Défi n°185 " On versifie " proposé par Fanfan2B pour Les Croqueurs de Mots.
..................................................................................................................................................
Fanfan propose de s'inspirer de cette image pour écrire un poème dont les vers finissent par des mots imposés.
.....................................................................................................................
Mon cousin Gaspard est un drôle de lascar.
J'ai reçu de lui une bafouille
qui débute par " Ma Lulu, ma grenouille. "
Cette dénomination taquine date de nos huit ans,
le temps des chenapans
et des gentils vauriens,
où il voulait me faire gober des œufs de batraciens
- pour que tes pieds soient palmés
et que jamais tu ne sois noyée ! -
me certifiait ce coquin.
En ce temps il chapardait mes vignettes Malabar
qu'il remplaçait pour m'apeurer
par de très laids graffiti de têtards.
Du signe des Poissons, il était très branché aquatique.
Soixante ans plus tard, sa missive me donnerait à penser
qu'il fait plutôt dans le Tanzanique.
" Jeudi prochain je débarque de Zanzibar,
avec ma clique d'adorateurs de Vishnou et de ses avatars.
Mes acolytes sont en effet persuadés
qu'en mouette à tête noire ce dieu hindou s'est réincarné
et qu'il va venir choisir l'un d'eux pour le représenter
sur notre terre pour une longue année.
Pas de pot !
Aucune mouette à se mettre sous la palme dans l'océan indien,
seulement des singes, des antilopes et des dauphins.
Banco !
Je me suis souvenu qu'il y en avait dans notre patelin,
nous les coursions quand nous étions gamins.
Ma troupe enthousiasmée m'a pressé de te contacter.
Ma Lulu, je sais que tu ne ne fermeras pas ta porte
et réserveras bon accueil à ma cohorte.
Ma Lulu, je t'embrasse. Ton Gaspard, ton chérubin."
Hin-hin... toujours aussi malin le mâtin !
" Ma Lulu "... turlututu chapeau pointu !
Sacré Gasparou, le voilà gourou ! Il débarque impromptu
et par ses roucoulades va bien tous nous pigeonner.
Le bougre a bien roulé sa bosse, mais il n'a pas changé.
Ce matin à l'aube, alors que j'étais encore dans le coaltar
il a débarqué, avec une douzaine de jeunes soixante - huitards.
Ils m'ont enlevée. J'ignorais tout de leurs magouilles.
On est allés se poster sur le pont de La Zigouille
- où on pendouillait des gueux dont le souvenir est parti en quenouille -
On a l'air très malin en brochette, lestés de nos sacs vert réséda
remplis de pain rassis et d'un comestible barda,
dont de la fameuse " noire andouille ",
celle de Guémené.
Elle aurait, en mimétique cousinage, de par sa couleur fumée,
le don d'attirer les mouettes rieuses à tête de ramoneur.
Objectif : par la seul force de la pensée, attirer L'ÉLUE
en ayant l'air de ne pas avoir l'air, tel est le crédo de leurs adorateurs.
Voyez comme ils jouent bien les indifférents.
On ne doit pas percevoir sur leurs bouilles,
qu'en dedans, ils bouillent.
Et, bien que ça les chatouille,
ils ont interdiction de trépigner
pour éloigner les pigeons envahissants,
ou de roucouler
- Psitt, par ici, petit, petit... pour affriander le volatile sacré.
La bestiole doit, d'elle même, guidée par son sonar
venir déposer, frrouït, un gros caca bien mou
sur les souliers du favori ou sur le bas de son falzar.
À tous les coups,
c'est moi ! moi qui ne demande rien, qui vais être choisie !
Pariez donc ! une poignée de dollars !
Allez-y !