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Défi n°105 "La toile se dévoile", proposé par Brunô pour Les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

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"La toile se dévoile".

A partir de cette toile du peintre BALTHUS, donnez libre cours à votre imagination."

..............................................................................................................................................ob_bbd3e1_balthus-le-peintre-et-son-modele-1980-1981-huile-.jpgOhé vitrier! 

- Ces vitres sont crasseuses...constate la verticalisée d'une vois paresseuse.

 - Pour les rendre transparentes je connais un moyen radical, gazouille la demi-affalée d'une voix musicale.

- Par quel tour de passe-passe?

- Facile! je les casse...

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Météo.

-  Avant l'Angélus, il pleuvra, annonce la feuilleteuse.

Cette prédiction laisse dubitative la barbouilleuse

 qui interroge la fenêtre, curieuse, 

- ...où sont donc les nimbostratus et les cirro cumulus?

- La page première de mon album, le dévoile sans méprise.

- ...? 

- Facile! le temps est à l'orage quand le cheveu du Professeur Nimbus frise!

Nimbus-color-fx.jpg

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Des verts en prose.

Chliiic! crie le rideau prestement tiré par l'enturbannée.

- Fillette! Sors t'aérer, profite de la verdure, c'est l'été!

La blonde cousine de l'Ange au sourire, sourit.

- La verdure! J'en ai ma claque!

Regarde, de verts je suis cernée, 

perdue dans le verdelet des murs vert tilleul assez laids,

coincée dans ma robe trapèze telle pistache géante,

zieutée de haut par des pommes en vert pomme, arrogantes,

assourdie par les causeries des perroquets vert menthe

qui cancanent dans ma gazette vert opaline.

- Mais enfin, enfant, le vert est apaisant et peut parfois supplanter médecine... 

- Gna-gna-gna...Trop, c'est trop! Jusque dans mes rêves vient s'immiscer la chlorophylle,

Chaque nuit le même songe revient, je vais te le conter. 

Sinople, avocat débutant à l'oeil glauque, paraît.

C'est un grand et pâle échalas.

Il m'offre une énorme gerbe d'asperges vertes, affichant un sourire de commande.

Il semble captivé par mes yeux en amandes.

Il inflige à mon annulaire une bague vert émeraude, me faisant sa demande.

Assez surprise, assez  flattée (on ne m'avait jusqu'alors offert que des cocottes en papier), 

reve Vert fx

j'accepte cet étrange fiancé.

Par quelques bulles dorées en flacon vert bouteille, cette promesse est fêtée.

Insouciants, nous lévitons en un tableau de Véronèse cerné d'une verte prairie.

Notre potager foisonne d'épinards, de poireaux, de sauge et puis aussi d'orties. 

Nous roucoulons sous le mélèze et sous le vert sapin,

près d'un lac vert d'eau, où vogue menu fretin. 

Nous faisons des trempettes de biscuits à l'anis dans des bols d'absinthe au parfum menthe à l'eau. 

Nous avons un gros chien, Mousse, tout gentil, pas bien beau,

et aussi deux fillettes, Jade et Olive (sans noyaux). 

Puis Smaragdin et Malachite  des jumeaux. 

Prasin en s'annonçant petit dernier a créé la surprise!

Je ne suis pas niaise comme tarte aux cerises,

et pressens que Sinople parfois se permet de petites fantaisies,

me faisant prendre pour lanternes des verts de vessie... 

Subtilement je me venge, le laissant vert de jalousie.

Tu vois que même en songes, le vert me poursuit,

dès lors pour moi, le vert, n-i-ni c'est fini!

- Fillette, mieux vaut écrire en vert qu'en gris sur l'ardoise de la vie...

conclut doctement la préposée aux rideaux, en défripant leurs plis. 

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Défi n° 104 "La révolte de la basse-cour", proposé par Eglantine Lilas pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

" La basse-cour est en colère. Tous les matins le coq la réveille aux aurores.

Imaginez la révolte des animaux de la ferme. Vous pouvez même convier le voisin qui aimerait lui aussi faire parfois la grasse matinée!"

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Chant-du-Coq-nuit-copie.jpg- COCORICÔÔÔ!  

- COCORICÔÔÔ! s'obstine le gallinacé sur ses ergots juché.

- Qu'ê?...qu'est-ce qu...? Hé! l'Adrien, réveille-toi... l'poulot des Dupré a trompeté.

- Mumm...zzzz... gniê?... phébus pas levé ... roupiller...zzzz...

- Mais...t'as raison, il est trois heures! L'est détraqué ce coquebert...

- zz...coq au vin...zzzz... c' t'aigrefin...zzz...

- ...Au vin jaune...pis quêques jaunottes... miumm...zzzz

L'Adrien et l'Adrienne ne sont pas les seuls mécontents de ce clairon assourdissant.

Les animaux de la ferme très grognons d'être bousculés dès potron-minet, y vont de leur couplets. 

- Chrouuu! t'as chu chur la crête espèche de chapon maubec, chuchure, churpris, le vieux cheval, chans décherrer ches dents. Chapristi! si ch'avais pas chopé une chiatique, ch't'adminichtrerais un bon coup de chabot bien chanti chur ton chéant de chantinelle du chérail, qui déraille. Chrouuu! cha m'épuige.

- C'est'y du lard ou du cochon? grouine la truie. Espèce de vieux clairon! tu vas réveiller mes p'tiots gorets tout ronds.

Le canard lève un cou étonné,

- Coïn-coïn-coïn...cesse ce raffut vil malandrin...mare trop frisquette pour aller faire ma trempette...ronflette...

- Meuuuuh! ... Affreux fesse-mathieu, tu veux faire tourner mon bon lait crémeux...

- Corne de bouc! Qu'on débranche ce plouc! Rage, rage, j'enrage! Il m'en donne la tremblote, chevrote le bouc, dans la barbe de son bouc. 

chvaux-copie.jpg- Bêê? ...m'enfin! mon cousin le coq ovin* a une araignée au plafond, bêle le mouton.

