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Défi n° 244 proposé par Josette pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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                   Josette nous propose de jouer sur le double sens des mots.
Écrire une brève histoire commençant par :
                  "Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants..."
Inclure dans le texte les mots suivants :
                  - adresse
                  - baie
                  - grève
                  - index
                  - jour

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- Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants
... en mon for intérieur je tergiverse, la louer ou ne pas la louer ?
Mes hôtes me chambrent.
- Cette chambre si bien louée est-elle vacante ?
Je vaque et ne réponds pas.
De cette chambre, je m'en balance.
Tandis que je balance du pain sec aux écureuils je mets en balance des sentiments contraires, louer ? Ne pas louer ?
Je croise un miroir qui réfléchit. Moi aussi.
Je me tâte - ai-je grossi ?
Si je traduis ce que la psyché reflète, j'ai besoin d'exercice.
En opinant du chef, je me tâte derechef. Si je rafraîchis cette chambre, je me donnerai du mouvement.
Amincie, je retrouverai de l'énergie.
Je loue !

J'aurai un petit magot, m'inscrirai au cours de judo, aurai des mollets galbés, serai légère comme fée !
Je loue ! C'est décidé.

Je loue ! Je ferai de la zumba ! Tralala !
Je dépouillerai cette chambrette de quelques vieux tralalas; je ferai des milliers d'allers-retours de la chambre au grenier, j'emprunterai l'échelle, celle à treize barreaux, douze, treiz', ça en fait des petits échelons à escalader !
Je prendrai tant de plaisir à monter, descendre, à compter les barreaux, que ça me donnera l'envie de m'inscrire au Barreau !
Me voilà avocate, amincie et locatrice ! Un bail que j'en rêvais !
Je loue !
Je loue ! vous dis-je !
J'en deviens dingue. De joie j'envoie dinguer tous mes doutes !
Je loue !
Je tranche dans le vif - je loue - en tranchant l'ananas du dessert, aïe, j'ai failli y laisser un bout d'index.
Peu importe ! Je loue !
Je souris des yeux, des fossettes et des mains en moulinettes ! Je fais ma gigolette, me prends pour Mistinguett, je louuuue !
Derrière les rideaux à jours des grandes baies je jette un regard attendri à la baie, à sa grève de sable fin qui rosit dès la fin du jour.
Quelle vue superbe.
Tout à coup, je perds de ma superbe.
Catastrophe !... Ça n'est pas mon jour, la crème anglaise a tourné...
Disparu mon fameux tour de main ?... Envolée ma légendaire adresse ?...
Fini le temps où on se bousculait à ma dernière adresse pour me soutirer le secret de "l'ananas caramélisé à la fève tonka - parsemé de graines de grenade - et sa crème anglaise à la vanille Bourbon de Madagascar", qui faisait ma renommée.
Je bats ma coulpe. Les grumeaux dans la coupe affichent l'air benoît de ceux qui ont la conscience tranquille - c'est pas nouuus ! C'est ta faute à toiii...
Je les hais.
Mon cerveau anesthésié est en grève. Le sable de la grève devient gris. Le soleil s'est enfui.
Déçus, mes hôtes ne seront plus mes amis, eux qui me pensaient fantastique.
Je ne ferai jamais ni aquabike, ni aérobic.
- La chambre n'est pas à louer. J'ai menti en la louant devant vous, elle n'est pas louable et ne sera jamais à louer. Allez-vous-en.
- Sans dessert ! protestent les hôtes.
- Il me faut améliorer le dosage en sels de plasma dans "L'ananas au sang d'index".
- ...?...
?... ?... ?

 

                Pin Pon Pin   Pin Pon Pin   Pin Pon Pin    Pin Pon Pin

- Ouuuh quel joli refrain ! PONPON PINPIN !   Et ces lumières bleues qui clignotent qui papillotent et qui tremblotent, voyez mes amis, on arrive enfin au phare, ramez mes amis, ramez sur la galère ! Bientôt nous en sortirons de cette galère ! ponpon pinpin pépère !
- Qui a besoin d'aide par ici ? questionnent des voix sorties des phares du fourgon blanc.
Dans un même axe d'index pointé, tous les hôtes désignent aux HOMMES EN BLANC, leur hôtesse... désaxée...

- Bon alors toi tu serais l'hôte, et moi par contre je serais l'hôte. Et tu devras rafraîchir la décoration dans des tons chauds pour qu'on ne soit pas en froid. Tu vois ?

