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Défi n° 112 (Les dents des poules) proposé par Lénaïg pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

On choisira comme point de départ l'un ou l'autre des débuts de phrases suivants:

"Quand les poules avaient des dents" ou "Quand les poules auront des dents".

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- Quand les poules avaient des dents, elles croquaient du chocolat. Et savez-vous ce qu'elles pondaient?

- Ben ...des œufs, tiens!

- Oui! maismaismais...des oeufs-en-cho-co-lat!

- Miameû! 

poule-fx.jpg

- Ce qui n'eut pas l'heur de plaire aux confiseurs... Ils allèrent conter leurs malheurs à celui qu'en chirurgie dentaire on nomme "the"docteur.

Ils blablatèrent, jargonèrent, palabrèrent et enfin marché conclu(è!)rent.

A la fin de l'entrevue, le clinicien tout bien content-content se frottait les mains et l'espoir renaissait chez les chocolatiers qui coururent chuchoter à l'oreille des gallinacés.

Ils parlèrent vite, en haché, en brouillamini, en galimatias, en fouillis, en fatras...

Les mots...dentiste... magique... fraise... chocolat... fusèrent, jaillirent, voltigèrent en ping-pong. 

La tête en spasmes gauche-droite, pif-pof en aller-retour, les pauvres poules attentives à capter le message en avaient le tournis.

Leurs yeux ronds s'écarquillaient plus rondement encore.

Entre elles elles caquetaient l'incroyable nouvelle, s'interrogeaient, gloussaient d'ahurissement, n'en croyaient pas leurs oreilles, souriaient de toutes leurs dents.

- Épatant...hasardaient les vieilles ouveuses*.

- Trop d'la balle! déliraient les pussines*  

Elles doutaient - C'est pas une menterie?

Elles exultaient - Super! on va être millionnaires!

Excitées comme des puces, elles s'enfiévraient, alertaient les autres gallus, couraient porter la bonne nouvelle ici, et puis là, et puis encore là bas...

La rumeur s'étala, se répandit, potina, patati-patata. 

Les poules moutonnières se bousculèrent, se ruèrent jusques à l'homme de l'art es-dents.

- S'il suffit qu'une fraise de dentiste nous polisse les quenottes pour être assurées de pondre à vie du chocolat fondant, parfumé à la fraise des bois, courons-y! Faites place! les nouvelles poules aux œufs d'or débarquent. 

A la queue leu-leu, toutes tâtèrent avec allégresse du fauteuil de torture inclinable et ascensionnel, en kevlar carbone garanti, du fraiseur de dentures.

Il fraisa, fraisa et fraisa de plus belle, usant à dessein et à leur insu, les dents de ces naïves qui se retrouvèrent... fans dents. Et fans dents, f'est pas fafile de boulotter du focolat, f'est la cata...

Les confiseurs roublards exultent, en grande fiesta! Ils entrainent leur complice, le menteur-arracheur de dents désormais riche comme nabab dans leur bamboula, et ça y va!

Fagrinées, fâfées, les exf- pondeufes de focolat, refaffent leur défepfion, l'oeil finifstre, la rate au court-bouillon (de poule). Elles font affommées, fe ronge les ongles   f'empiffrent d'afsticots élasftiques tout flafsques, s'arrafent les plumes, fouffrent de coryzfa, defiennent fi hideufes qu'elles inflifgent la fair de poule à leur maître et feigneur coquelet. Elles n'ont plus enfie de faire la jfavfa et se coufent imbêfilement auffi tôt que les poules...

Un matin, au chant du coq, une poulaille rebelle (comme qui dirait, un Zorro de basse-cour), d'un coup de pied* dans les tibias, fait débarouler maître chapon de son tas de fumier.  

Elle se visse à la place du déboulonné, se scotche les ailes sur les hanches. Rhan! Faut pas venir l'agacer.

L'oeil noir, le bec arrogant, elle toise avec mépris (la bouche en cul de poule) ses mollasses congénères et beugle (ce qui vexe fort le taureau),

- DEBOUT! Fa fuffit comme fa, bande de poules mal efforées! (mouillées, eut été plus simple à prononcer...)

La flaque des désemplumées avachies vibre en un mol soubresaut.

- On nous a grugfées, dindonnées, mais on ne va pas baiffer les bras, LEFEZ-FOUS!  

En ressorts désarticulés, des cous-nus frileux (aussi étonnés qu'une poule qui a trouvé un couteau) se tendent vers la révolutionnaire. 

Des yeux vitreux tentent des flashs qui foirent.

La Zorro continue sa harangue.

La foule volailleuse s'ébroue, oscille, flageole...

