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souvenirs

Pour le maïs, j'ai oublié de vous dire…

Publié le par François & Marie

Pou l'trequi, j'ai ubié d'vôs dir'-

Le maïs que nous avons effeuillé ensemble chez le Louis (fin novembre 2010) a sèché pendant plusieurs mois sous l'avant toit en ribambelles d'énormes grappes, les "andouilles".

Mais2.jpgEl a bin sôchi sô l'sevron l'trequi du Louis.

Les plus beaux épis aux grains souples ont été mis de côté puis grillés dans le grand four à pain.

An a guêdjé lê pi-e braves rôs pou lè gaudes. 

Vient ensuite l'égrainage. C'est l'affaire des enfants! Il faut voir comme ils se disputent la place à califourchon sur le banc de l'égrainoir.

Fayot vouêr qu'm'en lê ptchiots freguillint quân yêtot v'ni l'temps d'l'égrenou!.

Allez hop! Avec énergie ils tournent la manivelle et s'esclaffent au tintamarre d'orage de grêle des grains qui tombent dans le seau métallique.

Rien n'est perdu, les rafles (épis dénudés) termineront en brosses à habits et en lustreuses pour souliers du dimanche! C'est elles aussi qui vont activer dans l'âtre la cuisson du fricot.

An envouyê-yot ren lê, an guêdjot les borrons pou fêr r'leure lê souyers, n'en'l'ver la pous'rôt' dê preleures, ap'atou pou l'fû du fricot! 

On va moudre finement les grains torréfiés pour recueillir une farine jaune à la saveur de noisette, "les gaudes".

gaudes3effets.jpg

Y'ê prou bon c'tê gaudes, ill sentant la neusille! 

Mêlée à de l'eau, touillée et touillée en huit (huit fois un , huit...huit fois deux, seize, huit fois quatre vingts...que c'est long!) dans une marmite en fonte noire, cette bouillie va glouglouter des heures sur la plaque de la cuisinière à bois. Plus l'épais brouet est lisse, plus il prouve l'habileté de la maîtresse de maison. Tout juste si on ne répudie pas celle qui oserait laisser des grumeaux!

Ape y faut viri, viri... La patronne a bin du maux pou qui raist' point d' catons ape ill dê avouêr l'u-ye pou qu'ê burlint point su la piatine.

Pendant de longues années, trois fois par jour, les gaudes resteront le seul aliment des gens de la terre les plus pauvres.

Y'avôt çan, ape ren d'autre, ape t'piaunos point... 

On surnommait ces coutumiers (bien malgré eux) de la farine dorée, les "ventres jaunes". 

 Ils ont gardé de cet épisode de vie un souvenir d'écuelles bien peu réjouissantes.  Il fallait souffler sur la peau épaisse des gaudes pour ne pas se brûler la langue. (On a conservé l'expression "souffler les gaudes" en parlant de qui s'endort en ronflotant en gonflant les joues!)

Leur seul luxe était de les améliorer d'un peu de lait. Ils ne se le permettaient qu'au moment des vêlages de leurs vaches montbéliardes, le lait étant interdit de vente en fromagerie pendant les périodes de mise bas. 

Dè coups, t'avôs in ptchiot d'lê, quand lê vêchs fi-int l'viau, y'ètot du nannan, t'sé!

Ils n'imaginaient pas que de nos jours, sur les meilleures tables, les gaudes reviendraient à la mode...

 Y paraîtrôt qu'aujd'eu, chu lê rupins,ê migeant dê gaudes, ape qu'ê en sant gormands!  T'y crêts-te çan? J'crês bin qu'à c't'heur' y'en a qu'sant in ptchiot maboules, t'sé t'y!

Publié dans Souvenirs

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De notaire à la lune.

Publié le par François & Marie

luneDemi-lunes cernées de métal doré, nos verres se sont accoutumés au perchoir d'un notarial bout de nez.  

Ils ont secondé Maître Scribe, sis en une Etude cossue, lorsqu'il déclinait les noms et qualités de chaque De cujus.

Ils ont partagé les silences respectueux de parterres d'ascendants, descendants et collatéraux, engoncés en de sombres habits.

Ils se sont penchés sur des phrases sybillines et des mots compliqués, "Tontine", "Ab intesta" et autres "Codicille". Le tabellion les décodait lentement face à de futurs héritiers qui n'avaient qu'une hâte, entendre prononcer de "legs", les quatre lettres tant attendues.

Ils ont contemplé des promis très épris, surpris de voir opposé à leurs sentiments ardents et généreux, un contrat limité, réducteur aux acquêts.

Ils ont chu par un matin pluvieux sur le bureau ciré. Leur notaire venait de s'écrouler,  feu, de leur perchoir les laissant orphelins.

