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Défi n°187 proposé par Florence du blog " TESTÉ POUR VOUS " pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

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Florence nous rapporte l'expérience faite par une photographe croate Lana Mesic qui, après avoir  réalisé une œuvre éphémère (une tour avec 15000 pièces de deux pence) l'a démontée.

Qu'allait-elle faire de toutes ces pièces ?

Elle a eu l'idée de les laisser en tas sur le bord d'un canal à Londres.

Dites-nous quelle aurait été votre réaction en les découvrant.

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Elle aime les balades au bord du canal, de préférence après la pluie.

Avez-vous remarqué comme tout reluit après une averse ? la vieille peinture terne et fatiguée de la rambarde reprend vie et les pavés se mettent à briller. On jurerait qu'aujourd'hui ils renvoient un éclat redoublé.

Elle se hâte vers cette intrigante lueur, tête haute et grands pas décidés. Les railleurs trouvent sa démarche comique, elle laisse dire. Elle aussi pourrait  jaser, mais à treize ans, elle choisit plutôt de bavarder, d'être turbulente, malicieuse et curieuse de tout.

Plus elle approche, plus elle repère que ça brille en un point bien précis. Surprise ! Ce ne sont pas les briques qui luisent, mais une flaque de piécettes !

Elle s'arrête pile devant cet incongru monceau de petite monnaie, hypnotisée, figée, le cerveau vide.

Puis sa matière grise consent à carburer de nouveau. Elle s'anime.

Par petits sauts de côté elle contourne, méfiante, cet étrange amoncellement doré.

D'où vient-il ? Elle ne sait.

Va-t-elle découvrir un indice ? Elle en doute.

Va -t- elle trouver quelque utilité à cette quincaille ? Elle l'ignore.

Elle constate seulement qu'au soleil, ça brille et ça devient chaud-brûlant.

C'est tout.

- Répète !

- Que je répète, quoi ?

- Ce que tu viens de penser.

- Au soleil, ça brille.

- Ah ça c'est bien une réponse de fille, les filles ça retient d'abord le clinquant ! Cependant souviens-toi, tu avais ajouté autre chose...

- Bof, j'avais peut-être dit un truc du genre : ça devient chaud-brûlant... oui, c'est ça, j'ai bien dit : ça devient chaud-brûl... Oooh ! merci  ! merci " la voix ", merci ! tu m'as révélé la voie !

Muhaha !

Toute excitée, elle plonge sur le tas métallique, vivement vole une pièce et s'envole.

Elle y revient cent quarante quatre fois !

Muhaha !

Qui va être leurré par un grand nid accueillant tout brillant ? Le coucou pigeonné !

Qui va aussitôt le squatter ? Le coucou profiteur !

Qui va se rôtir le croupion en déposant sa couvée dans ce nid usurpé ? Le coucou échauffé !

Qui va donner une bonne leçon à ce niquedouille de cossard parasite ? La vieille pie bien maligne !

Qui va faire passer au coucou prédateur un bien sale quart d'heure ? La vieille pie astucieuse !

Chack, chack, chack ! Parole d'agasse futée, ÇA VA CHAUFFER !

 

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Infatigables bâtisseuses

Publié le par François & Marie

Loue nid calme à conforter dans quartier agréable à quelques pas des commerces. Prévoir quelques travaux. S'adresser au toit de François.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Défi n° 186 " la tête ailleurs " proposé par Lénaïg pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Pour LA TÊTE AILLEURS, Lénaïg propose  " Un bien bizarre animal ! Une fantaisie que permet le joyeux bestiaire universel du Professeur Revillod ".

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Le village est en émoi : le plombier vient d'enlever la femme du garagiste.

Ils se sont envolés. Loin.

D'après les commérages de la belle-sœur de la vendeuse de tourisme de l'agence de voyages, ils farnienteraient (dixit le dépliant en couleurs) dans une île paradisiaque (lire : à dix minutes de la pollution d'une mégapole-hyperville), sous des palmiers (lire : sous des tremplins de dégringolades inopinées d'énormes noix mal ficelées), sur un sable blanc (lire : blanc de peur depuis que rôdent des requins), sous un ciel azur  (lire, en lettres minuscules : " SERVICE - INSOLATION MÉDECINE D'URGENCE " disponible avec supplément exorbitant, EXCLUSIVEMENT LE MARDI AM : 8H 12 À 9H 33, ), au bord  d'une mer émeraude, transparente et cristalline (lire : où vous distinguerez, plus nettement encore que dans votre télé Ultra Haute Définition dernier cri, une foultitude de trucs très vivants, très agités-énervés qui grouillent, ondulent et serpentulent. Apeurés, vous reculerez, face à ces bizarreries que vous ne pourrez zapper), l'Éden terrestre !

Côté garagiste, la situation est loin d'être édénique.

