"Impossible pas végétal" d'après cette photo imposée.
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Au gré du vent, pappus, un minuscule parachute balade son akène de pissenlit.
De courants ascendants en courants descendants, ils yoyotent, jouent en éclats de rire.
Leur vol plané est délicieusement insupportable, ça vous décroche le coeur, ça vous ébouriffe le pappus et vous donne le tournis.
Soudain sans prévenir le vent se fatigue et part ailleurs prendre un bol d'air.
Plof ! Akène et pappus s'abattent de concert au bord d'un précipice aïïïï - eu .
Ils ont à peine le temps de vérifier le numérotage de leurs abattis qu'une pluie teigneuse les entraîne au fond d'une fissure.
Il fait noir. Il fait froid.
La frêle perruque de pappus a disparu.
Akène trempé comme une soupe se retrouve coincé à demi estourbi.
Il a froid. Il a peur. Il est seul dans le noir.
À demi comateux après tout ce tarabustage il s'endort.
Il dort. Longtemps. Longtemps.
À son réveil il fait toujours aussi désespérément noir...
Il tâte le plafond de son antre, toujours dur comme du bitume.
Il flippe. Son moral tombe bien en dessous de zéro. Il passe des nuits blanches dans le noir épais.
Tout à coup, venant de son unique graine, il perçoit des vibrations de vie.
Il n'est plus seul !
Cent fois il vient tâter le plafond de goudron. Toujours aussi rigide...
Cette minuscule graine au bout de son parachute a généré la vie sous l'asphalte, il se doit de la conduire jusqu'à la lumière. Urgence vitale.
Par réflexe il vient tester une fois de plus le couvercle qui les étouffe, il est... mais oui, il est tiède, donc ramolli. Victoire ! Il faut agir. Vite. Vite.
Aussitôt il booste les petits germes de vie.
- Pissenlits ! Prouvez que vous êtes dignes de votre deuxième nom. Vous êtes des "dents de lion ." Rugissez ! Découvrez vos crocs ! Brandissez vos dents de scie. Acérez vos pointes en flèches et poussez !
Ils ont ahané, sué, peiné. Ils ont enfin réussi à fracturer le couvercle rigide qui les enfermait.
Ils en sont sortis pantelants, étourdis, haletants, épuisés.
Ils ont avalé l'air en goulées gourmandes. Ils sont restés étalés dans la lumière, s'en sont repus.
Ils ont prouvé "qu'impossible n'est pas végétal".
Ils ont honoré la symbolique des "dents de lion" qui représente "la capacité de sortir vainqueur des épreuves de la vie".
Qu'on se le dise !
- "Salut Irma tu viens au cinéma..." On est jeudi.
- Non. "Je viendrai si ça m'dit manche... de pelle à gâteau."
- T'as tort et le tort tille. Allez viens fais pas ta jonquille, j' t'emmène au ciné.
- Si nez ?
- Bin voui, si pas né... poisson.
- Pour voir quoi ?
- Coua ? coasser des grenouilles z'et des crapauds poil aux intestinaux.
- J' préfèrerais du romantico.
- "Aragon et Castille" si t'aimes la glace à la vanille. Les quilles elles aiment bien ça poil aux pétunias.
- J'aime mieux l'citron patapon.
- " Au pays d'aga d'Aragon il y avait tegued un garçon qui vendait des glaces vanille et citron".
- On y va. Je ne ramènerai pas ma fraise tagada.
- "Rapetipeta peti peti peto" on y go.
- Où fa ?
- Dire bonjour au "poisson fa" il a perdu le la et gambille avec une sole mi-bée molle.
- Et ma glace ?
- Fondue. Poil à la canicule.
- Tu te débines t'es doué pour les "dénis pas peints j'en ai eu des vapeurs".
- " Le papa du papa du papa de mon papa" domptait les vapeurs des locomotives. Tchou tchou tchou siiiiiiifffle tchou tchou tchouuuu. L'horizon évapora le papa du papa du papa de mon papa.
- Ah ! Le papa du papa du papa de ton papa était locomotiveur dans L' abbé Thumaine ? "T'as pas t'as pas t'as pas tout dit à ta Doudou. Han."
- Je voulais que tu me prennes pour Gabin.
- T'es un gars bien. Que fais-tu dans le sénat Rio à Puteaux ?
