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Défi n° 109 "Le phare des Sanguinaires" proposé par Fanfan pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

 

"Lors d'un jeu vous avez gagné une soirée dans le phare des Sanguinaires avec le gardien, repas compris.

Mais...lorsque vous arrivez au pied du phare, pas de gardien.

La porte est ouverte. N'écoutant que votre courage, vous entrez"...

Racontez votre soirée surprise (gaie, triste, épouvantable, comique, terrifiante, ennuyeuse... c'est vous qui voyez!)

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sang neuf fx- Mesdames et Messieurs! 

(roulement de tambour) "trrrrrrrrr..."

Voici le moment tant attendu du tirage du gros lot trrrrrrrrrrrrr...poum...poum...poum..."

... UNE SOIREE DANS LE PHARE DES SANGUINAIRES ET...trrrrrrrrrrr... EN PRIME...trrrrrrrrrrrr...UN REPAS AVEC LE GARDIEN DE CE PHARE! 

Numéro... "trrrrrrrrrrr... poum...poum...poum..." 

Numéro...1... "trrrrrrrrrr", 0... "trrrrrrrrrrrr", 9... "trrrrrrrr...poum...poum...poum".

Numéro 109! "trrrrrrrrrrrrr...poum...poum...poum..."

Le numéro "109" a gagné "trrrrrrrrrrr...poum...poum...poum..."

Je dis bien! le numéro "109" a gagné "trrrrrrrrrrrrrr...poum...poum...poum..." l'insigne honneur de passer UNE SOIREE DANS LE PHARE DES SANGUINAIRES!

- YES!... YES!... YES...! le 109 c'est moi! J'ai le 109! trépigne une mamie à frisettes blanches.

- Nous avons notre gagnante! s'égosille l'animateur. Quel est le nom de notre chanceuse? Madame?... 

- Miss Rhésus! ...Henriette (mes copines m'appellent Rh) et j'ai le "sang neuf"! tremblotte la petite boulotte fébrile en tendant son billet fripé en boulette.

S'ensuivent bla-bla-félicitations et tsoins-tsoins-flons-flons, alors que les perdants s'en vont déçus, mines grognon et airs ronchons.

Le soir même, pfffuttt... Rh soulage de sa poussière (qui strate depuis1967) son Atlas géographique mondial (payé à tempérament), curieuse de savoir où elle va poser ses bottes caoutchoutées. 

- Voyons, voyons... phare des Sanguinaires..."Phare du Golfe d'Ajaccio, édifié en 1870". Description sobre. Le Corse ne s'embarrasse pas de fioritures. 

Ça lui va, l'ouvrage est trapu et semble costaud. Il a tenu cent quarante trois ans, il va bien résister jusqu'à sa visite!

Une semaine plus tard.

A l'heure où le soleil couchant empourpre les rochers (le jour où cette oeuvre sera transposée cinématographiquement, faire pleurer ici quelques notes de violon, plutôt fortissimo because le ressac), Miss Rhésus misemplitée de frais, saucissonnée dans un coupe vent écarlate, arrive un peu essoufflée au pied du Phare des Sanguinaires.

- Bon sang de bonsoir ça grimpe! mais tout ce rouge vaut la peine de mettre un pied devant l'autre. C'est rigolo, on se sent moucheron égaré dans la bassine aux gelées de groseilles!

A la porte du phare, Henriette guillerette cherche la chevillette.

Inutile, le gardien bien urbain, a laissé la porte grande ouverte.

- Les Corses ont le sens de l'accueil se réjouit Henriette qui, frottt, frottt, essuie ses bottes sur le paillasson.

- Monsieur le gardiennn! ouh ouh... c'est Henriet...heu, c'est M'ame Rhésus...

- ...ésus... répond l'écho du grand escalier colimaçonnant.

- Y'a quelqu'un? s'inquiète Henriette.

- ...qu'un...bisse l'écho qui manque d'imagination.

Henriette risque son bout du nez dans l'entrée.

- Y'a personne?

- .................... ...(il ne sait pas l'écho, alors il reste coi.) 

Miss Rhésus n'a pourtant pas du sang de navet dans les veines, pourtant ce silence, cette obscurité qui commence à la cerner lui feraient presque perdre son sang froid.

La frisette fureteuse, Rh pousse une porte. Frtttt...un frôlement la fait sursauter...son sang ne fait qu'un tour...

Ouf, ça n'est que son K Way qui vient d'effleurer un billot.

QUOI! UN BILLOT!

Ben oui, un billot...

Gloups! un billot de boucher...

On y a jeté un chiffon torchonné, euh plutôt... un torchon chiffonné ...euh, (re)plutôt...un torchon chiffonné ENSANGLANTE!   

Là... Henriette a la frousse.

Vite! appeler quelqu'un à sa rescousse.

Pronto elle tapote d'un doigt bredouillant le ménoru numéro de Lacusti Calistu-Calistu (défi n°65 56) qu'elle connut lorsqu'elle vint anymone incognito en Serco Corse (fédi 38, défi 83) sous le pynotrame nom de  Sims Civière  Miss Visière.

Rh est (quasi) morte de trouille. Son Rh positif + vire au négatif - , c'est dire. 

Ouf! Miss Henriette qui a de l'ouïe, ouit mêlé aux schlouffs des vagues le ronron asthmatique d'une Vespa 125 à side-car incorporé, type 1946. (Pour l'adaptation rêvée plus haut, prendre soin de choisir un moteur de Vespa gonflé ou faire taire le ressac en l'intimidant.)

