Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Défi n°262 proposé par Laura Vanel Coytte pour les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

"L'Europe comme identité"

Siècle VII avant JC.
Entrons en Phénicie – le Proche-Orient actuel – face à l'île de Chypre et
perdons-nous dans le labyrinthe de la mythologie grecque.
Sur cette côte méditerranéenne, une ville Tyr.
Agénor en est le roi.

Le roi prend pour épouse Téléphassa.
Leur descendance ? Des fils, Phénix, Cadmos, Cilix, Thassos et une fille, Europe ; nous allons l'approcher de plus près.
Europe, jeune fille rieuse et insouciante, gambade sur la plage en compagnie d'amies proches et choisies.
Dans les dunes gaiement s'égaille ce bouquet de jeunes filles qui cueillent des bouquets.
Elles rient, dansent, jouent de leurs voiles légers, rivalisent en brassées de narcisses, hyacinthes, violettes et s'enivrent de tous ces parfums mêlés.
Elles ignorent que Zeus, dieu de l'Olympe les observe.
Il a jeté son dévolu sur Europe. Sa beauté l'a conquis. Il lui faut impérativement l'approcher.
Comment s'y prendre sans l'effrayer ?
Comment leurrer Héra, son épouse immensément jalouse ?
Il se métamorphose en taureau – non pas ce genre de taureau frustre et rustre qui s'échine dans les champs – un taureau blanc, de petite taille et bien policé.
L'air indifférent, broutant ça et là quelque brins de serpolet il progresse lentement en direction des jeunes filles amusées et vaguement effrayées.
Délicatement il dérobe un narcisse dans le bouquet d'Europe.
Elle ne s'enfuit pas.
Lorsqu'il se couche à ses pieds elle le regarde tétanisée.

Elle ne s'enfuit pas.
Fascinée, longtemps elle l'observe.
D'abord statufiée, Europe s'enhardit et lui caresse la tête.
Paisible, petit taureau blanc apprécie, en redemande, toujours aussi placide.
Aussitôt l'atmosphère s'allège, les sourires reviennent, le petit taureau blanc est admis dans le clan des jeunes filles aux fleurs.
Les nymphes osent encercler d'une couronne fleurie le parfait croissant de ses cornes.
Il semble approuver. Europe mise en confiance s'assied sur son dos.
D'un bond le taureau blanc se redresse, galope vers les vagues, emporte Europe effrayée qui demande de l'aide.
Sur la rive ses amies affolées courent en tous sens, crient, sanglotent de rage.
Impuissantes, elles viennent d'assister à l'enlèvement d'Europe...
Le taureau blanc semble voler au-dessus des flots, Europe n'a plus peur, elle vogue agrippée aux cornes parées, comme à un gouvernail.
Elle déploie ses voiles qui s'enflent et allègent l'effort de sa monture.
Ils voguent... Ils voguent... Jusqu'en Crète.

À Tyr, la vie bascula, Europe venait d'être enlevée à sa famille...
Agénor garda Phénix à ses côtés et envoya ses autres fils à la recherche de leur soeur.
Il leur interdit de revenir à Tyr sans Europe.
Cadmos, Cilix, Thassos, accompagnés de leur mère cherchèrent longtemps Europe, sans succès.
Téléphassa en mourut de chagrin.
Leur mission n'ayant pas abouti, ses fils n'osèrent rentrer à Tyr sans Europe.
Cilix fonda la Cilicie, Thassos les îles de Thrace et Cadmos s'établit en Grèce.

Europe devint reine de Crète.
Trois fils naquirent de son union avec Zeus, Minos, Sarpédon et Rhadamante - encore des prénoms "à coucher dehors avec un ticket d'logement" - aurait conclu ma mémé.

L'Europe porte le nom de la princesse ( ce qui la différencie des terres d'Asie.
)

PS : Merci à Wiki !

 

Publié dans Défis

Partager cet article
Repost0

Jeudi poésie

Publié le par François & Marie

défi n°261 : la poésie en question.
 

Marie de Cabardouche dénonce !
François est l'auteur de cette poésie interrogative.

Dis moi comment on vit sur la Lune, Y a t il des mers et des rivières ?

Les Luniens sont ils gentils avec leurs enfants ?
Leur promettent-ils la Terre pour les tenir sages ?
Ont-ils la tête dans la Terre quand leur esprit est en voyage  ?

Dis moi comment on vit sur la Lune,  Y a t il des forêts et des sentiers ?

Les Luniens et les Luniennes partent-ils  en Terre de miel quand ils se marient ?
Porte-t ils des terrettes pour y voir mieux ?
Peut-on se promener au clair de Terre en amoureux ?

Dis moi comment on vit sur la Lune,  Y a t il des villes et des campagnes ?

Est-on terratique quand la raison vacille ?
Ou bien mal Terré quand on boude dans son coin ?
Ou pire encore, je n'ose le dire,  c... comme la Terre , bête à manger du foin ?

Dis moi comment on vit sur la Lune, Y a t il des guerres et des misères ?

Y a t-il des jeux pour les enfants et des chats ronronnant ?
Y a-t-il des chiens qui aboient à la Terre ?
Et dans les plaines glacées, des loups solitaires ?