- Je zoome les girafes vers la Fontaine Duchamp hors champ et contre champ suivant la profondeur du champ. Sans déchanter. J'y retourne pour le clap de fin si je veux manger à ma faim.
- M' enfin... Et mon ciné ? J'ai tranché, ce sera un film de cape et d'épée.
- Plus de ciné, l'heure est passée simple. Je file en aiguille.
- Vas-y file file file comme l'anguille ondoyant cinéphile.
Et pendant ce temps la Palme dort.
"Votre enfance au mois de mai, ou pas."
................................................................................................................................................ En 1950, j'ai six ans, mon frère trois.
Le jour de sa naissance je lui ai mandé "Regarde ta grandeu soeur".
Il n'a pas daigné ouvrir l'oeil, ça m'a un peu vexée.
Nous grandissons dans un petit village franc -comtois du bas jura - 246 mètres d'altitude - pas de quoi avoir le mal des montagnes.
Notre horizon ? De la chlorophylle, des animaux, des oiseaux, des prés, des bois, des champs labourés, des futaies trouées d'une dizaine d'étangs où les moustiques batifolent au ras du bâillement des carpes et carpillons; nos plages sont d'herbes folles et de roseaux où s'égarent les couleuvres d'eau.
En été les mares sont partagées entre canes et canetons et les pêcheurs en herbe qui accrochent une ficelle à un bâton, un bout de chiffon rouge est censé attirer les grenouilles.
En hiver sur la glace épaisse on patine en sabots, les joues sont aussi rouges que les genoux qui brûlent de froid, on rit, on se poursuit, on se rebelle, on se rabiboche. Quels chouettes souvenirs !
Quelques trois cents habitants. Hormis un artisan sabotier patenté, un couple d'instituteurs et un curé, les villageois sont des cultivateurs. Ils se coltinent avec la terre qui les casse en deux, attellent un boeuf ou un cheval (pour les plus rupins) et labourent, hersent, fauchent le foin, le blé, l'orge, l'avoine et le maïs et les engrangent.
Dans chaque famille les enfants, dès dix douze ans aident aux travaux des champs ou de la ferme pendant les congés scolaires. Ça n'est pas le bagne et nous sommes tous logés à la même enseigne !
Au moment de la fenaison, tous les bras sont les bienvenus. On nous met un râteau dans les mains. Ces petits engins inoffensifs vous échauffent les paumes et les couvrent d'ampoules qui brûlent. C'est, paraît-il, le métier qui rentre !
On échappe au désherbage autour de chaque pied de pomme-de-terre, de chaque plant de maïs et de chaque cep de vignes, on craint que nos coups de pioche inexpérimentés zigouillent les tendres végétaux. On remercie saint maladroit et on file jouer aux billes dans un coin sableux du verger.
Les enfants ont leur rôle à jouer auprès des animaux. Ils donnent le trèfle aux lapins, ont en charge la pâtée des volailles et le ramassage des oeufs. Ils apprennent à éviter les coups de becs sournois et savent endormir les poules en les berçant doucement. Ils comprennent qu'ils ne doivent pas mettre la main dans les nids douillets des lapereaux, la mère lapine les renierait et ne les nourrirait plus...
Garder les vaches dans les prés bordés de bois et de ruisseaux à écrevisses est une récréation qui draine les meilleurs copains; les dociles montbéliardes broutent paisiblement et ne cherchent guère à vadrouiller dans le champ de blé d'à côté. Grand bien leur fasse, leurs gardiens les oublient carrément; construire des cabanes en branches, fumer de la barbe de maïs et grignoter les tartines du goûter les occupent à temps plein !
Sans contrainte on nous initie à la traite des vaches montbéliardes, on boit des bols de lait mousseux, on partage avec la petite famille hérisson qui s'en régale.
La vente de lait (à comté) livré matin et soir est le seul revenu fixe pour les trois générations qui vivent sous le même toit.
C'est pourquoi les parents nous ont "chanté Manon" un certain soir.
Quel plaisir lorsqu'ils nous confient la responsabilité de transporter le produit de la traite sur une petite charrette en bois jusqu'à la fromagerie.
La courte promenade au travers du village sans voitures est un jeu agréable, juste une légère montée à affronter. Chacun tient un côté de la poignée du petit carrosse.
Un soir, au moment de l'Angélus, le diable que les cloches n'effraient pas, a soufflé à mon oreille et à celle de mon frère que son aidant respectif est un peu cossard et ne tire que très très mollement sur la poignée.
