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Défi n° 248 proposé par Durgalola "Petites graines" pour les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Durgalola donne les consignes :

Chères  moussaillonnes et  chers moussaillons. Je vous souhaite bonne écriture.

extrait du journal IX  – GRATITUDE de Charles Juliet (2004/2008)

« On m’a demandé d’indiquer les dix mots que j’affectionne.

Les dix mots qui ont pour moi une signification particulière.

Quand j’ai voulu les rassembler, j’ai préféré ne pas trop réfléchir.

Il fallait qu’ils viennent spontanément.

Je les livre en désordre, car il ne peut y avoir entre eux de hiérarchie.

COMPASSION – MÈRE – TERRE – MUTATION – LUMIÈRE – CENTRE

SOURCE – VOIX – REGARD – ÉCOUTE

Vous écrirez un texte avec ces dix mots ou si vous le souhaitez, avec vos dix mots préférés.
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Ma mère partageait les difficultés du petit peuple de son jardin.
Elle éprouvait de la compassion envers le monde du tout petit-riquiqui.

Dès la fin de l'hiver - début de la grande mutation du vivant - chaque jour elle passait l'inspection.
Ce potager fleuri aux allées d'herbe à vaches était son centre d'intérêt.
Avant d'y pénétrer, le rituel variait peu. Par temps frileusement humide elle chaussait des bottes - des espadrilles par temps sec - emprisonnait sous un tablier de jardinier une veste qui avait perdu sa teinte mais  conservé les
côtes de son velours. Elle aplatissait son chignon sous un navrant capuchon de pluie en fin de carrière - un chapeau de paille effiloché le remplaçait les jours de belle lumière.
En toutes saisons, elle entassait dans la poche kangourou de son rustique tablier bleu un petit sécateur (utilisé essentiellement dans le but de rabattre le caquet d'une plante orgueilleuse tchac qui tenterait d'étouffer une de ses congénères plus timide), des ficelles de chanvre tuteur des faibles), un carnet rouge - sa bible du jardin - et un Bic quatre couleurs.
Très importantes les quatre couleurs. Vous l'allez constater.
Lorsque son front alignait deux plis soucieux, on pouvait parier que la couleur noire allait être dégainée :
"28 mars : trois turricules à l'est de la rhubarbe, versus sept le 15 mars."

Elle était sans doute la seule dans le village à comptabiliser les tortillons de "crottes" fertilisantes  abandonnées par les vers de terre ; si les lombrics avaient fait leur valise, c'était le signe d'un sol en souffrance : peu vivant et qui respirait de plus en plus mal. Elle allait redoubler de vigilance.
Au début d'un printemps particulièrement sec, la source au fond du jardin était quasi tarie, j'ai croisé ma mère qui trimballait un lourd arrosoir plein à ras bord.  Elle consentit à ce que je lui vienne en aide tout en m'expliquant qu'elle avait croisé une hirondelle dépitée ??? - incident à consigner en noir sur le carnet rouge... Elle déversa petit à petit l'eau sur le bord de la source et se mit à piétiner avec énergie, au risque de piquer un gadin dans la gadoue qu'elle provoquait.
Histoire, pour elle, de reprendre son souffle et, pour moi, de me remettre de cette danse de la glèbe, nous nous assîmes un peu en retrait. Presque aussitôt, à la grande satisfaction de ma mère et à mon grand étonnement, ce n'est pas une hirondelle qui piqua comme une flèche dans la boue, mais cinq, les unes après les autres qui vinrent, sans cesser leur vol, se servir en matériau de construction ; pour sûr, leurs nids seraient les plus costauds du secteur !
J'étais éblouie par cette communication muette, par cette écoute des besoins de plus petit que soi, j'en perdais la voix.
Tant que dura leur manège affairé, ma mère ne les quitta pas du regard. Tout comme elle avait déjà consigné peu de temps au paravent " Toiles d'araignées de la cabane à outils = fils d'assemblage des mousses et lichens pour mésanges longue queue. Interdiction de dépoussiérer", elle ajouta, en vert souligné de rouge " Boue pour arondes " .
Et la couleur bleue me direz-vous ? Elle la réservait aux croquis, celui d'une coccinelle tombée sur le dos qui pédalait désesp
érément dans le vide, qu'elle aida à se remettre sur pattes, ou celui d'un jeune lézard sauvé de la noyade par le petit fagot de branchages qu'elle avait placé dans le bassin.
Un jour lointain, quelqu'un n'aurait-il pas dit "Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens..."?

