZ- HARD! On- est- lâââ! 

Lui -  Pffou! Manquait plus qu'eux... (heu, tu leur avais bien donné rencart à dix heures...) (Voui, mais il est moins deux, na!)

Lui (bien que l'on soit en mai se dope d'un Mars-et-ça-repart) inspire à fond, affiche un sourir de Tartufe et s'extasie, 

Lui -   Pauvres clampins-avec qui je vais perdre-mon-temps Gente Dame! Sieur! soyez les bienvenus! Félicitations, vous êtes exacts! (gloups, faux jeton!)  

Lui - J'ai l'insigne honneur de vous présenter "la" chartreuse-gentilhommière unique dans le secteur!

Eux - ("Crâne déplumé") ...???...???   

          (La Zinzoline) Bin...???...???

Lui - Demeurons à une distance respectable de cette vénérable demeure (stop! Arrière toute! vieux débris sinistre, dangereux). Ne troublons point sa quiétude (n'ébranlons pas ses moëllons caractériels). Observons de loin la majesté de cette bâtisse (Garons nos occiputs.) 

Eux - (mi-effrayés, mi-fascinés reculent en s'écrabouillant mutuellement les ripatons) - Glups, pardon Candide ...et ...Glups! Innocenté, gare à tes arpions!

Lui - (Sont tout pâles mes pigeons...vont quand même pas calancher...) Cette épave Cet honorable manoir a ppartenu à un baron anglais (oh Lulu! vil faussaire, cet Anglais était bas et rond mais n'a jamais été baron!). Il l'avait dénommé sur écu martelé so romantiquement " WOBBLY-TWISTED-KNOCK-KNEED-MANOR"! (In French, MANOIR BANCAL-TORDU-CAGNEUX) Poétique, n'est-il pas? (Oh yes, it's!) 

Eux (c'est à dire, ELLE, la Zinzoline) - ...Bin...pt'être... l'English c'est pas ma tasse de thé. En sixième, un demi-siècle en arrière, on a tenu à me faire ânonner en Deutch, alors, hormis "my tailor is rich"...

                                 

vendeur.jpg

Lui songeur - Pôv' tailleur... 

Eux - (Le déplumé, en tournis) Euh... si je puis me permettre, la rectilignité... 

         (La Zinzoline, énervée) Il veut dire: vot'truc, c'est la tour de Pise, ou bien?

Lui - Ah!... Je le savais! J'avais deviné en vous des êtres sensibles! Je subodorais que vous appréciriez la façon émouvante dont cette tourelle d'angle s'alanguit tout contre la façade.

Eux - (La Zinzoline) Il a une bizarre tronche le galurin du faîtage!

       - (Crâne déplumé, timidement bien qu'en son for intérieur) Pas plus bizarre que tes bibis du dimanche...

Lui - Quels fins observateurs! Vous avez remarqué, on dirait bien que ce coquin a dérobé le chapeau de l'Enchanteur Merlin. (c'est ardu mon Lulu, t'as raison d'invoquer la magie!)

Eux - (un instant en accord, pour cause de double torticolis) Les portes...les fenêtres... en biais...

Lui - Fi des porteries rectilignes dénonciatrices d'un esprit roide, revêche et agressif,  place à l'altruisme bienveillant des tournures inclinées...

Eux se bouchonnent les cervicales très roides. (Légère rectification: "le déplumé" vient d'être sommé de masser les vertèbres de sa zinzoline.)

Lui -  Une demeure de cette authenticité (séduisante tournure nébuleuse, bien vu mon Lulu!), de cette envergure (ouais, joli!), de cette trempe (stop, n'en rajoute pas!) mérite d'être reconnue par des personnes de cœur, des gens de vertu. Ce petit bijou, je "vous" le destinais personnellement! ( Hihi! depuis des mois tu essayes de le fourguer à des gogos! Souviens-toi, la fois où tu t'es fait traiter d'escroc aux pieds plats et où on t'a bombardé de tongs fluos et de glaces pistachées). Savez-vous que le château de Vincennes était à son origine un manoir! tout comme "votre" Woobly (on va se contenter de son prénom, hein!).