Publié dans Souvenirs

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Mistice-

Publié le par François & Marie



- Allez l'chin, tope-là, an r'met çan pou èn'angnan! (Allez le chien, on recommence pour une année!)
Par tacite reconduction (et par une énorme tranche de saucisse), le Léon vient de renouveler le bail rural du Mistice, son chien de troupeau.
Il y a cinq ans, le onze novembre, il l'a trouvé endormi dans le foin de sa grange, l'a adopté, l'a dénommé en raccourci d'Armistice* et lui a donné sa grange en échange de ses talents de berger.

Toutou.jpg
Depuis, chaque matin aux aurores, Mistice guette les claquements de sabots du Léon qui ouvre la porte de sa niche- fenil; en lui gratouillant le crâne il questionne rituellement - Va t'y l'chin? 
Le Mistice lui rend la politesse en quelques coups de museau affectueux dans les mollets.
Leur entente est mutuelle. Pourtant un été, le Mistice a bien été tenté de quitter son statut de canidé-rustique pour une jolie caniche ...parisienne. Un jour de pluie, ses yeux se sont déssilés. Il a brutalement réalisé que les us et coutumes de la capitale lui étaient obscurs. Il est resté pantois en découvrant sa dulcinée accoutrée de quatre bottines rouges et d'un manteau à capuchon. L'idée d'être un jour lui aussi déguisé en toile cirée l'a dégrisé tout net!
Il a laissé repartir sa conquête vers la grand'ville. Elle s'y pavanera toilettée en coquet petit lion...

Il est resté à la ferme et y a pris ses habitudes. 
Son protocole matinal débute par une recherche de traces d'errances nocturnes. Allez donc savoir si des congénères insomniaques n'auraient pas eu des velléités d'appropriation de territoire. On n'est jamais trop prudent. Une délimitation du secteur misticien s'impose: à l'est c'est le pot de géranium où on camoufle la clé de la maison qui écope, au sud le pied de glycine, à l'ouest l'auge des vaches et au nord le stère de bois placidement empilé, dont la base fatalement, n'arrive pas à sécher...
 S'ensuit un zigzagage au milieu des poules qui caquètent de tout et de rien. Il s'octroie un rafraîchissement illicite en lapant l'eau de leur gamelle ( juste pour le plaisir de voir se courroucer l'oeil de coq-le-vaniteux et de se régaler du frémissement indigné des barbillons de ce Gallus-gallus!) 
Il trottine jusqu'au pré où quelques moutons et Coquette la jument s'empiffrent voluptueusement. La blonde comtoise lève les naseaux (en prenant bien garde de ne pas bousculer son soupirant le matou Jeaunot qui ondule dans ses sabots), pour lui éternuer un salut et se remet au festin. Les ovins snobent cet intrus qui ose envahir leur territoire herbu. Quant à Jeaunot, il n'a d'yeux que pour "sa" Coquette et dédaigne ce turbulent chien à vaches... 
Il ne s'attarde guère devant les clapiers. Mistice juge déplaisant le réflexe de ces niaiseux lapins qui le prennent pour une vulgaire belette et "tapent de la patte" à son approche.
 Il accélère le mouvement vers l'étable pour vérifier que l'Ernestine a bien rempli son écuelle du bon lait dont il est friand. 
- Y'è t'y bon l'chin? demande-t-elle continuant à traire, assise bas sur le bois de sa "salle"à trois pattes.                                                                                                      Frétillant du panache, i
l lui confirme qu'il se régale!

Revigoré, il décide de faire un petit somme sur la pierre chaude du seuil.
Alors qu'il se p
erd à peine dans d'agréables rêves canins, il ressent comme  une insolite vibration de l'air, un remue-ménage inhabituel.

Il ouvre un oeil, puis l'autre. Intrigué.
Le Léon d'un naturel placide a viré chef de troupe très affairé. D'une voix affirmée, il distribue des ordres à un petit bataillon qui tient des bâtons.

Bâtons? Mistice se redresse d'un bond! Bâtons signifie "vaches", et les vaches...c'est LUI. Et on ne lui a rien dit!

Et le Léon d'en rajouter:

- Toi, le Glaude tu ne les laisses pas entrer dans le champ des Chanois, on s'rait dans la panade si elles piétinaient la luzerne du Milou, c'est pas un commode... 

Eh, le Zèph, tu gardes bien le bas de la cour des Suisses, ce serait pas le moment qu'elles aillent piétiner leurs parterres, c'est tout nickel chez ces gens là.

Approchez les deux grands, v'là vos fanions rouges. Vous les lèverez bien haut pour avertir les torpédos, le Gugu devant, la Yaudine fermera la marche.

Vous inquiètez pas, l'Mistice saura bin mieux que vous comment tout bien faire. L'Mistice!...Hé l'Mistice? Eh ben, l'Mistice l'avou qu' t'è don?... 