En douce chacun vérifie si ce diable de diable dit vrai et lâche la poignée histoire de vérifier; ce soir là sans le savoir nous avons lâché la poignée en même temps... Résultat, une cinquantaine de litres de bon lait tiède et crémeux est venue nourrir la route empierrée... Le retour fut penaud , sans félicitations du jury...
Les abeilles nous sont familières, on nous apprend à respecter les ruchers, on nous explique la vie de ces travailleuses qui fabriquent inlassablement ce bon miel qui nous régale en tartines !
Les soirées d'hiver on fait des veillées entre nous. On colore des albums , les hommes de la maison tressent des paniers, les mamans tricotent, le chat sur les genoux, en écoutant une pièce de théâtre sur la TSF ! Certains soirs papa joue de l'harmonica, on l'accompagne en chantant.
On "veille " souvent entre voisins, on joue aux cartes ou on dépouille joyeusement le maïs ensemble, des collations gourmandes prolongent agréablement les soirées.
Le premier mai, chacun prend son vélo et file vers le bois voisin à la recherche d'un bouquet de fraîcheur et de clochettes, le fameux muguet (je continue à en trouver au même endroit qu'autrefois.)
Auparavant on est allé récupérer sur la place de la mairie divers objets et outils que des jeunes gens sont venus subrepticement enlever dans chaque maison pendant la nuit.
On leur pardonne volontiers ces rapts traditionnels puisqu'en même temps ils déposent "les mais" - grandes branches de charmille pour charmantes filles - devant la porte des filles à marier.
Leur bric à brac est parfaitement aligné, comme à la parade ! Il débute par des pots de géraniums, des brouettes, des arrosoirs, des échelles, en passant par la niche du bon gros chien de berger, jusqu'à "la cabane d'aisance du fond du jardin " (une année le propriétaire s'était endormi dans la sienne il a été enlevé avec son bien. Les jeunes en ont fait une jaunisse quand il les a interpelés dans le silence de la nuit !)
C'était une enfance de plein air, d'entr'aide, de grillons de sauterelles, d'ampoules aux mains, de rires, de genoux égratignés, de moments préoccupants, de jours gais, de cerises maraudées; pas de vacances lointaines, la TSF et les livres étaient nos moments d'évasion.
Allez raconter cette enfance aux nouvelles générations, elles ne vous croiront qu'à moitié ou vous plaindront pour cette existence de malheureux dinosaures ! Laissons-les dire.
Renée nous demande de rédiger un texte humoristique de notre cru qui va nous parler de chocolat.
.......................................................................................................................................... Les vapeurs du tas de fumier en tremblotent encore, le roi de la basse-cour vient de coqueriquer sa salutation au soleil.
D'une démarche militaire qui raidit ses mollets de coq et fait tressauter ses barbillons, son Altesse parade.
Mi dédaigneux, mi protecteur il toise son harem de picoreuses qui s'appliquent - les hypocrites - à gratter la terre fienteuse d'un air gourmand.
Elles le zyeutent à la dérobée et enragent de le voir comme chaque matin rechercher sa favorite.
Où la trouver ? Il l'ignore. Elle couve quelque part, ça il le sait.
Il la découvre au fond du jardin protégée par les monnaies du pape et le vieux buis.
- Salutations matinales, belle dame. Prisez-vous les rais de Râ ?
- Ils me siéent fort, mon ami, les matinées sont encore fraîches. Puis-je quémander votre vigilance ?
- Je suis tout ouïe chère amie.
- Juste un court chaperonnage des œufs que je mignotte, le temps d'un petit repoudrage de nez.
- Gente Dame ! Je pourrais vous décrocher la lune !
La couveuse en chef quitte son nid, détend ses pattes bleues, ébroue son plumage immaculé de Bressane et- ouh là là, ça presse - file faire pot-pot.
Son Altesse contemple avec tendresse sa préférée qui s'éloigne en tortillant du croupion; le compliment qu'il lui réservait lui reste - glops- en travers du gosier et dégénère - couac- en lamentable gargouillis. Stupeur ! l'Altesse s'écroule paf crête en berne et ergots pointés vers Râ.
Silence. Le monde est sur pause.
Hier par ici c'était la récréation, l'effervescence, la joie, les rires.
Six petits paniers et une demi-douzaine de marmots et marmottes se dispersaient en pépiant comme une volée de moineaux. La cueillette d'oeufs en chocolat pouvait commencer ! Go !