Eux - (Zinzoline flattée) Hannn! Vincennes! Tu te rends compte Innocenté?...

         "Crâne déplumé" - Heu...non...

                - Zinzoline - Il veut dire "oui"!

Lui - Imaginez! Vous voilà Maîtres de votre château et de son fief, un parc verdoyant enclos d'un palis immaculé léger comme dentelle mais robuste comme airain. Il saura tenir à distance les roturiers et leurs médiocres masures. (reprends ton souffle Lulu! Par chance je m'étais assoupie et n'ai pas suivi ton discours.)

Eux - (Zinzoline subjugée)...Ah! présider de sompteuses tablées apéros-barbecus parmi les fourmis roses anciennes ...

        - (Crâne déplumé, en soliloque) ... Là ou ailleurs...pourvu que j'aie mon sudoku... 

Lui -  Votre modestie s'oppose à ce que vous la mentionniez, mais je SAIS que vous avez reconnu la plante médicinale qui croît en reine dans ce jardin versaillais! (pardon Alain Baraton!) 

Eux - (Zinzoline) Bin...les plantes... vous savez... mis à part l'anis du Pastis et le houblon de la Kronenbourg moi j'y connaîs rien ... Mon prof de Sciences Nat, en quatrième, était nul, il m'a fait dessiner pendant un trimestre la germination du fayot sous prétexte que la couleur de mes crayonnages était une injure au sublime vert des cotylédons...

        - (Crâne déplumé, en monologue) Tiliaceae, mentha, valériana, ça calme... Doubler les doses parfois s'impose... 

Lui - La chance vous sourit! Vous allez être les heureux propriétaires d'un superbe cierge d'or (qui s'éteindra avant peu, raplaplaté par le plongeon du pignon ouest), plant rarissime (aussi rare que chiendent!) de molène- bouillon- blanc aux moults vertus guérisseuses. Il a choisi les bonnes ondes Feng Chui du flanc (du flan!) de votre Castel pour y croître en toute sécurité. Vous, en qui je devine l'esprit d'entreprise (vous, les rois des inconscients), pourrez mener à bien un juteux négoce tisanier de Verbascum thapsus.

Eux - (Zinzoline rêveuse) Verbascum...des tunes, on s'en fera un maximum! Thapsus... je muterai en boutiquière cossue!

        - (Crâne déplumé) Amen

Lui - La chance continue à vous faire risette! Il ne vous a pas échappé que dans "bouillon-blanc", il y a "Bouillon"! Qui nous contredira si on suppute que cette plante est apparue sur "vos" terres après le passage du célèbre Chevalier franc Godefroy de Bouillon ? (là, tu charries vraiment Lucien!). Comme disait ma grand'mère "Y'a pas de hasard"... Voyez d'ici la publicité sur vos étiquettes tisanières.

La Zinzoline - Rhôô la chance! On prend! on achète! on signe illico, on devient proprios! Oh ouiouioui, on est en plein rêve, sors ton chèquier mon Innocenté!

Crâne déplumé - Amen... 

Lui - (pour lui-même) C'est pas une farce? Ça y est! me voilà débarrassé de cette bicoque. Ah! je rêve! Moi aussi! enfin, je rêve... (Sois fort mon Lulu! je vais te pincer et tu vas te réveiller avant de boire le bouillon!)

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Peu après...

Un staff de blouses blanches dubitatif, voire perplexe, se concerte:  comment gérer un type bizarre en cravate-costard, mèche gominée, déposé par les pompiers auxquels il ordonnait "Pincez-moi! Mais pincez donc"! et qui réclame à cor et à cri du bouillon (il en a déjà bu trois litres, en trinquant à un certain Godefroy)...