La galvaniseuse, survoltée, apostrophe.

- Holà! mes filles! Hardi! mes fsoeurs, approfez!

Soudain gazelles, les pondeuses frustrées grimpent la rejoindre sur son tas de fumier.

Maître coq humilié, caché dans un buisson se masse les tibias, ça l'occupe! Il ne l'a pas volé. En temps utile, cette poule mouillée n'a pas daigné lever le petit ergot pour défendre son harem.

A l'heure du thé de la pâtée, par un absolu, unanime et intégral ensemble, un plan de vengeance est arrêté et aussitôt proclamé. 

                      Vu le Code de notre Société poulaillère des édentées,

                      considérant que nous avons été ignominieusement trompées, 

                      arrête:

- Article 1 - que la "Confrérie des édentées" (soutenue moralement par coq trouillard clopinant, rallié de dernière seconde) veillera à bien tapisser journellement, diurnement ainsi que nuitamment, l'entrée du cabinet de leur voleur de dents (à l'encontre duquel elles ont à jamais une dent), d'une épaisse couche de fientes malodorantes et ce, trois cent soixante cinq jours (et nuits) par an.

- Article 2 - que les petites poulettes de la "Confrérie des édentées" participeront, aussi secrètement qu'activement, à l'apport de matière première pour le fourrage de ces délicieuses petites boulettes chocolatées, ingénument dénommées "crottes au chocolat", sensées faire la fortune des chocolatiers en cette fin d'année.

                      Qu'on se le dise!

Cocorico! (ah! toi, fffa vfa! ramène pas ta fffraisfe, hein!)

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* ne parle-t-on pas de "pied de poule" chez les marchands d'étoffes.

* ouveuse: pondeuse patoisée. 

* pussine: poulette en patois d'cheu nous! 

 

 

 

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Défi n°111 "Papotage de pieds de chaises" proposé par Eglantine-Lilas pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

           

             " FAIRE PAPOTER LES CHAISES DE LA BRASSERIE D'EMILE".

( lire la suite sur le défi 126)

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- Ouille, ouille, ouille! Aux abris les copines, v'là le gros Léo! J'appréhende d'être une fois de plus l'élue qui va écoper de son quintal.

Pour les chaises de la brasserie d'Emile, débute une journée ordinaire.

- Tu l'as bien cherché espèce de bombasse ma belle! Quand on est une chaise rembourrée qui veut se donner des airs de fauteuil aux accoudoirs prétentieux  moelleux, on ne doit pas s'étonner d'être convoitée, persifle la vieille chaise bistrot en bois rustique, boucané noyer.

chaisescolor.jpg

- Mais je...

- Quand on est une allumeuse coquette peinturlurée rouge géranium, quand on trône en place privilégiée dos au radiateur, vue imprenable sur les coups de théâtre du carrefour et à bonne distance de l'haleine des toilettes, on assume! renchérit la surannée.

- Merci pour tes encouragements vieille bique!  Humppp...inspiration, ffffu... fffu...ffu...fu...expiration-décontraction... Profitons des quelques secondes de répit humppp... laissons l'Emile et mon amoureux transi faire le rebâtissage du mondefffuuu...fu...plus que... cinq, quatre, trois, deux, un, zéro... 

C'est parti! 

En un, Gros Léo, de loin me capture dans son colimateur.

En deux, Gros Léo coince le canard frais du jour sous son aisselle dextre.

En trois, Gros Léo emprisonne dans ses sénestres doigts boudinés le demi de blanc sec qui tangue en équilibre précaire.

En quatre, Gros Léo fond dans ma direction en un déhanché fébrile, tel Chaperon rouge tentant de semer Gros leu très méchant.

En cinq, Gros Léo oppressé vire au carmin et plouf! m'accoste.Tous aux chaloupes!

Un aller-retour, crrrijijichhh puissance 8, à donner la chair de poule fait grincer le carrelage en fraisage de dentiste et hurler les quatre pieds de la "privilégiée" en ripage de craie sur le tableau noir.

- Ouche! che mec, che le détechte, l'exchécre et chétéra! ai-je à peine la forche de chuchurrer entre mes ratiches.  

- Ah! Tu l'as bien cherché, jeune donzelle C'est un truc qui ne risque plus de m'arriver, chevrote l'ancêtre teinte. Si comme moi tu étais rigide, marronnasse et inconfortable, on t'ignorerait superbement. Depuis fort longtemps on m'a répudiée. Pourtant on m'a conservée... loin des regards. "Démodée mais costaude, pourrait encore dépanner", qu'ils m'ont étiquetée... On m'a collée au rancart zone courants d'air, sous le vieux ficus qu'on oublie d'arroser et qui me jonche des écalures gratteuses de ses feuilles racornies, crissantes comme des chips.