Dame l'oie cacarde,

- Il est chabraque ce mâle de poularde! Sous prétexte qu'il a en symbole une cocarde, il fait un vacarme qui nous fait au nez monter la moutarde.

- Saperlotte! Quand je serai mahous vampire, je perforerai la glotte de ce malappris, chicote une souris en mettant à l'abri ses petites oreilles roses endolories.

- Ca y'est, il a gagné! ce grand benêt a alarmé ma couvée... Qui va calmer le chibreli des duveteux dérangés par ce calamiteux? Bibi! Qui va apaiser le bousin de treize à la douzaine piaulants poussins? Re-bibi! Alors que môssieu l'orgueilleux accrêté, se fait mousser sur son tas de fumier. 

Dame araignée très décoiffée, ses huit pattes écarquillées, en reste bouche bée,

- Gné? ...ma toile est encore toute perlée de rosée... Eh! le paltoquet, d'heure tu t'es gourré, ferme ton clapet.

 Le lapin couine,

- Quel foin! Je rêvais que je dévorais une fouine...va au diable, erreur de casting!

- Whouaf-wouf! C'est pas bientôt fini ce barouf, s'insurge le gros chien Papouf.

- Criissecriissecriisse! cette poulaille qui braille en pâle copie de coucou suisse, me crispe, ouh qu'elle me criiispe! grésille le grillon...

- Witt-tsvitt! Cette crierie va déplumer mes pulli qui vont friser la pneumonie et faire se trisser mes moustiques, trisse l'hirondelle rustique.

- Gloups! mais...on n'y voit goutte.  Quoi! avant Matines mon populacier cousin ose faire le musicien! Se serait-il trompé de méridien?Pâle faquin, prends garde de ne pas retrouver, demain matin, tes plumes en rembourrage d'édredon, glougloute le dindon bigrement ronchon.

Le vieux matou dédaigneux ne sort pas pour si peu de son sommeil moelleux. Dans la matinée, il ira seulement relever d'un arôme pipi de chat la pâtée de cet agité...en toute discrétion, papattes en rond! 

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chouette.jpg- Hihi! mon Gallus...on dirait que tu les as tous bien énervés, chuinte tendrement la blanche chouette effraie, au fenil nichée.

- Que ne ferais-je pour toi, ô ma douce Tito-Alba... En trichant de deux heures sur la venue du soleil, je t'offre un peu plus de sommeil.

- Ne dévoile pas notre secret...

- Plutôt me faire plumer! Pour toi, quitte à passer pour un détraqué doublé d'un détestable gourdiflot, je retourne illico sonner cocorico!

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* "Coq ovin" en aquarelle de François, à retrouver dans le défi n°49 ("Un métier à vos mesures") proposé par ABC, paru le 21 février 2011. 

 

 

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Défi n° 103 proposé par Fanfan pour les Croqueurs de mots-

Publié le par François & Marie

 

  Deux sujets au choix:

1 - Vous écrirez un petit texte en utilisant les titres des chansons de Tino Rossi.

2 - Vous écrirez un texte dont toutes les phrases commenceront par "Je me souviens..." et la dernière se terminera par " Mais qu'est ce que je f... dans cette galère".

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                              ... Et si on cumulait les consignes.

                              ... Et si Tino se souvenait (en comédie dramatique...)

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Le beau Tino n'a pas le pied marin.   

Tangueur virtuose en tango bleu, il maudit le roulis du Pescadore qui le contraint à s'agripper au bastingage. 

Promptement il occulte cette mer agitée qui lui donne la nausée et pour passer le temps, se met à conter sa vie aux nuages et aux goélands.

Je me souviens j'avais vingt ans (...Las! on n'a pas tous les jours vingt ans...),  un beau dimanche j'ai fui Ajaccio pour Capri. Pourtant Dieu sait que je l'aimais ma Corse, île d'amour..Mon père (oh! mon papa) et maman, ma maman bonheur, ma mamma, bohémienne aux grands yeux noirs, protégeaient ma cavale.

tinotino- Je me souviens, il y avait urgence. Il me fallait déguerpir, prendre le bateau pour Tahiti. Toutes celles que j'avais séduites s'étaient lancées à mes trousses, la Paloma, Line, Marinella, Madaléna, Angélina, Manon, Maria-Elena, Réginella, Rosita Paquita...Jusqu'à la vieille Carlotina qui me hélait,

- Hé, le Marchand de soleil, tu verras, le rêve passe mais crois-moi, la vie commence à soixante ans...

- Je me souviens qu'au fil des années je leur avais à toutes affirmé, femmes que vous êtes jolies...

C'est mon Crédoj'aime les femmes, c'est ma folie... A chacune j'avais juré, une main sur le coeur, 

J'ai gardé ta photo...si bien que chacune d'elles pensait être ma bien-aimée.

La belle Conga a été la première à regimber,

- Si tu m'aimes vraiment, reste avec moi!

- C'est près de moi que tu dois demeurer! a protesté la Boudeuse.

- Tu nous a donné ta parole, tu ne peux nous quitter! récriminaient toutes les cigarières de Barcelone. Même la Chéribiricocola suppliait,

Le dénicheurle joyeux bandit, laissez-moi vous aimer, juste le temps d'une valse amoureuse...

Je devais me faire violence, prestement me soustraire à la horde impérieuse et laisser derrière moi les beaux souvenirs du temps de l'insouciance.

-  Je me souviens du velours des pétales d'une rose de Picardie, du parfum des lilas blancs mêlés aux senteurs des feuilles mortes. On fêtait à la fois le temps des cerises, celui des cerisiers roses et pommiers blancsquand Maria chantait près de la cascade "Tant qu'il y aura des étoiles"...