 

 

 

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Défi n°120 proposé par Cétotomatix pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

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Ecrivez un texte court*

comportant une majorité de mots commençant par "e, eu, œ".

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* "texte court", euh... consigne ici irrévérencieusement irrespectée (note de la traductrice qui avoue, mais ne se repent pas vraiment!)

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- Eh! Eusébio, l'écriteau, l'as-tu entrevu? Enfin! la première exhibition de puces de l'été est annoncée, s'exclame ex abrupto Eudoxie émoustillée.

Eusébio, échalas à l'élocution aussi économe qu'un Ecossais, sourit jaune.

eusebio2.jpg

Il pressent qu'il peut envoyer bouler ad patres ses espérances d'endormissement égoïste enroulé en son hamac écru.

Il entrevoit qu'il va renoncer à la tiédeur parfumé de son jardin- Eldorado, son île d'Elbe...

Il présage que pendant l'ère estivale son euphorique égérie l'entraînera, plus souvent qu'à son gré, sur les aires d'étalages de vieilleries.

Eusébio s'accorde un reliquat de sérénité, inspire à fond les effluves des violettes et rend les armes.

- En quel lieu s'exposent ces étals?

- A Ecleux, entre Ecrille et Esserval, mon petit sucre en cristal.

(Hihihi! "mon petit sucre en cristal"...l'Eusébio, il va fondre, il est cuit! se gondolent les fleurettes.)

- Euh...dans l'Eure...Il nous faudra une bonne heure...

- Plus encore, puisque nous sommes passés à l'Eure d'été! s'esclaffe son épouse espiègle. Es-tu enclin à ce que nous y errions ensemble?

- En route donc! consent l'éveillé du hamac (qui renonce in extenso au titre de dormeur du val), embarquons dans notre obsolète Estafette.

(Amen! "l'Eusébio en sucre" s'est mué en caramel mou, pouffent les violettes et pensent les pensées.) 

Et l'engin à moteur passé de mode, emporte les chineurs.

- Quels encombrements, quels embarras! Des essaims de voitures, et pourtant nous n'en sommes encore qu'à une dizaine d'encablures. Eusébio, mon exquis, empresse-toi de nous entreposer extra-muros.

- Tendre Eudoxie, nous sommes extrémement éloignés de l'endroit des festivités. T'engages-tu à errer dans les emblavures* jusques à en attraper des élevures* aux talons? Es-tu prête à être si empoisonnée par les œstres* que tu en auras les jambes en étoupe? 

- Eh! ne me prends pas pour une éclopée. Si tu écarquillais l'œil, tu verrais que j'ai expulsé mes escarpins et enfilé des espadrilles.   

- Pourtant  j'élonge l'œil droit et puis le gauche aussi... à en être ébloui par l'échancrure qui s'élargit, là, sous l'épingle dégrafée de ton écharpe vert émeraude.

- Tes œillades s'égarent mon Eusébio!

Ils esquissent un embrassement léger, s'empoignent par la main tels des étudiants euphoriques et s'engagent émoustillés en l' éden des bibeloteurs.

Quel enchantement cet embrouillamini de vieilleries!

nounours-2fx.jpg

Des chopines d'eau de vie s'enivrent dans l'attente d'œnologues experts, en louchant sur les ex libris d'élégants elzévirs*.

Des eaux- fortes athées adoucissent leur acidité en se frottant à l'esprit mystique d'émouvants ex voto.

Des eustaches en mal de miches de pain à trancher, fréquentent des échasses sans bergers et sans Epoisses ni Edel de Clairon à étaler sur leur tartines...

Des éventails hautains (se prétendant éconduits par Lagerfeld soi-même) examinent de haut leurs homonymes, anonymes et pleurnichards, abandonnés par une danseuse de flamenco ratée, enfuie avec l'hidalgo de son coeur qui eut tôt fait, crac, de le lui briser (le coeur).