Juste avant le signal, une voix a tenté sans trop de conviction : on ne se bouscule pas et on laisse les œufs roses aux tout-petits.
Pas encore deux ans, la benjamine aux bouclettes blondes, toute fine et mignonne, entre dans cette catégorie privilégiée.
Bouclette franchit sans encombre la zone des taupinières - les perfides lui inventent de petits culbutos sous chaque pied - et pourtant, elle se maintient en équilibre et suit le mouvement !
Poireaux et bégonias d'abord agacés par cet inhabituel remue-ménage, se soumettent avec indulgence aux cris de joie des bambins.
Les vieux cueilleurs, les quatre ans, exultent en délogeant les œufs blottis sous les feuilles gaufrées des coucous.
Les plus finauds ne pipent mot, pas question d'ameuter la concurrence ! Ils remplissent discrètement leurs paniers en préservant leurs découvertes débusquées dans les jonquilles.
Les fouineurs parviennent même à dénicher les œufs qui jouent à t'aimes le beurre au milieu des boutons d'or !
Bouclette s'est mise à genoux devant le rose-mauve des fleurs de lunaire. D'un mot unique, tata, elle leur module un petit discours en variant l'intonation. Soudain un tataaa enthousiaste salut la découverte de deux beaux œufs emballés de rose et or. Des ses petits doigts, elle épluche doucement chacun d'eux. Pas facile... Avec précaution Bouclette dépose les lambeaux de papier brillant dans son panier et replace les deux œufs chocolatés dénudés sous les tiges de lunaire - nommée également "monnaie du pape" ...
C'est là que Dame poulette les a découverts, nus et frôlant la pneumonie.
N'écoutant que son bon cœur de couveuse et faisant fi de leur mine peu habituelle, elle se mit à tenir au chaud sous sa croupe les œufs chocolatés déshabillés.
Vous connaissez la fin de cette histoire.
Sa majesté le coq choqué de découvrir le postérieur marronnasse de sa favorite faillit passer l'arme à gauche.
La bonne couveuse revenant de pot-pot et ne trouvant plus ses œufs chéris accusa la majesté de les lui avoir volés.
Les échos venus du fond du jardin laissent à craindre un déclin considérable de l'aura royale et une légère brouille entre gente dame - rebaptisée pétasse par sa majesté qui, lui même s'est vu surnommé pôv' vieux ballot irresponsable (traduction édulcorée de connard).
Détachée de ce tintouin, Bouclette dort comme un Ange en serrant dans sa menotte les froissures de papier rose et or.
Ecrire un texte rigolo avec autant de mots en -ouille que vous le souhaitez.
Monsieur Grenouille est un édile. Il débrouille les affaires d'une commune de Seine Maritime (Normandie) , la riante bourgade d'Eu que la Bresle mouille.
Comme monsieur Grenouille est court en taille, on le colibette de petit maire d'Eu. Ce surnom a sur lui, la saveur d'une plante qu'il ne goûte point : le fenouil !
Autant le traiter d'andouille, lui qui pourtant, ne trempe dans aucune magouille ! Il n'a pas la trouille des fripouilles, il est plus résistant que la rouille et ne supporte aucune brouille. Il est vaillant quand, dans la commune, quelques gargouilles tentent de semer la zizanie en s’emmêlant les quenouilles ! Monsieur Grenouille n'en a cure et a tôt fait d'assainir cette tambouille ! Le petit maire d'Eu, est honnête, jamais il ne s'est rempli, de l'argent municipal, les fouilles, il serait plutôt du genre à organiser des patrouilles pour arraisonner les malhonnêtes en vadrouille.
Oui mais voilà.
Monsieur Grenouille , du haut de sa petite taille, n'aime pas le surnom dont l'affuble les arsouilles.
Il décide de déménager dans une urbaine commune des Yvelines, près de Carrières-sur-Seine, précisément à Houilles.
Rapidement il en brigue le poste de premier magistrat.
Et c'est ainsi que Monsieur Grenouille, est passé de petit maire d'Eu à maire d'Houilles.
Je vous demande de faire un texte rigolo en utilisant des liaisons « mal ta propos » du genre : « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira-t-à toi. »
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- Eh Asdecuir ! Quel plaisir de te revoir !
- Pataquès ! Tu es là sain z'et sauf ! J'étais bien z'anxieux quand tu t'es n'enfui... J'ai été étonné que ça n'aie pas fait z'un bruit dans la presse.