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Remarque : Ce texte léger est une manière de rendre hommage à l'humanité de Monsieur Charles Juliet, sans dévoyer la profondeur de son œuvre.

 

Publié dans Défis

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Jeudi poésie ( défi n°247)

Publié le par François & Marie

Vous composez un poème après avoir dressé une liste de métagrammes.
Les  métagrammes sont des mots qui ne diffèrent que par une lettre

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La  poule y dort

Une poule sur un mur

picotait picotait

Une moule sur du pain dur

Qu'un asticot accommodait

Un berger au creux d'une meule dormait au loin

Il craignait en rêve qu'une meute de pingouins 

Ne mette en pagaille tout son foin

Ils auraient été auteurs d'une dette

Qu'un notaire n'eut pas trouvée nette

Sur sa natte fort heureusement

Le chien leva la patte nonchalamment

Sa pâtée il voulait vite avaler

Avant qu'elle ne fut trop datée

Que ne fut-il une poule qui sans dent dotée

picote une moule à la saveur bien dosée

 

Publié dans Défis

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Défi n°247 proposé par Les Cabardouche pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Voici un portrait à partir duquel vous raconterez une anecdote, vous devez impérativement utiliser les verbes suivants.

  • barguigner
  • renauder
  • vermiller
  • écuisser
  • musser
  •  

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- Le velours c'est doux.
Celui du gilet du pépé est doux, tiède et confortable.
Ma joue de bébé s'y blottit et... bubulle.. bubulle... bubulle... J'y laisse des grappilles de bulles de bébé.
Tout comme un marcassin est habile à vermiller*, moi le bébé, je suis doué pour buller. Chacun son truc.
Pour le moment, c'est le pépé qui en bave. Il expérimente la chaussette bayadère.
Au début, une chaussette, ça semble bêtement simple; sans barguigner* pépé monte les mailles. S'il fredonne Riquita, c'est que tout va bien.
Ensuite, allègrement, au rythme de "Quand Madelon" il tricote la tige - vous voyez, là où ça va tenir le mollet au chaud.
Au fait... est-ce qu'un bébé a des mollets ?...
Les bouches en cœur qui plongent par vagues au-dessus de moi pourraient peut-être me renseigner.
Elles viennent m'étudier. Je dois être une variété spéciale.
Leurs voix- souvent niaiseuses - m'informent : je suis ta tata Zaza ou ta mémé Rose - humm, elle sent bon, celle-ci- ou ta cousine Madeleine - pourquoi elle pleure, celle-là ? - ou bien, c'est moi l' oncle Marius, un ogre à brosse sous le nez, enfin un qui a l'air normal, il me plaît bien ce gros là, ou encore j'suis Brijou ta voisine de palier ! Bizarre, la Brijou, un vrai sapin de Noël farci de bijoux, des cheveux pour quatre, elle sautille et agite ses mains, ça fait du vent qui hurle dans sa tignasse et dans ses pendeloques qui cliquètent.
Ça c'est une phrase difficile à traduire en bébé... bulle... et puis c'est soûlant toutes ces silhouettes... bubulle... bubulle...bub...
À mon réveil d'autres spécimens égrènent mon inventaire, ripatons, nez mignon, ailerons, yeux marrons, ch'veux du tonton...
Leurs voix grimpent dans les aigus au fur et à mesure de leurs découvertes.
Et je ne sais toujours pas si j'ai des mollets ! bulledebulle...
Comment le pépé peut-il supporter ce défilé sans perdre de maille ?
La maille perdue, c'est la hantise du pépé.
Quand ça lui arrive, il renaude*, ça fait dans son gilet comme un petit grommellement de tambour, c'est rigolo ! Le pépé lui, ne rigole pas; dans ma tête de bébé je me dis que cette fameuse maille était sans doute la plus précieuse de toutes, la maille chauffante, la seule capable de donner de la chaleur au mollet et ... bubulle... .....bubulle... bu...
Savez-vous qu'il arrive que la laine se casse.
Il faut dire qu'elle en est pratiquement toujours à sa troisième vie de laine, elle débute gilet puis se convertit en barboteuse pour se retrouver chaussette, il y a vraiment de quoi craquer bullebul...
Un jour le pépé a discrètement mussé *dans son sabot gauche - ni vu ni connu, ça évite une agacerie avec la mémé - la moitié d'une pelote tellement fatiguée, si éraillée en effiloches qu'elle était intricotable.
En bébé bien élevé, je n'ai pas vendu la mèche du brin de laine, un bébé ne se met pas à table, c'est bien connu bul...
Le jour de cette petite dissimulation dans son sabot, le pépé a boité plus bas que de coutume, personne ne s'en est étonné, puisqu'ici tout le monde l'appelle affectueusement "le bancalou" et lui d'ajouter " le bancalou qui traîne sa patte raide !" ( ancienne séquelle d'un éclat d'obus qui l'a à demi écuissé.) Je ne comprends pas un mot de ce que je vous dis, je ne fais que répéter ce que j'ai entendu bull...
Tout ça, c'est du charabia de grands' gens. Ça me fatigue...bubulle... etc...