- Ouh! la jalouse. Cougar ratée va...Tu as été la reine il y a...

- ... Il y a trente cinq ans, quand alors mon vernis rutilait sous les néons. Depuis, j'ai terni. On m'a reléguée dans le coin le plus déprimant du bar. J'y joue les gardiennes de zoo! Les araignées me considèrent comme un échafaudage increvable digne de leurs essais architecturaux, les mouches confondent ma couleur avec celle de leurs crottes et en rajoutent, le vieux caniche du père Labelote me prend pour niche, lui et sa laisse roupillent pendant des heures enroulés à mes quatre solides points d'ancrage qui fleurent le chien mouillé. Quelle déchéance...

- Comme j'aimerais être à ta place ma bêê-lle vermillonne, bêle le tabouret de bar. Toi, on te repère, te convoite, te choisit, on te rend visite. Moi je ne suis que l'utilitaire sans âme, l'entremetteur entre les assoiffés et les verres à remplir. C'est à peine si on m'effleure d'un petit bout de fessier pressé. Lorsqu'on investit mon assise c'est souvent affalé en pitoyable crêpe sans cervelle et sans grâce. Quelle disgrâce...

Et patati-patata, ainsi se déroule le feuilleton chaisier de la journée entre quiétude, aléas et cahin-caha.

Le soir venu, on ferme, on baisse les lumières.

Alors s'amorce le répit de la nuit des sièges pattes en l'air, en comique posture, ventre plaqué sur le Formica des tables résignées. 

Tandis que la wassingue serpente indolente sur le carrelage à rapproprier, ils implosent en petits rires, gloussent, pouffent, rouscaillent, feutrent des baillements, bref, décompressent, communiquent sur la même longueur d'ondes, entre pieds de chaises de bonne compagnie.

- ...Ah! la nouvelle... la jolie chaise-fauteuil... vois! elle a le teint groseille jusqu'au bout des orteils...

- Je sens que tu vas rêver d'elle, que ta nuit soit belle...

- ...Tes pieds sentent le pipi d'chat...

- C'est pour éloigner les souris! Hihi! Bonne nuit!

- ...Ton vernis s'écaille mon tabouret...

- C'est vrai ma caille, je deviens chauve des mollets...et si on dormait?

L'ancêtre rustique oubliée dans son coin, ronflote, blottie tout contre son ficus jauni.

Certains mauvais esprits prétendent que ces deux compères auraient autrefois mené de concert, une vie de barreaux de chaise...

 

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anniversaire

Publié le par François & Marie

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6 novembre 1814 : naissance d' Adolphe Sax, facteur d'instruments de musique belge († 4 février 1894).

 6 novembre1887 : naissance de Walter Johnson, lanceur de baseball américain († 10 décembre 1946).

 6 novembre1908 :naissance de Françoise Dolto, médecin et psychanalyste française († 25 août 1988

6 novembre 1925: naissance de Michel Bouquet, acteur français 

6 novembre1961 : naissance deFlorent Pagny, chanteur français.

6 novembre 2009 naissance de Cabardouche . 

 

Publié dans anecdotes

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Défi n°110 "Plein les bottes" pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

                                 "J'enfilai mes bottes".

                A la suite de ces mots, vous écrirez un texte court.

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bottes.fx.jpgJ'enfilai mes bottes.

Mes bottes en caoutchouc.

En caoutchouc tout mou.

Plus mollassou encore sous le soleil d'août.

Pour préserver l'incognito,

je chaussai mon nez de noirs carreaux,

m'attifai d'un panama de paille rigolo

et gantai mes bras de mitaines aérées.

Je dois confesser

que je me suis toujours souciée

en toute occasion, de bien protéger

mes extrémités.

Le thermomètre avouait trente six degrés,

"température du bain ordinaire" se plaisait-il à  préciser.

Le baromètre, sur "beau fixe- très sec" s'était figé.  

Sur la plage, placide, je lanternai.

Soudainement, je baignai

dans une vague houleuse de piaillements de volailles effarouchées.

Un troupeau de "textiles"* indignés

à mon encontre criaillaient, 

récriminaient, tempêtaient, vitupéraient!

Ce qui scandalisait ces sacro-saints "tissuifiés"

n'était point qu'une naturiste sur leur territoire se fut fourvoyée

et que seuls gants, lunettes (pourtant à gros carreaux), 

et petit chapeau, constituassent pour l'heure ses seuls oripaux.

