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Conte de l'Avent , cinquième jour

Publié le par François & Marie

 -Bien, Jean Kevin, ce n'est pas grave de perdre un RRRPhone, même si c'est le dernier modèle  qui est le plus équipé du marché, il est même capable de commander des articles sur le RRRStore sans te le demander et de régler la facture directement sur RRRBank avant de t'en rendre compte ! Génie !

- Ouah nan, ça craint ton truc, on se retrouve avec plein de gadgets qu'on veut pas ... Y pourrait au moins me demander mon avis, y me prend pour un légume ton machin...

- Moui, pas faux, en même temps, c'est un phone intelligent... Bon écoute Jean Kevin, je t'en donne un autre, il n'y a pas de souci, mais j'aimerais que tu me rendes un petit service…

- Ah naaan , pas encore du travail, j'en ai marre moi alors…

- ( soupirs ) Ne prononce pas de mots que tu ne comprends pas, Jean Kevin, je ne te parle pas de "travail" mais d'un petit jeu qui devrait te plaire…

- Rhaaa naaan pas un jeu, c'est trop nul les jeux.

- (soupirs exaspérés) Mais voyons, euh… fiston… tu ne sais pas de quoi il s'agit, je suis sûr que ça va te plaire et puis n'oublie pas qu'il y a un RRRPhone à 2k à gagner !

- Et voilà, tout de suite le chantage… pfuuu j'en ai marre.

- Écoutez votre papa, Jean Kevin, c'est un défi spécialement taillé pour vous .

-Ah ben si la mère Blanket s'y met aussi… pfuuu, bon alors d'accord, c'est quoi l'affaire ?

- (soupirs soulagés)  euh… fiston… n'as-tu jamais rêvé de rencontrer le Père Noël ?

- Ben nan hein ! y en a plein les RRRgaleries les RRRStores , ils sentent pas bon, ils font peur aux gosses.

- (pas faux non plus ça) ... Non non le VRAI Père Noël ! Le seul, celui qui se déplace dans un véhicule hybride et qui distribue des articles promotionnels pour fidéliser des nouveaux clients.

- Ce que votre père essaie de vous dire, c'est que le vrai Père Noël se déplace dans un traineau magique, tracté par des animaux volants, et qu'il distribue des cadeaux aux enfants.

- Nan… Wow trop cool, et il habite où ce mec ? 

- Eh bien Jean Kevin, c'est ce que tu vas devoir nous aider à trouver.

 

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Conte de l'Avent , quatrième jour

Publié le par François & Marie

- C'est incroyable, je n'arrive pas à le localiser ! Ces traceurs GPS sont pourtant les meilleurs, c'est nous qui les concevons, et comme j'ai absorbé la concurrence, on ne peut pas faire mieux ! Miss Blanket, votre histoire de Père Noël au Pôle Nord est un grossier Fake . Je devrais pourtant bien le savoir, j'ai failli racheter tout l’Arctique pour me constituer une petite réserve de pétrole, mais l'UNESCO a chipoté en prétendant que ce bout de mer gelée ne pouvait appartenir à personne et na na ni et nia nia nia .

- La documentation est pourtant formelle : toutes les traditions et toutes les légendes situent la résidence du Père Noël au Pôle nord ! Peut-être est-elle dissimulée sous un manteau neigeux....? Nous pourrions envoyer des drones pour cartographier la surface et étudier les possibilités d’une résidence atypique ?

- Miss Blanket, gardez vos délires scientifiques pour vous, il nous faut de l'action et il nous la faut maintenant ! Trouvez moi un code d'accès pour rejoindre cet endroit. Je suis Ritchy Ricco Ritchy et l'impossible, chez moi, n'est pas  une option !

- En fait ... il y aurait peut- être un moyen ...

- Voilà ! Enfin ! Qu'attendez vous pour nous l'exposer   ?

- Je ne suis pas certaine que l'idée puisse vous plaire  ...