Recroquevillé depuis la veille sur un matelas impressionnant de pneus-neige invendus pour cause d'hiver sans neige, le mécano chantonne faux et en boucle    ♫ Jet'attendrraiàlaporrtedugarrage ♪ ". La psalmodie du mantra, mêlée aux écœurants effluves du caoutchouc chauffé au soleil, font perdre la boule au roi de la soupape. Il s'endort en serrant contre son cœur brisé le delco électronique, remis à neuf, du père Lucien, qui n'en n'aura plus besoin puisqu'il vient de défunter... Quel gâchis.

Résumons : le garagiste est en vacuité illimitée et le plombier fainéante sous les cocotiers.

C'était bien la peine que leurs mères respectives se soient appliquées, il y a deux ou trois ans, à charpenter un beau moka, sans cuisson, artistiquement décoré BRAVO TU L'AS EU CE C.A.P, à la douille " étoiles ouvertes n°13 ". Pour ce qu'ils en font à présent... surtout que les p'tits beurre n'avaient pas été faciles - faciles à discipliner en plein cagnard de juillet. Quel gâchis .

Le village est tout chantourneboulé; les tuyauteries fuient, rouillent, tressautent en bruyants coups de bélier; on ne compte plus ni les vidanges négligées, ni les pannes d'alternateur et de pompe à injection. Quel gâchis.

Le bourg se renfrogne. Le bourg est chagrin; seule mémère - Cracra affiche une totale indifférence, elle n'a jamais approché le moindre véhicule motorisé et ne tolère, à son corps défendant, la présence de l'aqua simplex sur sa couenne, que lorsque l'orage la surprend hors de sa masure.

De tous les indigènes du lieu, Aglaé est la plus affectée. Son pommeau de douche crachote de l'eau marronnasse; cette adepte d'ablutions fréquentes est extrêmement contrariée.

En temps ordinaires elle eut tiqué et immédiatement appelé à la rescousse son plombier, mais le temps actuel n'a rien d'ordinaire et le super Mario joue les Robinson Crusoé, exclusivement secoureur de sa Dame de cœur. Quel gâchis.

Puisqu'elle est le seul oiseau à ne pas savoir voler, Aglaé l'autruche court. Elle galope consulter Gonzagues, son chirurgien esthétique et, néanmoins, ami compréhensif.

- Je voudrais lui dit-elle, non pas avoir la tête ailleurs, mais changer carrément de tête. Il m'en faut urgemment une nouvelle, bien opérationnelle, bien adaptée, afin de suppléer la désertion du plombier.

- Pas d' souci, ma belle emplumée ! 

Gonzagues ôte ses lunettes, il prétend qu'il découpe plus précisément les yeux fermés. Sûr de lui, il saisit sa tronçonneuse (toujours prête, délicatement posée sur une vieille serpillière qui la protège de la cire agressive du bureau d'acajou) et chlac, tranche ce long cou qui, entre nous, donnait à son amie cet air supérieur, un rien  méprisant, qu'il désapprouvait secrètement.  

- Et hop, une généreuse tartinade de glu super glutante... voilà le travail ! Te voilà pourvue d'une nouvelle tête, ma-gni-faïk, ma belle ! Je t'ai fait naître un nouveau - nez, long et souple, pompe à eau, douchette et tuyau d'arrosage, gratos, en sus.

Aglaé en barrit de plaisir ! Quelle joie écolo ce sera, quel retour aux sources que d'aller elle-même chercher son eau à la source, sans intermédiaire, directement du producteur au consommateur, sans gâchis.

Tout à coup, un nuage soucieux ride ses rides d'éléphant.

- Impossible de pomper l'eau au bord du marigot, la cane y a établi un cordon sanitaire limpide pour les premières brasses de ses canetons duveteux; elle a déjà viré une tribu d'hippopotames en pinçant leurs oreilles d'un bec insolent.

- Il te faudra aller pomper l'eau plus loin, au large !

- Euh... je ne sais pas nager...

 Gonzagues se précipite sur son arme à saucissonner.

- Pas d' souci !

- Stop, l'ami ! Je tiens à conserver mon corps sculptural de bel oiseau coureur, je préserve également mes deux pattes qui n'exigent qu'une manucure minimale (c'est pas donné la laque rouge doigts de pieds). Ce qui me conviendrait, c'est un beau postérieur natatoire et insubmersible.

- Pas d' souci ! tranche Gonzagues qui tronçonne net le panache de l'emplumée et lui colle, en bouée de sauvetage garantie, une superbe nageoire caudale. Et voi-là ! cerise sur le pompon, je te l'ai choisie aérienne, légère à porter en été, d'un blanc rosé qui donne bonne mine et qui va avec tout, ma chairiiie !

Aglaéléphantruite-saumonée ôte délicatement de la joue gauche du Gonzagues un mince copeau - reliquat de tronçonnage, elle lui ventouse deux bisous de trompe ch'ploc ch'ploc, merki merki min ch'tiot copinou ! et s'aventure vers son nouveau Destin...

Admiratifs, les passants contemplent, subjugués, la démarche sensuellement ondulatoire d'Aglaé.