Non! Ce qui les a énervés

c'est qu'en plein milieu de l'été, 

elle ait eu l'audacieuse incongruité de se caoutchouter les pieds.

(Pssittt! ne le dites à personne, c'est parce qu'ils sont palmés...)

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  * "Textiles": nom donné par les naturistes aux "vêtus".

 

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Défi n° 109 "Le phare des Sanguinaires" proposé par Fanfan pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

 

"Lors d'un jeu vous avez gagné une soirée dans le phare des Sanguinaires avec le gardien, repas compris.

Mais...lorsque vous arrivez au pied du phare, pas de gardien.

La porte est ouverte. N'écoutant que votre courage, vous entrez"...

Racontez votre soirée surprise (gaie, triste, épouvantable, comique, terrifiante, ennuyeuse... c'est vous qui voyez!)

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sang neuf fx- Mesdames et Messieurs! 

(roulement de tambour) "trrrrrrrrr..."

Voici le moment tant attendu du tirage du gros lot trrrrrrrrrrrrr...poum...poum...poum..."

... UNE SOIREE DANS LE PHARE DES SANGUINAIRES ET...trrrrrrrrrrr... EN PRIME...trrrrrrrrrrrr...UN REPAS AVEC LE GARDIEN DE CE PHARE! 

Numéro... "trrrrrrrrrrr... poum...poum...poum..." 

Numéro...1... "trrrrrrrrrr", 0... "trrrrrrrrrrrr", 9... "trrrrrrrr...poum...poum...poum".

Numéro 109! "trrrrrrrrrrrrr...poum...poum...poum..."

Le numéro "109" a gagné "trrrrrrrrrrr...poum...poum...poum..."

Je dis bien! le numéro "109" a gagné "trrrrrrrrrrrrrr...poum...poum...poum..." l'insigne honneur de passer UNE SOIREE DANS LE PHARE DES SANGUINAIRES!

- YES!... YES!... YES...! le 109 c'est moi! J'ai le 109! trépigne une mamie à frisettes blanches.

- Nous avons notre gagnante! s'égosille l'animateur. Quel est le nom de notre chanceuse? Madame?... 

- Miss Rhésus! ...Henriette (mes copines m'appellent Rh) et j'ai le "sang neuf"! tremblotte la petite boulotte fébrile en tendant son billet fripé en boulette.

S'ensuivent bla-bla-félicitations et tsoins-tsoins-flons-flons, alors que les perdants s'en vont déçus, mines grognon et airs ronchons.

Le soir même, pfffuttt... Rh soulage de sa poussière (qui strate depuis1967) son Atlas géographique mondial (payé à tempérament), curieuse de savoir où elle va poser ses bottes caoutchoutées. 

- Voyons, voyons... phare des Sanguinaires..."Phare du Golfe d'Ajaccio, édifié en 1870". Description sobre. Le Corse ne s'embarrasse pas de fioritures. 

Ça lui va, l'ouvrage est trapu et semble costaud. Il a tenu cent quarante trois ans, il va bien résister jusqu'à sa visite!

Une semaine plus tard.

A l'heure où le soleil couchant empourpre les rochers (le jour où cette oeuvre sera transposée cinématographiquement, faire pleurer ici quelques notes de violon, plutôt fortissimo because le ressac), Miss Rhésus misemplitée de frais, saucissonnée dans un coupe vent écarlate, arrive un peu essoufflée au pied du Phare des Sanguinaires.

- Bon sang de bonsoir ça grimpe! mais tout ce rouge vaut la peine de mettre un pied devant l'autre. C'est rigolo, on se sent moucheron égaré dans la bassine aux gelées de groseilles!

A la porte du phare, Henriette guillerette cherche la chevillette.

Inutile, le gardien bien urbain, a laissé la porte grande ouverte.

- Les Corses ont le sens de l'accueil se réjouit Henriette qui, frottt, frottt, essuie ses bottes sur le paillasson.

- Monsieur le gardiennn! ouh ouh... c'est Henriet...heu, c'est M'ame Rhésus...

- ...ésus... répond l'écho du grand escalier colimaçonnant.

- Y'a quelqu'un? s'inquiète Henriette.

- ...qu'un...bisse l'écho qui manque d'imagination.

Henriette risque son bout du nez dans l'entrée.

- Y'a personne?

- .................... ...(il ne sait pas l'écho, alors il reste coi.) 

Miss Rhésus n'a pourtant pas du sang de navet dans les veines, pourtant ce silence, cette obscurité qui commence à la cerner lui feraient presque perdre son sang froid.