- J'avais t'acheté les journalistes - certains n'étaient pas blanc bleu, alors un peu plus un peu moins de taches ça n'est pas grave - Discrètement je suis donc z'allé z'à Pétaouchnock.
- ... Tu es vraiment z'impayable ! La preuve c'est toi qui paies les journaleux ! Combien ? Cent z'euro ? Mille z'euro ?
- Je leur aurais donné jusqu'à mon dernier reuro pour qu'ils m'oublient...
- Pourquoi Pétaouchnock ?
- Pour me retrouver dans un z'havre de paix au pays des arcs k'en ciel z'et du silence, puis en revenir en z'héros.
- Euh... Quel genre de z'héroïsme visais-tu ?
- Genre apprendre aux porcs k'épic à devenir chiens de garde.
- En parlant de chien, qu'est devenu le dalmatien tacheté que tu avais fort cher t'acheté ?
- Je l'avais détaché, il a couru sous la pluie qui l'a détacheté ; je l'ai détaché auprès d'un tatoueur qui l'a (à demi seulement), retacheté. Ils se sont attachés l'un z'à l'autre. Je n'ai pas t'osé les désattacher et je suis parti sans mon dalmatien z'acheté tacheté qui s'est détacheté puis s'est attaché à son retacheteur...
- Quelle aventure ! Combien le tatoueur te l'a -t-il payé ?
- Zéro z'euro. Il m'a émotionné quand il m'a regardé nez t'à nez entre quat'z'yeux en me narrant son histoire qui n'a rien de marrant. Il avait été invité au bal des quat'z'arts. Il se tâtait, j'y vas t'y ? J'y vas t'ypas ? Il y t'alla. Dans le patafouillis ambiant, d'un coup de compas un architecte lui perça l'oeil gauche ( j'ai enfin compris pourquoi les taches dalmatiennes n'étaient qu'à demi-retachetées), alors qu'un bloc de bronze s'échappait des mains d'un sculpteur et lui broyait z' un pied. Après ces légers désagréments, il a pensé : à l'avenir je saurai que je n'aurais pas dû venir, j'y ai z'été, à présent allons-nous h'en. Depuis il est z'estropié. Il louche de la jambe, boite de l'oeil, marche de guingois à la 7 et 3 font tonze et bigle en biais les t'oiseuses t'additions.
- Et z'ensuite ?
- Je ne voulais pas qu'il se sente bon z'à rien à cause de son z'handicap. Nous avons fait plus h'ample connaissance et de fil en h'aiguille il se cousit h'à mes sept z'amis. Ensemble nous rêvons d'installer trente z'yourtes sur une des plages sauvages de Pétaouchnock, de nager t'avec les dauphins en leur z'apprenant à fredonner le Boléro de Ravel.
- Ça va t'être long...
- Là-bas le temps n'est pas t'argent. Mes cent t'amis et moi, sans tamis, ferons t'amis-t'amis, avec un immense banc de barracudas tourbillonnant z'en saccades au rythme tambouriné des tortues géantes... Nous nous mêlerons t'aux dauphins, dressés sur l'onde et dans t'un ballet z'inouï z'à /trois/temps sac/ca/dés, nous aurons du bol, nous bolé/re/rons bolé/re/rons bolé/re/rons...
- J'ai /l'tour/nis je/ne/sais/ plus qui/ je/suis mon Pa/ta/quès je/te/suis.
Cuir et Pataquès n'ont pas t'été choisis au z'hasard. Pourquoi donc ?
Eh, les z'amis !
Les visios sont mieux t'encore plein z'écran (petit carré en bas t'à droite.)
Ah, tu crois qu'ils t'étaient déjà z'au courant ? Qui c'est ti qui leur z'a dit ?
Jazzy nous demande "D’inventer une histoire à partir de ce tableau "
"Fuyant la critique" de Pere Borrell del Caso.
- Le jeune garçon du tableau, c'est moi, Pablo.
D'aussi longtemps qu'il m'en souvienne je suis suspendu dans ce musée.
J'en ai vu défiler de l'Humain... Des gens de toutes natures, de tous styles.
Je les connais bien. Je devine leurs réactions, je subis leurs remarques; parfois même je les entends penser !
Ceux que j'appréhende ce sont les groupes de pré-ados.
