Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pfff…

Publié le par François & Marie

Villevieux-022-2.jpg

 

- Bin, qu'ê c'qu'iêt que c'ta tét' d'entarrem'ent, t'èrôs-t-y la deure ma ptchièt' poulaille?
Ben t'en fais une tête ma cocotte, tu as un air bien déprimé.

- Y'a bin d'quouais, t'sé! Dèpeu dix je, pi-eu d'bons fricots, ren que dê airtichôts, du f'noïl à l'aigue ape d'la sope de pôrôts, pou dégraichi lê dints qu'ê djant...t'as qu'à vouêr...Pfff...
-  Y'a de quoi! Depuis dix jours plus de bons plats mitonnés, seulement des artichauts, du fenouil à l'eau et de la soupe aux poireaux, pour dégraisser les dents qu'ils disent...tu te rends compte...Pfff...

Publié dans Histoire en Patois

Partager cet article
Repost0

Défi n°72 "Lettre d'amour délirante" proposé par Fanfan pour les croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

" Vous écrivez une lettre d'amour  délirante ou romantique à votre boucher, boulanger, facteur, crèmier. Dans cette lettre vous introduisez quatorze mots (dans l'ordre de préférence) de la chanson "Ne me quitte pas"."

Voici les mots: oublier, s'enfuit, malentendus, coeur, couvrir, domaine, amour, mort,    feu, blé, rouge, ombre, chien, quitte.

.............................................................................................................................................

Mon tendre chou frisé

             Ail, ail, ail...mon Fiacre*, comment oublier le temps vernal où j'étais sous ton charme, sur un petit nuage de guimauve?Chou Frisé2

            Que reste-t-il lorsque le souvenir s'enfuit?A cette pensée ma vue se brouille, je n'ai pourtant pas récemment pelé d'oignons. Et buis, (non non je ne suis pas enrhubée, bourquoi?) malgré les seaux de bleuet casse lunettes que j'avale en tisane, pour remplacer mes lentilles égarées, j'ai de la buée sur le clavier. Aussi, pour qu'il n'y ait pas de malentendus je voudrais graver en mon coeur ta force de beau cèdre, le mauve de ton oeil* lavande en amande, ton nez en patate, ta tignasse aux épis carotte, et ton labié cerise. 

               Prends bien soin de toi, tu es précieux pour moi comme le sont pour toi tes asperges, n'oublie pas de les couvrir d'un paillis. La serre est ton domaine, tu y as pignon sur rue. Avec amour tu dorlotes rutabagas et panais. Tu te fais du souci pour les endives qui deviennent frileuses sans leur édredon de jambon et pour les pommes que tu redoutes de retrouver en compote... 

                        Ce serait la mort dans l'âme que je te verrais faire autant de bouleau pour des nèfles alors que tu n'as déjà plus un radis. On te dit en manque d'oseille et même sur la paille. Laitue? Serait-il pensable que tu me menthe(s)?

                 Le feu aux joues je me souviens de notre rocambolesque, voire carambolesque escapade dans le coing de ce champ de blé doré et rouge pomme d'amour, à l'ombre d'un grand chêne qui sentait le chien mouillé et le bouillon blanc. Ah, à cette datte, je me prenais alors pour la reine des prés...Ah ce qu'on navet riz! (et pas rhizome, croyez moi!)

              Houx! ce fut une explosion de grenade, un coup de bambou, pire que si j'avais reçu une châtaigne ou même une giroflée à cinq branches, lorsque mon avocat, qui ne mâche pas ses mots, me bassina,

- Vous perdez la ciboule! Cessez de pêcher avec cet hêtre et ne lui tressez plus de couronnes de laurier en l'estimant bon comme la romaine...il serait préférable qu'il vous quitte. Sous ses airs angéliques, il cache un coeur d'artichaut et a pris le melon gros comme une pastèque depuis qu'il en pince pour Bella Done, cette grande liane au thym fusain. Et son dernier livre à la noix! Un naveton. C'est à croire qu'il a le bulbe en pois chiche.

                      Je n'étais pas mûre pour un tel discours, je me suis retrouvée blette comme une poire. Bien heureusement je n'ai pas longtemps végété en dormance,

Mildiou! Vous m'importunez*, vieille bardane! Vos propos sont bettes et méchants.

                ...Il en est resté blanc-oïdium!

                 Hors de question que ce volubile ternisse notre romance. Comme je ne suis pas bêcheuse, je considère son discours comme caduc et te propose une  romantique réconciliation sous le gui...