La frisette fureteuse, Rh pousse une porte. Frtttt...un frôlement la fait sursauter...son sang ne fait qu'un tour...

Ouf, ça n'est que son K Way qui vient d'effleurer un billot.

QUOI! UN BILLOT!

Ben oui, un billot...

Gloups! un billot de boucher...

On y a jeté un chiffon torchonné, euh plutôt... un torchon chiffonné ...euh, (re)plutôt...un torchon chiffonné ENSANGLANTE!   

Là... Henriette a la frousse.

Vite! appeler quelqu'un à sa rescousse.

Pronto elle tapote d'un doigt bredouillant le ménoru numéro de Lacusti Calistu-Calistu (défi n°65 56) qu'elle connut lorsqu'elle vint anymone incognito en Serco Corse (fédi 38, défi 83) sous le pynotrame nom de  Sims Civière  Miss Visière.

Rh est (quasi) morte de trouille. Son Rh positif + vire au négatif - , c'est dire. 

Ouf! Miss Henriette qui a de l'ouïe, ouit mêlé aux schlouffs des vagues le ronron asthmatique d'une Vespa 125 à side-car incorporé, type 1946. (Pour l'adaptation rêvée plus haut, prendre soin de choisir un moteur de Vespa gonflé ou faire taire le ressac en l'intimidant.)

Telle une guêpe écrabouillée par une tapette à mouches, la Vespa s'échoue en calant contre le pied du phare.

Deux silhouettes félines en surgissent.

Primo, celle du Chef ( le Chef se doit de surgir en premier, s'en souvenir au moment du tournage) Calistu-Calistu commissaire de son état.

Secondo, le second, l'ombre du premier, Lisandru plus jeune et bien plus dru (mais qui se doit de n'intervenir qu'après son chef puisqu'il n'est que second).

Quatre enjambées suffisent à Calistu (deux seulement pour le fringuant Lisandru) pour se retrouver face au billot suspect mais néanmoins stoïque.

Furtivement Chef jette un bref regard à Henriette apeurée, scotchée au mur couleur orange sanguine (qui jure avec le cramoisi de son coupe vent. Si elle survit, lui signaler cette faute de goût, juge en un éclair Calistu- l'esthète).

- Chef! La dame, pourquoi elle pleure? souffle Lisandru.

- Affirmatif.  Pourquoi cette flamboyante est-elle larmoyante? s'étonne le Chef.

- Chef, faudrait p't'être lui demander, (re)souffle le sous-fifre.

- Affirmatif...Euh...tu...vous..."Tu pleures je pense" (Dom Juan scène VI, Dom Juan à Sganarelle), s'inquiète le Calistu.

 - Snifff, "c'est cette exhalation d'oignons qui fait s'embuer mes lorgnons" ( auteur anonyme...) renifle Miss Rhésus.

- Oignons? OIGNONS! ça y est on le tient,  explose le Chef en grimpant quatre à quatre l'escalier à colimaçon (alors que Lisandru qui n'a rien compris les gravit deux par deux, le front raturé par trois barres cogiteuses...)

- TU ES FAIT mon gaillard! Plus un geste, te voilà démasqué! tonne le Chef de sa voix tonnante de Chef.

- Qui c'est ce freluquet pâlichon, Patron? 

- Hé hé, je te présente Lulu-boudin- blanc, le roi de la contrebande du boudin noir. Depuis quelque temps j'étais intrigué par la lumière qui éclairait le phare en plein jour...

- Voui, surtout que dans mon encyclopédie, on signale que le phare est automatisé depuis 1984...assure Henriette R qui, lasse de se faire un sang d'encre près de son billot,  a gravi une à une, les 109 (sang neuf) marches.

- Môssieur Lulu-boudin -blanc fait cuire du boudin noir de contrebande à la chaleur du système optique du phare des Sanguinaires.

- Un système vraiment aux p'tits oignons! admet le sous-fifre Lisandru.

-...pour le revendre au prix de l'or noir...à qui? Hummm, Môssieur Lulu?

Lulu-boudin-blanc non affecté par l'interrogatoire aligne soigneusement son chapelet de boudin et explique l'évidence. 

- ...A qui? à qui...Ben tout simplement au cuistot du mess des Légionnaires, c'est mon beauf'. Faut vous dire qu'avant d'être gardien du phare, dans le civil, j'étais employé dans une triperie. La boîte a mis la clé sous la porte à l'avènement des fast-foods. Je me suis retrouvé gardien des Sanguinaires. Il y a presque trente ans, on a robotisé l'éclairage du phare. On m'a mis au rencart...Avec l'âge qui avance vient la nostalgie, l'ennui...On s'épanche auprès de son beauf qui bidouille un peu l'intendance des armées et me donne ainsi l'occasion de revenir à ma passion: le boudin noir. Chaque semaine il se marre quand je dépose cette gourmandise sur son plan de travail en lui chantant "Tiens voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin!". Il est content, moi aussi et on régale les p'tits gars de la Compagnie. Vous voyez Commissaire, pas de quoi ficher Lulu au grand banditisme.