Telle une guêpe écrabouillée par une tapette à mouches, la Vespa s'échoue en calant contre le pied du phare.

Deux silhouettes félines en surgissent.

Primo, celle du Chef ( le Chef se doit de surgir en premier, s'en souvenir au moment du tournage) Calistu-Calistu commissaire de son état.

Secondo, le second, l'ombre du premier, Lisandru plus jeune et bien plus dru (mais qui se doit de n'intervenir qu'après son chef puisqu'il n'est que second).

Quatre enjambées suffisent à Calistu (deux seulement pour le fringuant Lisandru) pour se retrouver face au billot suspect mais néanmoins stoïque.

Furtivement Chef jette un bref regard à Henriette apeurée, scotchée au mur couleur orange sanguine (qui jure avec le cramoisi de son coupe vent. Si elle survit, lui signaler cette faute de goût, juge en un éclair Calistu- l'esthète).

- Chef! La dame, pourquoi elle pleure? souffle Lisandru.

- Affirmatif.  Pourquoi cette flamboyante est-elle larmoyante? s'étonne le Chef.

- Chef, faudrait p't'être lui demander, (re)souffle le sous-fifre.

- Affirmatif...Euh...tu...vous..."Tu pleures je pense" (Dom Juan scène VI, Dom Juan à Sganarelle), s'inquiète le Calistu.

 - Snifff, "c'est cette exhalation d'oignons qui fait s'embuer mes lorgnons" ( auteur anonyme...) renifle Miss Rhésus.

- Oignons? OIGNONS! ça y est on le tient,  explose le Chef en grimpant quatre à quatre l'escalier à colimaçon (alors que Lisandru qui n'a rien compris les gravit deux par deux, le front raturé par trois barres cogiteuses...)

- TU ES FAIT mon gaillard! Plus un geste, te voilà démasqué! tonne le Chef de sa voix tonnante de Chef.

- Qui c'est ce freluquet pâlichon, Patron? 

- Hé hé, je te présente Lulu-boudin- blanc, le roi de la contrebande du boudin noir. Depuis quelque temps j'étais intrigué par la lumière qui éclairait le phare en plein jour...

- Voui, surtout que dans mon encyclopédie, on signale que le phare est automatisé depuis 1984...assure Henriette R qui, lasse de se faire un sang d'encre près de son billot,  a gravi une à une, les 109 (sang neuf) marches.

- Môssieur Lulu-boudin -blanc fait cuire du boudin noir de contrebande à la chaleur du système optique du phare des Sanguinaires.

- Un système vraiment aux p'tits oignons! admet le sous-fifre Lisandru.

-...pour le revendre au prix de l'or noir...à qui? Hummm, Môssieur Lulu?

Lulu-boudin-blanc non affecté par l'interrogatoire aligne soigneusement son chapelet de boudin et explique l'évidence. 

- ...A qui? à qui...Ben tout simplement au cuistot du mess des Légionnaires, c'est mon beauf'. Faut vous dire qu'avant d'être gardien du phare, dans le civil, j'étais employé dans une triperie. La boîte a mis la clé sous la porte à l'avènement des fast-foods. Je me suis retrouvé gardien des Sanguinaires. Il y a presque trente ans, on a robotisé l'éclairage du phare. On m'a mis au rencart...Avec l'âge qui avance vient la nostalgie, l'ennui...On s'épanche auprès de son beauf qui bidouille un peu l'intendance des armées et me donne ainsi l'occasion de revenir à ma passion: le boudin noir. Chaque semaine il se marre quand je dépose cette gourmandise sur son plan de travail en lui chantant "Tiens voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin!". Il est content, moi aussi et on régale les p'tits gars de la Compagnie. Vous voyez Commissaire, pas de quoi ficher Lulu au grand banditisme.

- Affirmatif. Pourtant cette histoire risque bien de te mener au billot... 

Et c'est autour du billot (toujours stoïque) qu'une heure plus tard se retrouvent l'oeil gourmand, Miss Henriette, Môssieur Lulu, Calistu-Chef et Lisandru-sous chef, dégustant jovialement des pommes au boudin noir*.

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* Dénonciation: C'est François qui m'a orientée vers "le boudin noir de contrebande", merci à lui! ( le 21/09/2012, le boudin avait déjà la vedette dans "Marie tout court et l'édredon rouge").

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Défi n° 108 "Fenêtre(s)" proposé par Mam'zelle Jeanne pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

 

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"Fenêtre(s)".Calamity FXCertains empoisonnent leurs fenêtres d'anti-xylophages

c'est en synopsis de films qu'elles sont aujourd'hui traitées sur cette page.

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"L' Meneau et le mystère des cous lisses".

Genre: thriller en bigorne*.

Topo du nanar:  Dans les coulisses de la boîte à l'Bobinche*, les croisées à l'Meneau croisent les venternes* micmaqueuses à l'Cou lisse...

* argot

* Théâtre Bobino.

* fenêtres. 

 

"La veuve Monte-à-regret * " .

Genre: clip très raccourci.

Sommaire très sommaire: Une fenêtre condamnée tombe amoureuse d'une fenêtre à guillotine...

* Guillotine.

 

"ça fricote sur le brasero".

Genre: navet. 

Lancement: Des fondus de barbecue s'enflamment pour de fenêtres grillées...

 

"Double vie à trois".

Genre: péplum.