Une étole éburnée*, exhumée in extremis d'une échelle-escabeau où elle était enroulée, embaume d'eucalyptus les environs; elle enjôle les évents d'un grand ours empeluché, qui en écrase sur un établi à l'étau étamé.

Nos espions fureteurs, errent des plombes dans cet embirlificotage d'objets en espérance d'adoption. Ils fouinent, tournaillent, traînassent, comme anesthésiés par ce plein air où plane un cotonneux engourdissement.

Soudain Eusébio en extase, s'étiole, s'étouffe, s'asphyxie.

- Eudox!...

... Qui parle de Viandox? Je meurs de faim soubresaute Eudoxie. 

- Mon Eudoxiemoneudoxiemoneudoxie! s'exalte l'extravagant, vise cette royale, que dis-je! cette impériale...

... J'ai la dalle, la fringale! j'en tremble, j'en chevrote comme une égrotante* vieillarde, s'essouffle notre Eudoxie.   

- Euréka! mon Eudoxie, euréka te dis-je! trémule l'ensorcelé, la perle rare des quatre roues! la beauté faite châssis! le charme en carrosserie! je les ai dégotés!

... Dégoter urgemment un estaminet, s'étrangle Eudoxie affamée.

- L'élégantissime! le summum! la berline de luxe! l' "EDSEL CORSAIR"! éclose dans le Michigan...edsel-1959.jpg

... Michigan...miam, des pancakes aux cerises et aux prunes des Grands Lacs...bavasse l'Eudoxie

- Des enjoliveurs de luxe!

... Le luxe d'une cassolette d'écrevisses...

- Acier inoxydable en bordure!

... Bordure de filets de soles aux escargots persillés et oeufs d'esturgeon à l'aneth...

- Un tachymètre! Te rends-tu compte, un compteur en 1959! année entre toutes bénie!

... Du pain béni! oh oui oui oui, je m'en contenterais! oh oui juste une bouchée pour calmer ma fringale, implore en silence Eudoxie proche de l'apoplexie.

- Quatre starter, quatre! réalises-tu! pour être tétra-certain de démarrer!

... Démarrer par des macarons épicés et craquants au piment d'Espelette...mummm!

- Imagine! pas moins de 345 chevaux sous son capot écarlate!

...Ah! l'écarlate de la langue de boeuf, un régal...

- Et seulement pour une poignée d'euros! Mes économies n'y seraient pas même englouties!

... Engloutir des entremets, m'enivrer d'oenomel*, m'empiffrer de chocolateries, m'étourdir d'exquis entre-deux-mers... 

- Mon Eudoxie, ma parole, tu ne m'écoutes pas! Debout, tu es en train de dormir.

...M'endormir rassasiée, l'estomac repu, le gésier bienheureux...

- Que penses-tu de cette enchanteresse, de cette merveille?

- ...Des merveilles han! des oreillettes hann! des bugnes hannn! Tout ce que tu veux mon Eusèbe, c'est magique!

- Magique! tu es d'accord mon Eudoxie? Magique! on la prend! Ah comme je suis heureux mon petit patchouli! Elle te plait "mon" Edsel Corsair!

- NENNI !

- ...n...?nenni?...

- NENNI NENNI NENNI et reNENNI!

- Et...pourquoi non mon chaton?

- L'ALLUME-CIGARES!

- Oui?... l'allume-cigares... mon doux agneau, tu as vu comme il est beau!

- NENNI!

- Pourquoi un "NON" radicalement ex cathédra, mon petit rat?

- NENNI! grr, je hais cet allume-cigares! grr, je l'abhorre! JAMAIS je n'endurerai que son EPOUVANTABLE ECLAT bousille celui de mes exquises petites ESPADRILLES.

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Moralité: Eudoxie en hypoglycémie percera de ses banderilles quiconque ne respecterait pas ses jolies petites espadrilles.

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* emblavures: terres ensemencées.

* élevures: petites ampoules sur la peau.