- Affirmatif. Pourtant cette histoire risque bien de te mener au billot... 

Et c'est autour du billot (toujours stoïque) qu'une heure plus tard se retrouvent l'oeil gourmand, Miss Henriette, Môssieur Lulu, Calistu-Chef et Lisandru-sous chef, dégustant jovialement des pommes au boudin noir*.

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* Dénonciation: C'est François qui m'a orientée vers "le boudin noir de contrebande", merci à lui! ( le 21/09/2012, le boudin avait déjà la vedette dans "Marie tout court et l'édredon rouge").

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Défi n° 108 "Fenêtre(s)" proposé par Mam'zelle Jeanne pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

 

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"Fenêtre(s)".Calamity FXCertains empoisonnent leurs fenêtres d'anti-xylophages

c'est en synopsis de films qu'elles sont aujourd'hui traitées sur cette page.

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"L' Meneau et le mystère des cous lisses".

Genre: thriller en bigorne*.

Topo du nanar:  Dans les coulisses de la boîte à l'Bobinche*, les croisées à l'Meneau croisent les venternes* micmaqueuses à l'Cou lisse...

* argot

* Théâtre Bobino.

* fenêtres. 

 

"La veuve Monte-à-regret * " .

Genre: clip très raccourci.

Sommaire très sommaire: Une fenêtre condamnée tombe amoureuse d'une fenêtre à guillotine...

* Guillotine.

 

"ça fricote sur le brasero".

Genre: navet. 

Lancement: Des fondus de barbecue s'enflamment pour de fenêtres grillées...

 

"Double vie à trois".

Genre: péplum.

Principium:   A Troie, trois fenêtres double-vitrées, dormantes le jour, s'activent étrangement la nuit. 

An I: elles coulissent.

An II: elles pivotent.

An III: elles  basculent...(euh... le cheval de Troie, l'était à bascule ou bien?) 

 

"Les coings du Far West".

Genre: sous-couche de western.  

Attaque: Tapie dans un coin de fenêtre du saloon, le coin de l'oeil en alerte et pis le doigt sur la gachette du colt qui tire dans les coins, Calamity épie les merles qui lui piquent ses coings... (non mais!)

 

"Les bés sont jetés".

Genre: ultime recours pour les cas désespérés de rééducation orthophonique.

Bédut de cupellile Début  de pellicule:  Un cheval bai bée devant la baie. Il n'en croit pas ses oculi. Par cet oeil de boeuf, cette petite lucarne, il reluque des lucanes qui bêlent en gobant des baies...

 

"Was ist das?..." (qu'est ce que c'est?)

Genre: grosse mélodrame. 

Pour le châzis de la cholie Espagnolette du zoupirail, Oculus zoupire.

Ach! las! à ce zoupirant, la douce mad'moizelle préfère la belle huisserie (polie par un laquais poli) du timide loquet d'un vazistas à claire-voie, qui de sa voix claire murmure, étonné " was ist das?..." (grosse benêt, va!)

 

Bestiole.jpg

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AUTOS RETROS.

Publié le par François & Marie

DE DEUX à QUATRE.

 

La "deux", grise et plate comme une limande.

La "quatre", plantureuse comme une gourmande.

Quatre roues sous un parapluie, elle ne fait pas d'épate

la "deux pattes". 

Puce ronde couleur motte de beurre que l'on vient de battre,

c'est "la quatre"!

la-quatre-retro.jpg

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VIDAGE de GARAGE.

 

"Vide-grenier" est terme familier.

"Vide-garage"reste formule plus rare en affichage.

Il était urgent d'aller voir de plus près

de quoi il retournait.

Et j'ai vu.

Elle.

Par dessus tout, c'est "elle" que j'ai vue.

D'un capharnaüm de silentblocs, carters, flectors et rétroviseurs obus, 

dépassait sa toute vieille frimousse joufflue

colorisée de bleu pitoyablement déteint, bellement fané.

Vite fait, sur la crasse de sa vitre, pas même carglassée,

un index pressé avait tracé "5€"... sa valeur estimée.

portiere-II.jpgPhilosophe - on ne peut être et avoir été-

elle assumait ce chiffrage, docile et résignée.