- Je me souviens d'envolées mystiques dans mon église de Santa Lucia. En orant, face à Marie, mia Piccolina, lors d'un Noël blanc (le bonhomme de neige l'atteste), sous mon beau sapin j'ai entonné Minuit chrétien. Je voulais clamer au monde entier et au petit papa Noël en particulier,

Trois Anges sont venus ce soir m'annoncer la bonne nouvelle, oui!  il est né le divin enfant!  

- Je me souviens, oh oui! elle me reste en mémoire cette nuit sur la plage de Solenzara... Après avoir bu moult (ah! le petit vin blanc...) et fumé prou, je sanglotais en entendant pleurer les balalaïkas et le violon dans la nuit. Je piaulais, je divaguais,

"Accarezzame, besame mucho"...

C'est alors que l'Oncle Bill m'a serré d'un peu trop près et m'a sussuré, 

- Parle plus bas, bel amin'en dit rien à personneje suis amoureux de vous... (en émoi, il s'embirlificotait dans les pronoms personnels). Je t'en supplie, ne prends pas le bateau des îles... Je rêve de partir un jour voir le printemps à Rio avec toi, si tu le voulais...

Le ciel me tombait sur la tête... 

Tchi-tchi! tonton! Chacun son truc, je ne mange pas de ce pain là!

- J'ai le polochon blues sur la Cane...Cane...Canebière, insistait l'oncle, si tu pars, j'attendrai...

- Vieux fou, arrête de jouer les coquettes de Porto Rico. Adios Amigos! J'en ai ma claque des love story...

- Je me souviens avoir fui furibard. Un baluchon rudement balancé par-dessus mon épaule, j'ai sauté dans le premier rafiot en partance pour nulle part.

(Désarroi total. Rebondissement de l'intrigue...Les plus sensibles étaient prévenus de la tournure dramatique que risquait de prendre le scénario...) 

- Et voilà, les mouettes... vous savez tout de mon chemin biscornu...Seul, je pars pour l'inconnu. Seul je vais tâcher de vivre. Seul sous les ponts de Paris ou seul encore dans un petit cabanon sur le plancher des vaches.

(Si nous osions, nous lui recommanderions la seconde hypothèse, vu son animosité pour le milieu mouillé.) 

- Eh! les goélands, vous n'allez pas vous y mettre aussi! Cessez vos kêkêkê! Arrêtez de ricaner et de lâcher sur ma brillantine des confetti! Vous allez me mettre en colère! Mais...mais... pouih! ce ne sont pas des confetti...  Mais qu'est ce que je fous dans cette galère?

 

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Défi n° 102 " Un humour de tableau", proposé par Jill Bill pour Les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

" Un humour de tableau ",

refait au rigolo,

les célèbres Glaneuses de Millet.

A vous de les faire parler.

Glâneuses jpeg

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 Profitant de l'ambiance campagnarde, un peu de patois s'est faufilé par là!

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- Ben ma pauvre Ninon, nous v'là bien aidées...vise-moi cette drôlesse! Elle nous avait pourtant fait miroiter de l'aide - Vous allez pas glaner toutes seules... J' m'en va vous "donner la main".

- Aga, ma pôure Ninon, nôs v'là t'y bin montées...r'gaidje-là c'ta drôlasse! Ill avôt poutchant prômatté - J'm'en va vôs m'aidi pou yanni...

- Vas t'faire voir! Ah, elle peut la ramener...Y'a pas une heure qu'on est là et la pimprenelle s'trouve déjà trop laasse...Han, pauvre p'tite chose! Si tu veux mon avis la Louison, cette oiselle- là, c'est une bonne à pas grand chose.

- Vas t'faire lanlire! Y'en ê èn'adrête... y'a pas èn'hêûre qu'an ê ique ape c'ta pimpernelle ê d'jà vânnée...Han, pour ptchiète cheuse! T'veux-t-y man èvis la Louison, c't'uziau- là, y'ê èn' boquenillote .

- Ach! ma pauvre Ninon, la terre est trop basse pour cette mijaurée... 

- Vouât, ma poûr Ninon, la târre ê bin prou bèch pou c'ta mijoûèrée...

- D'où qu' tu crois qu'elle vient, avec ses ongles peinturlurés? Elle risque pas d'avoir les mains gercées, celle-ci!

- D' l'avou qu'ill peut bin v'ni d'aveu sê on-yes peindus? C'ta, ill a point d'crevaisses ê maïns! 

- Elle descend sûrement d'la cuisse de Jupiter!

- Cheur'ment d'la tieuche du Djupitér!

- C'est pour ça qu'elle avait l'air de tomber des nues: - Han la, la, faut-y rester pliée en quatre comme ça toute la journée? Han la, la...Faut-y vraiment déblayer tout c'te champ? Han, la, la...Faut-y s'fagoter de c'te tablier - musette qu'est si moche? Han la, la...Et pis on doit vraiment s'atiffer de c't'affreux bonnet? Han la, la... 

- Y'ê pou çan qu'ill jû la beurtaie: - Faut'y s'accoubaissi qu'm'en çan, tout l'je? Han la, la ... Faut-y yanni tout l'car? Han la, la... Faut'y enfilaïer c'te d'vantier -basaitche qu'est si peût?...Han la, la... Ape c'ta peute câline...

- Han la, la...qui va écrabouiller mes mistifrisettes!... Et pis elle croyait p't'être qu'elle allait se nipper en dimanche tous les jours! 

 - Vouaï...que va tout écaffer man mistifrisâtion!... Ill crai-yôt p'tétre qu'ill allot s'gauner in dimach' tos lè je!

- Quelle bonne à rien! Et que j'te geint: - Pauvre de moi! les sabots me font les doigts d'pieds tous bouffis... les chardons déchirent mon cotillon... j'aime pas patauger dans la gadoue et j' voudrais pas cochonner mon caraco...   

- Qué boqueneuillote! Ape, que j'te choup'ne: mê caquiots m'fiant dê aitchos tout bouclis... lê cèdjons creuchant man bargillon...y,m'faut bray-i din la borbe, ape j'va godronner man caraco...