- Miss Blanket, c'est moi qui plait aux idées pas l'inverse !

- Eh bien il est indiqué, dans la documentation, qu'on peut trouver la résidence du Père Noël si on a gardé son âme d'enfant.

- Mais c'est vraiment n'importe quoi ! Je n'ai pas ça en stock !

- Si je puis me permettre, si, vous l'avez en stock ... Votre grand fils, qui n'a pas encore trouvé sa voie, est là et il pourrait nous aider.

- Jean-Kevin ? mais il a le Q.I d'une palourde ... Il perd tous ses RRR-Phones et n'a jamais montré le moindre intérêt pour les affaires familiales !

- Peut-être est-ce l'occasion d'utiliser ses compétences ?

- Papaaaa !

- Qu'est que tu veux toi ?

- Beuh, j'ai perdu mon RRRphones, j'chais pu c'que j'en ai fichu...

- Rhaaaa qu'est ce que je disais ?

- Bon, voyez le côté positif, il a gardé son âme d'enfant !

 

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Conte de l'Avent, troisième jour

Publié le par François & Marie

- J'ai fait quelques recherches sur la Magie de Noël et j'ai trouvé un faisceau d'indices concordants qui nous ramènent toujours à un même suspect , euh,  personnage : le Père Noël.

- Qu'est-ce c'est que cette histoire ? Je me demande si vous avez toutes vos capacités Miss Blanket. De qui parlons nous ?

- Eh bien... du Père Noël, c'est un personnage vêtu de rouge qui file sur un traineau tiré par des animaux volants et qui distribue gratuitement des joujoux à tous les enfants sages.

- Miss Blanket ! Je vous prie de surveiller votre langage et de ne pas prononcer des obscénités !!!

- Eh, bien...

- J'ai entendu le mot "gratuitement" : ce genre d'argot n'a pas cours ici !

- C'est vrai, donc il distribue des échantillons sans frais dans le but de réaliser des bénéfices substantiels par la vente de compléments de produits. Sans oublier une fidélisation à la marque...

- Moui ... Rien de bien mystérieux là dedans, c'est le quotidien de RRR. Je ne comprends toujours pas où se niche la fameuse "Magie de Noël".

- Le Père Noël est attendu avec une grande ferveur, il ferait briller les yeux des petits enfants. Rendez vous compte, il peut voler avec des animaux !

- Donnez moi une fusée, et j'en fais autant ! Si ce gugus existe vraiment, je veux le rencontrer. Avons nous ses coordonnées GPS ?

- Il aurait sa résidence au Pôle Nord ...

 

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Conte de l'Avent deuxième jour

Publié le par François & Marie

- Je ne comprends pas les gens, Miss Blanket, ils ont tout à disposition dans les RRR stores et les Galeries RRR, je leur offre du "Black Friday" à gogo, des promos au quotidien et vous dites que la "Magie de Noël" se cache ailleurs ?

- Peut être qu'à cette période, les gens ont envie d'être ensemble pour partager un moment chaleureux...

- Miss Blanket ! Vous déraisonnez. Où est la secrétaire qui m'aide à bâtir mon empire ? Voyons, un peu de mordant, ma fille !

-     ...Eh bien ...

- Remarquez, moi aussi, je sais apprécier les joies simples et authentiques. Voyez ce modeste bassin de relaxation, il est alimenté par de l'eau d'iceberg que je fais fondre avec soin, elle est ensuite filtrée dans une usine en Patagonie avant d'être acheminée dans cette baignoire en émeraude du Pérou.
Vais je me plaindre si l'eau est trop tiède ? Que nenni, je savoure cette simplicité de pureté naturelle .

- À 100 000 $ le litre d'eau .

- Moui ... le prix des icebergs ne cesse d'augmenter c'est vrai. Miss Blanket, je veux un rapport circonstancié sur le mystère de la  " Magie de Noël", son fonctionnement, un bref historique ... Cette bizarrerie ne doit pas m'échapper. Et qu'importe ce que ça peut valoir, il me la faut !