                                            Ton affectionnée Pimprenelle.

 

  *  Fiacre, St Patron des jardiniers.

  *  Euh... il est de profil.

  *  En langage des fleurs, offrir de la bardane = "vous m'importunez".  

   

Partager cet article
Repost0

Heureuse année

Publié le par François & Marie

2012.jpg

Partager cet article
Repost0

Défi n°71 "Un visiteur venu des étoiles" proposé par "Poésienne" pour les croqueurs de mots

Publié le par François & Marie

" Un visiteur venu des étoiles ".

Habitant des étoiles vous débarquez sur terre après un long voyage

 pour observer les êtres humains, livrez -nous en trente à cinquante

 lignes vos premières impressions.

..................................................................................................................

-  Ouh là, quelle dégringolade!  ça gliiisse, ça zigzague et ça

 débaroule si dru entre les rondes planètes, que les voilà

réduites en blancs floutés, en pixels argentés, en brumeux

rouge et vert.

belle-etoile.jpg

Waouh, que ça scintille, que ça brille, que ça chatoie!

Mumm, que ce houppier égratigneur embaume la colophane...

At...tention, plouf! Voilà un bien anarchique atterrissage au

 milieu de paquets et  ballotins à noeuds-noeuds frisottant qui 

 en sont tout effarouchés, tout tourneboulés.

...Ils me snobent, me dédaignent. Logique. Pour eux, je ne

 suis qu'une  étrangeté indiscernable, un importun mouvement

 d'air déboulé tout droit de l'étoile fichée au  sommet de leur bel

 épicéa  paré. 

Ah, j'aurais beaucoup à ragoter des  habitants de la terre

aux grands pieds cocasses et aux tignasses savamment

décoiffées, aux yeux  cruels et au coeur si sensible.

Je pourrais commérer de leurs propos  incohérents  et m'ébahir

de leurs formes   harmonieuses.

Je serais capable de cancaner de leurs  coups  bas et de louer

leurs actes  généreux.

J'aurais de quoi potiner en les voyant s'entasser dans des

cubes pour vivre et voyager.

Sapinounou.jpg

Pour un Esprit de Noël, échappé de l'étoile de Bethléem

perché à la cime d'un sapin de Noël, ces Humains sont si

déconcertants, déroutants...

Ils sont si envoûtants que je me suis fait naturaliser terrien

pour mieux en profiter.

 

Partager cet article
Repost0

verte meuh

Publié le par François & Marie

verte meuh2Marie a toujours des idées originales et François aime lui faire plaisir. Il y a peu elle a eu envie d'une vache verte, comme d'autres ont des fringales de fraises, alors sur un grand drap pistache, de quelques coups de barbouillette est née cette verte meuh. 

Partager cet article
Repost0

Défi n°70 "Illuminations" proposé par Lilie Norlane pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

Illuminations!

Choisir une photo, ou deux ou trois ou toutes.

Parsemez de mots (pas trop).

Touillez.

Illuminez l'hiver approchant.

nous2

............................................................................................................................................

 PHOTO  1-

 

100_4100-1-.jpgDans une boîte de Faraday 

chichement candélée par une LED bien laide,

Êlektron erre en circuit fermé. 

Par interrupteur à intermittence

il lance des signaux enfiévrés à la brillante Fée clarté.

Hier sous les feux d'un orage,  

les yeux-étincelles d'une Ambre survoltée 

l'ont mis à terre et tout court-circuité.

Jouant de son beau potentiel, elle l'a enjoulé,  

- Beau positon, chez moi il y a des tisons, des brandons

et un transfo tout girond, viens donc...

nous prendrons un petit coup de jus

et un flux thermique de grand cru.

L'ohm est faible... Êlektron n'opposa aucune résistance. 

Le coup de foudre fut immédiat.

Pourtant au matin leur liaison était sous haute tension... 

La magicienne-sorcière

s'étant en un éclair enflammée pour un para de Tonnerre,

a disjoncté, fui, abandonnant malheureux Êlektron.

Pourtant ce négaton, malgré son deux de tension, 

s'agite en va et vient de libre électron

impatient de mêler ses watts au lumen des lumens de ce bon vieux Lyon...

 

 

  PHOTO 3-

100_4168-1-.jpgMon voisin serait-il à la masse? Tombé en coupe-circuit?

Il se schtroumpfe, s'azure d'un halo bleuté...