- Hihi! ...Et pis j'ai la trouille des corbeaux, des crapoussins et j'crains les charançons...

-  Ape j'ê pô dê cros, dê bots ape atou dê courcoulons...

- Et les crottes d'hirondelles? Est-ce qu'elles épouvanteraient aussi cette donzelle?

- S'rôt-ill trébie pou... lê gaiguèlles dê allombrates!

- Hihi, sûrement!

- Vouais, vouais, atou! 

- Quelle faiseuse d'embarras!

- Quê fiouse de grimaices!

- Elle a un sacré culot! La v'là qui plaque carrément sa besogne et qui file se jucher en équilibre sur une fesse alors que les autres triment...ça me démangerait trop d' la pousser pour la faire dégringoler. 

- Ill an a du toupet! La v'la t'y point arrête, ajoussie su l'tiu...Y'm' freguériot trop d'la boussaïe pou qu'ill fiait cabardouche.

- Et puis voilà t'y pas qu'elle fume! C'est' y pas malheureux... Pouah! Paraîtrait qu'embrasser une femme qui fume, r'viendrait à lécher un cendrier!

- Ape la v'là t'y pas qu'feum'... Y'ê t'y point vargangnieux...Pouï! Y paraîtrôt que n'embressi èn' fone qu'feum', y s'rôt qu'm'en r'lochi in ceindrie!

- Cause voir plus bas, elle pourrait nous entendre.  

- Djaise point trop fô, ill pourrot nôs öyi.

- Tu crois? Pense-tu!  Une femme qui fume, ça comprend pas le patois. 

- Te crê? Couge-te don, en' fone qu' feum' ill sent point l'patouais.

- Regarde-moi ça la trogne qu'elle fait. Est-ce que par hasard tu lui as vendu des poires qui veulent pas cuire?  

- Aga, ill fê la caire. T'y êros t'y bailli dê pouêrotes que viant point queure?

- C'est la fumée qui la fait grimacer. Elle va bientôt être toute ratatinée comme un vieux cul de poule!

- Y'ê la f'mée qu' fê grimacie. Ill va binstôt étr' tote reintrie, qu'ment in vi-ye tiu d'poulôt!

- Bien fait pour cette désoeuvrée, ça lui apprendra à se dévergonder. 

- Bin fê pou li,  ill apprindra à s'défaçonner, c't'apchatre.  

Les-glaneuses-de-Millet- Marmonnez donc les cancanières, souffla pour elle la "juchée", j'arriverai à la fin de l'année en même temps qu' vous et sans avoir les reins cassés. Bientôt j'épouserai le patron, j'y travaille. Comptez sur moi pour lui parler de vous. Jacassez donc à l'aise, affreuses commères!

- Moûermeni touj lè cancaines, souquia pou li la "joussie", j'm'en va airrivaïe ê bout d' l'angnian quin vôs, sin charogni. Binstôt, j'm'en va mairier l'patron, j'm'y appont! Comptaïe su mouais, j'li caus'rai d'vôs...Djaicaussie don bin ése, peutes broques! 

 

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Paris et ... Marie-Tout-Court.

Publié le par François & Marie

pépé bienveillantSur le banc de pierre à l'ombre du sevrond (avant-toit), le pépé fume placidement sa vieille bouffarde.

(Accoubaîchie veu sê pids) Accroupie à ses pieds, Marie-tout-court (aidieuceugne) agace d'une brindille une colonie de fourmis cabochardes.

- Alors "la parisienne"! si tu me racontais un peu ton séjour dans la capitale.choupinette2

- Paris? bin t'sais pépé, pouhhh, c'est presqu'aussi grand que ton grand pré... mais lè -vant l'harbe, y'ê dê majons...ape le bief, y'ê èn'Séne (là-bas, l'herbe, c'est... des maisons. Et pis le ruisseau, c'est une Seine) de sept- sept- sept kilomètres, t'rends compte! Y'a pas de r'n'oïlles (d'grenouilles), mais y'a des mouches en bateaux qui passent sous le pont Alexandre bâton- bâton-bâton.

Pont

- Eh, eh! avec autant de bâtons, c'est le pont le plus solide de Paris!

- Ch'ais pas...y'en a plein d' ponts. Y'en a un où un zouave guette avec son fusil pour faire peur à la Seine; il aime pas quand elle lui gauge (mouille) ses pieds.

Marie-tout-court parle en connaisseuse. Elle vient de passer une semaine dans la famille très parisienne de son compère Charles-Edouard.

- Tu sais pépé, là-bas, y'a un clocher de géant, Tour et Fiel qu'on dit. Tu verrais comme il est haut! Y'a pas d'coq au-d'sus, t'sais pourquoi pépé?

- Bin pardienne, parce qu'il aurait l' lodiot! (tournis)

- Nan! C'est passequ'à Paris y'a pas d'poulailles (poules) ape l' poulôt el èrôt la deure (et le coq s'ennuierait).

- T'as raison ptchiette!

- Y'a aussi comme un grand pont tout haut, tout haut; d'ssous y'a pas d'eau mais du feu pour un soldat qu'on connaît même pas... c'est bizarre hein.

- J' t'expliquerai.

- Y a aussi sur le Mont Marthe, une m'ringue très géante... elle se mange pas pass'que c'est un coeur sacré, m'a dit Charlie.

- Et c'est beau?

Marie Tout Court3blanc- Très! tout blanc même quand y'a pas d'neige...Y'aussi une grande, mais grande maison où y'a pas d'tables, pas d'chaises, pas d'casseroles...que des calendriers pendus aux murs. Y sont grands, mais graaands avec des belles images, et pis c'est jamais fermé passequ'on l'appelle "L' Ouvre"... 

- "Le Louvre"! C'est un musée et les calendriers sont des tableaux.

- Ah ben nan, c'est pas des tableaux pisqu'y'a pas d'maîtresse...Pis un jour avec Charlie et Nanny, on est allés voir une dame à eux.