 

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Conte de l'Avent : premier jour.

Publié le par François & Marie

RRR : Ritchy Ricco Ritchy est l'homme le plus rrriche du monde.

Il a une fusée personnelle dans laquelle il balade les Présidents des principales nations pour leur montrer qu'il peut faire le tour de la Terre à volonté. 

Ritchy Ricco Ritchy, exige qu'on lui rapporte de l'eau des glaciers Népalais, pour ses ablutions ordinaires, elle lui est convoyée par jet privé.

Ritchy Ricco Ritchy finance de nombreux laboratoires de recherche, tous très rentables.

Le dernier PHONE ; c'est lui, la nouvelle voiture intelligente qui fait les courses à votre place, c'est lui, les objets super connectés qui vous écoutent et devancent vos désirs c'est toujours lui.
Les commandes de gadgets en ligne, toujours lui, les burgers-frites-mayo-ketchup... lui, lui et encore lui !

Ritchy Ricco Ritchy veut poser ses griffes de vautour sur tout ce qui brille !

Or il y a quelque chose qui lui échappe encore et qui le met en rage : la magie de Noël.

- Miss Blanket, comment se fait il que je ne puisse pas maîtriser cette période qui fascine tant les consommateurs. Il y a une forme de mystère, qui m'échappe, et rien ne peut échapper à Ritchy !

- Euh, peut être que cette période est simplement  source d'espérance et de joies simples qui emplissent le cœur des gens.

- Ne racontez pas n'importe quoi. Le bonheur, ce n'est pas compliqué, il est en vente chez Ritchy Ricco Ritchy.

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Défi n°285 proposé par Jeanne Fadosi

Publié le par François & Marie

Écrire un petit texte inspiré par la pensée suivante . "Si haut qu'il peut grimper, un chemin qui monte n'est rien d'autre qu'un chemin qui descend en sens inverse et réciproquement."

L'Os à moelle de Pierre Dac

- Eh ben dis-donc, Marie, ça monte drôlement ton chemin !

- Mais tu sais bien qu'une côte, ce n'est qu'une pente qui fait sa maligne, tu ne vas pas te laisser impressionner par une pente quand même ! Il ne faut pas en faire tout un plat !

- Un plat de côte ? En parlant de remontant, on goûte bientôt ? parce que le sac est lourd ...

- Ah ? c'est curieux, je n'ai pourtant prévu que des choses légères. Mémé me dit toujours qu'il ne faut pas avoir de poids sur l'estomac, sinon on n'est pas dans son assiette.

- En tout cas, le poids je l'ai plutôt sur le dos.

- Un poids ça se masse. Si ça peut  te soulager, je porterai le sac quand il sera vide, comme ça on aura fait chacun sa part.

- Ce qui compte c'est qu'on ait chacun sa part de gâteau !

- Et aussi à boire, parce qu'avec une telle montée on va surement avoir une belle descente !

- Ça arrive quand on a le gosier en pente : quand on descend une bonne boisson : ça nous remonte !

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Texte et dessin de François.

Marie était très occupée cette fin de semaine avec un anniversaire important à organiser !
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Défi n° 284 proposé par Jill Bill pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