- Ah, tout de même!... On pense ENFIN à moi! ronchonne le Mistice vexé. On s'imagine qu' une première mise au pré peut se faire sans moi...On ne sait pas que, sans moi, l'opération virerait à l'anarchie.

- Vins vit' mon chin, t'vas y-e z'y fèr vouèr c'que t'sais fèr! l'amadoue le Léon.

- Ah! On reconnaît enfin mon utilité! Que dis-je, mes utilités, jugez plutôt:

toutou2.jpgD'après vous, qui va aboyer des encouragements pour faire sortir de l'étable mes ruminants? Qui va guider mes Montbéliardes pataudes à demi aveuglées par la lumière du jour après des mois passés dans la pénombre? L'Mistice!
Qui va calmer les ardeurs des génisses fofolles qui se mettent à "bziller", queue en l'air en boxant le vide de leurs pattes arrière? L'Mistice!
Qui va slalomer entre les entrées de cours et celles des champs pour que le troupeau ne dévie pas de sa trajectoire? L'Mistice encore!
Qui va donner de la voix pour empêcher les bagarres à coups de cornes? L'Mistice toujours!
Qui va remettre dans le sens de la marche celle qui subitement s'entêterait à vouloir  faire demi-tour? L'Mistice, vous dis-je!
Qui va les compter pour savoir si aucune ne s'est égarée? Ah non, raté, pas l'Mistice! L'Mistice laisse ces calculs très très compliqués pour le Léon!
Qui va être pour le reste de la journée Grand Maître du pré et du troupeau en liberté surveillée? Le talentueux Mistice!
Qui va s'allonger à l'ombre des noisetiers, tout en gardant un oeil sur "ses" ruminants? Mistice le chanceux!
Qui va avoir droit à des compliments et à une bonne soupe ce soir? L'Mistice soi-même!
Qui a dit - Quel cabotin ce clebs!

Heu...un vilain jaloux sans doute! Nan, nan! Je n'ai nommé personne, pas même le Gallus-gallus...

 

* Fort heureusement, Pétronille n'avait pas les honneurs du calendrier ce jour là, sinon il se fût appelé Pétrin!

Publié dans Souvenirs

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La goutte -2-

Publié le par François & Marie

alambic-2-.jpg- Ah! miss cornue commence sa croisade, bougonne la vieille chaudière boucanée.

- Cette miss est un mister et...  pour moi un... mystère, rectifie en soupirant le petit égrenoir qui en pince pour l'alambic.

- Je sais, persifle sa grâcieuseté la macro-casserole , mais un mister qui bling-bling de tous ses cuivres me laisse plus que perplexe...
Chaque année, elle accueille fraîchement la rutilance de cet itinérant. Elle envie le statut respecté de distillatrice de cette grande bringue dorée, alors qu'elle, ne fait cuire que des patates, pour les cochons...
- Arrête de ronchonner bâille le four à pain de ménage, ça va nous faire de la compagnie et puis ça nous changera de tes odeurs parmentières!

cocotte- Tout le monde ne peut être grand maître boulanger fleurant bon la levure, regrette la grosse cocotte en gigotant du couvercle.
- Ah, tu l'as fâchée ferraille le concasseur d'avoine, elle va bouder et nous éclabousser de mécontents glops-blups-glops!
L'égrenoir à maïs reste coi, le rouge de sa peinture vire au vermillon, il est sous le charme...
- Contente d'être arrivée à bon port, susurre la belle rousse. Tu n'as pas un peu forci, chaudronnette?
- Occupe-toi de tes cucurbites! s'étouffe la boudeuse offensée.
- On va s'en occuper demain, confirme la belle en clignotant en direction de l'égrenoir qui bée! Dès le lever du soleil, vers huit heures quarante, le Léon sera autorisé a débuter la première "cuite" d'où sortira le blanc-argenté de la « blanquette ». Vers midi, il fera une deuxième charge en y mêlant le moût . Episode délicat, il lui faudra surveiller de près l'intensité du feu et le degré de l'alcool que je lui distille méticuleusement. Il est champion dans le maniement de l'alcoomètre. C'est même un prestidigitateur lorsqu'il bassine d'une lampée de goutte les épaules de mes cucurbites. Il les embrase en battant le briquet et apprécie la puissance de l'alcool au bleuté de la flamme.
- Champion...Prestidigitateur...s'empourpre l'égrenoir. 

- Tu as une grande responsabilité admire le gros four.
- Celle d'offrir au Léon une eau de vie de marc du Jura, tout bonnement!
- Ahhh... s'extasie égrenoir, cerisé !
- Il a l'œil le Léon, il repère quand sa "goutte" est à point , ajoute la brillante retorte. J'attends avec émotion le moment où il récupère un peu du précieux liquide sous la "guillerette". Si ses yeux brillent à la vue du collier de petites bulles d'air autour de son verre et s'il murmure - Ill è bin, ill fè l'chapelet!, je jubile et soupire d'aise, fière d'avoir accompli ma mission!