Principium:   A Troie, trois fenêtres double-vitrées, dormantes le jour, s'activent étrangement la nuit. 

An I: elles coulissent.

An II: elles pivotent.

An III: elles  basculent...(euh... le cheval de Troie, l'était à bascule ou bien?) 

 

"Les coings du Far West".

Genre: sous-couche de western.  

Attaque: Tapie dans un coin de fenêtre du saloon, le coin de l'oeil en alerte et pis le doigt sur la gachette du colt qui tire dans les coins, Calamity épie les merles qui lui piquent ses coings... (non mais!)

 

"Les bés sont jetés".

Genre: ultime recours pour les cas désespérés de rééducation orthophonique.

Bédut de cupellile Début  de pellicule:  Un cheval bai bée devant la baie. Il n'en croit pas ses oculi. Par cet oeil de boeuf, cette petite lucarne, il reluque des lucanes qui bêlent en gobant des baies...

 

"Was ist das?..." (qu'est ce que c'est?)

Genre: grosse mélodrame. 

Pour le châzis de la cholie Espagnolette du zoupirail, Oculus zoupire.

Ach! las! à ce zoupirant, la douce mad'moizelle préfère la belle huisserie (polie par un laquais poli) du timide loquet d'un vazistas à claire-voie, qui de sa voix claire murmure, étonné " was ist das?..." (grosse benêt, va!)

 

Bestiole.jpg

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AUTOS RETROS.

Publié le par François & Marie

DE DEUX à QUATRE.

 

La "deux", grise et plate comme une limande.

La "quatre", plantureuse comme une gourmande.

Quatre roues sous un parapluie, elle ne fait pas d'épate

la "deux pattes". 

Puce ronde couleur motte de beurre que l'on vient de battre,

c'est "la quatre"!

la-quatre-retro.jpg

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VIDAGE de GARAGE.

 

"Vide-grenier" est terme familier.

"Vide-garage"reste formule plus rare en affichage.

Il était urgent d'aller voir de plus près

de quoi il retournait.

Et j'ai vu.

Elle.

Par dessus tout, c'est "elle" que j'ai vue.

D'un capharnaüm de silentblocs, carters, flectors et rétroviseurs obus, 

dépassait sa toute vieille frimousse joufflue

colorisée de bleu pitoyablement déteint, bellement fané.

Vite fait, sur la crasse de sa vitre, pas même carglassée,

un index pressé avait tracé "5€"... sa valeur estimée.

portiere-II.jpgPhilosophe - on ne peut être et avoir été-

elle assumait ce chiffrage, docile et résignée.

Pendant un long temps immobile

nous nous sommes étudiées.

Elle, placide, somnolente.

Moi, émue, en contemplante.   

Cette molécule d'auto-mobile

éveillait en moi des souvenirs indélébiles.

Fébrile, le coeur gonflé de compassion, 

d'emblée, lui ai proposé l'adoption, 

la promesse d' une vie plus douillette,

la sécurité d'une robuste chevillette  

qui la soutiendrait désormais au mur de mon salon...

Séduite, elle allait acquiescer,

si, si! j'ai remarqué

son pâle bleu soudain moins poussièreux... 

- A quoi te servirait ce vieux truc gris cendreux?

...Et plouf! pourquoi se trouve-t-il toujours un sans cœur

pour poser l'infâme question

qui fait brutalement recouvrer la raison...

portiere-.jpgDésenchantée, avant que de lâchement tourner les talons,

jaunement j'ai souri au métal gris souris. 

Embarrassée, j'ai prétexté afin d'adoucir la séparation,

euh...qu'un sac de dame n'a pas capacité suffisante 

à contenir, même si elle est attendrissante,

une vieille portière de quatre chevaux,

fiscaux...

Par télépathie je l'ai assurée de ma sympathie. 

Elle n'a pas réagi.

Mon mur est orphelin.

Optimiste, je ne désespère pas de croiser à nouveau le chemin

de cette bonne vieille portière au teint de parchemin

et de l'enlever... 

A dessein, chaque jour je trimbale un gigantissime sac à main!

 

 

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Défi n°107 "RIEN", proposé par "ABC" pour les Croqueurs de mots.

Publié le par Fran篩s & Marie

"RIEN".

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- Allo! Marie.

- J'ai beau prêter l'oreille (à qui me la rendra), comme une oie me pousser du col, je ne ois RIEN. Parrle plus forrt mais parrl' encorre... 

- Aurais-tu enclenché le mode "pause"? Où en es-tu de ta prose? Je n'ai RIEN reçu.

- Fais comme Charles, attends!

- Madame se gausse, plaisante et bée devant page blanche...

Petits riens- Je n'ai RIEN écrit, c'est vrai...la flemme... et d'ailleurs, si j'écrivais, qu'est ce que je gagnerais?

- Hi hi! "un beau RIEN tout neuf dans une assiette cassée".

- Fieffé plaisantin! Pffou...(soupir un RIEN nostalgique) ce "rien tout neuf" me ramène à l'ironique "lot de non-consolation" attribué au perdant dans les cours de récrés, il y a RIEN de temps...dans les années cinquantes. Vous êtes un RIEN moqueur, monsieur le dessinateur! Aussi, pour m'avoir mis l'âme en vague, méritez-vous bien un gage! J'attends de vous en rébus, un croquis à l'ancienne d'une pub dentifriceuse qui fut en son temps fameuse.