- Ah... Elle était gentille?

- J'sais pas, j'l'ai pas vue...Y m'ont seulement dit, on te présente notre dame.

- C'est pas une vraie dame, c'est une cathédrale, Notre Dame de Paris.

- Bin, moi j'aurais quand même bien aimé la voir la dame... Son Jardin des Plantes au Tcharlie, lui, j'l'ai vu. Wouaille, j'te f'rai dire qu'y r'semble pas à çui d'mémé, y'a ni pôreaux, ni poumètares (ni poireaux, ni pommes de terre), mais des flammes en rose et des t'as- qu'à -pas éééénoooormes!

- Des catalpas peut-être?

- Nan, des "t'as qu'à pas", j'te dis!  avec des jolis coeurs en feuilles. Eh bin, t'sais quoi pépé?

- Nan, ma pépette, dis voir...

choupinette- C'est un secret hein! Charlie m'a dit, "j't'offre mon coeur", en m' donnant une  feuille  du t'as qu'à pas...J't' la montrerai si j'la r'trouve,  j'l'ai garée dans mes socquinettes, et pis moi j'y en ai donné une aussi.

- Vous avez échangé vos coeurs!

- Voui et pis on va s'marier... quand on aura le temps.

- Tu m'inviteras?

- Ah bin voui! Tu mettras ton beau costume! T'sais pépé, à Paris, les gens y sont tous les jours habillés en dimanche, des beaux chapeaux, des bottines qui brillent, des fourrures, tout ça...

- Je me ferai tout beau et je me raserai de tout près avec mon coupe-chou et c'est toi qui fera l'étrenne de ma barbe!

- Promis pépé! Le Charlie lui, j'crois que personne lui demande le bisou-étrenne- de -barbe, le pauv'...Et pis, il a pas d'chance, y faut tout l'temps qui s'dépêche...

- Ah! comment ça?

- Bin voui, il habite un immeuble "on se magne hein"...

L'éventail des rides du sourire s'accentue au coin des yeux du pépé! Il rectifie,

- Haussmannien! du nom du préfet Georges -Eugène Haussman qui a fait bâtir ces bâtiments.

- Ah bin alors c'est l' Georges-Eugène qu'a dit: dans mes appartements, défendu de jouer aux billes sur les points de Versailles du parquet, défendu de courir sur le grand balcon filant, défendu de se pencher pour voir les gens p'tits comme des fourmis sous la porte cochère? C'était un défendeur de tout, çui-là!

- Pas vraiment! Je te raconterai.

- Et pis, t'sé c'est p't'être lui aussi qu'a dit qu' les z'enfants y mangeraient avec Nanny dans l'office et pas avec les grands... Les aut'gens du "on-se-magne-hein", chai pas où y sont à midi, mais l'soir, y vont dîner (qu'y disent... nous on dit souper, hein pépé?) dans la salle à manger avec des z'argenteries et des beaux lustres, hannn! tu verrais...Et pis y'a des meussieurs en n'habits et en papillons blancs qui disent "ma chère" aux madames qu'ont des colliers, des bagues et des z'éventails et pis qu'y ont le droit, eux, de piétiner en bottines sur le parquet de Versailles.

- C'est chic tout ça, dis donc...

majordome.jpg- Voui hein...Pis t'sé, y'a un maître d'hôtel, Bradley. Y boude tout l'temps çui-là. Y se r'dresse comme le coq de mémé. Avec ses gants blancs- même quand y fait pas froid- y fait toc-toc à la porte de la cuisine, il entre pas, surtout pas! Il attend les paumes tournées en haut, comme not'curé à la messe avec les z'enfants d'choeur. C'est Francis, le Major Dôme qui lui ouvre et Cindy, la cuisinière- et rien qu'elle, hein- qui lui présente les plats  pour Mâdâme-est-servie. Y s'en r'tourne en faisant la lippe, y r'garde personne, y dit pas un mot... T'rends compte pépé, y dit même pas merci...

- Ah ça fillette, le "grand monde" a de surprenantes moeurs...

- T'es déjà allé à Paris, toi pépé?

- Oui, y'a trente ans avec ta mémé, pour le baptême de ton tonton Marius.

- Bin! Pépé tu t'trompes, c'est les bébés qu'on baptise et l'tonton Marius c'est pas un bébé, il a d' la moustache!

- Il a été bébé lui aussi.

- Ouh! Chuis pas sûre...

- Les parents du Marius, l'Adrienne et l'Georges habitaient le casernement où l'Georges était garde républicain à cheval.

- Han, la chance! à ch'val!

- Oui, il avait fière allure en uniforme. Ce dumoine (dimanche), à la fin du bon repas, vins fins, café et pousse-café...

- Il est bien trèniau (lambin) ce café, faut toujours l' pousser...

- Oui, hein! l'Georges donc, nous a proposé de faire le tour de la caserne pour nous présenter son cheval. Dans les escaliers, v'là t'y pas qu'on croise son commandant, l'Georges se roidit et fait un salut militaire dans les règles. Sourire en coin, son commandant lui tapote l'épaule "Repos, Georges"! Qu'est ce qu'on s'est marré,  ton grand oncle avait oublié qu'il était en bras de chemise et la cigarette au bec!

- Ah! bin pourquoi l' commandant il envoie l'grand tonton se r'poser?

- Fillette, sache qu'on ne salue un supérieur que lorsqu'on est en uniforme, tête couverte et ...sans mégot!

- Allez pépé! jette ta pipe! On dirait qu'on est en uniforme-couvert, apprends-moi à faire un salut pour que j'épate le Charlie!

choupinette2_0001.jpgUne partie de l'après-midi, Marie-tout-court a testé son salut réglementaire sur le petit peuple des fourmis. Constatant que ses ordres de "repos" et ses moulinets de bras restaient sans effet, elle a déclaré à ces travailleuses acharnées qu'elles n'étaient que des dures de la feuille et des snobinardes. 