Il n'a pas que l'oeil, mon Léon, il a de l'oreille!

- Ouais, il a TOUT, le mon-Léon, se rembrunit égrenoir cramoisi.

- Il capte les vibrations de la vapeur et sait en doser les ardeurs, s'amuse la lady .

A dix sept heures seize, au coucher du soleil, il me mettra au repos. Sinon, gare aux contrôles des "rats de cave" qui surveillent les horaires légaux. 

La fumée de la chaudière et les senteurs d'alcool dénoncent les fraudeurs qui risquent gros.
Tous sont d'accord, même la boudeuse marmite pour affirmer que le Léon n'est pas de ceux-là!
Le Léon fraudeur, ça jamais! Au grand jamais

Juré, attesté, assuré, certifié, signé et contresigné par les tartufes associés de la chambre à four du Léon!

 

alambic-2-Dans la chimbre d'fô, l'ailambic a r'trové l'fô à pain d'ménège, le m'lin à avouèn', l'vougrou à trequi. Tous c'tè l'aimant bin, surtout, le ptchiot vougrou! Y'a renqu' la chaudi-ière à poumètares ape bolognes dè cuchons qu'y a fait la caire , y'è èn' jailouse!
Fautdrôt dir' atou qu'ill bling-blingue gros d' sè cuivres c'ta bâlle rossote!
Ill s'met du sentibon au marc du jura, y'è pas ren! Poutchant, ill è point bégueule, ill fè c'qu'ill a à fèr', y'è tout.
Ill lè a ébarlutés en diant bin du bin du Léon qu' savot bin la mignoter pou qu'ill li beille d'la bonne goutte.
Ill a causé du l'ver ape du queuchi du soulè, d'la blanquette, d'la guillerette, d'l'alcoométre, du fu su sè cucurbites, du chaiplet d'bulles, dè rats d'caves... 
E z'en ètint tout trebillôts! Mém' la ville mermite toute gaudrônnée en a ubié d'ragonner, y'è pou dir!

Publié dans Souvenirs

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La goutte -1-

Publié le par François & Marie

Alambic_bussard.jpg- On commence comment "la goutte" cette année, en ambulant ou en fixe? demande le Milon en rajustant les bretelles de sa bouille à lait.
- En ambulant, assurent deux ou trois bien renseignés.
Pour réchauffer ce petit matin de janvier, tous suçotent leurs mégots de Gitanes papier maïs. Ils reprennent leurs vieilles bécanes qui les ont amenés à la "coulée" matinale de la fruitière à comté.
- Y a plus que trois fixes précise l' Eunésime: le Louis qu'est hospitalisé, le Glaude qui passe l'hiver chez sa fille et le Marius qu'est pas pressé!
- Je commencerais bien annonce le Léon, pour être tranquille après. La Blanchette et la Lunette vont faire le veau vers la fin du mois, ça me ferait moins de tintouin à gérer en même temps.
- C'est bien facile, surtout que t'es le plus près pour récupérer l'alambic. On pourrait continuer en suivant si ça arrange tout le monde. A raison de deux jours en moyenne par bouilleur de cru, dans les deux mois, tout le monde aura fait sa goutte.
- Peut-être même avant. Est-ce que les Déchamps et les Essarts voudront distiller cette année? Les pères sont morts cet été, si les enfants prennent la relève, ils vont être taxés plein pot! 50% sur les dix premiers litres, 100% sur le reste, ça donne à réfléchir... C'était plus facile avant 1959, quand un bouilleur décédait, le droit de distiller se transmettait aux héritiers. C'est fini tout ça, tu dois payer pour terminer ton travail de vendangeur, quel monde!
Voilà comment une demi-douzaine de propriétaires-vignerons-récoltants,viennent de prestement planifier le cérémonial de la distillation de l'eau de vie, la "goutte" comme on dit par ici. 
Ils devront pourtant, auparavant en faire la déclaration officielle auprès des messieurs cravatés des "Indirects".
 Quelques jours plus tard, le Léon aidé de l'Abel vient récupérer l'alambic municipal qui somnole dans "la salle des pompes". Il y cohabite avec l'équipement des pompiers volontaires et l' hypomobile corbillard noir et argent. Seuls ceux qui manquent d'espace à domicile viendront distiller ici, "en fixe" à la fin de la saison.
Il faut hisser sur un plateau à deux roues la chaudière balourde, les cucurbites cuivrées, le refroidisseur et ses serpentins. La jument comtoise se charge d'amener le tout jusqu'à "la chambre à four" du Léon. Pendant deux jours, ce bataclan rutilant va impressionner les résidants habituels de la maisonnette, la vieille chaudière boucanée des patates à cochons, le placide four à pain de ménage, l'assourdissant broyeur de céréales et l'égrénoir à maïs. 
                                          (à suivre.)