 

 

rébus

 

- En un RIEN de temps, mission accomplie!

robe faite de petits riens- Réussir ces image à la mode d'autrefois, ça n'est pas RIEN! L'air de RIEN, elles font rêver à de petits RIENS qui produisent de grands effets et à la foultitude de petits RIENS qui font un grand tout. C'est un peu la loi du tout ou RIEN.

toutourien

- Wouaf, wouaf!

- Espiègle! Tu as le coeur léger après avoir bien travaillé et moi je n'ai toujours RIEN composé...

- Tu manques d'énergie, RIs!

- hEiN?

- Ouh là! Tu vires sourde et morose... Veux-tu un remontant? Seulement une goutte de cordial, offerte bien cordialement?

- Juste un RIEN! d'ailleurs je n'y vois goutte.

- Allume!

- Malheureux! je n'en ferai RIEN...euh... pourquoi le NIER, je n'ai RIEN sur les REIN(s)!

Eve--Adam-copie-1.jpg- Et pourtant tu sais t'habiller d'un RIEN...

- ...et me parfumer de RIEN, simplement à "L'Air du Temps"... 

 

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 Et si on décryptait le rébus:

"Maman jeux nez riz 1 eau dent C rat sur an."

Robe: une multitude de petits riens = grand effet.

 

 

 

 

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Défi n°106 proposé par "Néon et Tricotine" pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

"ECRIVEZ VOTRE PLUS BELLE LETTRE D'ADIEU"

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Ceci n'est pas une lettre.

Ceci n'est pas un adieu.

Ceci n'est qu'un petit exercice qui s'interroge: AD...n'y aurait-il qu'ADIEU qui débuterait par AD?

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Adhémar bégaie.

Adhémar débute laborieusement ses phrases.

Ses entours, par impatience ou commisération, ont pris le pli de les terminer à sa place. 

Ainsi, à deux ans et un mois,Adhémar22

- Ad...Ad...

- "Adhémar"! Cher chérubin! 

Quel érudit, capable d'épeler son prénom (qui  fait tant bisquer belle-maman).

A deux ans et trois mois,

- Ad...Ad...

- "A dada"! quel amour! Quel chef! Déjà capable d'injonction. 

 A tout juste sept ans,

- Ad...Ad...

- "Ado"! tu le seras bientôt! 

Vers l'avenir, quel instinct de projection.

 A quinze ans,Adhémar ado.

- Ad...Ad...

- "Adonis"! oui ...oui bien sûr, un jour d'Adonis tu seras le sosie!

Quelle aptitude à faire fi des saisons de l'acnée. 

A trente cinq ans,

- Ad...Ad...

Adhemar.jpg- "Adélaïde"! ton Adélaïde est sublime en robe de mariée. Quel sentimental fieffé! 

A trente six ans,

- Ad...Ad...

- "Admirable"! Des triplés! Une famille nombreuse instantanée. Quel homme organisé!

A trente six ans et demi,

- Ad...Ad...

- "Adjoint du PDG", mazette! Quelle distinction.

A nonante neuf ans et septante sept jours,

- Ad...Ad...

- "Adieu"! c'est entendu! sois tranquille, l'Adagio for Spring t'accompagnera le moment venu.

C'en est trop! Offusqué, Adhémar proteste et pour une fois sans bégayer, 

Adhemar-Papy.jpg Ah fichtre non! je n'ai pas fait un aussi long chemin pour qu'on me dise adieu! Terminés les "à dada, Adonis et ado avant l'heure". Toute ma vie j'ai voulu vous crier qu'à mon encontre, vous vous ADIRIEZ, vous fourvoyiez, vous égariez". Laissez-moi! Enfin, je vais vivre et sans bégayer!

 

 

 

                          

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Vidage de garage.

Publié le par François & Marie

La "deux", grise et plate comme une limande.

La "quatre", plantureuse comme une gourmande.

Quatre roues sous un parapluie, elle ne fait pas d'épate

la "deux pattes". 

Puce ronde teintée motte de beurre que l'on vient de battre,

c'est "la quatre"!

la-quatre-retro.jpg

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"Vide-grenier" est terme familier.

"Vide-garage"reste formule plus rare en affichage.

Il était urgent d'aller voir de plus près

de quoi il retournait.

Et j'ai vu.

Elle.

Par dessus tout, c'est "elle" que j'ai vue.

D'un capharnaüm de silentblocs, carters, flectors et rétroviseurs obus, 

dépassait sa toute vieille frimousse joufflue

colorisée de bleu pitoyablement déteint, bellement fané.

Vite fait, sur la crasse de sa vitre, pas même carglassée,

un index pressé avait tracé "5€"... sa valeur estimée.

portiere-II.jpgPhilosophe - on ne peut être et avoir été-

elle assumait ce chiffrage, docile et résignée.

Pendant un long temps immobile

nous nous sommes étudiées.

Elle, placide, somnolente.

Moi, émue, en contemplante.   

Cette molécule d'auto-mobile

éveillait en moi des souvenirs indélébiles.

Fébrile, le coeur gonflé de compassion, 

d'emblée, lui ai proposé l'adoption, 

la promesse d' une vie plus douillette,

la sécurité d'une robuste chevillette  

qui la soutiendrait désormais au mur de mon salon...

Séduite, elle allait acquiescer,

si,si! j'ai remarqué

son bleu pâle soudain moins poussièreux... 

- A quoi te servirait ce vieux truc gris cendreux?