Très vaguement (et très brièvement) contrariée, elle s'est éloignée en pirouettant dignement  en leur tirant la langue et en leur faisant les cornes et des grimaces (actions fortement réprouvées par les fourmicophiles avertis) ,en quête d'èn' reutchia d'mié qu'lê fremis n'èrant point, taintpés pou y-e, la-la-lèreu! (d'une tartine de miel que les fourmis n'auront pas, tant pis pour elles, la-la-lèreu!)


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Marie-Tout-Court chapitre V

Publié le par François & Marie

Résumé

Charles Edouard, jeune parisien en villégiature chez Marie-Tout-Court, découvre avec émerveillement tous les charmes de la campagne. Sa jeune préceptrice se fait une joie de l'initier au parler authentique des gens de la terre en lui faisant découvrir les charmes de la vie au grand air ...Marie-Tout-Court vient de sauver son ami d'une périlleuse piqûre d'ortie.                                                  

meuh

 

................................. 

- Vouais, hein !

- Qu'êst c'qu' vôs ménédiaincie (manigancez) don' lês ptchiots? s'informe la mémé qui a eu vent du remue-ménage.

- C'est rien mémé, c'est juste qu' les z'orties ont fait un câlin aux dgenoux (genoux) du Charlie!

- I'ê ran! I fêt circulaïer l'saing, rassure la mémé. (C'est pas grave, ça fait circuler le sang) 

- Mémé! Nanny! an cause ês vêches in patouais,  illes rèpondant! affirme Marie guillerette.

-Vôs seutes dê ch'naillots! si lês pt'chiots neurins vôs migeant point, vôs êrez lê ! A pe i vaut mi-e çan qu' d'causer à san bounnot! (Vous êtes des espiègles!"si les p'tits cochons vous mangent pas", vous irez loin! Et pis c'est mieux que d' causer à son bonnet!), concède la mémé.

- Tchârles- Edouïâl, dèpouï que j'saïs qu'on ne qu'ïou pas les feuïlles dê grusâlles, maïs les pïtïts bïoules rïouges, ape qu'y a point d'âbre à patates, mouaïs êtïou, j' quïause l' patouais, assure fièrement une Nanny en sabots terreux, transpirant sous le guingois de son chapeau de paille. (depuis que j' sais qu'on ne cueille pas les feuilles des groseilles, mais seulement les petites boules rouges et qu'il n'y a pas d'arbre à patates, moi aussi je comprends le patois.)

- ...Dês âbres à patates...Ille bargeotte (elle gagate) la Nanny! J' te flanquerôt man biâ qu'ille va nôs fêr accrère qu'ille en a voy-u ê Cotchi dês Piantes... (j' te ficherais mon billet - j' te parirais - qu'elle va nous faire croire qu'elle a vu des arbres à patates au Jardin des Plantes) rababouêne (bougonne)Marie tout-court. Allez viens Tcharlie, on va jouer aux billes dans le pré dês couchons.

- Les billes chez les cochons? Diantre ça n'est pas dans ma culture. En revanche, je suis un redoutable adversaire au jeu d'échecs. Une fois par semaine, dans le salon d'hiver, j'inflige à Nanny un "échec et mat" qui l'agace fort, elle en toussote de contrariété... Cocasse, non ?

P-tiote-1.jpg- Ouh bin l' Charlie, v'là qu'te fês l' bellot, que te d'vins grimacier (voilà qu' tu fais le prétentieux, qu' tu fais le "difficile")! Te v'là tout bourenfle (enflé) d' grands mots...Bin moi j'ai ni échecs, ni salon, mais j' te f'rai dire que j' suis bin aidraite pou fêr' rétaquer lês carrenèes (bien habile pour faire résonner les billes), dans la pôs'rote (poussière) de la souille à couchons (les cochons s'étaient approprié un espace pour se vautrer, la terre y était fine, propre et blonde comme du sable fin, c'était un délice d'y tracer des jeux de billes). J' va t'apprendre à creuser un pot, à quiller et pis à faire un carreau, mais t'as pas intérêt à frouiller (tricher), j' te guette!

Tac, tac, les billes d'argile des compères s'entrechoquent gaillardement alors que le clocher annonce midi et que la mémé claironne,

- Aààà la souupe!

In vouaillant lês boubots, ille en baîlle bieu, l' subiô coupé ! (Elle n'en revient pas, le sifflet coupé, en voyant dans quel état sont les deux gamins!) 

- Aga mouais çan ! Vôs seutes dês frais, dès vraïs campvoulants! An crêrôt dês ébouailles. Dépâdjie vôs d'vôs dèpiatrer sôs la pampe d' l'auge dês vêches. Airouche!.(R' gardez-moi ça! Vous voilà jolis, vous voilà propres, des vrais romanichels, on dirait des épouvantails. Filez vous décrasser sous la pompe de l'auge à vaches. Grouillez-vous!) 

Sommairement rincés, éclaboussés d'eau fraîche et de rires, les loupiots se faufilent à la table familiale pour la mérande (repas de midi).

Nanny, convertie au tablier de cotonnade et à l'ambiance bucolique lève son verre et réclame,

- Dou pïcrouâte, pëpë, s'ïl tou plaït ! 

Dans cette ambiance joviale les marmousets bricolent :

Charles- Edouard, appliqué, aligne sur les bords de son assiette un méticuleux démêlage de pâtes à potage. Elles annoncent sans nuances " vive marie et béret bouse".

La malicieuse Marie tricote en tapinois les bretelles de son compère au dossier de sa chaise.

Mais voilà qu'on "sabote" dans la cour.

- Y'a-ti quéquion dans c'ta mâjon ? quéquion qu'êrot b'sin que j'm'aidise, pou lês m'nanges?

(Y' aurait-il quelqu'un dans cette maison qui aurait besoin d'aide pour les vendanges?) lance une voix joviale en guise de présentation.