Sur des airs d'éolienne il exhibe en public sa veine poplitée,

surtensionne avec culot les entrelacs de ses nerfs musculo-cutanés.

...Psst, en aparté,

Loin d'être en économie d'énergie,  

tel un halogène, il se doperait au tungstène... 

Il paraîtrait que pour se faire du blé

il aurait eu cette brillante idée. 

... Pour se faire du blé?

On me l'a répété... pour lui c'était la prise de tête,

en domotique il se serait ruiné

et n'aurait plus de quoi régler sa note d'électricité...

....... 

Et moi, derrière ma croisée, j'ampère pas une miette!

J'ai beau m'efforcer de rester dans la neutralité, 

j'en deviens infra rouge et en reste sans watt...

Zieutant son  fluocompact reflet 

je prie pour qu'il ne vire pas pudique, 

hideusement drapé d'une gaine technique... 

  

  PHOTO 4-

100_4157-copie-2-1-.jpgSept petits lumignons tout mignons,

rayonnant au travers du Dralon d'une tenture-chaperon,

 prient,

- Bon Syn-thétique, que ton imagination scintille, s'il te plait 

fais que nous luisions en joyeux feux follets.

La connection s'établit. Une légère brise soulève le brise-bise.

En un éclair la septième chandelle guillerette s'éclipse,

- Salut la Compagnie, je quitte le réseau!

Laissant là les six autres grelottantes flammèches

elle s'esquive joyeuse de l'alcôve revêche. 

Las, s'élève un zéphyr sournois.

L'étincelle de vie du quinquet sept bascule

l'entraînant en indisponibilité fortuite...

Pour s'être offert le lux(e) de briller sans protection 

de ses propres rayons,

il se déleste de son énergie...

Mais, l'histoire n'est pas finie!

Fort à propos dans le secteur passe une allumette délurée

qui, une fois frictionnée a tôt fait de le revigorer!


Partager cet article
Repost0

Six mille études

Publié le par François & Marie

 

 

Les Anges

Simili-Tude

Partager cet article
Repost0

Défi n° 69 "Les huit éléments" proposé par Lilou-Frédotte pour les croqueurs de mots

Publié le par François & Marie

Thème: "Les huit éléments".

Pour ce défi, je vous propose d'écrire une histoire en vers ou prose, en utilisant les éléments suivants, peu importe l'ordre,

- des personnages: un grand père et un enfant, Jean Mimi.

 - une période: mars 1889.

- des lieux: le pont Charles à Prague, le département du Rhône.

- un objet: un pendentif.

- un animal: un lapin.

Mais ce n'est pas tout, vous devez aussi placer la phrase "Et pourtant, je t'avais prévenu(e)".

.......................................................................................................................................

Otylie-effect2.jpgPrague, mars1889. Sur le pont Charles, Ôl'pitre,

Clown au nez rouge, joue une valse triste.   

Sous la statue de Népomucène, gardien des ponts,

Il fait pleurer son violon.

La jolie Ôtylie, celle dont son coeur est épris

Est partie pour Paris.

Pensez! Dame Tour Eiffel va y être inaugurée.

- Rendez-vous au Champ de Mars! lui a-t- elle lancé

Rieuse, avant d'être prestement par la foule escamotée. 

- ...En France, chaque mois les champs changent-ils de nom?

Clown-detail.jpgS'interroge Ôl'pitre, il faut se hâter, il va bientôt virer Champ d'Avril,

Comment s'y retrouver?...Ce champ doit être un bien grand pré...

Or, tout comme les prés, Ôl'pitre est fauché.

Paris est loin, comment y rejoindre sa bien-aimée?

Sombrement, il violonne. Le coeur n'y est pas.

Un vent froid de fin d'hiver souffle sur la Vltava

Des courants d'air font déraper l'archet.

Les passants lésineurs et frileux se hâtent frôlant le parapet, 

N'abecquant l'étui à violon béant que de bien chiches monnaies.

Désabusé, Ôl'pitre s'adosse au socle de la statue de St Jean et frictionne ses doigts gourds.

C'est alors que par un son grêle, un gling-gling-gling ténu son attention est attirée.

Levant les yeux il découvre que l'une des cinq étoiles dont s'auréole Népomucène est par l'Aquilon malmenée, ballottée.

Elle tangue dangereusement, menaçant d'être expédiée dans les flots de la Vltava.