- Tu t'agites, ptiot gars, remarque doucement le pépé, on va faire une pause.
- Ptiot gars ? Quand je suis sortie du tunnel, quelqu'un a annoncé "c'est une fille". Même qu'une voix grave qui en était à son douzième café sur la toile cirée de la cuisine a répondu "Bah... tant pis". "Tant pis", ça signifie  "qu'est ce que je suis content !".
Et puis, sûrement que "fille" et "ptiot gars" c'est du pareil au même... bullcompliquéelavie...

- J' donnerais bien cent sous pour savoir à quoi tu rêves ma ptiote bambine...
- Ptiote bambine ? Ça voudrait dire ptiot gars ?... bubulleunchouïainterrogative...

- Dans ton joli ptiot bourrichon ça doit être du léger, du lolo, de l'azur, du doux, du dodo, du duvet, du rose, du sans souci. Profites-en bien, bébé. Ensuite, souvent, ça se complique...
- Bubulleconfiante... bubulletranquille... bubullecarpediem...
bub...

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VERMILLER : fouiller la terre, tel le sanglier, pour y débusquer des vers.
BARGUIGNER : hésiter, ne pas se décider vite.
RENAUDER : renâcler, rouspéter, râler.
MUSSER : cacher, dissimuler.
ÉCUISSER : faire éclater le tronc d'un arbre ou estropier une cuisse.

 

 

Publié dans Défis

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Jeudi poésie : le logogriphe

Publié le par François & Marie

Pour le défi de la quinzaine, les Cabardouche se sont partagé les plaisirs : Marie s'occupe de commenter le tableau et François joue avec les poésies.
 

(les solutions des logogriphes sont à la fin)

-1-

On pourrait me déclamer en alexandrin

Car sur mes douze pieds toute enflée je me tiens

Ronde et gracieuse je suis

Légère et solaire comme le Roi Louis

Je plane avec grâce au-dessus de ma tête

Et mon cœur écossais qui mit le club en fête

Ma queue n'est ni humble ni modeste

Telle un paon elle pavoise en  un arc céleste

-2-

Je suis l'amie de Jeanne avec toute ma tête

Mais je ne sais plus choisir si je perds la tête

Je flotte en mare ou je vole en ciel  avec ma tête

J'ai pourtant des mémoires quand je n'ai plus de tête

Un fin et chaud duvet pousse avec ma tête 

Mais on se vêt de ma peau si je n'ai plus de tête

De Guinée ou de Barbarie je plane avec ma tête

Mais on me vit en bonnet infamant sans ma tête

-3-

Mes quatre pieds posent problème

Ils font tanguer on devient blême

Sans ma tête je ne suis que mépris

Sans ma queue je roule sur le tapis

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Solutions

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1 = Montgolfière  mont - golf- fière

2= Cane    cane /âne

3 = défi    dé- fi

Publié dans Défis

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