- Ben...

                         

Publié dans Défis

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Défi n° 243, proposé par Colette pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

Lipogramme  A.
                             ( Écrire un texte sans "a")

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C'est l'hiver.
Du côté de ce rustique lieu-dit de bergers et d'éleveurs, tout est neige.
Neige sur les buissons givrés.
Neige sur les fils électriques où l'été les hirondelles pépient, ordonnées comme épingles pour linge.
Neige sur l'herbe
roidie de gel.
Neige sur une route endormie, vierge de tous sillons.
Hors hiver des flopées de voiturées de toutes sortes y circulent; des bœufs enjougués tirent mollement jusque vers une scierie les lourds troncs des chênes; les douces juments véhiculent les édifices sensibles des meules de foin et de fines pouliches font giguer de légers tilbury.
Sur ce chemin, deux engins se meuvent d'eux- mêmes: une Citroën -deux- équidés, celle du médecin et une torpédo poussive, complice rococo d'un vieux British exilé.

Un soleil décoloré noie ce silence nivéen.
Rien ne bouge.
Subitement des corneilles s'envolent et fulminent
: des échos juvéniles et joyeux venus de l'horizon ont perturbé leur réunion, une troupe de mouflets - libre d'école le jeudi - se précipite en joyeuses turbulences sur le réservoir gelé que les grenouilles ont déserté.
Schliiii- criiiisss... en circonvolutions compliquées, les fers de leurs croquenots de bois griffent cette couche figée.
Friii Friii Friiiiii...!  Les fortiches enchevêtrent leurs surnoms; les sciures givrées des DD, GG
, PP, giclent jusque sur deux peureux restés sur berge, les humectent copieusement. Ils couinent. On les hue. Ils hésitent. Se concertent. On les oublie. Ils se précipitent, l'œil fielleux, s'embrouillent les brodequins, trébuchent, se prennent une pelle. On rit. Ils se retiennent de pleurer. Ils geignent, ouille, leurs genoux nus sont brûlés de froid. On se moque de ces empotés.


Vexés ils vont dissimuler leur moue lippue derrière une butte, pour fomenter une riposte. Bientôt ils pilonnent leurs ennemis de boules de neige cruellement bien serrées.
Les concurrents ripostent illico.
On lutte. On se retrouve le cou en rigole de froid-neigeux, le nez en compote et les lunettes boiteuses.
Puis, essoufflés et toussoteux, les oreilles coquelicot, les compétiteurs stoppent les hostilités, redeviennent compères et s'en retournent vers l'essentiel, le glissoire.
Les intrépides fusent en oblique "... 'tention ! Porthos ! Ses potes et leurs mousquets !" crie une buée de leur souffle. Vivement ils glissent vers les filles et, rudement, les dépouillent de leurs fichus.
Les donzelles trépignent de rogne, fondent sur leurs tourmenteurs et volent prestement leurs bérets - peu soucieuses de les délester d'une poignée de cheveux.
On se bouscule, on rit, on se houspille, on pleurniche - oh juste deux petits hoquets - et on replonge en mêlée.
Lorsqu'une robuste sonorité couvre le tohu-bohu - c'est le clocher qui répète "il est midi " - tout ce petit monde s'étonne et regrette que le temps file si vite.
Il est temps de rentrer chez soi.
Une ultime singerie, une dernière petite pique et on file vers son logis, trouver le réconfort d'une bonne soupe, possiblement précédée d'une mornifle - qui dégrise promptement - motif : lunettes bistournées.

« Rhooo, bin... quelle touche elles ont... Surtout que c'en est des qui sont presque toutes neuves ! Not' cousine Yèyette les eut portées seulement depuis un lustre; le verre droit est juste fêlé léger et griffuré des ronciers, oh trois fois rien. Et toi, tu les bousilles en un rien d' temps; t'es un drôle de gonze l' Dédé, moi j' dis. Et pis l' Lonlon qui bigle, y compte d' sus l' jour d' communion solennelle pour bien voir c' qu'on lui dit, qu' i' dit. Rhooo, bin mon fieu ! C'est ton problème, tu t' débrouilles, tu  r' joins les deux bouts en Stcoch... Scoch... en BIDULE qui coince, quoi ! ››