 

An è in janvi, dans la quô d'la futrie. E sant cin ou si beyou d'cru à ch'vaux su yotè biclous. 
- Qu'm'en y'è ti qu'an la qu'mence c'ta goutte, c't'an nian? An fè t'y à la dralle ou bin ique?
- A la dralle! Y'a pi-e gran-monde qu'la fê ique din la sâlle dè pompes, à couté du côrbillâ!
- J'qu'm'enceros bin, qu'dis l' Léon. J'è dè vèch' qu'vont fér' le viau binstôt, y s'rôt fè.
- T'âs tout l'laisi, fè don qu'm'en c'qui! Ape apré, an èra au bout l'bout. J'vas m'oc'per dè paperasses dè rats de caves, y s'ra fè.
Y'è point des tra-aîniaux, hui je pi-e tard, le Léon ap'in volôt san v'ni charchi l'ailambic daveu l'ch'veau d'vant l'châ. E l'an amoné dans la chambre d' fô.

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L'effeuillage

Publié le par François & Marie

-Gagné! J'ai gagné ! J'ai droit à "la" récompense... 
Julot, tout excité, jubile. Il va faire la bise à l'une des effeuilleuses!
Il dévale de son perchoir. Encouragé par la douzaine de spectateurs, l'air gourmand, il passe en revue les dames et demoiselles. Choisira-t-il la brune Odile, la jolie Claudette? Applaudi, il embrasse la blonde Nicole, la plus gironde des effeuilleuses.

mais1.jpgNe rêvez pas ! Nous ne sommes pas au cabaret ! 
Seulement dans une grange de l'avant- Bresse, un soir frisquet d'automne dans les années cinquante.. Famille et voisins sont rassemblés pour la veillée d'effeuillage... du maïs.
On a roulé des sacs de jute et de vieilles couvertures des armées sous les portes de la grange pour limiter le passage du redoutable vent du nord. 
Des monticules d'épis de maïs ont été déversés en large U sur la terre battue. On s'y perche, à un mètre du sol et on commence à dépiauter les épis qui sont jetés au centre de la grange. On ne leur laisse que deux oreilles feuillues. Elles seront nouées sous les avant-toits pour le séchage à l'abri des rongeurs. 
mais2.jpgTrès vite, la soirée s'anime. Julot vient de sacrifier, avec un plaisir évident, à la tradition des épis carmins dont la découverte permet d'embrasser qui on souhaite!
L'autre coutume est une sorte de petit bizutage. Dans ce genre d'assemblée, bien souvent une jeune fille vient accompagnée de son galant. Si ce bon ami n'est pas du village, le maître de céans lui propose, en grandes pompes, la place d'honneur, où il sera bien visible de tous. 
Il s'y installe rougissant  ou fanfaronnant. 
Mine de rien, les effeuilleurs l'observent avec une sorte de fébrilité. Ils guettent le moment où le non initié plongera les mains dans des épis rendus noirs et gluants par le charbon du maïs. Ce coussin de séant lui a été spécialement réservé, à son insu! C'est le prix à payer pour une intronisation bon enfant au sein des "écheilleurs de trequi". S'ensuivent des rires et quelques ritournelles d'adoubement. L'ambiance va crescendo. Les amuseurs s'en-moustachent de barbe de maïs, les bavards captivent par leurs fausses-vraies anecdotes.
maïs3

 

 

 

Peu avant minuit, les épis à oreilles forment une belle pyramide. Les effeuilleurs ont bien travaillé. Les fesses un peu talées et les doigts endoloris, ils retrouvent la convivialité d'une collation en charcutailles et tartes aux reinettes.
Jusqu'à l'entrée de l'hiver, il y aura bien d'autres soirées de ce genre, on se rendra la pareille entre "aidants" de ce soir.

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Où la carte en franchise militaire… 

Publié le par François & Marie

Peut parfois manquer … de franchise ! 


" Cette carte doit être remise au vaguemestre. Rien ne doit y être ajouté,excepté la date et la signature de l'expéditeur; les phrases inutiles peuvent être biffées. Si quelque chose y était ajouté, cette carte ne serait pas transmise."

Cet avertissement, porté sur des cartes postales, pré-écrites et à cocher, informait les Poilus de la guerre 1914-18, des conséquences de surcharge de ces " Correspondances des Armées de la République". Liens précieux entre les combattants des tranchées et leurs familles.
Correspondance_des_armees_de_la_republique.JPG.jpeg


Mon grand père en avait docilement coché tous les éléments positifs.
Pourtant, roublard, il avait ajouté en tout petit "Y'è tout à la r'nabo".  (" C'est tout à rebours".)
C'était sa façon bien modeste, de faire de la résistance...
Heureusement, le vaguemestre devait être un peu bigleux, débordé ou blasé. Une chose est certaine, il ne lisait pas le patois arpitan dans le texte... 
Hommage soit rendu en ce 11 novembre, à notre grand père paternel ( le Léon de la vigne*), affectueusement prénommé Papa-Lon.