Vivement, Ôl'pitre fourrage dans les poches de sa vareuse en gros drap,

Y trouve, outre un grand mouchoir à carreaux, quelques précieuses broutilles et un vieux bout de fil de fer... oui oui, il pense qu'il conviendra. 

En un clin d'oeil il est sur le muret. Agrippé au chanoine de bronze, fermement il arrime l'étoile grelottante. 

Sautant de son perchoir, il découvre médusé, là au centre de l'étui à violon, une petite boule rousse en lapin véritable.

Sous de cocasses oreilles rondement dressées, deux petits yeux curieux le fixent tranquillement.

Surpris, joyeux, Ôl'pitre s'accroupit face à cette vivante miniature lorsque, ébahi, il découvre autour du cou du lapereau, un pendentif en cristalline Moldavite.

Vivement son regard interroge, cherche à droite, à gauche... Le pont déserté n'est que pierre figée, tout comme le St Jean, impassible qui fixe le lointain...

Grand-père, tu parles du diamant de Bohême que ne quitte pas bonne-maman? s'exclame Jean Mimi .

Otylie-detail2.jpg Celui là même, confirme le grand père. Depuis quatre générations, la Moldavite pare les femmes de notre généalogie. Ton trisaïeul, le clown Ôl'pitre, après moult péripéties réussit à rejoindre son Ôtylie à Paris. Il y découvre avec bonheur qu'ils partagent les mêmes sentiments. En cadeau de fiançailles, il lui offre le diamant puis l'épouse!

- Et lapinot?

- Ôlap?  Bien sûr il a été du voyage! A un moment ça a failli mal tourner pour lui. Ôtylie et Ôl'pitre avaient la passion de l'eau, et aussi de l'Ô, tu l'as remarqué! Pendant leur courte escapade en France, tout naturellement, ils ont décidé de faire un tour de bateau sur le RhÔne. Le capitaine du rafiot en les voyant arriver avec un lapin dans les bras, indigné, les a refoulés illico!

- Ben pourquoi? C'est mignon un lapinou tout roux...

- Halte là petit malheureux, ne prononce jamais "lapin" sur un bateau, ça porte malheur! Un lapin ça grignote l'étoupe qui joint les planches de bois, un lapin, même mignon, ça peut faire couler une embarcation...

- Ben alors, leur balade est tombée à l'eau?

- Que nenni! Les fûtés ont caché Ôlap sous le chapeau d'Ôl'pitre. Ni vu ni connu, ils ont pu embarquer; mais un grand vent s'est levé, le chapeau s'est envolé et le capitaine en brandissant sa longue-vue a vociféré - Et pourtant, je t'avais prévenu!

- Horreur! il l'a quand même pas estourbi!

- Non rassure-toi, il a suffit que la jolie Ôtylie lui sourie pour que, instantanément il se calme, comme par magie.

- Et le diamant, il l'a jamais vendu pour s'faire des sous! s'étonne l'enfant.

- Mon petit, souviens-t'en, un cadeau du ciel jamais ne se vend...

 

  retour à Prague

 

Partager cet article
Repost0

APE APRES ( exercice patoisé d'après le défi "l'instant d'après".)

Publié le par François & Marie

Sans-titre.jpg

( l'idée du croquis nous vient d'un fidèle lecteur, le jeune Andiamo)

                                    .......................................................................

Yètôt l'aut'je, y avôt pieugu. J'me proumounôs veu le bin brav'ptchiot boû. Y'avôt point grind mond', ren qu'lê mêrlots ape mouais, ah, qu'iètôt bin!

C'était l'autre jour, il avait plu. Je me promenais vers le joli petit bois. Y'avait pas grand monde, juste les merles et moi, ah c'que c'était bien! 

Tout par in caôt, j'oye breuilli, mâ breuilli...J'm'encors pou vouêr...Yètôt lê vêch's du Yaudus qu'ètint è cent coups. Qu'ê mouchillan qu' lê piquant don?

Soudain, j'entends beugler, mais beugler...Je me précipite pour voir...C'était les vaches du Claudius, très perturbées. Quel moucheron les pique donc?

Qu'êst c'que j'vouais? In grou quêmian rug' inroussi din l'tarreau d'vant la bârch' du prè , ape lè vêch's qu'li breuillint d'sus in piet'nant ape qu'taborint qu'm'en dê bargeottes.

Que vois-je? Un gros camion rouge enlisé dans le fossé face à la barrière  du pré et les vaches qui piétinaient et tambourinaient comme des folles.