Je les repère aux couinements de leurs Naïkkes sur le parquet et à leur bruissement d'insectes aoûtiens.
Le gardien les voit venir de loin. Il visse sa casquette au ras des sourcils, prend l'allure importante du maître des lieux et leur jette des regards sombres et suspicieux.
Leur professeur d'Histoire de l'Art fait de son mieux pour les canaliser.
Certains pouffent derrière leur main et me susurrent l'oeil mauvais, des remarques éculées. - Saute, bouffon !T'es cap' ou t'es pas cap' ?
- Eh mec, t'as la frousse ?
- Zieute ça Kévin, il a avalé les boutons d' sa ch'mise.
- T'as vu ses quinquets... Il a croisé un ovni ou bien ?
D'autres raillent ma coupe de cheveux ou tentent de me chatouiller les orteils.
J'apprécie la solidarité des dames âgées aux frisettes bleutées (qui planquent leur mini chihuahua dans leur sac à main). - Il est si seul le pauvre petit... Comment l'aider ? On pourrait l'adopter ? N'est ce pas Batman ? Qu'en penses-tu ? Le Batman endormi ou à demi asphyxié ne répond jamais.
Un jour une jeune étudiante en psycho multiréférentielle et intégrative est restée plantée plus d'une heure à analyser mon cas. Son diagnostic "sujet en total transfert émotionnel envers le monstre noir tapi dans sa sombritude intérieure." Me voilà prévenu.
Je suis parfois témoin de quelques bribes de vie intime.
- Mère, pourquoi ce jeune homme n'a-t-il pas chaussé ses bottillons ?
- Sans doute les a-t-il troqués contre un morceau de pain, Marie- Églantine.
- Oh Mère ! Serait-ce un nécessiteux ?
- Sans doute Marie- Églantine. Ne reste pas plantée là, béate, nous allons être en retard au goûter que donne Madame la Duchesse.
- Mais, Mère... C'est la première fois que je découvre un pauvre presque aussi beau que nous, c'est si étrange...
- Marie-Églantine, le thé va refroidir, tu sais pourtant combien j'abhorre le thé tiède. De plus il n'est point de bon ton de faire languir une Duchesse qui a un fils à marier.
- Xavier-Émile est laid.
- Certes. Mais il est Duc.
- Oui Mère.
À reculons, le regard aimanté à celui de Pablo, Marie-Églantine lanterne.
À regret, elle traîne ses froufrous, rubans et ombrelle jusqu'aux minauderies d'un univers ducal.
Pablo qui semblait si résolu à sortir du tableau, hésite.
Lui qui souhaite "fuir la critique" en rejoignant le monde des Humains s'interroge, parmi eux, sera -t-il protégé des remarques ? Laissera-t-on ses doigts de pieds en paix ? Il doute...
Il m'a confié le secret de son retour dans le tableau. Je vous le livre.
Pablo a eu vent qu'un peintre prénommé lui aussi Pablo était exposé à son étage. Une nuit, furtivement il est allé visiter l'oeuvre du Grand Maître Pablo Picasso. D'avance il se régalait. Fébrile il cherchait un magnifique grand tableau.
Il s'est immobilisé, interloqué face au "Visage Solaire".*
Déçu, il a finalement décidé de réintégrer le tableau de Pere Borrell del Casso et d'y rester sans regret !
Laura nous donne comme consigne : "Après le décor d'une ville de Carnaval, décrivez un personnage masqué, déguisé ou simplement habillé différemment de d'habitude."
Cornil, carnavaleux dunkerquois, invite "à s' baraque" une poignée de touristes qu'ont l'air bin parigots.
Va y avoir du boulot pour les initier aux subtilités du carnaval.
- Le carnaval de Dunkerque ? Une tradition, une fête, une ambiance, un langage, depuis le XVII siècle !
Cornil s'enflamme !
- À cette époque Dunkerque était un port de pêche à la morue, en Islande. L'expédition de six mois était longue et risquée pour les marins dunkerquois. Certains n'en revenaient jamais.
- Ch'est l'russ (la misère) dans les familles...
- Les armateurs, conscients du danger, payaient aux marins une partie de leur solde avant leur départ et leur offraient trois jours de fête, "les trois joyeuses".
- Ouh là, c'était risqué... S'ils faisaient trop la fiesta, leur solde se perdait dans la bière...
