Proverbes franc-comtois (à la manière de Sophie Barbaroux.)
( écrit à quatre mains par Marie & François)
La jeune année demande : - Que fait janvier quand il commence en lion ? Les années ainées lui répondent : - Il se termine en mouton.
La jeune année déplore : - Quel désastre un renard au poulailler ! Les années ainées la tranquillisent : - C'est mieux qu'un homme en chemise en février ...
La jeune année regrette : - La pluie de mars gâche le printemps ! Les années ainées la rassurent : - Elle n'est jamais passé pour mauvais temps.
- Et que fait-on en avril ? - Mais enfin, on ne se découvre pas d'un fil.
- Et que fait-on en mai ? - Mais voyons, on fait ce qu'il nous plait.
- Ah ! En juin je vais aimer les ciels pommelés ! jubile la nouvelle année. - Comme les femmes fardées, ils sont de courte durée... Lui rappellent les années ainées.
La jeune année s'inquiète alors : " Et si en juillet le chat se débarbouille” ?
Les années ainées la renseignent : "Bientôt le temps se brouille."
- Et au quinze août ? - Marie ne laisse jamais le temps comme elle le trouve.
La jeune année curieuse : - Et si septembre est généreux en noisettes ?
- Ce sera une année de fillettes - Et s'il est généreux en noix ?
- Alors ce sera une année de p'tits gars !
La jeune année d'avance grelotte : - J'ai peur de la gelée d'octobre. Les années ainées compatissent : - Elle rend le vigneron sobre.
La jeune année aime les arbres... Quelle veine : en novembre, dès la Sainte Catherine, tout bois prend racine.
La jeune année aime tant le blanc...
Les années ainées également :
Décembre : de la neige les flocons, sont les papillons de la saison.
Ce grand parc peuplé de bêtes, mêlées ça et là, est un pur Éden !
C'est très amusant, des aras bleus, verts, jaunes se perchent sur le crâne des éléphants ! Des autruches aux plumes de cabaret, éventent des gazelles !
C'est très calme également. Dans les branches d'un catalpa, des panthères pas blanches, des guépards et de très grands chats à rayures, en écrasent !
Le club des Z, zèbres et zébus, déjeunent des mêmes herbes de la pampa. Les zèbres aux pelages élégants, bavardent du style des rayures à succès cet été. Les zébus aux barbes mal démêlées, la ferment et pacagent l'herbage plantureux, ne pensant qu'à augmenter leur entrelardé.
Dans les bras de la Déesse Nyx (parente de l'Autre, exclu de ce challenge...) un paresseux n'eut aucun réflexe quand un grand macaque plaça un ananas près de son nez. Déçu, le macaca l'a tendu à une bête tachetée, à la tête très haut perchée - sur seulement sept vertèbres. La quatre pattes à nuque élancée, très bêcheuse, l'a regardé et a bêlé « Eh freluquet, cet ananas appelé “parfum des parfums”, je ne le déguste que flambé au rhum, présenté sur une dague.»
Macaca jeta cet embarrassant présent dans l'étang aux lézards géants - avant que leurs peaux ne se tannent en sac à paluches.
Un peu abattu Macaca s'en alla s'épancher auprès du chef du parc, un général sympa, avec casquette bancale et jambe manquante (chute dans la fange des futurs sacs à bretelles), amateur de flammekueches et de vers blancs de verres de blanc.
Je suggère aux gens d'aller s'aérer dans ce parc, sans dépenser un seul franc !
Au pays de PADI-PADO on a supprimé tous les "i" et tous les "o". ( c'est pour ça que le roi de là-bas s'appelle R ) . Racontez une visite au zoo de PADI-PADO sans jamais utiliser, ni la lettre "i" ni la lettre "o". Vous décrirez ainsi un ou plusieurs animaux.
Poésie du jeudi 20 février . A la manière de Jean Luc Moreau.
Composez une poésie commençant par des "si" et se concluant par un conditionnel enchanteur.
Si la sardine avait des ailes;
Si Gaston s’appelait Gisèle
Si l’on pleurait lorsqu’on rit,
Si le pape habitait Paris,
Si l’on mourait avant de naître,
Si la porte était la fenêtre,
Si l’agneau dévorait le loup,
Si les Normands parlaient zoulou,
Si la mer noire était la mer blanche,
Si le monde était à l’envers,
Je marcherais les pieds en l’air,
Le jour je garderais la chambre,
J’irais à la plage en décembre,
Deux et un ne feraient plus trois…
Quel ennui ce monde à l’endroit !
Jean-Luc Moreau
Poésie du jeudi 27 février
A la manière de Sophie Barbaroux. Composez une poésie en utilisant des proverbes et des expressions connues.
Merci aux joyeux lecteurs qui ont eu la gentillesse de voter pour notre lettre du Père Noël. Grâce à eux et à notre Amirale Dim-Dom, une jolie surprise est arrivée par la poste ...
Changement d'horizon, j'emmène tous les matelots, en espérant qu'ils n'ont pas le vertige, faire un petit tour en montagne. Durant notre randonnée nous sommes attirés par un message envoyé du sommet du plateau. Vous devez, tout simplement, décrypter ce message et nous dire qui peut bien nous l'envoyer ?
Tous les Croqueurs sont là.
Ils ont plus ou moins dévalisé les boutiques spécialisées en articles de sports montagnons-randonneurs.