Pendant un long temps immobile

nous nous sommes étudiées.

Elle, placide, somnolente.

Moi, émue, en contemplante.   

Cette molécule d'auto-mobile

éveillait en moi des souvenirs indélébiles.

Fébrile, le coeur gonflé de compassion, 

d'emblée, lui ai proposé l'adoption, 

la promesse d' une vie plus douillette,

la sécurité d'une robuste chevillette  

qui la soutiendrait désormais au mur de mon salon...

Séduite, elle allait acquiescer,

si, si! j'ai remarqué

son pâle bleu soudain moins poussièreux... 

- A quoi te servirait ce vieux truc gris cendreux?

...Et plouf! pourquoi se trouve-t-il toujours un sans cœur

pour poser l'infâme question

qui fait brutalement recouvrer la raison...

portiere-.jpgDésenchantée, avant que de lâchement tourner les talons,

jaunement j'ai souri au métal gris souris. 

Embarrassée, j'ai prétexté afin d'adoucir la séparation,

euh...qu'un sac de dame n'a pas capacité suffisante 

à contenir, même si elle est attendrissante,

une vieille portière de quatre chevaux,

fiscaux...

Par télépathie je l'ai assurée de ma sympathie. 

Elle n'a pas réagi.

Mon mur est orphelin.

Optimiste, je ne désespère pas de croiser à nouveau le chemin

de cette bonne vieille portière au teint de parchemin

et de l'enlever... 

A dessein, chaque jour je trimbale un gigantissime sac à main!

 

 

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Défi n°107 "RIEN", proposé par "ABC" pour les Croqueurs de mots.

Publié le par Fran篩s & Marie

"RIEN".

....................................................................................................................................... 

- Allo! Marie.

- J'ai beau prêter l'oreille (à qui me la rendra), comme une oie me pousser du col, je ne ois RIEN. Parrle plus forrt mais parrl' encorre... 

- Aurais-tu enclenché le mode "pause"? Où en es-tu de ta prose? Je n'ai RIEN reçu.

- Fais comme Charles, attends!

- Madame se gausse, plaisante et bée devant page blanche...

Petits riens- Je n'ai RIEN écrit, c'est vrai...la flemme... et d'ailleurs, si j'écrivais, qu'est ce que je gagnerais?

- Hi hi! "un beau RIEN tout neuf dans une assiette cassée".

- Fieffé plaisantin! Pffou...(soupir un RIEN nostalgique) ce "rien tout neuf" me ramène à l'ironique "lot de non-consolation" attribué au perdant dans les cours de récrés, il y a RIEN de temps...dans les années cinquantes. Vous êtes un RIEN moqueur, monsieur le dessinateur! Aussi, pour m'avoir mis l'âme en vague, méritez-vous bien un gage! J'attends de vous en rébus, un croquis à l'ancienne d'une pub dentifriceuse qui fut en son temps fameuse.

 

 

rébus

 

- En un RIEN de temps, mission accomplie!

robe faite de petits riens- Réussir ces image à la mode d'autrefois, ça n'est pas RIEN! L'air de RIEN, elles font rêver à de petits RIENS qui produisent de grands effets et à la foultitude de petits RIENS qui font un grand tout. C'est un peu la loi du tout ou RIEN.

toutourien

- Wouaf, wouaf!

- Espiègle! Tu as le coeur léger après avoir bien travaillé et moi je n'ai toujours RIEN composé...

- Tu manques d'énergie, RIs!

- hEiN?

- Ouh là! Tu vires sourde et morose... Veux-tu un remontant? Seulement une goutte de cordial, offerte bien cordialement?

- Juste un RIEN! d'ailleurs je n'y vois goutte.

- Allume!

- Malheureux! je n'en ferai RIEN...euh... pourquoi le NIER, je n'ai RIEN sur les REIN(s)!

Eve--Adam-copie-1.jpg- Et pourtant tu sais t'habiller d'un RIEN...

- ...et me parfumer de RIEN, simplement à "L'Air du Temps"... 

 

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 Et si on décryptait le rébus:

"Maman jeux nez riz 1 eau dent C rat sur an."

Robe: une multitude de petits riens = grand effet.

 

 

 

 

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Défi n°106 proposé par "Néon et Tricotine" pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

"ECRIVEZ VOTRE PLUS BELLE LETTRE D'ADIEU"

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Ceci n'est pas une lettre.

Ceci n'est pas un adieu.

Ceci n'est qu'un petit exercice qui s'interroge: AD...n'y aurait-il qu'ADIEU qui débuterait par AD?

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Adhémar bégaie.

Adhémar débute laborieusement ses phrases.