...Et plouf! pourquoi se trouve-t-il toujours un sans cœur

pour poser l'infâme question

qui fait brutalement recouvrer la raison...

portiere-.jpgDésenchantée, avant que de lâchement tourner les talons,

jaunement j'ai souri au métal gris souris. 

Embarrassée, j'ai prétexté afin d'adoucir la séparation,

euh...qu'un sac de dame n'a pas capacité suffisante 

à contenir, même si elle est attendrissante,

une vieille portière de quatre chevaux,

fiscaux...

Par télépathie je l'ai assurée de ma sympathie. 

Elle n'a pas réagi.

Mon mur est orphelin.

Optimiste, je ne désespère pas de croiser à nouveau le chemin

de cette bonne vieille portière au teint de parchemin

et de l'enlever... 

A dessein, chaque jour je trimbale un énormissime sac à main!

 

 

 

 

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Défi n°105 "La toile se dévoile", proposé par Brunô pour Les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

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"La toile se dévoile".

A partir de cette toile du peintre BALTHUS, donnez libre cours à votre imagination."

..............................................................................................................................................ob_bbd3e1_balthus-le-peintre-et-son-modele-1980-1981-huile-.jpgOhé vitrier! 

- Ces vitres sont crasseuses...constate la verticalisée d'une vois paresseuse.

 - Pour les rendre transparentes je connais un moyen radical, gazouille la demi-affalée d'une voix musicale.

- Par quel tour de passe-passe?

- Facile! je les casse...

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Météo.

-  Avant l'Angélus, il pleuvra, annonce la feuilleteuse.

Cette prédiction laisse dubitative la barbouilleuse

 qui interroge la fenêtre, curieuse, 

- ...où sont donc les nimbostratus et les cirro cumulus?

- La page première de mon album, le dévoile sans méprise.

- ...? 

- Facile! le temps est à l'orage quand le cheveu du Professeur Nimbus frise!

Nimbus-color-fx.jpg

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Des verts en prose.

Chliiic! crie le rideau prestement tiré par l'enturbannée.

- Fillette! Sors t'aérer, profite de la verdure, c'est l'été!

La blonde cousine de l'Ange au sourire, sourit.

- La verdure! J'en ai ma claque!

Regarde, de verts je suis cernée, 

perdue dans le verdelet des murs vert tilleul assez laids,

coincée dans ma robe trapèze telle pistache géante,

zieutée de haut par des pommes en vert pomme, arrogantes,

assourdie par les causeries des perroquets vert menthe

qui cancanent dans ma gazette vert opaline.

- Mais enfin, enfant, le vert est apaisant et peut parfois supplanter médecine... 

- Gna-gna-gna...Trop, c'est trop! Jusque dans mes rêves vient s'immiscer la chlorophylle,

Chaque nuit le même songe revient, je vais te le conter. 

Sinople, avocat débutant à l'oeil glauque, paraît.

C'est un grand et pâle échalas.

Il m'offre une énorme gerbe d'asperges vertes, affichant un sourire de commande.

Il semble captivé par mes yeux en amandes.

Il inflige à mon annulaire une bague vert émeraude, me faisant sa demande.

Assez surprise, assez  flattée (on ne m'avait jusqu'alors offert que des cocottes en papier), 

reve Vert fx

j'accepte cet étrange fiancé.

Par quelques bulles dorées en flacon vert bouteille, cette promesse est fêtée.

Insouciants, nous lévitons en un tableau de Véronèse cerné d'une verte prairie.

Notre potager foisonne d'épinards, de poireaux, de sauge et puis aussi d'orties. 

Nous roucoulons sous le mélèze et sous le vert sapin,

près d'un lac vert d'eau, où vogue menu fretin. 

Nous faisons des trempettes de biscuits à l'anis dans des bols d'absinthe au parfum menthe à l'eau. 

Nous avons un gros chien, Mousse, tout gentil, pas bien beau,

et aussi deux fillettes, Jade et Olive (sans noyaux). 

Puis Smaragdin et Malachite  des jumeaux. 

Prasin en s'annonçant petit dernier a créé la surprise!

Je ne suis pas niaise comme tarte aux cerises,

et pressens que Sinople parfois se permet de petites fantaisies,

me faisant prendre pour lanternes des verts de vessie... 

Subtilement je me venge, le laissant vert de jalousie.

Tu vois que même en songes, le vert me poursuit,

dès lors pour moi, le vert, n-i-ni c'est fini!

- Fillette, mieux vaut écrire en vert qu'en gris sur l'ardoise de la vie...

conclut doctement la préposée aux rideaux, en défripant leurs plis. 

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Défi n° 104 "La révolte de la basse-cour", proposé par Eglantine Lilas pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

" La basse-cour est en colère. Tous les matins le coq la réveille aux aurores.

Imaginez la révolte des animaux de la ferme. Vous pouvez même convier le voisin qui aimerait lui aussi faire parfois la grasse matinée!"

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Chant-du-Coq-nuit-copie.jpg- COCORICÔÔÔ!  

- COCORICÔÔÔ! s'obstine le gallinacé sur ses ergots juché.

- Qu'ê?...qu'est-ce qu...? Hé! l'Adrien, réveille-toi... l'poulot des Dupré a trompeté.

- Mumm...zzzz... gniê?... phébus pas levé ... roupiller...zzzz...

- Mais...t'as raison, il est trois heures! L'est détraqué ce coquebert...