Le nez en l'air, ils évaluent la hauteur de la falaise vertigineuse qui leur barre l'horizon - cinq cent vingt trois mètres pour les modestes, pas loin de deux mille mètres pour ceux qui se disent spécialistes.
Cheffe ABC, organisatrice attentive, a rassuré et encouragé ses troupes - non, ça n'est pas une compétition, non, personne ne sera distancé et lâchement abandonné, oui, les binômes choisis par chacun, s'entraideront.
Elle donne le signal du départ.
- Et c'est partiii ! En avant !
- Cheffe ABC !
- Mouuuais...?
- Euh... Le sommet...?
- C'est en haut.
- Cheffe ABC
- (re-) Mouais ?
- Euh... C'est ... loin?
- Tais-toi et grimpe !
D'un pas de gazelle, chric...chrac... chric... chrac... Cheffe ABC arpente le sentier avec énergie
Pour donner la cadence, quelqu'un lança : ♪ DANS LA TROUPE ... ♫
Avec enthousiasme tous reprirent : ♫ Y' A PAS D' JAMBE DE BOIS... ♫
L'écho s'en mêla, les marmottes et les chamois en restèrent babas !
Après avoir marié les nouilles et les jambes de bois, en boucle et re-boucle, les Croqueurs en étaient arrivés à vue de nez, à un "certain" dénivelé. Leur essoufflement modifia cadence et vocables de la canzonetta :
♫ DaNS la SOUpe J' veux PaS DE P'TiTS poiS... ♪
Il y eut des marmonnages.
- ... D' puis des heures, à vue de nez, on n' fait que grimper ... C'est galère !
- ... Nos mollets sont flapis...
- ... Notre dos en compote...
- ... Nos cheveux? Ils frisotent et c'est moche... (quelques chauves, vengés, ricanèrent.)
- ... Notre nez tout pelé...
Il y eut des rognonnages.
- ... Mon oreille gauche est bouchée... Et la droite aussi.
- ... Et nos yeux... ils picotent...
- À la télé, y' z' avaient bien recommandé la deuxième paire de lunettes à un euro...
- J'ai pas un euro à perdre, moi, môsieu'...
- ... Nos orteils sont tout rabougris
- ... Et même pas un p'tit coin, pipi...
- Eh l'aut' ! N'y a pas d' coins, ni grand ni p' tit, y' a que d' la caillasse...
- ... D' la caillasse qui monte et qui poussière, attention, y va y avoir de l'éternuation, j'ai pas pris mes gouttes.
- Ah ! y' m' semblait bien qu'il tombait des gouttes !
- C'est pas des gouttes, c'est du pipi d'oiseau.
- C'est des gouttes quand même.
- Ces gouttes de volatiles des montagnes sont peut-être caustiques... (avança quelqu'un)
- Faut toujours se protéger d'un bob... De plus, un bob, c'est TELLEMENT BEAU... et je porte TRÈS BIEN le bob, m'a-t-on dit... (minauda quelqu'une.)
- ... Surtout çui tout roumoumou, avec la réclame du tour de France. Paraîtrait que son jaune canari attire les renards (ajouta un plaisantin qui avait conservé un minima d'énergie.)
Les derniers de la file, en dénivelé inévaluable à vue de nez, émettaient encore quelques ♪ ♫ fausses et poussives.
- ... Fait chaud... J'aurais pas dû mettre un Thermohabille..
- Moi, j'aurais bien dû en mettre un, Thermohabille... Fait plutôt fraîchôt à l'ombre.
- À l'ombre de quoi ? Y' a qu' des cailloux !
- Bin à l'ombre... d'un... d'un... d'un gros caillou, na !
Et bla et gna et bla gna gna, jérémiait la troupe des Croqueurs.
- Chrac... Chric faisaient les brodequins de Cheffe ABC.
- Cheffe ABC ! SOS !
- SOS Cheffe, "ça" ruisselle...
- Chric... Chrac... de son pas de Sherpa, Cheffe ABC progressait (en riant sous cape visière de casquette.)
- Alors nous, les benêts bien disciplinés, avons pris, d'une main nos deux bâtons et de l'autre un CORNET DE GLACE, DOUBLE. Le mien est vanille-fraise...
- Et le mien citron-chocolat, comme l'exigeait MÔSIEU' LE YÉTI.
- OUH OUH ! Qui vous a parlé de Môsieu' Yéti ? riait Cheffe ABC perchée sur un rocher.
- Ben... le message...
- Regardez-le "votre" Yéti, là, à cent pas sur votre droite, que voyez-vous ?
- REFUGE "LE YÉTI".
- Mais alors, le péage, en cornets ?
- C'était une petite blagounette, pour vous intriguer ! J'avais bien sûr prévu de vous proposer une pause dégustation, mais vous marchiez d'un si bon pas, entraînés par votre ritournelle, que je n'ai pas voulu casser votre rythme ! Et, si j'avais vendu la mèche trop tôt, vous auriez été déçus !
Pendant le discours de Cheffe ABC, l'écho répercuta, jusque dans la vallée, les slurp (pourtant discrets et distingués) des Croqueurs, dégustant avec grand plaisir leur péage parfumé.
Les chamois regrettèrent d'être herbivores lorsque l'écho leur parla d'un goûter partagé par les Croqueurs, ravis, chez LE YÉTI.