Ses entours, par impatience ou commisération, ont pris le pli de les terminer à sa place. 

Ainsi, à deux ans et un mois,Adhémar22

- Ad...Ad...

- "Adhémar"! Cher chérubin! 

Quel érudit, capable d'épeler son prénom (qui  fait tant bisquer belle-maman).

A deux ans et trois mois,

- Ad...Ad...

- "A dada"! quel amour! Quel chef! Déjà capable d'injonction. 

 A tout juste sept ans,

- Ad...Ad...

- "Ado"! tu le seras bientôt! 

Vers l'avenir, quel instinct de projection.

 A quinze ans,Adhémar ado.

- Ad...Ad...

- "Adonis"! oui ...oui bien sûr, un jour d'Adonis tu seras le sosie!

Quelle aptitude à faire fi des saisons de l'acnée. 

A trente cinq ans,

- Ad...Ad...

Adhemar.jpg- "Adélaïde"! ton Adélaïde est sublime en robe de mariée. Quel sentimental fieffé! 

A trente six ans,

- Ad...Ad...

- "Admirable"! Des triplés! Une famille nombreuse instantanée. Quel homme organisé!

A trente six ans et demi,

- Ad...Ad...

- "Adjoint du PDG", mazette! Quelle distinction.

A nonante neuf ans et septante sept jours,

- Ad...Ad...

- "Adieu"! c'est entendu! sois tranquille, l'Adagio for Spring t'accompagnera le moment venu.

C'en est trop! Offusqué, Adhémar proteste et pour une fois sans bégayer, 

Adhemar-Papy.jpg Ah fichtre non! je n'ai pas fait un aussi long chemin pour qu'on me dise adieu! Terminés les "à dada, Adonis et ado avant l'heure". Toute ma vie j'ai voulu vous crier qu'à mon encontre, vous vous ADIRIEZ, vous fourvoyiez, vous égariez". Laissez-moi! Enfin, je vais vivre et sans bégayer!

 

 

 

                          

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Vidage de garage.

Publié le par François & Marie

La "deux", grise et plate comme une limande.

La "quatre", plantureuse comme une gourmande.

Quatre roues sous un parapluie, elle ne fait pas d'épate

la "deux pattes". 

Puce ronde teintée motte de beurre que l'on vient de battre,

c'est "la quatre"!

la-quatre-retro.jpg

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"Vide-grenier" est terme familier.

"Vide-garage"reste formule plus rare en affichage.

Il était urgent d'aller voir de plus près

de quoi il retournait.

Et j'ai vu.

Elle.

Par dessus tout, c'est "elle" que j'ai vue.

D'un capharnaüm de silentblocs, carters, flectors et rétroviseurs obus, 

dépassait sa toute vieille frimousse joufflue

colorisée de bleu pitoyablement déteint, bellement fané.

Vite fait, sur la crasse de sa vitre, pas même carglassée,

un index pressé avait tracé "5€"... sa valeur estimée.

portiere-II.jpgPhilosophe - on ne peut être et avoir été-

elle assumait ce chiffrage, docile et résignée.

Pendant un long temps immobile

nous nous sommes étudiées.

Elle, placide, somnolente.

Moi, émue, en contemplante.   

Cette molécule d'auto-mobile

éveillait en moi des souvenirs indélébiles.

Fébrile, le coeur gonflé de compassion, 

d'emblée, lui ai proposé l'adoption, 

la promesse d' une vie plus douillette,

la sécurité d'une robuste chevillette  

qui la soutiendrait désormais au mur de mon salon...

Séduite, elle allait acquiescer,

si,si! j'ai remarqué

son bleu pâle soudain moins poussièreux... 

- A quoi te servirait ce vieux truc gris cendreux?

...Et plouf! pourquoi se trouve-t-il toujours un sans cœur

pour poser l'infâme question

qui fait brutalement recouvrer la raison...

portiere-.jpgDésenchantée, avant que de lâchement tourner les talons,

jaunement j'ai souri au métal gris souris. 

Embarrassée, j'ai prétexté afin d'adoucir la séparation,

euh...qu'un sac de dame n'a pas capacité suffisante 

à contenir, même si elle est attendrissante,

une vieille portière de quatre chevaux,

fiscaux...

Par télépathie je l'ai assurée de ma sympathie. 

Elle n'a pas réagi.

Mon mur est orphelin.

Optimiste, je ne désespère pas de croiser à nouveau le chemin

de cette bonne vieille portière au teint de parchemin

et de l'enlever... 

A dessein, chaque jour je trimbale un énormissime sac à main!

 

 

 

 

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