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J'men rappale (c'est tout pareil qu'avant, quoique…)

Publié le par François & Marie

C'te ptiot villège, a point gros chinji d'peu qu'j'ètô botrot.
Point si sûr, t'sé...R'gèd'je vouèr... 
      Yâ, din lè couôts, ouvâtches à tous lè vents, y'avôt d' l'harbe prou peute aveu dè crottés d' poulailles ape dè chognes d'vèches. Ape, t' vouèroïllôs point ta majon, t'avôs point pô dè vouleux...
      Auj'deu, t'âs d'la balle p'louse, qu'm'en è djiant, ape in grillaige, ape dè bâôchons bien taillis, ape èn' sirén' que t'assôdjit, ape dè z'ècritaux qu' sant point bin urbins, tsé !
     Yâ, t'avôs in chin d'barji, in Pataud brequilloux qu' arguignot s'n'os d'vant la majon, èl èrot point fè d' maux à in mouchillan !
     Auj'deu, è z'ant dè ptiotes carnes que fiant un bru, mè in bru ! qu'm'en quatre ! ape qu' môdrint, t'sé !
     Yâ, quan l'cagnard roustissôt tout, t'allôs piquer èn' tét dins l' étinche d'aveu lè câârpes, t' patrouïllot din la vase, mé t'ètos cantent...
     Auj'deu, è z'ont tous dè gouillâts dans y'eut' cotchi. Ape è sant jèloux de c'tu du vouaisin, t'âs qu'à vouèr !
     Yâ , y'avôt t'y bin du monde din c'tè majons, lè tout vioux, lè moins vioux ape yeutè ptchiots. Ape dè bétes, dè vèches, dè mulets, dè couchons, dè lèpins, dè poulailles, dè glous, dè mouch'à mié, y'en ètôt pi-ein...Ape lè cotchis ! E z'ètint t'y bin braves ape pi-ins d' merchandises !
     Auj'deu, y' a pi-e nion dins c'tè majons...Dè coups, y raist' èn' ville fone racafouènée d'aveu in ou duè vioux mètous, y'è tout...Ape, y'a pi-e ran din l'cotchi, renqu' dè èpeunes...
      J' crè bin savouèr' pouquouè, y'a si tint chinji, tout çen, y'ètôt y'a souèsint'ènnians...An dirôt point, tsé, y pâsse...

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C'est tout pareil qu'avant, quoique...

Publié le par François & Marie

Dans ce petit village, il me souvient... 

Que les cours des fermes toléraient une herbe rare et mal coiffée. 

Qu'elles ne faisaient pas de chichis et restaient largement ouvertes, laissant passer les troupeaux qui les embousaient sans vergogne.

Que quelques buissons ébouriffés, résistant opiniâtrement aux années, tenaient lieu d'étendage à linge horizontal (les vaches slurpaient en passant mouchoirs et pantets de chemises). Qu' ils étaient aussi l' ombrage-refuge des volatiles de toutes plumes et  réceptacles à vaisselle cassée (le reste des détritus finissait dans l'auge à cochons ou sur le tas de fumier. Tri sélectif avant l' heure !)

                                         C'est tout pareil qu' avant, quoique...

On délimite son pré carré. On nomme pelouse un tapis vert haut de trois centimètres, peaufiné au taille-bordures et aux ciseaux à broder. Aucune chance n' est laissée au moindre pissenlit rustique, décapité illico ! (il adore ça être tondu le pissenlit, il repoussera de plus belle, il faudrait un carottage, perceur de moquette pour l' éliminer, mais, chhhhhut, ne vendez pas la mèche, laissez une chance aux pauvres pissenlits !) 

On a dépensé plus d' un mois de salaire (confortable), pour une merveille de clôture hauteur 1,80 m, poteaux à feuillure, grillage soudé vert pré, clipsé 250 fois, (pince à clipser en promo jusqu' au 20 octobre) . On  lui a adjoint, histoire qu' elle se sente moins seule, une non moins onéreuse haie de thuyas " aux esthétiques formes pyramidales" dixit le dépliant. On s'est empressé de les dépyramider et de les tailler en muraille-boîte de sucres. On a bien cadré son territoire, on l' annonce !  Il reste justement deux clips à utiliser.  
On affiche ses armoiries "  Fond de gueule. Divisé en fascé à la bande d' argent." (sens interdit)
On y joint sa devise, sobre et  conviviale" Propriété privée. Défense d' entrer."   