Dès le début de la semonce, l' Dédé se bricole un humble profil et devient tout étriqué.
« Rhooo, pis dis don'... R' dresse toi voir...  Rhooo, montre voir... c' que j' vois... Ton... ton...TON TRICOT... C'est' i çui qu'on conserve propre QUE pour une veille du lundi ? Viens voir montrer, que j' te dis. Rhooo, eh bin ! Bougrement voui, c'est lui ! Rhooo, et pis qu'il est tout embu, rhooo et pis tout vrillé, rhooo ! Pourquoi qu' tu l'eus mis un jeudi ? Hein ? Commère - moi voir pour voir...››
L'infortuné Dédé se trouve tout honteux, pris entre deux feux.
Nicole, première née, devine que c'est pour Simone - celle qui porte un si joli fichu bleu - que Dédé est coquet. Il veut qu'elle le repère, qu'elle s' intéresse à lui comme lui se préoccupe d'elle.
En cette moitié de vingtième siècle, cette mère ignore que son fils de neuf printemps puisse éprouver des sentiments, pour une jeune conscrite ...
D'ici presque deux siècles, des juniors riront bien de cette bluette, lorsqu'ils oublieront de prévenir qu'ils vont skier, ne rentreront que mercredi, ignorent où ils seront hébergés et s'en moquent, et retrouveront leur groupe de copines - rencontrées hier - sur des pistes de glisse fictives et régentées.
Elles seront en tenues de ski - ville, chic, dernier cri.
Elles confieront que, trop dégoûtées du soleil et du site neigeux, trop en flemme pour bouger, trop emmiellées de tout, elles se sont empiffrées de documents soporifiques sur leur iPod.
Un des dossier " l'hiver du temps des très vioques" les terrorise encore.
Elles n'ont rien pigé. C'est un monde obscur, ténébreux et irréel. Elles en tremblent.
« C'est quoi un fichu ?  une soupe ?  une mornifle ? et une mère qui embrouille son fils pour un... bidule ...un... tricot ? Inouï, non ?  pourquoi un clocher ( c'est quoi, dis ?) impose-t- il de rentrer déjeuner ? et pourquoi se retrouver "en complète tribu" ? Grotesque, non ?
« J' suis trop vénère, Myrtille.››
« C'est une prise de tête c' truc... J' llucine ! ››
« Go ? Zoé ! ››
« Go Myrtille. Tout schuss !››

 


 

Publié dans Défis

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Epiphanie

Publié le par François & Marie

-Vous avez très bien fait de vous adresser à nous, madame Fouettard, ces dignitaires semblent avoir besoin s'assistance. Voyons comment nous pouvons les aider.

Sans attendre, Santa Mama a déjà préparé du bon thé de Noël et réconforte ces visiteurs exotiques qui ne semblent pas familiers au climat polaire.

- Moui, concède la voisine, j'ai cru comprendre qu'ils voulaient se rendre dans un village exotique, l'africain me parle de la "Maison du pain ", je me demande bien pourquoi ...

- Ça se dit Beth lehem en hébreux, répondent  Santa et Mama d'une seule et même voix.

- Ah ?  D'accord, le chinois évoque une étable et le troisième a l'air de dire que c'est là que les gens crèchent.

- Je vois, je vois, répond pensivement Santa.
- Nous voyons même très bien, confirme Santa Mama.

- En plus de ça ils ont tout perdu leurs bagages à la gare, or ils avaient des cadeaux de naissance à offrir ... Vous ne pourriez pas les dépanner ? 

- Si si, répondent Santa et Mama et échangeant un sourire complice. Il leur faut des cadeaux symboliques, nous avons exactement ce qu'il faut !
Un flacon de Mini Mir
Des gaufrettes paille d'or
Une chanson avec un air très dansant
Croyez-moi ça va beaucoup plaire au nouveau-né.

Madame Fouettard n'est pas vraiment convaincue mais elle fait confiance aux Noël, après tout ce sont eux les spécialistes.

- Dites donc, ajoute-t-elle, la route est encore longue, ils ne sont pas arrivés.
- Ne vous inquiétez pas ... Je vais les emmener en traineau de Noël, nous y serons tout à l'heure !
- Je vais d'ailleurs  vous donner des galettes pour le voyage, ajoute Santa Mama, toujours bien attentionnée.
- Ah ? Bon ... Très bien ... et quel air dansant avez-vous choisi ?

 

Publié dans Bande Dessinée

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