Défi n°250 proposé par Jazzy pour les Croqueurs de Mots
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Jazzy nous dit :
À la barre du bateau des croqueurs pour la quinzaine pour ce défi 250 :
Il s’agit de retrouver les couleurs que cet infernal de croquecolori a mangées. Je croyais pourtant avoir fermé la porte du jardin des mots mais le rusé a du se faufiler.
Il vous faudra donc écrire un texte autour d’une couleur pour la faire deviner sans jamais la nommer, sinon Croquecolori pourrait de nouveau se manifester.
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- Tu es fier de toi, Croquecolori, mumm ?
- Mumm ...
- Tu t'es vu ? Tu ressembles à gros ballon multicolore.
- ... Joli...
- Joli, certes. Pourtant tu ne l'es... qu'après... ?
- Euh... Kaprès... Kaprès z' av... Kaprès avoir dégusté avec délectation chacune des couleurs des toutes les fleurs du jardin de Jazzy qui est le plus éclatant le plus chatoyant le plus tentant du secteur et aussi parce que j'avais faim. Voilà, na, t'es contente ?
- Je suis contente que tu aies reconnu ton... larcin. J'insiste sur larcin puisqu'il n'y a pas eu effraction. Comment as-tu fait pour entrer dans le jardin de Jazzy alors que le portillon était fermé à double tour ?
- Facile, si tu connais-tu bien de quelle façon je fonctionne.
- J'ai appris par cœur la définition du dictionnaire du bon jardinier.
- J'ai toujours su que tu devais être classée parmi les femmes savantes.
- " Croquecolori : animalcule...
- Peu flatteur. Je m'insurge !
- ... Qui hiberne du deux novembre...
- Miam, quel bonheur de boulotter les chrysanthèmes du premier novembre.
- ... Jusqu'au quatorze mai...
- Pas fou le Croquecolori, il laisse passer les Saints de glace.
- Prédateur des couleurs végétales...
- Logique ! Les fleurs statiques sont faciles à approcher, elles ne courent ni ne volent. Elles gigotent moins qu'une queue de renard dans le vent, moins que la crinière d'un cheval au galop, moins que la toge doctorale d'un Professeur enthousiaste et moins qu'une pie à ressorts qui picore sur le mur du pain dur. Euh... je m'égare, continue.
- En période de pénurie, le croquecolori peut exceptionnellement se nourrir d'arcs en ciel."
- À ma décharge, aucune pluie, aucun orage depuis des mois...
- Je te le concède. En cas d'ultime recours, te souviens-tu de quoi tu peux te sustenter ?
- Bouh... Tu sais bien que je déteste les nuanciers des magasins de couleurs, ils sont d'un fade, sentent le vieux chiffon, sont rêches comme pâte à papier et puent LE produit chimique. Les fleurs de Jazzy, elles, sont naturellement goûtues... miumm, parfumées... miumm et elles embaument...miumm... que du bonheur...
- Tu l'as peinée en lui laissant un jardin pâlot et anémié. Et en plus, tu t'es fait piéger, les mailles du grillage ont refusé de libérer le gros gourmand que tu es...
- Mêê...Gné...
- Tu es un sot ! Moins sot que le triple sot qui s'est servi, chez le célèbre Jean- Baptiste - en un jeu de mots douteux qui termine son discours poétique - de la couleur que je viens de te subtiliser.
- Gné ?
- Pas question que je te dévoile de quelle teinte il s'agit. Si tu lis attentivement ce récit, tu y trouveras quelques indices. (Demain je viendrai les souligner en rouge)
Que cette mésaventure te serve de leçon.
Tu iras présenter tes excuses à Jazzy et tu réfléchiras à ces deux morales :
" Il ne faut pas avoir les yeux plus grands que le ventre".
" Ne pas espérer rouler carrosse quand on ne possède qu'une mule qui recule" *
- Gnéeuhhh...
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* Inutile de rechercher cette maxime où que ce soit, elle n'est que pure invention. Elle a été très utile pour placer le dernier indice et, avouez qu'elle ne manque pas de bon sens !
À LA DEMANDE DE FRANÇOIS (À QUI J'AVAIS CACHÉ LA COULEUR CHOISIE), JE VOUS RÉVÈLE QU'IL S'AGIT DE "AMARANTE" : ROUGE VELOUTÉ, CHAUD, PUISSANT, COSSU.
Au jardin, l'amarante devient "queue de renard".
La toge doctorale est de couleur amarante.
Dans "LES FEMMES SAVANTES", TRISSOTIN nomme cette couleur en une réplique célèbre (que je n'ai pas oubliée depuis les années collège...)
Et voilà pour notre "triple sot" :
- TRISSOTIN (ACTE 3, scène 1) | |
Et quand tu vois ce beau carrosse, Où tant d’or se relève en bosse, Qu’il étonne tout le pays, Et fait pompeusement triompher ma Laïs, |
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Ne dis plus qu’il est amarante : Dis plutôt qu’il est de ma rente. ....................................................................... |
Martine et Jazzy étaient sur la bonne piste !
Merci à toutes d'avoir essayé de deviner, ça n'était pas facile !
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