"les sentiments" suite ...
Histoires réjouissantes contées par Marie et illustrées par François.
"Les sentiments"
Par magie.. ou en réalité.. vous avez... connu.. aimé..
.Vous avez été le partenaire... le modèle..
Vécu dans l'univers d'un homme (ou d'une femme) connu
du siècle dernier.. ou de celui d'avant..
Il ou elle était...
poète...philosophe.... écrivain..cinéaste.. acteur
.peintre..politicien..ou...
Vous, vous étiez sa muse, sa femme, son ami, son médecin.. son mécène...
Nous serions curieux de connaître
les sentiments
qui vous unissaient
Amitié.. amour.. jalousie.....
ou rancoeur ?
Gourmande recette, j'ai été
l'élue d'un bon gros, tout gros
oeuf couleur jaune d'oeuf.
Un dinosaure à gros pois
bien placide, gaffeur et sympa.
Inventorions ce qui, à jamais, nous lia:
Besef bananes toutes bien-bien-bien écrasebouillées.
Onze grammes vingt deux d'onctu-moelleux choc-chocolat usé? élimé? non! râpé.
Un maousse-costaud pochon de fraises confites-confiturées.
Largement, copieusement, incorporer de la moutarde ouch! très relevée, sans oublier la
goulayante saucisse venue deToulouse, juste tièdie mais- mais- mais, toute crue turlututu.
Ah bin, forcément! décorer de chantilly tireli aux anchois marinés et framboises-tagada en aïoli .
Ces années de compagnonnage m'ont vue passer d'états d'âme en état d'armes.
Amusée de la frayeur des invités, euh présentement la Faculté me conseille d'éviter de grignoter ...
Séduite quand Casimirius me malaxait de r'vin de r'va*, gloubi puis boulga!
Irritée, effrayée... des commères lui avaient marmoté tourne la page, oublie-la pour un léger potage.
Morte d'inquiétude quand on osait insinuer "régime".
Ivre d'allégresse lorsqu'il proclamait tout fier, je vous présente MA recette, rien qu'à moi!
Rassérénée quand il me fredonnait je t'aime ma gloubi, j'ai le béguin pour toi ma boulga!
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* De r'vin, de r'va: d'un côté puis d'un autre (patois d' chu mouais!)
Racontez une histoire (en prose de préférence) qui commence par " J'ai trouvé dans ma bibliothèque..." et qui se termine par " Je ne suis pas bibliothécaire."
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- J'ai trouvé dans ma bibliothèque...
- Raconte! qu'as-tu trouvé? Un rat?... du genre mus bibliothéca qui grignote chaque mot de chaque page, chaque page de chaque livre, qui mange et dort en lisant, qui marche en lisant, lesté d'un livre sous chaque bras.
- No rat!
- Des souris alors? des roses, des vertes, aux couleurs des bibliothèques.
- No mouse!
J'y ai trouvé une ruche, une fourmillière foisonnante.
C'était par une nuit de brouillard*, le soir de la St Tome, non plutôt... St Portulan* ou alors St Elzévir*... va savoir...
Chez mes livres je suis doucement entrée, sans éclairer.
Leur cénacle hume le copeau de bois, l'herbe séchée ... et fugace... pfft... vite envolée, une petite note crème vanillée.
Alors qu'en journée ils font figure d'honnêtes ordonnancements, de silencieux alignements, lorsqu'ils supposent les Humains endormis ils s'agitent, jacassent, se dévergondent, bref, ils vivent!
Du côté des atlas, ça ronfle! Repus de voyages ils ont gardé leurs brodequins, se souciant fort peu d'en égratigner Dame Raquin que Zola nomme Thérèse, elle supporte...tout en potinant de Bécassine à Clocher Les Bécasses avec une Madame Bovary triste et dépressive. Françoise Dolto l'aide à ouvrir la vanne aux paroles en lui contant les polissonneries de la petite Loulotte et la déride en mimant les grands airs de la marquise... de Grand Air!
Le vertueux livret des régimes réclame "mumm... encore encore" au jovial livre des confitures. En complicité gourmande, l'un se bedonne de plaisir et se délecte des recettes voluptueusement illicites que l'autre galopin lui distille, en se régalant de le corrompre!
Un parfum de cabale plane sur le Mystère des cathédrales. Une dédicace qui me fut adressée il y a dix ans prétend que "Seul le feu de l'Esprit révèle les clés que ces pages recélent". Puissant! n'est-il pas? Tu comprends que ce soir j'aie soufflé sur les braises et espéré en vain que cliquètent les clés...
Par ici, ouh là! on gronde. Le manuel des bonnes manières accuse les albums à colorier de gouacher leur vie et leur prédit avant peu une mine de papier mâché. Ça barde! le Maître es chichis reproche aux papiers kraft leur perpétuel craquillage de gaufrettes. Ça suffit! À vingt deux heures passées d'une seconde, un couvre-livre bien élevé se doit d'être aussi moelleux qu'un couvre-lit, sinon c'est la chienlit!
Par là, on capte des effluves bouillonnants et parfumés...Les verbeux romans fleuves auraient-ils une liaison secrète avec les fabulettes à l'eau de rose?...
Plus loin, Pierre Augustin Caron de Beaumarchais s'affaire. Il aimerait marier son Figaro du côté de chez Swann et commande à Marcel, Proust pour les intimes, une pièce montée de tendres madeleines moelleusement replètes.
Un froissement soyeux dénonce qu'une belle édition lustre avec constance son luxueux papier d'Arches et pomponne sa reliure marocain. Elle louche avec désapprobation sur une clique de missels malicieux. Les vilains gredins agitent en un petit bruit d'averse leurs minces pages follettes pour lui faire encroire qu'il pleut averse!
Des clameurs guerrières agitent l'étagère supérieure. Des romans noirs, brandissant des ciseaux, menacent le fil des épées chez leurs turbulents homonymes encapés.
Imposants sans en imposer, épais sans être replets, amples sans ostentation, le bataillon des dicos a des allures de vieux Sages garants des vérités. Sûrs d'eux, tranquilles, ils peuvent être cloueurs de bec, veux-tu un exemple? "Nycthémère*"... héhé! ce n'est pas ce que tu crois!
À pas de loup je me suis éclipsée, laissant à leurs démêlés les papiers imprimés. Ces insolents marmots ont toujours le dernier mot!
- Le mot de la fin! Tu sembles véritablement les vénérer...
- Totalement! et seulement pour leurs beaux yeux, puisque je ne suis pas bibliothécaire.
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* Brouillard: main courante, registre de commerce sur lequel on inscrit les opérations au fur et à mesure qu'elles se font.
* Portulan: document mis au point par les navigateurs décrivant les ports de mer et les côtes.
* Elzévir: livre de petit format imprimé en Hollande par les Elzévier (XVI ème, XVIII ème)
* Nycthémère: dans le langage médical, espace de temps comprenant un jour et une nuit.