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Foire de Longwy

Publié le par François & Marie

Vous et moi qui allons tous les ans faire bronzette à  Saint Trop' remarquons qu'en été sa population explose et qu'il devient de plus en plus malaisé de parquer sa Ferrari, ma chèère...

 Depuis 1383, selon les archives, Longwy sur le Doubs petit village jurassien de 600 âmes semble vouloir l'imiter (...pour la population, pas pour les voitures déguisées en coquelicots, ils en ont de vrais, eux!).

Chaque printemps et fin septembre, il prend prétexte de faire "la foire sur le pré" pour voir musarder durant deux jours 55000 badauds. Rien ne les arrête, ni la gadoue ni  l'eau jusqu'aux chevilles (le Doubs a ses caprices!), face aux étals de 850 exposants.

Vous qui cherchez un de ces monstrueux tracteurs ou un percolateur... Il y a!

Des bottes ou des crocs? Il y a!

Des falbalas ou des coutelas? Il y a!

Des matelas ou de la barbe à papa? Il y a!

Des lapins-nains ou des poulains? Il y a!

Des paillassons ou des saucissons? Il y a!

Des casseroles ou des chignoles? Il y a!

Des accordéoneux ou des drilles joyeux? Il y a!

Des biscuits ou un grand huit? Il y a!

L'Eugène? Il y était!

Le voilà qui rentre "un peu fatigué" ...(expression soufflée par François)grouik-copie-1.jpg

Zéphirin son voisin qui guettait son retour vient le chapitrer.

- Dis-m'don l'Ugén', tê neûrins tracmallant braman lê potches d'yeutê soues, t'èros point dê coups ubié d'y-e si bailli yeût' potchia?

(Dis donc l'Ugén', tes nourrains (ou nourrins: jeunes porcs qu'on engraisse) secouent furieusement les portes de leurs soues, t'aurais pas des fois oublié de leur donner leur pitance?) 

- ...Bin, j'me disot qu'y êtôt l'sambadi d'la fouèr d' Longwy...

(...Bin, j'me disais qu' c'était le samedi de la foire de Longwy...) 

- Ouais... l'sambadi...v'la ti point qu'an ê d'jà l'diminch' sê  figueur'te, graind couillon!

(Ouais...le samedi... figure-toi qu'on est déjà dimanche soir, grand corniaud!)

- ...Ah, bin...Te crê t'y?

(Ah, ben...tu crois...)

- J' crais que t'ê bin dêvêrgondaïe, à c'que j'vouais...T'crê p'tétr' qu'la fouêr ê èn' rêson pou qu'tê couchons migeint in je sû doux, ape qu'ê r'sembi-int à dê èrôtes*?

( Je crois que tu t'es bien dévergondé à c'que j'vois...Et tu crois p'têtre que la foire est une raison pour que tes cochons mangent un jour sur deux et ressemblent à des èrotes*?) 

- ...Bin, j'me disot... qu'y f'rôt pt'étre du brav' intrebâcoèné!

(...Ben, j'me disais...que ça f'rait p'têtre du bon entrelardé!)

.............................................................................................................................................. 

* Erote (ou arote): être (individu ou animal) malingre, chétif, voire un tantinet "crapoussin"!

   Erote signifie également "courtilière". La courtilière comme son nom l'indique sévit dans les jolis courtils; c'est un vilain pas beau gros insecte souterrain qui passe ses RTT, le méchant, à terroriser les petites salades et autres semis qu'il zigouille à tout va sans état d'âme.Arote2

 


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Marie-Tout-Court chapitre III

Publié le par François & Marie

- T'es nigaud... J'vas t'dire un secret: en automne, y'a un jour qu'j'aime pas, tsé...C'est l' jour d' l'édredon rouge...                                                           

- C'est pourtant gentil un édredon rouge...

- Voui...l'édredon ça va...c'qui va moins c'est l'jour du cochon-boudin...Tsé l'cochon ça voudrait pas d'venir boudin...alors, quand y voit l' couteau grannnd comme ça, y couiiine, y couiiine mon pôv, tu peux pas savoir...alors pour plus l'entendre couiner, j'me fais peloton sous mon édredon rouge, j'me bouche les oreilles et je chante "à la claire fontaine", plus fort que l'cochon et pis des fois j'm'endors...quand j'me réveille le cochon est boudiné!

edredon-rouge-jpg

- Eh bin un jour, j'te tiendrai la main sous l'édredon rouge et on chantera ensemble, tu veux bien?

- Voui et pis après on mangera du boudin aux pommes, mumm, c'est bon!