http://ekladata.com/UZtY8naQE78eV1bA4Upnbfkm0s4.jpg

"Impossible pas végétal" d'après cette photo imposée.
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Au gré du vent, pappus, un minuscule parachute balade son akène de pissenlit.
De courants ascendants en courants descendants, ils yoyotent, jouent en éclats de rire.
Leur vol plané est délicieusement insupportable, ça vous décroche le coeur, ça vous ébouriffe le pappus et vous donne le tournis.
Soudain sans prévenir le vent se fatigue et part ailleurs prendre un bol d'air.
Plof ! Akène et pappus s'abattent de concert au bord d'un précipice aïïïï - eu .
Ils ont à peine le temps de vérifier le numérotage de leurs abattis qu'une pluie teigneuse les entraîne au fond d'une fissure.
Il fait noir. Il fait froid.
La frêle perruque de pappus a disparu.
Akène trempé comme une soupe se retrouve coincé à demi estourbi.
Il a froid. Il a peur. Il est seul dans le noir.
À demi comateux après tout ce tarabustage il s'endort.
Il dort. Longtemps. Longtemps.
À son réveil il fait toujours aussi désespérément noir...
Il tâte le plafond de son antre, toujours dur comme du bitume.
Il flippe. Son moral tombe bien en dessous de zéro. Il passe des nuits blanches dans le noir épais.
Tout à coup, venant de son unique graine, il perçoit des vibrations de vie.
Il n'est plus seul !
Cent fois il vient tâter le plafond de goudron. Toujours aussi rigide...
Cette minuscule graine au bout de son parachute a généré la vie sous l'asphalte, il se doit de la conduire jusqu'à la lumière. Urgence vitale.
Par réflexe il vient tester une fois de plus le couvercle qui les étouffe, il est... mais oui, il est tiède, donc ramolli. Victoire ! Il faut agir. Vite. Vite.
Aussitôt il booste les petits germes de vie.
-  Pissenlits ! Prouvez que vous êtes dignes de votre deuxième nom. Vous êtes des "dents de lion ." Rugissez ! Découvrez vos crocs ! Brandissez vos dents de scie. Acérez vos pointes en flèches et poussez !
Ils ont ahané, sué, peiné. Ils ont enfin réussi à fracturer le couvercle rigide qui les enfermait.
Ils en sont sortis pantelants, étourdis, haletants, épuisés.
Ils ont avalé l'air en goulées gourmandes. Ils sont restés étalés dans la lumière, s'en sont repus.
Ils ont prouvé "qu'impossible n'est pas végétal".
Ils ont honoré la symbolique des "dents de lion" qui représente "la capacité de sortir vainqueur des épreuves de la vie".
Qu'on se le dise !

 

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Défi n°283 proposé par PAPILUC pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Papiluc nous charge d'écrire untexte libre évoquant le cinéma avec des calembours bêtes en hommage à Boby Lapointe.

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- "Salut Irma tu viens au cinéma..." On est jeudi.
- Non. "Je viendrai si ça m'dit manche... de pelle à gâteau."
- T'as tort et le tort tille. Allez viens fais pas ta jonquille, j' t'emmène au ciné.
- Si nez ?
- Bin voui, si pas né... poisson.
- Pour voir quoi ?
- Coua ? coasser des grenouilles z'et des crapauds poil aux intestinaux.
- J' préfèrerais du romantico.
- "Aragon et Castille" si t'aimes la glace à la vanille. Les quilles elles aiment bien ça poil aux pétunias.
- J'aime mieux l'citron patapon.
- " Au pays d'aga d'Aragon il y avait tegued un garçon qui vendait des glaces vanille et citron".
- On y va. Je ne ramènerai pas ma fraise tagada.
- "Rapetipeta peti peti peto" on y go.
- Où fa ?
- Dire bonjour au "poisson fa" il a perdu le la et gambille avec une sole mi-bée molle.
- Et ma glace ?
- Fondue. Poil à la canicule.
- Tu te débines t'es doué pour les "dénis pas peints j'en ai eu des vapeurs".
- " Le papa du papa du papa de mon papa" domptait les vapeurs des locomotives. Tchou tchou tchou siiiiiiifffle tchou tchou tchouuuu. L'horizon évapora le papa du papa du papa de mon papa.
- Ah ! Le papa du papa du papa de ton papa était locomotiveur dans L' abbé Thumaine ? "T'as pas t'as pas t'as pas tout dit à ta Doudou. Han."
- Je voulais que tu me prennes pour Gabin.
- T'es un gars bien. Que fais-tu dans le sénat Rio à Puteaux ?
- Je zoome les girafes vers la Fontaine Duchamp hors champ et contre champ suivant la profondeur du champ. Sans déchanter. J'y retourne pour le clap de fin si je veux manger à ma faim.
- M' enfin... Et mon ciné ? J'ai tranché, ce sera un film de cape et d'épée.
- Plus de ciné, l'heure est passée simple. Je file en aiguille.
- Vas-y file file file comme l'anguille ondoyant cinéphile.
Et pendant ce temps la Palme dort.