 

Publié dans Défis

Partager cet article
Repost0

Défi n° 261 proposé par Les Cabardouche pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Un quatorze février à Montmartre, un matou couleur de nuit familier des toits en zinc, déboula par la lucarne d'une chambre de bonne, celle de Edmée-Étienne-Jules Renaudin.
Edmée ne sembla pas surpris par cette intrusion – le matou noir lui fera de la compagnie.
Il découvrit très vite que le nouvel arrivant était un véritable sac à puces. Il le dit au chat qui se vexa.
D'une lotion parfumée fatale aux poux et lentes il le frictionna, le rebroussa. Le chat hérissé l'exécra.
- Te voilà intronisé mon pote, la “Marie-Rose” va te rendre tout frais, comme un sou neuf.
De vieux rat détrempé à sou neuf, il y a de la marge, ronchonna le chat. Il se planqua sous le lit et bouda.
- Au fait, tu n'as pas de nom ! Voyons voyons... Que dirais-tu de celui de ta bienfaitrice : Marie-Rose ?
Le chat sursauta d'indignation, entama un terrible feulement qui s'éteignit en hoquet - son crâne venait d'entrer en collision avec le sommier d'Edmée.
À demi estourbi il n'était que ressentiment. Oser donner un prénom de fille. à un matou matois, quelle déchéance. Il ne s'y ferait jamais.
Edmée- Jules sentit qu'il avait froissé la susceptibilité du matou, il tenta de se racheter.
- Tu dois avoir faim Marie-Rose. Je t'ai préparé un petit festin.
Pourtant affamé le chat ne bougea pas d'une moustache – on a beau être des félins, on a sa fierté.
Edmée-Etienne-Jules reprit,
- Moi aussi je vais changer de prénom.Terminés les rallonges Edmée-Étienne-Jules ! En ton honneur Marie-Rose, ce sera Valentin, puisque tu es entré(e) dans ma vie un quatorze février !  Marie-Rose et Valentin... Ne trouves-tu pas que ça sonne bien ?
Marie-Rose marqua un temps. Puis poussé(e) par la fringale émergea lentement, princièrement, sans un regard vers Valentin. Le matou se dirigea vers les agapes promises.
Dans une casserole cabossée, quelques croûtes de fromage rabougries, des peaux de saucisson desséchées... Marie-Rose avala tout, lapa une larmichette de lait et sauta sur le lit où s'étalait le peignoir de soie de Valentin. Il le piétina avec extase puis entreprit une toilette minutieuse.
Lorsqu'il fut nickel, il se roula en boule confortable et s'endormit à demi.
C'est ainsi que Marie-Rose adopta cet être dégingandé, haut comme un séquoia et aussi maigre qu'une haridelle. Marie-Rose donnait à Valentin la permission d'habiter chez elle.
Sous ses paupières demi-closes le chat suivait les allers et venues de Valentin qui se préparait à sortir.
Avant de passer sa redingote, il vint imbiber de lait un chiffon directement dans l'écuelle de Marie-Rose ( ses vibrisses en vibrèrent d'effarement)
et en lustra ses souliers vernis.
Il coiffa son haut de forme et se cassa en deux pour franchir la porte.
- Bonne nuit Marie-Rose, sois sage !
Le matou savait où Valentin passerait la nuit - il s'était renseigné à son sujet -  dans un des bals parisiens; le Moulin Rouge était son préféré, une foule joyeuse et bruyante l'espérait, le vénérait.
Edmée avait d'abord été clerc de notaire, puis notaire dans l'Étude familiale sise à Sceaux.
La trentaine passée, il planta là sa famille, sa vie aisée, envoya paître les codicilles, les saisines et fila s'installer dans une chambrette sous les toits à Montmartre.
Il s'était découvert une passion pour les  bals, il devint un danseur- contorsionnisme adulé (souple comme un chat, souligna Marie-Rose)
Tant il avait de souplesse on le surnomma "Valentin le Désossé", il faisait valser La Goulue, sautiller Nini Pattes en l'air sur des airs de polka.
Cet homme-caoutchouc dansait pour le plaisir, sans jamais demander un sou. Il disparaissait aussitôt après le dernier accord de l'orchestre. Seul(e) Marie-Rose savait où Valentin terminait ses nuits.
Le temps passa, Rose-Marie, Valentin et ce qui restait du peignoir de soie, emménagèrent dans un bel immeuble haussmannien.
Valentin en avait assez d'être un désossé, il souhaitait devenir ossu. Peine perdue.
S'il était né plus tard, il aurait pu demander à la boucherie Sanzot de Tintin leurs os inutilisés...
- C'est raté ! Conclut Marie-Rose.



- Eeeet c'est qui cette Marie Rose ?

- M'enfin la Goulue... c'est un chat !

- C'est ça ... Prends moi pour une bille Valentin !



 

Publié dans Défis

Partager cet article
Repost0

Défi n°261 Jeudi poésie

Publié le par François & Marie

Créez un acrostiche avec le prénom Valentin

Cet acrostiche a été conçu par François.

                                                              Marie de Cabardouche .

.............................................................................................................

Voici que la lumière au mois deux s'éveille

A l'aube encore glace comme au mitan du jour

Les ailes chamarrées cuicuitent en conseil

En conciliabule pour une gentille cour

Nidifier c'est le projet qui tinte aux oreilles

Tournicoter picorer des brindilles dans les labours

Installer du doudou en crin des mousses en corbeilles

Nipper le petit édifice pour une chaleur de velours

 

Partager cet article
Repost0