- Y' a pas de boudin aux pommes au Jardin des plantes...

- Qu'est -ce tu crois, y'a pas tout à Paris. Fais gaffe où tu mets les pieds, ici y 'a des crottings d'pioules!

- ...Ben dis donc, tes cygnes  y sont bizarres...même pas blancs et tout p'tits-riquiquis, et pis ton lac...au Jardin des pl...

- Stooop, l'Parigot! te m'lasses d'aveu ton Cotchi dês piantes, ique an ê les pis din la vré de vré caim-pai-gne, direct! Mês cygnes y'ê dês câ-nâs, ape man lac y'è in gouillat pou s'gaugi. N'y v'là, y'ê à prendr' ou bin à laissi!

(Tu m'fatigues avec ton jardin des plantes, ici on est en direct les pieds dans la vraie de vraie campagne. Mon lac c'est une pôv'mare où on se mouille les pieds dans la boue et mes cygnes, des canards rustiques. Voilà, c'est à prendre ou à laisser!) 

- ...J'voulais pas t' fâcher Marie-tout-court, mais t'sé, j'suis un peu déboussolé, j'te f'rai dire... Nanny m'avait dit que le Jardin des Plantes c'était comme à la campagne... et pis y'm'faut polyglotter, c'est pas facile... Nurse veut que j' jase qu'en Anglais, ta mémé cause très patois et toi tu baraguouines du franchou-patoillard...

- Bin, t'as qu'à choisir, mon p'tit vieux!

- Y'est fait! y'ê tê que j'chouaisis, dear Marie-tout-court!

- Allez vins, dgenti bétassot, on va dire bonje ê vêch's!

Ils se carapatent, main dans la main. 

Jappements joyeux et langue en métronome mouillé, Moumousse les devance à la découverte de son troupeau. 

- Oïlle oïlle oïlle, iolde Marie.

Les paisibles comtoises immobilisent un mufle interloqué, aux pendouilles d'herbe grasse.

- Marie déraille, on ne oïlle pas en rosée du matin! disent leurs regards incrédules, on oïlle lorsque les pis sont tout joufflus et que le tilleul devient plus petit que son ombre...

Lire l'épisode 1: cliquez ici

Lire l'épisode 2 : cliquez ici

Lire l'épisode 4 : cliquez ici

 Lire l'épisode 5 :cliquez ici 

A suivre...


Publié dans Histoire en Patois

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Défi n° 85 "Un chant d'encre", proposé par Voilier (Blog -heures) pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

Ecouter l'extrait intitulé "Intrigue" provenant de l'album "L'encre des voix secrètes", de Patricia Dallio. 

Ecrire ce que celà vous inspire.

..............................................................................................................

 

Déjà les clochent tintent. 

Wynona* gardienne sacrée du monstre métallique, s'empresse.

Fébrile elle soupire. Sa vie dépend de celle de la Terrae devoratrix*. 

Dès le lever du soleil et avant que s'évanouisse l'écho des clochettes, elle se doit de nourrir cette machine infernale.

robot

Malheur à elle si les "gloup-aoup" du robot ralentissent, s'affaiblissent...

Qu'elle les laisse s'évanouir, elle en mourra.

Devançant la cohorte, Wynona déroule de longues baches. La foule les foule et passe, indifférente...

En hâte, car le ciel s'assombrit, elle gratte, et gratte encore et encore la poussière du prélart*, ruminant son amertume. 

-  Maudit soit le jour du pacte qui m'a liée au cruel Belzébuth...

Elle l'entend encore énoncer froidement,

-  La bière à volonté et l'argent facile te tentent ma beauté? Ils seront à toi si tu me prêtes main-forte. J'asservirai les buveurs de bière repentis. Je hais ces traîtres! Chaque jour entre l'aube falote et l'aurore dorée, ils osent devant ma brasserie processionner en méprisante et silencieuse horde, agitant leurs clochettes. Je veux les étouffer de la poussière de leurs propres pas. Tu la ramasseras. Tu en nourriras le robot dévoreur de terre. Tu guetteras leur retour. Tu actionneras la mécanique satanique. Tu les noieras sans pitié dans le suffocant tourbillon de tes balayures. Tu les laisseras gémir et implorer le salut de ma bière Belzébuth*, ricana le Prince des Enfers. Mais... souviens-toi Wynona... ta vie s'arrêtera si tu affames le robot... souviens t'en Wynona...

Wynona s'en souvient alors qu'elle racle, racle la poussière et que s'éloignent les clochettes...