* oestres: mouches grosses et toutes vilaines . 

* elzévirs: livres de petits formats imprimés en Hollande, vers le XVIIè siècle. 

* éburnée: qui a la blancheur de l'ivoire.

* égrotante: souffreteuse. 

* oenomel: sirop de vin et de miel. 

 

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Défi n° 119 proposé par Martine de "Quai des rimes" pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

Vous recherchez un employé de maison, un ouvrier, un cadre... ou l'âme soeur.

Rédigez une annonce humoristique, insolite, poétique et si vous le souhaitez la lettre de réponse à cette petite annonce.

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Compte sur technicien-jardiniste, tateur- ausculteur de nèfles blettes.

Moufles à l'index. Nécessité de doigté et de doigts de pieds résistants aux degrés Celsius négatifs. 

Chapka et tapette à mouches-chasse-merles fournies.

Cachet en nèfles bien sûr mûres.

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taupe modeleEn quête de bien-bien voyant. Acuité visuelle maximum pour fouiner, prendre en flagrant délit, chapitrer, enharnacher de vers verres correcteurs (20 dioptries) et renvoyer inaugurer leurs galeries, taupes myopes ravageuses d'innocents et tendres petits radis.

Dextérité maximale du poignet opportune pour chopage de la bestiole. Bonne diction exigée ( fouisseuse, la taupe est pourtant cerveau lent). Postérieur fessu recommandé (la taupe, ça prend son temps). 

Manuel de savoir-vivre taupier, binocles (montures couleur taupe en corne du jura) et pliant spartiate en toile 100% coton (décrassable à 40°C), fournis. 

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Sollicite pépiniériste patient, psychologue, persuasif pour convaincre avortons de cydonia oblonga ("coing" pour les intimes) qu'il serait temps au bout de trente cinq ans de se transformer ENFIN en vrais coings balèzes et confitureux.

Voix harmonieuse vivement souhaitée.

Si persuasion suave et agitage sous cognassier de verrines à gelée lamentablement vides échouent, prêtage (gratis) de godillots de jardin à bouts renforcés pour bottage de tronc.

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Aspire à dégoter contorsionniste professionnel haut niveau, MUET, pour passage aspirateur dans maison rassasiée de préciosités inestimables (pour bibi) qualifiées de fourbi par certains autruis.

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zoeufs.jpgYodle d'urgence (pour île flottante de ce midi) montagnard chevronné, dominateur, pour battage de blancs d'oeufs en neige ferme.

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Défi n°118, proposé par Lenaïg pour les croqueurs de mots .

Publié le par François & Marie

ob b4ac4c tt-le-cinema-mort-aux-trousses

Il n'est pas rare que dans la Champagne crayeuse deux quidams se rencontrent et devisent de sujets fondamentaux pour l'avenir de la planète, il peut s'agir de gaz à effet de serre produit en masse par les bovins de nos campagnes ou encore du recul de la civilité chez les moins de neuf ans, fléau constaté jour après jour aux abords des écoles communales.

Ce matin là, à proximité du Pays d'Armance non loin de Troyes dans l'Aube, deux superbes représentants de l'homo erectus, l'un chapeauté, l'autre non, conversent savamment sur un projet d'urbanisme. Il serait en effet question que la Région mette en chantier un nouveau terminal ferroviaire dans ce paysage resté vierge depuis le crétacé supérieur. Le sujet est sensible. On s'insurge dans la proximité de la préfecture, des hordes de huns et autant d'ostrogoths ont ici perdu leur honneur face à la mâle colère des guerriers champenois. Cette terre crayeuse irriguée par le sang impur des ennemis de la nation ne peut souffrir l'implantation d'un bâtiment soumis aux caprices de la modernité des transports, fussent-ils à grande vitesse. C'est de cela qu'il est question en mots choisis et arguments aiguisés pour défendre la pureté de ce paysage.

- Dis voir Hector, c'est t'y vrai ce qu'on raconte ?