- Exact, plus exactement dans "la chuche" (boisson). Ça arrivait à des esseulés ou à de gros égoïstes pourtant chargés de famille. Si on leur faisait une réflexion, ils rétorquaient fiers comme des coqs "Mi, j'fais à m'mote" (moi, j'fais à mon idée).
- Des vrais babaches ! Ça d'vait "braire" (pleurer) dans les chaumières...
- Ça arrive encore de nos jours, tous milieux confondus.
La poignée parigote opine.
- Les marins s'f'saient du mouron : pendant ces trois jours "de qué loques s'acoufter" ? Leur paquetage (l' frusquin) se trouvait déjà sur les bateaux ...
- "Tous péteux sins casaques" berdouille èn' vaganciére" aveuc des gros hublots grogelle (aux lunettes groseille) qui trouvait "pénipe" de déchiffrer "Le causer en Chti pour les nulos" sans ses vraies "leunettes ".
- Les marins futés empruntaient les vêtements de leur femme !
- "V'là des cocos pas babaches et pas "tatasses" (tatillons) !
- Ch'est Tradi'chion ! "In a du pain d'sus", les apôtes ! (on a du pain sur la planche).
J' m'en vas enfiler l' "cle'tche" (déguisement).
Faut qu'tu soyïes déguisé pour être accepté par les "masques"(carnavaleux déguisés... sans masque !)
Suire-mi. T' vas admirer eul'spe'tacle !
J' va n'enfiler des bas résille. Noirs. Ch'est Tradi'chion. Eul' plus mieux bin du chic: s'coller des faux mollets bin pouèlus, "cha ch'est qu'écose "!
Eh ! Quoque ch'est qu'te berdoules, files- me don' la mini cottron fluo jon' ! (jupe jaune). Et pis eul caraco marin à zébrures bleuss, blanq, ruge.
Ch'u ti pas biau ? - Belotte -belotte - bellote ! applaudissent les parigots qui se chtimisent rapido !
- Merkiiii ! "Ach'teur" (maintenant) eul'peinturlure : faut qu'j'soyes méconable : tu m'traces quatre triangues bin drêts , t'lès remplis de bleuss, pis du blanqu', touj' bin bin drêts., hein ! Si dans eul' défilé in t' fait "un'n baiss à bouquette "(baiser sur la bouche), li colle pas èn barnife (gifle) malheureux ! Ch'est rien qu'à respecter tin maquillach' ! Ch'est Tradi'chion !
D'ssus lès caveux, perruque oranch'. Des mitaines bieusses et pis un paletot (manteau) en fourrure panthère - chicoss - ça caille dins eul ch'nord !
Des souïers, bouts costauds, in s'écrase les panards à c'te carnaval !
- J' chte ker ! (j't'aime) explose la parigote grogelle qu' berloque !
- Merkiiii ! Bin, me v'là "masque "! Chus tout bin bénache" (heureux) ! M'en va r'trouver la bande et "faire chapelle". À partir de maint'nint, in s'dit plus "bonjour pertous", in dit "qu'est c'ça dit, matante ?" Ch'est Tradi'chion !
Et pis j'm'en va choper un de ch'tes harengs, lancés par not' maire et sin conseil m'nicipal du balcon d' not' mairie, ça va être in d' ces charivari ! Ch'est Tradi'chion !
V'là eul' l' temps d'émo'chion dins ch'te Carnaval... Quind t'as des mille carnavaleux que quintent la Cantate à not' Jean Bart... Tous serrés en rond aux pieds de sa statue que nous zieut' de haut, in s'met g'nou à terre, in s'tint par la main et in dôte sin chapeau. Ch'est beau ! Ch'est Tradi'chion ! Cha t'met les "pouails" des bras au garde à vous !
V'là ! Ch'est la fin (officielle) d'la journée, on s'défoule au "chahut du rigodon final." Ch'est Tradi'chion !
Faut voir et entendre comment not' vénéré tambour major, en t'nue de grognard napoléonien, s' démène pour que ça soyït un bouquet final bin plus biau qu' vot' Tour Eiffel !
Et pis on "arkéminche"... pendant trois mois !
In t'attend !
La bouteille à la mer inversée. Déclarez votre désir de vivre sur une île déserte en déclamant un poème à un naufragé inconnu.