 ............................................................................................................

 

* Wynona: prénom germanique signifiant "gardienne sacrée".

* Terrae devoratrix: dévoreuse de terre (traduction en Latin "de cuisine"!) 

* Prélart: grosse toile imperméabilisée.

* "Bière Belzébuth, diablement envoûtante" dixit la pub!  





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Marie-Tout-Court chapitre II

Publié le par François & Marie

- Sachez  Miss Nanny, que ma ferme n'est pas "sale", elle est "vivante", rectifie l'aieule, piquée au vif. Y'ê pas l'tout, vôs atou, vôs r'sembiê à èn' pôle d'leuxe, d'aveu c'ta balle biaude in bengaline bieusse-vierge-mêrie, constate -t-elle en se signant! (C'est pas l'tout, vous aussi ressemblez à une poule de luxe avec cette belle robe en bengaline, bleu vierge-Marie.) 

les-greusailles.jpg- What?

- N'enfili dan ce d'vantier ape c'tê sèbouts pou v'ni d'aveu mouais queudre lê grusalles. (Enfilez ce tablier et des sabots pour venir cueillir les groseilles avec moi.)

- But...I don't no...(Mais, je ne sais pas...) 

- Si vôs sétes point, vôs z'êrez qu'à n'êpparer! (Si vous savez pas, vous n'aurez qu'à apprendre!)

 NannySabot.jpgMarie-tout-court et Charles-Edouard complices n'ont pas ce genre de questionnement, ils caquètent au milieu des volatiles.

Charles-Edouard sursaute, 

- Ah!... un presque- loup...il...il m'a lapé le poplité!

- Hihihi! gros bêta, c'est mon Moumousse, mon gros toutou berger des vaches. T'sé, j'crois bien qu' t'es accepté, sinon il l'aurait croqué ton... pot plité... ?...Dis, Charlie...le pot plité... c'est que les garçons...euh... qu'en ont un... pot plité?

 - Mais non benête, t'en as deux toi aussi, tes jarr...Hey! tiny ostrich! comme au Jardin des plantes! So pretty!  ( Des petites autruches, si mignonnes!) 

- ...Bin chez nous on écrit ça "pucines écouvas", des poulettes cou-nu, quoi!... pas moumoussedes autruches! T'sé c'qu'on va faire? an va yeu z'y bailli yeut' pâtée d'trequi (maïs), petit petit petit!

- Petit petit petit... trequi... petit petit! Ouch, y'a une grande cou-nu toute rouge à l'air pas commode.

- T'inquiète! monseigneur le coq se vexe facilement s'il n'est pas servi le premier. Fais gaffe aux représailles, planque tes mollets!

- ...Finalement...ma robe longue...si j'avais su...Pouih...cette mangeaille, ça colle aux doigts!

- Bin tu les lêches! r'garde l'Moumousse, y s'régale.

- Slup! ...bin... l'trequi, c'est pas mauvais, dis donc!

- On t'f'ra des gaudes, c'est d'la pâtée d'trequi pour les humains.

- De la pâtée -pour- les- hu-mains? T'es sûre?

- Voui! T'sé c'est moyen bon, mais rigolo!  Avec ta cuillère tu plisses le d'sus de la bouillie et c'est magique, t'as dans ton écuelle d'la peau d'éléphant propre!

- Pourquoi t'as plein de poules?

- Pour faire les oeufs en omelette et les poulets en rôtis, pardi! Viens, j'te présente les clapiers.

- Hello, little sand fox!

- Où qu' t'as vu ça toi!  Y sont pas "sans force", j'te f'rai dire, rouspète Marie -tout- court agacée.

- "Sand fox", renard des sables...

- T'es bigleux, l'Charlie, c'est pas des r'nards, c'est des lépins, des lé-pins d'foin.

- R'garde, y marmonnent...qu'est ce qu'y disent?

- Y disent "c'est qui c'benêt qui nous prend pour des fennecs?..." Tiens, donne -leur des grugnots (plantain) mais pas d'trèfle hein, y d'viendraient baudruches.

- Pe-lu-ches, pas bau-druches.

- BAU-DRU-CHEU, j'te frai dire! l'traye lê fê gonquier qu'ment dê baudruches. (Le trèfle les fait gonfler comme des baudruches.) Tiens, tâte donc pour voir s'il y a encore de l'eau dans leur casserole; les lapinous, ça aime bien qu'on leur arrose la gargamelle!

 - Y'a presque plus d'eau... mais y'a plein de p'tites boules de cachous...