 

Il me souvient,

Que l'étang vaseux et carpeux était le rafraîchissoir des dimanches de canicule.

                         

 C'est tout pareil qu'avant, quoique...

Dans chaque carré empelousé sont échouées d'énormes casseroles bleues joufflues et boudinées. Leur court-bouillon, chauffé au soleil, frémit aux plongeons des amateurs d'éclaboussures chlorées et de cris d'orfraies. 

Les adorateurs d'océan miniature exultent quand leur hors sol à boudins titre une obésité de plus que celui des voisins. Et, tout comme on compte les barrettes sur la vareuse d'un militaire, on compare le nombre de barreaux des échelles de plongée, à chacun sa gloire !                                 

                                           Il me souvient,

Que de placides chiens de berger, libres de leurs mouvements, rêvassaient étalés au soleil. Si vous insistiez vraiment, ils vous gratifiaient d' un bon gros OUAF, assez peu dissuasif.

                                          C'est tout pareil qu' avant, quoique...

On s'est équipé de micro-canins agités, tressautant derrière le rempart grillage-haie-thuyatée. Ils vous assourdissent de YIPP,YIPP,YIPP, et vous  agaçent en  parallèlisant votre avancée. Ils griffent hargneusement l' onéreuse  clôture ( bien fait ) !  tant que vous osez longer leur territoire sacré.

                                          paneauIl me souvient, 

Qu' il n'était nul besoin d' annoncer" Chien" devant la maison. Un chien faisait partie de la maisonnée. Aurait-on eu l' idée d' étiqueter " chevaux de trait " le Bijou ou la Coquette ou de préciser " Mule capricieuse " devant le pacage de la Mulette ? On n' était pas au zoo ! 

                                          C'est tout pareil qu' avant, quoique...

On rivette sur le portail un panneau émaillé qui signale la présence de molosses de trois livres et demi. " Attention au chien" ou "Je surveille la maison" sont illustrés de canins fiers et imposants. Lorsque vous découvrez que des «Yippeurs" font fonction de gardiens, il vous vient des idées délatrices pour cause de publicité mensongère !

                                           Il me souvient,

Que les portes des maisons n' étaient pas verrouillées, hormis les jours de foire; la maison  était alors délaissée une matinée, le temps d' un aller-retour  à vélo ou en calèche jusqu' au chef-lieu de canton. En cas de besoin, chacun pouvait trouver la clé dans le  pot de géranium, près de la porte !

                                            C'est tout pareil qu' avant, quoique...

On sait accueillir ! Avant d' arriver à la porte, serrure trois points, haut et bas, carénée avec capot et verrou de blocage, on prévient de sa présence en faisant driiiiiiiiiner une sonnette à l' astringence agressive des prunelles pas mûres. Après ces formalités d' usage, un brin de conversation interphonique, et un zeste d' attente  pour inactivation électronique de l' alarme extérieure, le portail automatique avec feu jaune clignotant (ampoule 24 v) condescend à vous octroyer le passage...Vous slalomez pré-cau-tion-neu-se-ment, pas japonais obligent, jusqu' au  paillaisson lumineux (à led) du perron.   Là, avant d' entrer, vous cherchez les patins... On se récrie, surpris -Les patins ? Nous sommes à la campagne et vivons en toute simplicité !   Pas de patins !  Voyyyons ! ...Des patins, quelle drôle d' idée...  

Il me souvient,

Que les grandes fermes bruissaient de vie. Enfants, parents, grands-parents y cohabitaient. 

Que les étables, écuries, bergeries, soues, clapiers, poulaillers, ruches, en faisaient un Arche de Noé.

Que les jardins étaient généreux.

                            C'est tout pareil qu'avant, quoique..

Seuls, deux chats et une vieille femme font de la résistance dans l'une de ces longères vides et muettes. Ils y sont bien trop au large, comme dans un vêtement trop ample...  

Du jardin en friche s'échappent les gratte-cul d'un rosier têtu...

 

                             Ce petit village est tout pareil qu' avant, quoique...il paraîtrait que quinze olympiades sont passées...