- zz...coq au vin...zzzz... c' t'aigrefin...zzz...

- ...Au vin jaune...pis quêques jaunottes... miumm...zzzz

L'Adrien et l'Adrienne ne sont pas les seuls mécontents de ce clairon assourdissant.

Les animaux de la ferme très grognons d'être bousculés dès potron-minet, y vont de leur couplets. 

- Chrouuu! t'as chu chur la crête espèche de chapon maubec, chuchure, churpris, le vieux cheval, chans décherrer ches dents. Chapristi! si ch'avais pas chopé une chiatique, ch't'adminichtrerais un bon coup de chabot bien chanti chur ton chéant de chantinelle du chérail, qui déraille. Chrouuu! cha m'épuige.

- C'est'y du lard ou du cochon? grouine la truie. Espèce de vieux clairon! tu vas réveiller mes p'tiots gorets tout ronds.

Le canard lève un cou étonné,

- Coïn-coïn-coïn...cesse ce raffut vil malandrin...mare trop frisquette pour aller faire ma trempette...ronflette...

- Meuuuuh! ... Affreux fesse-mathieu, tu veux faire tourner mon bon lait crémeux...

- Corne de bouc! Qu'on débranche ce plouc! Rage, rage, j'enrage! Il m'en donne la tremblote, chevrote le bouc, dans la barbe de son bouc. 

chvaux-copie.jpg- Bêê? ...m'enfin! mon cousin le coq ovin* a une araignée au plafond, bêle le mouton.

Dame l'oie cacarde,

- Il est chabraque ce mâle de poularde! Sous prétexte qu'il a en symbole une cocarde, il fait un vacarme qui nous fait au nez monter la moutarde.

- Saperlotte! Quand je serai mahous vampire, je perforerai la glotte de ce malappris, chicote une souris en mettant à l'abri ses petites oreilles roses endolories.

- Ca y'est, il a gagné! ce grand benêt a alarmé ma couvée... Qui va calmer le chibreli des duveteux dérangés par ce calamiteux? Bibi! Qui va apaiser le bousin de treize à la douzaine piaulants poussins? Re-bibi! Alors que môssieu l'orgueilleux accrêté, se fait mousser sur son tas de fumier. 

Dame araignée très décoiffée, ses huit pattes écarquillées, en reste bouche bée,

- Gné? ...ma toile est encore toute perlée de rosée... Eh! le paltoquet, d'heure tu t'es gourré, ferme ton clapet.

 Le lapin couine,

- Quel foin! Je rêvais que je dévorais une fouine...va au diable, erreur de casting!

- Whouaf-wouf! C'est pas bientôt fini ce barouf, s'insurge le gros chien Papouf.

- Criissecriissecriisse! cette poulaille qui braille en pâle copie de coucou suisse, me crispe, ouh qu'elle me criiispe! grésille le grillon...

- Witt-tsvitt! Cette crierie va déplumer mes pulli qui vont friser la pneumonie et faire se trisser mes moustiques, trisse l'hirondelle rustique.

- Gloups! mais...on n'y voit goutte.  Quoi! avant Matines mon populacier cousin ose faire le musicien! Se serait-il trompé de méridien?Pâle faquin, prends garde de ne pas retrouver, demain matin, tes plumes en rembourrage d'édredon, glougloute le dindon bigrement ronchon.

Le vieux matou dédaigneux ne sort pas pour si peu de son sommeil moelleux. Dans la matinée, il ira seulement relever d'un arôme pipi de chat la pâtée de cet agité...en toute discrétion, papattes en rond! 

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chouette.jpg- Hihi! mon Gallus...on dirait que tu les as tous bien énervés, chuinte tendrement la blanche chouette effraie, au fenil nichée.

- Que ne ferais-je pour toi, ô ma douce Tito-Alba... En trichant de deux heures sur la venue du soleil, je t'offre un peu plus de sommeil.

- Ne dévoile pas notre secret...

- Plutôt me faire plumer! Pour toi, quitte à passer pour un détraqué doublé d'un détestable gourdiflot, je retourne illico sonner cocorico!

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* "Coq ovin" en aquarelle de François, à retrouver dans le défi n°49 ("Un métier à vos mesures") proposé par ABC, paru le 21 février 2011. 

 

 

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Défi n° 103 proposé par Fanfan pour les Croqueurs de mots-

Publié le par François & Marie

 

  Deux sujets au choix:

1 - Vous écrirez un petit texte en utilisant les titres des chansons de Tino Rossi.

2 - Vous écrirez un texte dont toutes les phrases commenceront par "Je me souviens..." et la dernière se terminera par " Mais qu'est ce que je f... dans cette galère".

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                              ... Et si on cumulait les consignes.

                              ... Et si Tino se souvenait (en comédie dramatique...)

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Le beau Tino n'a pas le pied marin.   

Tangueur virtuose en tango bleu, il maudit le roulis du Pescadore qui le contraint à s'agripper au bastingage. 

Promptement il occulte cette mer agitée qui lui donne la nausée et pour passer le temps, se met à conter sa vie aux nuages et aux goélands.