 

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Défi n°282 "Joli mois de mai" proposé par Rose pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

"Votre enfance au mois de mai, ou pas."
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En 1950, j'ai six ans, mon frère trois.
Le jour de sa naissance je lui ai mandé "Regarde ta grandeu soeur".
Il n'a pas daigné ouvrir l'oeil, ça m'a un peu vexée.
Nous grandissons dans un petit village franc -comtois du bas jura -  246 mètres d'altitude - pas de quoi avoir le mal des montagnes.
Notre horizon ? De la chlorophylle, des animaux, des oiseaux, des prés, des bois, des champs labourés, des futaies trouées d'une dizaine d'étangs où les moustiques batifolent au ras du bâillement des carpes et carpillons; nos plages sont d'herbes folles et de roseaux où s'égarent les couleuvres d'eau.
En été les mares sont partagées entre canes et canetons et les pêcheurs en herbe qui accrochent une ficelle à un bâton, un bout de chiffon rouge est censé attirer les grenouilles.
En hiver sur la glace épaisse on patine en sabots, les joues sont aussi rouges que les genoux qui brûlent de froid, on rit, on se poursuit, on se rebelle, on se rabiboche. Quels chouettes souvenirs !
Quelques trois cents habitants. Hormis un artisan sabotier patenté, un couple d'instituteurs et un curé, les villageois sont des cultivateurs. Ils se coltinent avec la terre qui les casse en deux, attellent un boeuf ou un cheval (pour les plus rupins) et labourent, hersent, fauchent le foin, le blé, l'orge, l'avoine et le maïs et les engrangent.
Dans chaque famille les enfants, dès dix douze ans aident aux travaux des champs ou de la ferme pendant les congés scolaires. Ça n'est pas le bagne et nous sommes tous logés à la même enseigne !
Au moment de la fenaison, tous les bras sont les bienvenus. On nous met un râteau dans les mains. Ces petits engins inoffensifs vous échauffent les paumes et les couvrent d'ampoules qui brûlent. C'est, paraît-il, le métier qui rentre !
On échappe au désherbage autour de chaque pied de pomme-de-terre, de chaque plant de maïs et de chaque cep de vignes, on craint que nos coups de pioche inexpérimentés zigouillent les tendres végétaux. On remercie saint maladroit et on file jouer aux billes dans un coin sableux du verger.
Les enfants ont leur rôle à jouer auprès des animaux. Ils donnent le trèfle aux lapins, ont en charge la pâtée des volailles et le ramassage des oeufs. Ils apprennent à éviter les coups de becs sournois et savent endormir les poules en les berçant doucement. Ils comprennent qu'ils ne doivent pas mettre la main dans les nids douillets des lapereaux, la mère lapine les renierait et ne les nourrirait plus...
Garder les vaches dans les prés bordés de bois et de ruisseaux à écrevisses est une récréation qui draine les meilleurs copains; les dociles montbéliardes broutent paisiblement et ne cherchent guère à vadrouiller dans le champ de blé d'à côté. Grand bien leur fasse, leurs gardiens les oublient carrément; construire des cabanes en branches, fumer de la barbe de maïs et grignoter les tartines du goûter les occupent à temps plein !
Sans contrainte on nous initie à la traite des vaches montbéliardes, on boit des bols de lait mousseux, on partage avec la petite famille hérisson qui s'en régale.
