Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Défi n° 193 " Ça me fait une belle jambe ", proposé par Martine " Quai des rimes " pour les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

...........................................................................................................................................

Écrire un texte qui a pour titre " ça me fait une belle jambe ", en prose ou en vers.

..................................................................................................................

                                        Ça me fait une belle jambe

Il est une fois Aglaé

agréable jeune fille à la taille bien tournée,

aux yeux rieurs et mignon petit nez.

Pas si mal, direz-vous, le tableau d'Aglaé ainsi brossé.

Hélas, hélas, hélas ses jambes sont arquées,

les ongles de ses orteils, incarnés

et ses roides mollets sont très laids.

Maudite, elle a hérité de chevilles boursoufflées

où se cramponnent en spatules deux pieds, pas jolis à regarder

et des genoux cagneux, condamnés à loucher.

Aglaé en est souvent démoralisée.

Eulalie, sa fidèle amie,

tâche de la dérider,

au sujet de tout et de rien elle pépie :

- Aglaé ! sais-tu que l'essence va encore augmenter, elle sera hors de prix !

- Ça me fait une belle jambe ! je me déplace vélocement en vélocipède, de jour comme de nuit.

- Aglaé, les radis sont pourris et le salsifis est frit...

- Ça me fait une belle jambe ! je ne festine qu'en fricot de venaison et juge haineusement le végétable cru ou cuit.

- Aglaé, imagines - tu ! vingt cinq ans est la durée de vie de dame turbot !

- Ça me fait une belle jambe ! ce serait vraiment malplaisant de partager avec elle, pendant un quart de siècle, mon lavabo !

- Aglaé ! écoute cette ignominie : paraitrait que les spaghettis vont se trouver raccourcis de trois centimètres et demi...

- Ça me fait une belle jambe ! les seules pâtes qui m'appâtent sont les malicieuses petites coquillettes, trop croquignolettes quand elles se débinent de ma fourchette !

- Eh ! Aglaé ? Ça va ? Explique-moi... te voilà toute guillerette.

- ♪ Ça me fait une belle jambe ! ♫ Ça me fait une belle jambe !

C'est incroyable Eulalie ! chacun des dithyrambes

en faveur d'une belle jambe

m'a fait tour à tour retrouver, ô merveille, deux mollets bien galbés,

dix petits ongles roses enfin libérés,

des chevilles fines comme celles d'une poupée.

Disparus mes genoux bigleux !

Envolés mes pieds plats !  bye bye adieu !

Ah ! la belle jambe que ça me fait, je n'en crois pas mes yeux !

.........................................................................................................

Proverbe de Maxime, d'Adage et de Dicton :

N'envoyez pas aux plosses* - peuh ! ça me fait une belle jambe -

les amicaux babils,

combinez-les plutôt à la méthode Coué,

il se pourrait qu'avant le temps des prunelles

ils vous fassent jambe belle.

...............................................................................................................

* Rhââ ! bon... d'accord, on devrait dire " aux pelotes ", mais avouez que c'eut été incongru de parler ici de peloton disciplinaire alors que notre dialecte jurassien offre les plosses, en fruits du prunelier.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Défi N° 192 (" une heure de votre vie ") proposé par Jeanne Fadosi pour les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

.....................................................................................................................

" Racontez les temps forts d'une heure de votre vie, en un minimum de mots."

.......................................................................................................................

Dix heures.

J'en rêvais. 

Il paraîtrait

que ma vie va s'en trouver changée.

Quand faut y aller, faut y aller !

Sur un siège confortablement s'installer,

de deux miroirs, plutôt rétros, s'entourer,

vérifier leurs reflets.

Se concentrer.

- Vous êtes au point mort, bloquée,

 à vous seule revient la décision,

êtes -vous prête oui ou non ?

a questionné un breveté,

vous seule possédez la clé,

à vous de vous aventurer.

- Allez, j'y vais !

Il suffit de cligner clignoter,

de se laisser aller débrayer,

d'enclencher le processus sans barguigner cahoter;

de choisir le bon créneau.

Ne pas tomber dans les panneaux,

juste contrôler les signaux.

pour enfin aboutir, en troisième vitesse*, 

avec délicatesse.

Onze heures au clocher

Ça y est ! Je l'ai décroché

sans me faire éconduire,

le carton rose du permis de conduire.

..................................................................................................

1967 : pas encore de quatrième vitesse.

 

Partager cet article
Repost0