- Quoi donc Achille ? 

- Ben cette histoire de gare TGV quoi !  qu'on veut construire dans la campagne, parce qu'il y a plus de place en ville ...

- Oui oh ! ben ça c'est encore une couillonnade des décideurs qui n'en sont pas à une connerie près ! Déclare Hector avec un sens raffiné de la formule. 

- Déjà qu'on a supprimé toutes les petites lignes secondaires qui rendaient bien service dans nos petits pays...

- Héééé oui, ça c'est bien vrai! et tout ça coûte des sous, remarque Hector avec l'amertume du financier à "l'amende" . Mais ce n'est pas fait ! la bonne vieille gare centenaire et  préfectorale  a encore de beaux jours devant elle, faut pas s'inquiéter. Y'aura pas de chantier avant longtemps !

- Ah ! Répond Achille avec un sentiment mêlé de déférence et de respect face à ces arguments dont la pertinence n'a d'égal que leur audace visionnaire. 

- Pas d'inquiétude ! Notre belle Champagne crayeuse n'est pas près d'être ravagée.troyen.jpg Elle en a vu d'autres, et les gens de la région ne se laisseront pas faire ! 

- Vous avez raison, Hector ! 

- Faites moi confiance, Achille ! 

Et nos deux larrons se quittent sereins de cette belle certitude :

 

La Gare de Troyes n'aura pas lieu !  

 

François ( Homère d'alors )

 

Nota bene de Marie de Cabardouche:

 Roger Harth et Donald Cardwell ne sont point intervenus par ici! L'image du guerrier à l'écu perplexe ainsi que la palabre d'Hector et d'Achille sont entièrement à attribuer à François. (Qu'il soit remercié d'avoir bien voulu prendre le relais alors que Marie  vadrouillait!)                                                                                                                                                                                                                                            

 

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Défi n° 117 "Duos" proposé par M'Amzelle Jeanne pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

"Duos".

Un binôme: Muriel Robin, Général De Gaulle.

Un lieu de rencontre: Dégustation aux Hospices de Beaune.

Ecrivez ce qu'ils peuvent bien se raconter.

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- Mumu! reviens...tsoin-tsoin!

- MUSEAU* Grand Chsarles! Me serre pas de trop près, j'suis fragile côté gauchse.

- ...Côté gauche?  C'est pas la gauche la France, Mumu, c'est pas la droite la France, Mumu, la France c'est tout à la fois, c'est tous les Français, Mum...

- T'égare pas Grand Chsarles, j'te parle de ma posche gauchse...y'a un Chsardonney qui s'est glissé dans la chs'tite cachsette de ma pochse gauchse, sous mon mouchsoir.grand-charles.jpg

- Tout pareil- kif-kif c'est la chienlit sous mon képi où deux verres de Kir sont tapis.

Bras dessus, bras dessous, Muriel Robin et le Général De Gaulle devenus inséparables (alors qu'ils ne se connaissaient pas ce matin) quittent les Hospices de Beaune. 

Leur carton d'invitation les honoraient de "membres privilégiés de la coterie des dégustateurs de nectars bourguignons".

Leur journée débuta par une vidéo de présentation des grands crus.

Vidéo-sionner, c'est bien beau! A condition que l'écran ne soit point masqué.

Or, juste devant Dame Muriel, une haute silhouette l'occultait plus qu'à moitié.

charles4.jpg- Ouh, ça m'énerve! D'ailleurs tout m'énerve*...C'est bien ma veine, rognonna la lésée, une seule asperge dans la salle et elle est pour ma pomme...

Ces constatations potagères l'amenèrent à un gratouillage du dos opacifiant. 

- Psittt! M'sieur... ce serait mieux si vous étiez ASSIS...

- ...

- Hé! M'sieur?...

- Madame, je vous ai comprise, JE SUIS ASSIS!

- V'z'êtes sûr? mais... sûr-sûr?