Je me souviens j'avais vingt ans (...Las! on n'a pas tous les jours vingt ans...),  un beau dimanche j'ai fui Ajaccio pour Capri. Pourtant Dieu sait que je l'aimais ma Corse, île d'amour..Mon père (oh! mon papa) et maman, ma maman bonheur, ma mamma, bohémienne aux grands yeux noirs, protégeaient ma cavale.

tinotino- Je me souviens, il y avait urgence. Il me fallait déguerpir, prendre le bateau pour Tahiti. Toutes celles que j'avais séduites s'étaient lancées à mes trousses, la Paloma, Line, Marinella, Madaléna, Angélina, Manon, Maria-Elena, Réginella, Rosita Paquita...Jusqu'à la vieille Carlotina qui me hélait,

- Hé, le Marchand de soleil, tu verras, le rêve passe mais crois-moi, la vie commence à soixante ans...

- Je me souviens qu'au fil des années je leur avais à toutes affirmé, femmes que vous êtes jolies...

C'est mon Crédoj'aime les femmes, c'est ma folie... A chacune j'avais juré, une main sur le coeur, 

J'ai gardé ta photo...si bien que chacune d'elles pensait être ma bien-aimée.

La belle Conga a été la première à regimber,

- Si tu m'aimes vraiment, reste avec moi!

- C'est près de moi que tu dois demeurer! a protesté la Boudeuse.

- Tu nous a donné ta parole, tu ne peux nous quitter! récriminaient toutes les cigarières de Barcelone. Même la Chéribiricocola suppliait,

Le dénicheurle joyeux bandit, laissez-moi vous aimer, juste le temps d'une valse amoureuse...

Je devais me faire violence, prestement me soustraire à la horde impérieuse et laisser derrière moi les beaux souvenirs du temps de l'insouciance.

-  Je me souviens du velours des pétales d'une rose de Picardie, du parfum des lilas blancs mêlés aux senteurs des feuilles mortes. On fêtait à la fois le temps des cerises, celui des cerisiers roses et pommiers blancsquand Maria chantait près de la cascade "Tant qu'il y aura des étoiles"...

- Je me souviens d'envolées mystiques dans mon église de Santa Lucia. En orant, face à Marie, mia Piccolina, lors d'un Noël blanc (le bonhomme de neige l'atteste), sous mon beau sapin j'ai entonné Minuit chrétien. Je voulais clamer au monde entier et au petit papa Noël en particulier,

Trois Anges sont venus ce soir m'annoncer la bonne nouvelle, oui!  il est né le divin enfant!  

- Je me souviens, oh oui! elle me reste en mémoire cette nuit sur la plage de Solenzara... Après avoir bu moult (ah! le petit vin blanc...) et fumé prou, je sanglotais en entendant pleurer les balalaïkas et le violon dans la nuit. Je piaulais, je divaguais,

"Accarezzame, besame mucho"...

C'est alors que l'Oncle Bill m'a serré d'un peu trop près et m'a sussuré, 

- Parle plus bas, bel amin'en dit rien à personneje suis amoureux de vous... (en émoi, il s'embirlificotait dans les pronoms personnels). Je t'en supplie, ne prends pas le bateau des îles... Je rêve de partir un jour voir le printemps à Rio avec toi, si tu le voulais...

Le ciel me tombait sur la tête... 

Tchi-tchi! tonton! Chacun son truc, je ne mange pas de ce pain là!

- J'ai le polochon blues sur la Cane...Cane...Canebière, insistait l'oncle, si tu pars, j'attendrai...

- Vieux fou, arrête de jouer les coquettes de Porto Rico. Adios Amigos! J'en ai ma claque des love story...

- Je me souviens avoir fui furibard. Un baluchon rudement balancé par-dessus mon épaule, j'ai sauté dans le premier rafiot en partance pour nulle part.

(Désarroi total. Rebondissement de l'intrigue...Les plus sensibles étaient prévenus de la tournure dramatique que risquait de prendre le scénario...) 

- Et voilà, les mouettes... vous savez tout de mon chemin biscornu...Seul, je pars pour l'inconnu. Seul je vais tâcher de vivre. Seul sous les ponts de Paris ou seul encore dans un petit cabanon sur le plancher des vaches.

(Si nous osions, nous lui recommanderions la seconde hypothèse, vu son animosité pour le milieu mouillé.) 

- Eh! les goélands, vous n'allez pas vous y mettre aussi! Cessez vos kêkêkê! Arrêtez de ricaner et de lâcher sur ma brillantine des confetti! Vous allez me mettre en colère! Mais...mais... pouih! ce ne sont pas des confetti...  Mais qu'est ce que je fous dans cette galère?

 

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Défi n° 102 " Un humour de tableau", proposé par Jill Bill pour Les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

" Un humour de tableau ",

refait au rigolo,

les célèbres Glaneuses de Millet.

A vous de les faire parler.

Glâneuses jpeg

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 Profitant de l'ambiance campagnarde, un peu de patois s'est faufilé par là!

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- Ben ma pauvre Ninon, nous v'là bien aidées...vise-moi cette drôlesse! Elle nous avait pourtant fait miroiter de l'aide - Vous allez pas glaner toutes seules... J' m'en va vous "donner la main".

- Aga, ma pôure Ninon, nôs v'là t'y bin montées...r'gaidje-là c'ta drôlasse! Ill avôt poutchant prômatté - J'm'en va vôs m'aidi pou yanni...

- Vas t'faire voir! Ah, elle peut la ramener...Y'a pas une heure qu'on est là et la pimprenelle s'trouve déjà trop laasse...Han, pauvre p'tite chose! Si tu veux mon avis la Louison, cette oiselle- là, c'est une bonne à pas grand chose.