A la campagne, pas besoin de sonnette. pour prévenir de sa venue, an cheupe an montant la cô) (on s'exclame en entrant dans la cour).

- Oh bin, t' vouais l' Vencent... pou lês m'nanges i'ê point tintât, i'ê auj'd'heu in tchïnze, souligne malicieusement le pépé. Mês d'abôrd qu't'ês ique, n'entre don', vint trinquer d'aveu nôs ape chmèquaïe in bout d' têtre d' l'Aurélie, t'voirâs, i'êst point du "ciré d' vieux gaichon" ! 

(Oh ben tu vois l' Vincent...pour les vendanges c'est pas pressé, c'est pour dans quinze jours. Mais puisque t' v'là, entre donc trinquer avec nous et goûter à la galette de l'Aurélie, tu verras, c'est pas du gâteau mal cuit d' vieux garçon!) 

L'Vincent ôte gauchement le béret qui a bel âge qu'el ètôt vissi su san crâceuse. (éternellement vissé sur son crâne)

Timide

E maiyennaise in ptchiot évant d's'aster qu' m'en sû dês (précautionneusement, comme sur des oeufs, aux côtés de cette étrangère, qu'il lui démangeait de voir de plus près.)

De mémoire de galette de feutre, aucune n'a été aussi pétrie et triturée que l'a été ce jour-là le béret du vieux veuf, bin trebi (tout émotionné).

L'assemblée s'interroge: sont-ce les effets du picrate ou ceux du malaxage de béret qui font rosir les Nanny's pommettes et papillonner les inglish's cils?

Les paris au jeu de la séduction sont ouverts. Peu concernés, les juniors filent à l'anglaise pour infliger aux portes de grange une partie de balles jonglées. 

Et que ça virevolte, pirouette et roucoule de rires!

- Paumi-pauma- certificat- de bonne étude -pour avoir mis -la main au front- au dos- aux pieds...

On triche juste un peu, on se bouscule; fièvreusement on fourrage dans les herbes pour gagner le titre de meilleur dénicheur de ballon égaré et puis... pfff! on s'affale en écaquelées (éclats de rire), recrus d'amusements, à l'ombre du vieux tilleul. 

Marie Tout Court copie

- Pou-ou-ou-ccce! hoquette Marie, on va faire une p'tite mérienne (courte sieste après le déjeuner). C' ta vêpriâ (c' t' après-midi) on f' ra d' la marelle sautralante (à cloche-pied), et pis aussi, on tressera des p'tites chaises en embirlificotant des joncs. Et pis t'sé, au jeu d' la ficelle, on f'ra l' tambour, l' berceau du chat, l' parachute...hé?... tu dors?... pis on comptera les fourmis avec un boulier, mais... Tcharlie, tu dors pour de vrai?...  J' te dirai le secret pour zieuter dans le puits sans te faire croquer par le tire-bigot (croquemitaine franc-comtois.), ape vouler le niau d' la pôlaille-couisse sins t'fér' bocquer...(et puis voler le faux oeuf de la poule qui demande à couver, sans te faire becquer). Eh, Charlie?... Pou' le vêprenon, y'èra dê reutchas d'cramaillotte... (pour le goûter, il y aura des tartines de gelée de pissenlits...)

Chut! sous le tilleul gonflé d'abeilles ils se sont endormis...

 

Pour relire l'épisode 1: cliquez ici

 

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Défi n° 100 " Mots de tête" proposé par Tricôtine, pour les Croqueurs de mots .

Publié le par François & Marie

"Mots de tête".

Trouvez trois mots (maximum) qui aient un lien direct avec la tête.

Inscrivez-les dans un texte court.

..............................................................................................................................................

CrampillonCrampillon tire la tête.

Mais comment peut-il la tirer

puisqu'il n'en a pas!

N'a-t-on jamais vu ça?

Un clou sans cabêche, en U... à deux bras,

que l'on dit "cavalier" de surcroit. 

Il en a plein le dos

de ne fréquenter

que des fils de fer barbelés rustauds. 

Il rêve de courtiser

fauteuils clubs ou crapauds,

d'être un élégant clou tapissier,

tige effilée 

en bel acier bleuté.  

Turlupiné par cette iniquité,

tout de go, subito,

il interpelle martel:

- Oh eh, du marteau! 

fais-moi une tête au carré, illico presto! 

- Adjugé! tope le marteau avant que de taper. 

Crampillon a la tête ailleurs, on le sait;

mailloche en vain l'a cherchée,

mais jamais ne l'a trouvée.

Ainsi, crampillon en U demeura, 

toujours sans chef, mais gardant ses deux bras*.

 

* De la veine il a, parce que, holà!

"pas d'bras, pas d'chocolat"... 

 

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Défi n°99 proposé par "ABC. Détente en poésie" pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

"En quelques vers, vous parerez votre poisson d'avril d'une cravate et vous lui en expliquerez l'importance".

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poissons.jpg- Qu'est-ce donc que cette poignée d'oripeaux?

- Seulement quelques étoffes, pour te faire tout beau!

- Me faire beau, mais ne le suis-je déjà point?

- Mais si, mais si bien sûr, mon gentil marsouin.

- C'est assez! je ne suis pas un cétacé...

Quelle idée de vouloir cravater un poisson, elle m'en donne des frissons. 

Tout en tentant à l'anglaise de filer, je vogue et l'entend divaguer.

Elle me poursuit.

Elle dit,

- Une cravate ça fait aristocrate. Une cravate c'est smart. Tu t'imagines cravaté au menu d'un restaurant étoilé... la classe...

- La poisse!

- Toi qui, dans ton sommeil, a drossé jusqu'aux îles Canaries, avec une cravate lestée, tu dormirais au fond de l'océan sans dériver, paisiblement.

- (En appartée) Ach, les Canaries, à m'y enfuir j'avais presque réussi, ach...

- Accroches-y un hameçon, tu deviens le pêcheur du pêcheur, ça a du bon!