La vente de lait (à comté) livré matin et soir est le seul revenu fixe pour les trois générations qui vivent sous le même toit.
C'est pourquoi les parents nous ont "chanté Manon" un certain soir.
Quel plaisir lorsqu'ils nous confient la responsabilité de transporter le produit de la traite sur une petite charrette en bois jusqu'à la fromagerie.
La courte promenade au travers du village sans voitures est un jeu agréable, juste une légère montée à affronter. Chacun tient un côté de la poignée du petit carrosse.
Un soir, au moment de l'Angélus, le diable que les cloches n'effraient pas,
a soufflé à mon oreille et à celle de mon frère que son aidant respectif est un peu cossard et ne tire que très très mollement sur la poignée.
En douce chacun vérifie si ce diable de diable dit vrai et lâche la poignée histoire de vérifier; ce soir là sans le savoir nous avons lâché la poignée en même temps... Résultat, une cinquantaine de litres de bon lait tiède et crémeux est venue nourrir la route empierrée... Le retour fut penaud , sans félicitations du jury...
Les abeilles nous sont familières, on nous apprend à respecter les ruchers, on nous explique la vie de ces travailleuses qui fabriquent inlassablement ce bon miel qui nous régale en tartines !
Les soirées d'hiver on fait des veillées entre nous. On colore des albums , les hommes de la maison tressent des paniers, les mamans tricotent, le chat sur les genoux, en écoutant une pièce de théâtre sur la TSF ! Certains soirs papa joue de l'harmonica, on l'accompagne en chantant.
On "veille " souvent entre voisins, on joue aux cartes ou on dépouille joyeusement le maïs ensemble, des collations gourmandes prolongent agréablement les soirées.
Le premier mai, chacun prend son vélo et file vers le bois voisin à la recherche d'un bouquet de fraîcheur et de clochettes, le fameux muguet (je continue à en trouver au même endroit qu'autrefois.)
Auparavant on est allé récupérer sur la place de la mairie divers objets et outils que des jeunes gens sont  venus subrepticement enlever dans chaque maison pendant la nuit.
On leur pardonne volontiers ces rapts traditionnels puisqu'en même temps ils déposent "les mais" -  grandes branches de charmille pour charmantes filles - devant la porte des filles à marier.
Leur bric à brac est parfaitement aligné, comme à la parade ! Il débute par des pots de géraniums, des brouettes, des arrosoirs, des échelles, en passant par la niche du bon gros chien de berger, jusqu'à "la cabane d'aisance du fond du jardin " (une année le propriétaire s'était endormi dans la sienne il a été enlevé avec son bien. Les jeunes en ont fait une jaunisse quand il les a interpelés dans le silence de la nuit !)
C'était une enfance de plein air, d'entr'aide, de grillons de sauterelles, d'ampoules aux mains, de rires, de genoux égratignés, de moments préoccupants, de jours gais, de cerises maraudées; pas de vacances lointaines, la TSF et les livres étaient nos moments d'évasion.
Allez raconter cette enfance aux nouvelles générations, elles ne vous croiront qu'à moitié ou vous plaindront pour cette existence de malheureux dinosaures ! Laissons-les dire.