- Madame, douteriez-vous de la parole de Charles André Joseph Marie De Gaulle, accessoirement Général?

- Heu...M'sieur l' Général, Muriel Marie (nan, pas Marie Besnard l'empoisonneuse*) Jeanne, va intimer à ses cervicales fugueuses* de s'adapter à la situation...

Ce général semblait bien singulier à Dame Muriel qui, contrairement à son habitude n'insista pas (mais son Moi intérieur ronchonna ferme).  Elle se disloqua et parvint à suivre les cinq siècles d'Histoire qui défilaient sur une mini portion d'écran.

- Bin dis donc, c'est pire que mon pélerinage St Jacques... La Mecque*. 

On vidéo-salua d'abord la mémoire de Nicolas Rolin et Guigone de Salins qui fondèrent cet asile pour pauvres gueux malades.

- De "Rolin" à "Robin" il n'y a pas loin, s'amusa Dame Muriel, allez hop, Nicolas Rolin je t'adopte pour cousin! Ça peut pas faire de mal, un membre de sa parentèle qui fait le bien!

charles3.jpgOn vidéo-prit le temps de s'étonner qu'une parcelle de vigne fut donnée, il y a cinq cents ans aux Hospices par une Dame Guillemette. Au fil du temps  d'autres legs en vignobles suivirent, jusqu'à faire de ce lieu aux tuiles vernissées, un temple de grands crus.

- Ben dis donc, la Guillemette! en v'là une qui savait vivre! Offrir six ouvrées de vignes, ça en jette! C'est pas mes copains qui auraient ces largesses. Et pis faut dire que dans mon studio, ça ferait p't'être désordre. 

De cette viodéo-remontée du temps, les privilégiés du jour alanguis dans les fauteuils de velours rouge, telles framboises sur moelleuse chantilly, émergèrent un peu groggy.

En se déroulant, la grande silhouette postée devant Dame Muriel articula posément,

- De nos jours,    les - Fran  -  çais - sont  - des  - veaux   ... 

- Dévôts! oui dévôts fanatiques d'un  bon vieux Chambertin, s'émut Dame Mumu. 

En moutons troupés, ils trottèrent de façon distinguée jusques aux grands crus espérés.

Dame Muriel s'efforça de galoper au rythme de la pointure 47 du gradé.

- Au -se- cours!* Les-grands-sont-contra-riants-et-mépri-sants-envers-plus-petits-qu'eux, hoquèteta -t-elle à bout de souffle.

- Les petits n'ont qu'à prendre de l'altitude, c'est généralement l'endroit le moins encombré, asséna le médaillé sans pitié.

- L'altitude? Connais pas! J'ai germé dans la Loire à 420 mètres de non altitude, grosso-modo au nombril de la France, à Montbrison. Oui, bon...Monbrison. Tout le monde ne peut être natif de la capitale des Flandres... Tout le monde ne devient pas Général... Moi, j'étais Générale en chef des boîtes de souliers, toute seule comme une grande*. Mon altitude rampait au ras d'orteils inconnus, de chaussettes parfumées et de bas souvent filés. Alors, hein, l'altitude...charles2_0001.jpg

- MUSEAU!* Au rapport! mike-écho-uniforme-roméo-sierra-alpha-uniforme-lima-tango*. Me fie au populo, il a des réflexes sains.

- Populo! est-ce que j'ai une tête de populo? Ouh mais, tu t'la pètes le Charlot!

- C'est toi Mumu qui es pétée comme un coing, tsoin-tsoin!

- Euh, mais y'ai pas ubu, y'ai yuste dé-gu-sse-té...

- Oh! z'à  peine! ...T'ention...Calaculons: un Mercurey, pelusse un Pommard, pelusse un Corton Grand Cru, pelusse un... 

- GROIN! (nan), TRUFFE! (nan plus), MUSEAU (voui) Charlot! C'est bibi qui touche sa bille en addition!