ö toi, Robinson qui crut Zoé
Qui s'en fut soudain commencer sa vie
Sur une île lointaine bercée d'alizés
Je t'écris cette bouteille en forme d'élégie
Ici le monde moderne toussote il va mal
Les saisons s’emmêlent on voudrait rêver de neige
Les nouvelles ne sont pas gaies et barbouillent le moral
La retraite la Russie les grognards font cortège
ö toi Robinson qui crut Zoé
Je voudrais envier ta vie de naufragé volontaire
Sur ton île secrète vouée à Parsiphaé
Tu y traces ton chemin en humble locataire
Pourtant Robinson qui crut Zoé
A faire les cent pas à métrer ton île
Ne sens-tu pas une lassitude de buissonnier
La liberté ultime est histoire de cinéphile
Ne te lasses-tu pas de ces grèves sans nuages ?
Les bruits de la ville ne manquent-ils pas à tes rêveries ?
Je doute fort d'aimer un tel voyage
Mon bonheur est ici à deux pas près de ma mie.
- Navré d'avoir failli heurter votre pare-chocs avant, cher monsieur. Je vous sais gré d'avoir eu le bon réflexe de freiner à temps. - C'est rien mec, c'est bon... En même temps y'a pas d'casse !
- Je ne voudrais pas vous donner l'impression de me dédouaner, pourtant je ne me sens pas responsable d'infraction... Le panneau sens interdit est totalement occulté par un impressionnant foisonnement végétal.
- En fait, quand vous avez fait "éruption" face à mes phares dans cette ruelle en sens unique, en une seconde j' me suis dit Paulo, mon pote, en fait tu dois éviter cette bagnole sinon tu vas y laisser ta "denture". Comme je suis, sans me vanter, d'une grande "habilité", presque un "prodigue" du volant en fait, bin, je m'ai stoppé recta." - Grâce à votre sang froid, monsieur, vous m'avez esquivé.
- Okay ! Les freins puissants de ma caisse "esquissent" comme des seigneurs, ajouta Paulo en caressant de la manche de son polo une poussière imaginaire sur son SUV hypertrophié. Ta tire ringarde, ça freine ça ?
- Parfaitement mon ami, je jugule ses ardeurs du talon, pied gauche hors portière, ce qui améliore confortablement l'ordinaire de mon cordonnier.
- Eh ! On n'y voit pas tout d'suite mais t'es un marrant toi !
- Il m'arrive de rire lorsque je me brûle, pas vous ?
- Eh bin nan ! T'es ouf !
- Sans doute... Après mûre réflexion, je me retrouve interloqué face à ce panneau de signalisation éclipsé par cette végétation luxuriante...
- En fait, comme vous dites, cette végétation "luxurieuse" vous a enduit d'erreur.
- Cette glycine est à l'apogée de sa munificente... Je serais fort marri de la voir détruite.
- T'es marié ? Ça m'étonne pas ! Des truites ? Aucun risque d'en croiser ici, ça matche pas, les poissons c'est "à queues". Il leur faut d'la flotte, comme en cause le pote Frantz Liste 🎶 " Voyez au sein de l'onde, 🎵 ainsi qu'un trait-ait d'a-a-rgent, la truite vagabonde, braver le-e flot changeant..." 🎶. En fait, la glycérine attire plutôt les corbeaux.
- Mon cher, ton amusie devrait les remplir d'effroi ! Ainsi les corbeaux ont l'audace de venir croasser jusqu'ici ? - Un peu mon n'veu ! Au jour d'aujourd'hui, ils "coassent" jour et nuit. Et pire encore, j'crois bien en fait que des vénéneux se cachent aussi dans la glycérine.
- Des champignons ?
- Non non, en fait, des "insectes vénéneux", genre araignées.
- Il convient effectivement d'observer avec précautions les arachnides venimeux...
- En fait les vénéneuses son pires encore, j' les ai vues de mes yeux vues. Un jour une énorme, genre amygdale, m'a piqué sauvagement.
- Il me semble que les araignées mordent...
- En fait, celle-ci elle avait une épée entre les ratiches. Résultat, j'étais complètement down...
- Languide, donc.
- Nan nan, la langue ça allait. J'ai fait un bon quarante deux avec une "irruption"de furonques pas piquée des hannetons.
- Il eut été fâcheux qu'un coléoptère s'en mêla !
- En fait, non, j'ai pas eu b'soin d'hélicoptère, l'hosto était à deux pas.
- Alléluia !
- Oui, j' vas y aller ! En fait j' te signale que bibi c'est Paulo, pas Luia.
gaudes ; bouillie de farine de maïs populaire en Bresse.