- C'est plein d'os et de cuissardes le pêcheur, j'aime pas, c'est pas bon.

Elle persiste et insiste,

- Laquelle siérait le mieux, voyons...Dans ton milieu clapoteux, s'imposerait la "régate" (de la cravate l'ancienne appellation), ou lui préférerais-tu le joli noeud papillon? Toi qui te rêvais exocet, ton voeu serait à demi exaucé.

Celle "de chanvre"? Heu...Oublions, oublions. A ces mots tu te rengorges, scandalisé, avec juste raison; tu te "poses dans ta cravate"...enfin...pour pouvoir t'y poser, encore faudrait-il que tu en aies...

Tu bougonnes? Tu dis que je te demande la lune, que d'une cravate tu n'as nulle utilité... Et si, justement, sa seule utilité était le plaisir de pouvoir l'enlever! Pour le savoir, il faudrait essayer... 

- Adieu, c'en est assez, je file.

- Reviens mon cétacé bien-aimé, c'était un poisson d'avril!

 

 

 

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Défi n°98 " Le langage des fleurs", proposé par Quichottine pour les "Croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

"Le langage des fleurs".

On dit que les fleurs ont un langage, mais qu'en font-elles quand elles sont au jardin?Imaginez un dialogue en tenant compte de ce qu'elles sont censées exprimer dans un bouquet. 

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- Flous, flous et reflous! tous mes clichés sont flous.

Sous le rideau noir on se lamente.

Le rideau noir de la chambre photographique.

La chambre photographique plantée dans le fouillis du jardin.

Du jardin à l'anglaise de Levôtre.

- Les jardins tirés au cordeau de Lenôtre m'auraient donné moins de fil à retordre, regrette encore la voix.

- Bah... mes fleurs sont des sauvageonnes. Elles ne tiennent pas en place, reconnaît placidement Levôtre.

Pourtant un souci point sous cette bonhomie. 

Levôtre ne peut point décevoir son ami Nicephore-Nadar.

Face au célèbre trépied du grand photographe en vogue, même les jardins ébouriffés se doivent de prendre docilement la pose.

Il y aura fort affaire. Ici, tout vibre, tout frissonne et délivre des messages de vie.

Ici, ça froufroute. Les tendres glycines enlacent les trompeuses clématites, les liserons importuns s'imposent aux rosiers grimpants, éternellement amoureux en les entrelaçant.

Là, ça crépite. Les capucines réveillent de leurs ardentes flammes la virginité des lys majestueux.

Par là, ça clapote. Les belles de jour si coquettes, se mirent dans le bassin où d'égoïstes narcisses sont à demi ployés.

Plus loin, ça susurre. Les discrètes belles de nuit murmurent des bluettes aux délicats bleuets sans jamais parvenir à les faire rougir.  

Par ici, ça chaperonne. Les marguerites au coeur simple et fidèle, offrent aux modestes violettes le rempart de leurs tiges, où elles aspirent à rester humblement cachées.

Dans un recoin ça implore. Les frêles myosotis supplient anxieux: ne nous oubliez pas!

En lisière de gazon, ça s'épaule. Les coquelicots aux sentiments fragiles recherchent le soutien des freezias, garants d'un amour résistant.

Dans le fouillis du coin à hérissons ça embaume. Les tendres et loyales lavandes mêlent leurs fragrances à l'ardeur poivrée des oeillets.

Sur le vieux mur de pierres, ça sauve sa peau. Les lierres attachants fuient la cruauté des urticantes orties.

A droite et à gauche, ça joue les conciliateurs. Le chèvrefeuille tricote des liens d'amour et d'amitié entre les froids et insouciants hortensias, les insensibles houx et les orgueilleux tournesols.

Par ses trémulations, la délicate petite gent ailée contribue à cette ambiance animée.

Les libellules jolies demoiselles, charment de leurs circonvolutions les géraniums aux sentiments contrariés.

Les papillons citron, virevoltent autour de mélancoliques jonquilles en quête d'affection.

Les rondelettes coccinelles titillent les amicales clochettes des campanules bleues et du muguet porte- bonheur. Bientôt elles sonneront l'heure du premier rendez-vous des glaïeuls!

Levôtre, assis dans les bruyères, gardiennes des rêveries solitaires, sourit béatement. Son jardin est heureux, au diable les floutages!

Nicéphor-Nadar, aussi nébuleux que ses images, s'est endormi dans les bégonias, fleurs de la cordialité, signifiant ainsi à son ami "l'amitié que je vous porte est sincère".

Il rêve qu'il est au Jardin des délices et en ronflote d'aise. 

...........

Le langage fleuri vu par François.

 guguss-copie-copieFX.jpg

  fillette-copiefx.jpg.

guguss3fx-copie-2


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Défi n° 97 "Faisons la part belle à nos envies" proposé par "Un soir bleu" pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

"Faisons la part belle à nos envies"

(Référence "La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt.)

.............................................................................................................................................

 En-Vie-fx3.jpg

- J'ai envie!

- Ah! bonne nouvelle, ça signifie que tu es en vie!

................ 

Il n'a plus d'envies...

autant dire qu'il va perdre la vie...

Pas-en-vie-copie-fx1.jpg

.................. 

Avoir des envies,

mais sans être envieux,

c'est mieux.

.................. 

Tes loufoques envies,

Lili

dont le ventre s'arrondit,

n'adresseraient-elles pas

au futur papa

un message: eh! nous sommes là.

................... 

- Tu es bien jolie assise ainsi Flavie, parmi les papillons cramoisis.

- Approche! sors tes binocles de ta poche, tu verras voltiger des brioches.

- Ah! l'étourdi,  j'oublie que chacun a les yeux de ses envies...

................... 

- Ai envie! ai envie, ai enviiiiie, dit le petit.

- Attends un instant dit la maman.

- A y est! dit le petit,

sur le tapis

ai fait... pipiii!

..................... 

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