- Des cach...?...!Ah oui! Oui, oui, normal... c'est une race des lèpins à cachous, goûte!

- ...Moelleux! mais...à Paris, le cachou ça sent pas tout à fait ça...

- Re-normal, çui-là t'en trouveras pas dans la capitale, c'est du spécial, du vrai de vrai cachou-cambroussard! 

- ...Dis Marie... y'a un ogre ici? chuchote un Charlie inquiet. 

- Heu... un ogre?

- Chutt, moins fort! Vois...là haut...ses grands gants joufflus pendent à une ficelle... 

- Hihi, nan! détend-toi Tcharlie, c'est pas les moufles du loup-garou, c'est des peaux d' lapins bourrées de paille! Quand elles sont sèches, on les échange pour deux sous au marchand de piaux d'lépins, et pis les deux sous, c'est pour ma tirelire!

- Où qu'y sont les pôv lapinous sans manteaux...

- Dans l'civet de ma mémé! T'sé, quand j'aurai plein d'deux sous, j'irai t' voir à Paris! Allez, amène-toi, v'là mes nude boar! (sangliers nus)

- Ah des cochons!

- Ah bin quand même, un peu de French, pas trop tôt! Y'ê dê couchons tout bin proprets que f'ront du bon boudin.

- ...Des cochons qui boudent?

- T'es nigaud... J'vas t'dire un secret: en automne, y'a un jour qu'j'aime pas, tsé...C'est l' jour d' l'édredon rouge...

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 Lire l'épisode 5 :cliquez ici 

...à suivre


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Marie-Tout-court ( chapitre I)

Publié le par François & Marie

Ils sont arrivés!

marie Tout court1Tard dans la soirée le train de la capitale les a débarqués en campagne franc-comtoise. 

Charles-Edouard, petit Parisien de six ans, sa Nanny-Nurse anglaise en escorte, ont investi la ferme de Marie-tout-court, six ans elle aussi.

Ce matin, ni le vigoureux salut au soleil des coqs alentour, ni l'Angélus de sept heures ne les ont éveillés. 

Marie brûle d'aller sérénader à la porte de son invité, elle piétine d'impatience.

Juste avant huit heures, on lui en accorde enfin la permission!

- Tcharlie titi tanti tireli, les tartines titi tireli sont servies, tireli titi!

La mémé s'empresse de régaler la tablée de chicorée au bon lait tout frais.

- ...No tea?...hasarde Nanny.

- Point d'ti! admet l'aieule, mâ dê reutchâs d'païn d'ménège, du bon mié ape du prou bon burre d'chu nôs! Y vaut bin vôt'aigue cheude daveu du foin sôtchi.

Pas de thé, mais des tartines de pain de ménage, du bon miel et du bon beurre de chez nous! ça vaut bien votre eau chaude au foin sec. 

La toilette a été vite expédiée. Voilà Charles-Edouard fin prêt à découvrir l'univers de Marie-tout-court.

 ...Heu...Fin prêt?...

- Mais qu'est-ce qu...? Hihihi! Ouh! M'enfin Tcharlie! qu'est-ce qu...? Hihihi! hoquète de rire Marie tout court, où qu'tu vas déguisé comme ça?

Charles-Edouard pétrifié, s'inspecte,

- Mais...je...c'est ma robe longue du mardi...je..., balbutie-t-il perplexe. 

- Yes it is! Tserge de laïne tchïnée yocre, with subtle êccents rïouilles and elegant boots assorted...( serge de laine chinée ocre, aux subtils accents rouille et élégantes bottines assorties...), confirme Nanny, it's no laughable Maïrie, s'offusque -t-elle face à cette impertinente.

- Vins d'aveu mouais man ptchiot, propose la mémé bon coeur, j'vâs t'gauner pou qu't'sais bin ése.

- Viens avec moi mon p'tit, j'vais t'habiller pour que tu sois à l'aise.

- Oh oui mémé, j'vas t'aider, on va l'faire tout beau! sautille de joie Marie entraînant un Tcharlie aux convictions tourneboulées.

Nanny tourne en ronds contrariés, ses fines bottines impriment sa réprobation sur la terre battue de la cuisine.

Elle s'interroge: était- ce une good idéa que de répondre à l'ïnvïtëcheün de ces cambroussards arrièrés  campagnards accueillants certes, mais qui snobent le tea delicious et la robe longue du Tuesday?...(... Ils sont charming et ne lésinent pas sur la largeur des tartines... lui souffle une petite voix intérieure.)

Soudain, Nurse's cogitations et piaffements de botillons cessent... le relooké paraît!