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Les vendanges

Publié le par François & Marie

- Jeudi, belle journée ensoleillée après dissipation des brumes matinales, nasille Radio Sottens.
- Y' è temps ! An m' nange jeudi qu' vint. * 1-
Par ces mots le grand-père  lève le ban * 2- des vendanges.
Jeudi, pas d' école, ça tombe bien ! Les enfants inviteront les cousins et les petits voisins, ça fera de la main d' oeuvre supplémentaire.
Les femmes de la maison ont une journée devant elles pour pâtisser et rôtir.
Les hommes préparent le matériel, hissent et calent sur le char les larges cuves en bois qui étuvent depuis des jours, montent le pressoir, empilent les paniers, comptent les sécateurs.
Le jour dit avant huit heures, face à la vigne pentue, ils sont quinze invités à la récolte, bottés, emmitouflés, se chamaillant pour se réchauffer. Ils battent la semelle dans une abondante rosée, signe de beau temps . 
Les rayons d' un soleil blanc luttent contre une brume qui résiste et s'éffiloche à regret. 
Panier au bras, chacun avale un café, conservé bien chaud dans des bouteilles Thermos et une tranche de brioche maison. De quoi  donner du coeur à l'ouvrage et hop, au travail ! vendanges1.JPEG

- Tout le monde a son panier, son sécateur ? S'assure le grand père.
-  Les marmots, contentez-vous de vos mains!  Attention, celui qui  oubliera trop de grappes sous les feuilles, sera débarbouillé au jus de raisin ! Vu ? En avant mauvaise troupe !
Il désigne à chacun une rangée de vigne. Il réserve les " greffés " à des mains expertes et laisse les autres plants aux loupiots, qui, à coup sûr, gâcheront et martyriseront quelques grappes...
 Accroupi, dos courbé, chacun s'active en souhaitant secrètement arriver le premier au bout de sa ligne. On nomme ça de l'amour propre de vendangeur !
- Hé ho, un hotteur, par ici ! réclame un habile qui vient de remplir son panier.
- Déjà! Pas possible !  Il a cueilli aussi les feuilles ! Tricherie ! Lèche-bottes!  Les protestations fusent chez les moins rapides.
L'un des deux porteurs de hotte répond à l'injonction et tous en profitent pour vider leurs paniers plus ou moins pleins si bien que...tout le monde repart à zéro, match nul !
Lourdement chargés d' un demi quintal à chaque passage, les hotteurs vont faire des allers et retours incessants entre les cuves en bois qui béent sur le char en bas de la pente et les vaillants cueilleurs.
Peu à peu, le rythme s'installe, les paniers valsent, vides-pleins-vides...Le soleil a réussi sa percée, on se sent bien, on lalalère des chansonnettes, de bonnes histoires mettent de la rigolette dans l'air !
Vers dix heures, pause. On se dépouille des mitaines et des canadiennes.  Le grand père distribue du vin doux qu'il vient de presser avec les moyens du bord.
- Y 'è t' y bon ? An dirôt t' y point du mié ? * 3- . Tous approuvent, il claque de la langue, satisfait.
- C' est bien les bottrots, vous en avez mis un coup, vous avez bien travaillé. Ca mérite une récompense. Voyons voyons, je vais... peut-être... vous montrer un secret. Un secret qui est enfermé là, dans ma main...dans ma main qui va peut-être s' ouvrir si on prononce tous ensemble la formule magique...
Six  becs sucrés, gobelets figés et mirettes en points d' interrogation, suspendent leur souffle. Sûr qu'ils sont partants pour un secret ! D' impatience, ils sautent sur place, réclamant _Oui oui, le secret, le secret !
- Approchez...Tous ensemble : A-bra-ca-da-bra...Le vieil homme ouvre son poing rugueux, dans sa paume six petites étoiles* 4- et six minis obus* 5- fossilisés. La marmaille est ébahie, épatée et veut en savoir plus.
FotoFlexer Photo- Il y a trrrrrrrrès longtemps, à la place de la vigne, il y avait une mer avec des bidules vivants. Leurs squelettes sont devenus durs comme de la pierre. Si vous cherchez bien, vous allez en trouver partout sous vos pieds.
A partir de cet instant, les mouflets délaissent  paniers et raisins et plongent le nez dans les mottes de terre ! De quoi les occuper jusqu' à l' Angélus de midi.
Riches de dizaines de secrets qu'ils vont exiber fièrement à l'école demain, ils se mêlent au cercle des vendangeurs assis sur une grande bâche, pour partager un pique-nique bien mérité.
Après une mini sieste, la cueillette  reprend. En milieu d'après-midi, les cuves sont pleines, les ceps dénudés et les héros du jour un peu fatigués !
Il reste à presser la vendange et à goûter ,demain, au vin bourru.


* 1-  _C'est le moment, on vendange jeudi prochain.
* 2-   Ban: période d' interdiction de cueillette du raisin avant sa complète maturité.( pour éviter d' aggraver le côté tord -boyaux de certains cépages...)
* 3-  _Est ce qu'il est bon ? Est ce qu' on ne dirait pas du miel ?
* 4-   Squelettes fossilisés d' encrines ( étoiles à cinq branches ), animaux marins enracinés au fond de la mer à l'ère secondaire. Le nom du vin jurassien de l' Etoile en serait dérivé.
* 5-   Fossiles de rostres de bélemnites ( genre d' os de seiche ) copines et conscrites des encrines.

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