- Vas t'faire lanlire! Y'en ê èn'adrête... y'a pas èn'hêûre qu'an ê ique ape c'ta pimpernelle ê d'jà vânnée...Han, pour ptchiète cheuse! T'veux-t-y man èvis la Louison, c't'uziau- là, y'ê èn' boquenillote .

- Ach! ma pauvre Ninon, la terre est trop basse pour cette mijaurée... 

- Vouât, ma poûr Ninon, la târre ê bin prou bèch pou c'ta mijoûèrée...

- D'où qu' tu crois qu'elle vient, avec ses ongles peinturlurés? Elle risque pas d'avoir les mains gercées, celle-ci!

- D' l'avou qu'ill peut bin v'ni d'aveu sê on-yes peindus? C'ta, ill a point d'crevaisses ê maïns! 

- Elle descend sûrement d'la cuisse de Jupiter!

- Cheur'ment d'la tieuche du Djupitér!

- C'est pour ça qu'elle avait l'air de tomber des nues: - Han la, la, faut-y rester pliée en quatre comme ça toute la journée? Han la, la...Faut-y vraiment déblayer tout c'te champ? Han, la, la...Faut-y s'fagoter de c'te tablier - musette qu'est si moche? Han la, la...Et pis on doit vraiment s'atiffer de c't'affreux bonnet? Han la, la... 

- Y'ê pou çan qu'ill jû la beurtaie: - Faut'y s'accoubaissi qu'm'en çan, tout l'je? Han la, la ... Faut-y yanni tout l'car? Han la, la... Faut'y enfilaïer c'te d'vantier -basaitche qu'est si peût?...Han la, la... Ape c'ta peute câline...

- Han la, la...qui va écrabouiller mes mistifrisettes!... Et pis elle croyait p't'être qu'elle allait se nipper en dimanche tous les jours! 

 - Vouaï...que va tout écaffer man mistifrisâtion!... Ill crai-yôt p'tétre qu'ill allot s'gauner in dimach' tos lè je!

- Quelle bonne à rien! Et que j'te geint: - Pauvre de moi! les sabots me font les doigts d'pieds tous bouffis... les chardons déchirent mon cotillon... j'aime pas patauger dans la gadoue et j' voudrais pas cochonner mon caraco...   

- Qué boqueneuillote! Ape, que j'te choup'ne: mê caquiots m'fiant dê aitchos tout bouclis... lê cèdjons creuchant man bargillon...y,m'faut bray-i din la borbe, ape j'va godronner man caraco...

- Hihi! ...Et pis j'ai la trouille des corbeaux, des crapoussins et j'crains les charançons...

-  Ape j'ê pô dê cros, dê bots ape atou dê courcoulons...

- Et les crottes d'hirondelles? Est-ce qu'elles épouvanteraient aussi cette donzelle?

- S'rôt-ill trébie pou... lê gaiguèlles dê allombrates!

- Hihi, sûrement!

- Vouais, vouais, atou! 

- Quelle faiseuse d'embarras!

- Quê fiouse de grimaices!

- Elle a un sacré culot! La v'là qui plaque carrément sa besogne et qui file se jucher en équilibre sur une fesse alors que les autres triment...ça me démangerait trop d' la pousser pour la faire dégringoler. 

- Ill an a du toupet! La v'la t'y point arrête, ajoussie su l'tiu...Y'm' freguériot trop d'la boussaïe pou qu'ill fiait cabardouche.

- Et puis voilà t'y pas qu'elle fume! C'est' y pas malheureux... Pouah! Paraîtrait qu'embrasser une femme qui fume, r'viendrait à lécher un cendrier!

- Ape la v'là t'y pas qu'feum'... Y'ê t'y point vargangnieux...Pouï! Y paraîtrôt que n'embressi èn' fone qu'feum', y s'rôt qu'm'en r'lochi in ceindrie!

- Cause voir plus bas, elle pourrait nous entendre.  

- Djaise point trop fô, ill pourrot nôs öyi.

- Tu crois? Pense-tu!  Une femme qui fume, ça comprend pas le patois. 

- Te crê? Couge-te don, en' fone qu' feum' ill sent point l'patouais.

- Regarde-moi ça la trogne qu'elle fait. Est-ce que par hasard tu lui as vendu des poires qui veulent pas cuire?  

- Aga, ill fê la caire. T'y êros t'y bailli dê pouêrotes que viant point queure?

- C'est la fumée qui la fait grimacer. Elle va bientôt être toute ratatinée comme un vieux cul de poule!

- Y'ê la f'mée qu' fê grimacie. Ill va binstôt étr' tote reintrie, qu'ment in vi-ye tiu d'poulôt!

- Bien fait pour cette désoeuvrée, ça lui apprendra à se dévergonder. 

- Bin fê pou li,  ill apprindra à s'défaçonner, c't'apchatre.  

Les-glaneuses-de-Millet- Marmonnez donc les cancanières, souffla pour elle la "juchée", j'arriverai à la fin de l'année en même temps qu' vous et sans avoir les reins cassés. Bientôt j'épouserai le patron, j'y travaille. Comptez sur moi pour lui parler de vous. Jacassez donc à l'aise, affreuses commères!

- Moûermeni touj lè cancaines, souquia pou li la "joussie", j'm'en va airrivaïe ê bout d' l'angnian quin vôs, sin charogni. Binstôt, j'm'en va mairier l'patron, j'm'y appont! Comptaïe su mouais, j'li caus'rai d'vôs...Djaicaussie don bin ése, peutes broques! 

 

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