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L'équipe médicale s'interroge:
Dans cet établissement pour personnes âgées, depuis une fenêtre à ouverture réduite, comment a-t-on pu "balancer" un déambulateur du troisième étage ?
Énigme non résolue...
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En pénétrant dans ce cabinet elle s'interrogea, intriguée, pourquoi autant de doigtiers en latex dans cet énorme bocal ?
Sollicitée par le praticien qui la questionnait, elle avoua quelques douleurs cervicales (il palpa subtilement), lombaires (il tâta délicatement), coccygiennes... l'ostéopathe se dirigea vers le grand bocal, et * ... elle eut la réponse à sa question !
* remise en place des vertèbres du coccyx par toucher rectal.
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Afin de procurer une activité et offrir des responsabilités aux résidents de l'unité de vie Alzheimer, le gériatre d'un établissement hospitalier souhaita faire installer un jardin enclos où s'ébattraient quelques lapins.
On se conforma aux prescriptions médicales. Il y eut un jardin. Les résidents furent charmés, les lapins gâtés.
Mais, mais, mais... ce qui devait arriver arriva.
Peu à peu, les résidents, oublieux pathologiques, oublièrent qu'ils oubliaient de nourrir les lapinous.
On en eut vent.
On s'en émut.
On se demanda ... qui serait à même de... qui serait autorisé à... qui serait susceptible de...
On vérifia les fiches de postes des aides-soignants, on observa à la loupe celles du personnel infirmier, nenni dà... aucune ne comportait la mention " Prise en charge et distribution bijournalière de ravitaillement comestible approprié à l'espèce animale lagomorphe à grandes oreilles et évacuation quotidienne des déchets engendrés par icelle ".
Bref, personne ne souhaitait ni donner à becqueter aux lapinous, ni balayer leurs crottes.
Une secrétaire au cœur tendre, amie des animaux, décida d'adresser au Bureau Qualité de l'hôpital une fiche " Événement indésirable" (document qualité informant des non conformités rencontrées au sein de l'établissement.). Cet organisme prit très au sérieux l'infortune des mammifères rongeurs, en informa le gériatre et le cadre de santé.
L'événement est récent, les réactions humaines en instance.
En revanche le monde des petits culs blancs n'a pas attendu les résultats des cogitations administratives. Il a fait des lapereaux à gogo, tonsuré l'herbe tendre du jardin d'Eden, creusé sous l'enclos des issues de carapatage, envahi les moindres espaces verts, semé plein de petits cachous qui collent aux semelles dans les parkings et qui font taches au milieu des bégonias trop bien alignés et des œillets de poètes bien trop guindés.
Dans la journée, les civets en devenir cohabitent avec des colverts. C'est incongru, distrayant, salissant.
Certaines nuits, il n'est pas rare que le (la) pharmacien d'astreinte, qui déboule, mandée d'urgence vers trois heures du matin, soit accueillie par quelques bouquins facétieux folâtrant en famille. Ça lui permet, histoire de se réveiller tout à fait, de s'auto- servir un jeu de mots " me serais-je déplacée pour rien, l'infirmière du bloc qui devait m'attendre ici m'aurait-elle ... posé un lapin " ?
Ça fait causer, sourire, jaser, sans perturber les sautillements cascadés des petits lapins qui profitent sans complexes de leur liberté.
À suivre !