- Quelle que soit la sata, la strata, la satastratégie de ton additionnement, Mumu... on est noirs.

- Noirs! Mais... noirs ou bien noirs-noirs?

- Gris! Noirs! Blindés comme des chars à Dassault! Pomponettes-pompettes! Entamés (nan) rétamés! Beurrés comme des pitits Lulu, mais contents z'et heureux z'et joyeux! Perron (nan), rompez, Mumu! T'en vas pas, hein!

- T'insquièste Chsarlot, Mumu reviens, tsoin-tsoin*!

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*"museau!": en terme militaire: "la ferme"! 

* en alphabet phonétique international: M E U R S A U L T.

* "Muriel revient, tsoin-tsoin" (2013)

* "Tout m'énerve" (1990)

* "Marie Besnard l'empoisonneuse" (2006)

* "Fugueuses" (2008)

* St Jacques...La Mecque (2005)

* "Au secours" (2005)

* "Toute seule comme une grande" (1998)

 

 

 

 

 

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Défi n°116 (Acrostiche), proposé par Jill Bill pour Les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

Faire parler les personnages de ce tableau de Hopper, à votre guise,

MAIS... s'il vous plaît,

en ACROSTICHE formé avec CROQUEURS DE MOTS.

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moumoufles.jpg

-Croisillons piqués... Torsades fers à cheval... Tout y est. Enfin! je les tiens.

Radmund, fébrile, a investi d'office le Chesterfield cramoisi, unique douilletterie du lieu.

Oublieux de toute once de galanterie, dans "Le journal des Dames et des modes", il

quête le subtile itinéraire des mailles tarabiscotées qui le conduira à

un tricotage de moufles, qui l'enfièvre et le passionne.

 

Esthète, Daisy cogite en se scoliosant sciemment sur un sec strapontin, 

- Une conférencière en "Stratégies masquées du CAC40" a une âme

résistante, voire dure à cuire. Le reste peu l'en chaut. Fi, du fauteuil vermillon qui ne

siérait d'ailleurs pas à une robe du même ton.

 

- Divin! ainsi le secret du tricotage des "Colonettes hindoues

en lisière" serait donc dû à un nombre de mailles divisible par quatre...

Malicieuse énigme taquine, te voilà dénouée... en ronronne d'aise le tricoteur émoustillé. 

 

- "Obligations prorogeables" boostera l'amphitéâtre d'un balèze coup de starter.

"Taux équivalents actuariels" propulsera la foule en accélérateur oublieuxdu limiteur.*

"SICAV et Fiscalité" subjuguera l'auditoire. Tout à l'heure tu vas gagner Daisy gros bras!*

 

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* "Oublier le limiteur": en circuit de courses automobiles, dépasser le maximum de vitesse autorisée.

* "Gros bras": champion du monde chez les pilotes automobiles.




 

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Défi n°113 "Le nez" proposé par Cétotomatix pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

 

"Laissez-vous mener par le bout du nez, en partant d'ici: "Le nez..."

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Nez au logis.

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beau nez de nuitUn nez pas laid est obligatoirement joli à jamais!

Drôle d'insecte! Il est nez grillon par son père et sa mère est une demoiselle bleue.

Elle est nez frite, dans le Rhin alors que moi je suis nez vrite...une fois.

Le Nez gus ne peut être qu'un nez de mec(que?).

Un nez en moins n'est cependant pas un plus...

En cas de nez cécité faire appel à un chien d'aveugle.

Quoi qu'on en pense, le nez gosse n'est pas une affaire de moutards.

Quand son nez s'tord, Nestor se tord. 

Quand le Pape signe un décret, il a le nez buleux.

C'était un tel escroc qu'il lui arrivait même de piquer du nez.

Un comble! Le manchot a gagné la course les doigts dans le nez.

Si j'ai quelqu'un dans le nez? Vous n'y pensez pas, ma chère! ce serait beaucoup trop encombrant...

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