- Ouaip les gens ! les niaiseux ! c'est pas d' la sensualité, c'est simplement une grumble recherche grumble de mon nouveau centre de gravité... Quoi ! en plus, faut sourire à leurs grumble de selfies ;)) UN DEUX : BAISser la TROMpe, HISser la NAGeoire... grumble... ;)) J' voudrais bien vous y voir, vous... pas facile grumble de conduire un triptyque. Allez, on recommence : UN DEUX, RElever le GRAND TArin, REPlier LE FLOTteur à frou-frous, grumble de grumb/oups j'ai bien failli y' aller là, grumble... ;)) Réflex-xion, Concentra-ti-on, Ac-ti-on : UN DEUX... ;))

 

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Bicolore

Publié le par François & Marie

Choses vues à Amsterdam.

... Cornélius aime sa vieille tantine Geertruda parce qu'elle est riche.

Elle vient de lui offrir un " fiets ", oui ! un fitss, un vélo ! Un beau, couleur ivoire, finitions " écureuil des forêts " qu'il drivera nez au vent, ganté de chamois des montagnes. Ce bel engin va seoir à ravir avec ses souliers bicolores - si mal perçus par ses amis parisianistes qui se pincent le nez en les traitant de " pompes à maquereau " -  qu'il ose enfin chausser ici...

Quel pied !

( défi n° 184) 

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Défi n°185 " On versifie " proposé par Fanfan2B pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Fanfan propose de s'inspirer de cette image pour écrire un poème dont les vers finissent par des mots imposés.

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Mon cousin Gaspard est un drôle de lascar.

J'ai reçu de lui une bafouille

qui débute par " Ma Lulu, ma grenouille. "

Cette dénomination taquine date de nos huit ans,

le temps des chenapans

et des gentils vauriens,

où il voulait me faire gober des œufs de batraciens

- pour que tes pieds soient palmés

et que jamais tu ne sois noyée ! -

me certifiait ce coquin.

En ce temps il chapardait mes vignettes Malabar

qu'il remplaçait pour m'apeurer

par de très laids graffiti de têtards.

Du signe des Poissons, il était très branché aquatique.

Soixante ans plus tard, sa missive me donnerait à penser

qu'il fait plutôt dans le Tanzanique.

" Jeudi prochain je débarque de Zanzibar,

avec ma clique d'adorateurs de Vishnou et de ses avatars.

Mes acolytes sont en effet persuadés

qu'en mouette à tête noire ce dieu hindou s'est réincarné

et qu'il va venir choisir l'un d'eux pour le représenter

sur notre terre pour une longue année.

Pas de pot !

Aucune mouette à se mettre sous la palme dans l'océan indien,

seulement des singes, des antilopes et des dauphins.

Banco !

Je me suis souvenu qu'il y en avait dans notre patelin,

nous les coursions quand nous étions gamins.

Ma troupe enthousiasmée m'a pressé de te contacter.

Ma Lulu, je sais que tu ne ne fermeras pas ta porte

et réserveras bon accueil à ma cohorte.

Ma Lulu, je t'embrasse. Ton Gaspard, ton chérubin."

Hin-hin... toujours aussi malin le mâtin !

" Ma Lulu "... turlututu chapeau pointu !

Sacré Gasparou, le voilà gourou ! Il débarque impromptu

et par ses roucoulades va bien tous nous pigeonner.

Le bougre a bien roulé sa bosse, mais il n'a pas changé.

Ce matin à l'aube, alors que j'étais encore dans le coaltar

il a débarqué, avec une douzaine de jeunes soixante - huitards.

Ils m'ont enlevée. J'ignorais tout de leurs magouilles.

On est allés se poster sur le pont de La Zigouille

- où on pendouillait des gueux dont le souvenir est parti en quenouille -

On a l'air très malin en brochette, lestés de nos sacs vert réséda

remplis de pain rassis et d'un comestible barda,

dont de la fameuse " noire andouille ",

celle de Guémené.

Elle aurait, en mimétique cousinage, de par sa couleur fumée,

le don d'attirer les mouettes rieuses à tête de ramoneur.

Objectif : par la seul force de la pensée, attirer L'ÉLUE

en ayant l'air de ne pas avoir l'air, tel est le crédo de leurs adorateurs.

Voyez comme ils jouent bien les indifférents.

On ne doit pas percevoir sur leurs bouilles,

qu'en dedans, ils bouillent.

Et, bien que ça les chatouille,

ils ont interdiction de trépigner

pour éloigner les pigeons envahissants,

ou de roucouler

- Psitt, par ici, petit, petit... pour affriander le volatile sacré.

La bestiole doit, d'elle même, guidée par son sonar

venir déposer, frrouït, un gros caca bien mou

sur les souliers du favori ou sur le bas de son falzar.

À tous les coups,

c'est moi ! moi qui ne demande rien, qui vais être choisie !

Pariez donc ! une poignée de dollars !

Allez-y !

 

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