 

Publié dans Défis

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Défi n°281 proposé par Renée pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

Renée nous demande de rédiger un texte humoristique de notre cru qui va nous parler de chocolat.
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Les vapeurs du tas de fumier en tremblotent encore, le roi de la basse-cour vient de coqueriquer sa salutation au soleil.
D'une démarche militaire qui raidit ses mollets de coq et fait tressauter ses barbillons, son Altesse parade.
Mi dédaigneux, mi protecteur il toise son harem de picoreuses qui s'appliquent - les hypocrites - à gratter la terre fienteuse d'un air gourmand.
Elles le zyeutent à la dérobée et enragent de le voir comme chaque matin rechercher sa favorite.
Où la trouver ? Il l'ignore. Elle couve quelque part, ça il le sait.
Il la découvre au fond du jardin protégée par les monnaies du pape et le vieux buis.
- Salutations matinales, belle dame. Prisez-vous les rais de Râ ?
- Ils me siéent fort, mon ami, les matinées sont encore fraîches. Puis-je quémander votre vigilance ?
- Je suis tout ouïe chère amie.
- Juste un court chaperonnage des œufs que je mignotte, le temps d'un petit repoudrage de nez.
- Gente Dame ! Je pourrais vous décrocher la lune !
La couveuse en chef quitte son nid, détend ses pattes bleues, ébroue son plumage immaculé de Bressane et- ouh là là, ça presse - file faire pot-pot.
Son Altesse contemple avec tendresse sa préférée qui s'éloigne en tortillant du croupion; le compliment qu'il lui réservait lui reste - glops-  en travers du gosier et dégénère - couac- en lamentable gargouillis. Stupeur ! l'Altesse s'écroule paf crête en berne et ergots pointés vers Râ.
Silence. Le monde est sur pause.
Hier par ici c'était la récréation, l'effervescence, la joie, les rires.
Six petits paniers et une demi-douzaine de marmots et marmottes se dispersaient en pépiant comme une volée de moineaux. La cueillette d'oeufs en chocolat pouvait commencer ! Go !
Juste avant le signal, une voix a tenté sans trop de conviction : on ne se bouscule pas et on laisse les œufs roses aux tout-petits.
Pas encore deux ans, la benjamine aux bouclettes blondes, toute fine et mignonne, entre dans cette catégorie privilégiée.
 Bouclette franchit sans encombre la zone des taupinières - les perfides lui inventent de petits culbutos sous chaque pied - et pourtant, elle se maintient en équilibre et suit le mouvement !
Poireaux et bégonias d'abord agacés par cet inhabituel remue-ménage, se soumettent avec indulgence aux cris de joie des bambins.
Les vieux cueilleurs, les quatre ans, exultent en délogeant les œufs blottis sous les feuilles gaufrées des coucous.
Les plus finauds ne pipent mot, pas question d'ameuter la concurrence ! Ils remplissent discrètement leurs paniers en préservant leurs découvertes débusquées dans les jonquilles.
Les fouineurs parviennent même à dénicher les œufs qui jouent à t'aimes le beurre au milieu des boutons d'or !
Bouclette s'est mise à genoux devant le rose-mauve des fleurs de lunaire. D'un mot unique, tata, elle leur module un petit discours en variant l'intonation. Soudain un tataaa enthousiaste salut la découverte de deux beaux œufs emballés de rose et or. Des ses petits doigts, elle épluche doucement chacun d'eux. Pas facile... Avec précaution Bouclette dépose les lambeaux de papier brillant dans son panier et replace les deux œufs chocolatés dénudés sous les tiges de lunaire - nommée également "monnaie du pape" ...
C'est là que Dame poulette les a découverts, nus et frôlant la pneumonie.
N'écoutant que son bon cœur de couveuse et faisant fi de leur mine peu habituelle, elle se mit à tenir au chaud sous sa croupe les œufs chocolatés déshabillés.
Vous connaissez la fin de cette histoire.
Sa majesté le coq choqué de découvrir le postérieur marronnasse de sa favorite faillit passer l'arme à gauche.
La bonne couveuse revenant de pot-pot et ne trouvant plus ses œufs chéris accusa la majesté de les lui avoir volés.
Les échos venus du fond du jardin laissent à craindre un déclin considérable de l'aura royale et une légère brouille entre gente dame - rebaptisée pétasse par sa majesté qui, lui même s'est vu surnommé pôv' vieux ballot irresponsable (traduction édulcorée de connard).
Détachée de ce tintouin, Bouclette dort comme un Ange en serrant dans sa menotte les froissures de papier rose et or.

 

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