J'a corru, j'a eu  qu'ill int bray-i quéquion ou bin qu'ill patalint din ên' couvâ d'gravallons.

J'ai couru, j'ai eu peur qu'elles écrabouillent quelqu'un ou qu'elles piétinent un nid de frelons. 

Va t'fêr lanlaire! Sû l'gros châ, y'avôt n'ècrit, in va d'la gueulePiaux d'vêch's pou lê dûs à queur"!  Bin man Colon, y lê mettôt in révulchon!

J't'en fiche! Sur le bahut était écrit, en grand vantard Peaux de vaches pour durs à cuir"... Ben mon ami, ça les mettait en révolution. 

Bin, j'en seus restée tout'èb-èb-ébâbie, j'en jotte tins, t'y crairôt-y touais, v'la t'y point qu'lê vêch's du Yaudus sêrint lir'? Bin y'ê bin auquouê... Y erôt t'y point du Spoutnik la d'sô?

A la r'voyotte don!

Ben, j'en suis restée toute éb-éb-ébaubie, j'en bégaie tiens, le croirais-tu, les vaches du Claudius sauraient lire? Ben ça m'épate! Encore un effet-Spoutnik!

Au r'voir ! 

.................................................................................................................................................................................................................

Avertissement: Un d'ces quatre, pourrait bien y avoir  interro -surprise! 

.................................................................................................................................................................................................................

Publié dans Histoire en Patois

Partager cet article
Repost0

Défi n°68 "L'instant d'après", proposé par ABC pour la communauté des Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Cette photo a été prise le 6 juillet à 10h54, vous, vous êtes passés par là à 11h02.

Montrez-nous ce que vous avez vu et peut-être entendu.

vaches.jpg

......................................................................................................................................

 Six juillet.

Le sous bois agréablement rafraîchi par l'orage de la nuit, sent bon. 

Onze coups au clocher.

C'est la belle heure pour émerger d'une balade chaperonnée par le chant des merles noirs.

La même sensation qu'au sortir d'une église dépeuplée, silencieuse, fraîche et semi-obscure.

L'instant d'après,  une galopade désordonnée vient soudain troubler cette sérénité. 

Un type visiblement paniqué, les deux mains sur les oreilles, court, court, en zigzaguant.

Il s'enfuit en jetant derrière lui des regards affolés.

Un saisissant raffut agresse brusquement ce paisible coin de campagne. Qu'est ce qui peut bien déclencher ce barouf inouï à 11h 02 ?

Vaguement inquiète, je presse le pas. Je me hâte hors de la futaie, vers le pré d'où fuse cet impressionnant tapage rauque.

Durs-a-cuir-effets.jpg

Stupeur! Face à un gros camion enlisé dans la gadoue du bas côté, une huitaine de vaches charolaises en furie, celles du Glaudius, piétinent et fulminent.

Habituellement elles savent se tenir et se contentent de faire leur boulot de vaches en broutant paisiblement. Si vous insistez, elles vous accordent par politesse un bref regard bovin puis replongent un mufle indifférent dans les pâquerettes et le sainfoin.

Pour l'heure, elles sont hors d'elles et encensent à la manière de chevaux effrayés en direction du véhicule embourbé.

Incroyable! Ces bovidé(e)s auraient-elles décodé la réclame sur les flancs du bahut?

C'est à croire...C'est l'émeute!

 "Peaux de vaches pour durs à cuir" leur arrache des meuglements à glacer le sang!

"Cuirs de vachette pleine fleur" déchaîne des beuglements à faire peur...

"Peaux de vaches imprimées exotiques" les rend totalement hystériques.

"Coussins en peaux de vaches imitation zèbre" déclenche des mugissements funèbres et des soubresauts scandalisés. Quoi! on oserait les assimiler à un bestiau dont on ne sait s'il est noir à rayures blanches ou blanc à rayures noires. Alors, hein!

 

........... 

Tres-beau21effect.jpgFil barbelé, à peine étonné par tout ce ramdam,

avait bien repéré la dégaine maussade de ces dames

qui s'avançaient en rangs serrés

après avoir mis leur progéniture en sécurité dans un coin du pré.

Il est des écrits malséants où les petits veaux

doivent éviter de plonger leur museau!

Quant à moi, je me suis esbignée

assurant lâchement comme laissez-passer

à ces bovidé(e)s courroucé(e)s, 

que mon imper et mes bottes-passe-partout

sont bien en ca-out-chouc! 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0