- Oh, my god! ...Tcharles -Ed... your knees...my god... your knees are naked, s'étrangle Nanny. 

- Ah mon dieu Tcharles-Ed...vos genoux sont dénudés... 

les-p-tiots.jpg

- Oui, Nanny, mes genoux res-pirent! exulte un Charles-Edouard radieusement affranchi de ses oripeaux, ma culotte est une vraie de vraie de grand niston, suspendue à des bretelles élas-tiques qui ... clac, clac! et une vraie de vraie chemise de p'tit gars, a dit la mémé, pas une liquette de fille,à smocks! et mes sabots Nanny! mes sa-bots à moi! en bois d'arbre comme ceux de Marie! Ils chantent, clic, clac, cloc! et mon superbe béret, Nanny, la mémé a dit - c'ta têtre ê pou tê man p'tchiot! (cette galette est pour toi), c'est mon bé-ret à moi! Victory, Nanny! la vie est belle!

- In Inglish Tchârles-Edouârd! Speack Inglish!... please! trépigne la pauvre nurse alors que les deux marmots rieurs s'envolent vers la basse-cour. - Don't mess up yourself Tcharl...! ("don't get dirty") (ne vous salissez pas!) essaie-t-elle encore, mais nul ne l'entend, hormis la mémé, 

- Sachez  Miss Nanny, que ma ferme n'est pas "sale", elle est "vivante", rectifie l'aieule, piquée au vif. Y'ê pas l'tout, vôs atou, vôs r'sembiê à èn' pôle d'leuxe, d'aveu c'ta balle biaude in bengaline bieusse-vierge-mêrie, constate -t-elle en se signant! (C'est pas l'tout, vous aussi ressemblez à une poule de luxe avec cette belle robe en bengaline, bleu vierge-Marie.)


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...à suivre 

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vacances

Publié le par François & Marie

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Les meringues -

Publié le par François & Marie

Sec et sans écho un violent tonnerre a claqué dans la nuit.

Vitement levée l'aïeule au front soucieux, murmurant des prières, allume fébrilement le cierge de la Chandeleur censé protéger la demeure. 

Alertés, les traits tendus, les adultes de la maisonnée, vêtements de nuit enfouis à la hâte dans pantalons et tabliers, se sont rejoints dans la vaste cuisine.

Les hommes, père et fils, scrutent par la fenêtre entrebâillée  la nuit électrisée.

- An pôt point dir' qu' l'oraige sait vrément sû nôs, ê s'rôt pieutôt su l'darri, sû Lon d'Saunie, jôge le Lèïon.

On peut pas dire que l'orage soit tout à fait sur nous, il s'rait  plutôt sur l'arrière, sur Lons le Saunier, estime le Léon. 

- Y'ê c'tu cê bian-djâne din ç'nâ qu'mémeye, sou-qui-e le R'né.

- C'est ce blanc-jaune dans ce ciel noir qui m'inquiète, souffle le René. florence2AR2.jpg

Deux heures du matin. 

L'aïeule et sa bru restent figées en cette heure insolite dans cette cuisine où pourtant tout le jour elles s'activent. Elles sont aussi désorientées qu'en territoire étranger, encombrées par leurs bras inoccupés.

- Va - t'en dan vouair s'ill èrrive, chuchote la grand mère au René.

-  Va t'en donc voir si elle arrive, chuchote la grand mère au R'né.

Le fils dévale la cour. Vient à lui sur les cailloux de la route la lumière jaune d'une pile Wonder, qui tremblote au rythme précipité et hésitant de sabots affolés.

- La Laurince v'z'ayez point pô, y'ê mouais, l'R'né! J'vins vôs charchie, an vôs attindôt.

- La Laurence, n'ayez pas peur, c'est moi le René! Je viens vous chercher, on vous attendait. 

Il prend le bras de sa vieille voisine et la guide vers la maison  où les femmes se sentent enfin utiles. Assises droites sur leurs chaises, elles ont calé contre leur flanc les enfants aux frimousses chiffonnées de sommeil. 

Les petits sont plus intrigués par la bougie, qui fait papilloter les ombres de cette réunion nocturne incongrue, que par la colère du ciel. Le pépé- qui -sait- tout les a d'ailleurs rassurés - Le tonnerre? C'est St Pierre qui fait rouler ses barriques! 

- La Laurince, v'ni dan ique veu mouais, propose l'aïeule en tapotant sur la chaise paillée en retrait au coin de la grosse armoire.

La Laurence, v'nez donc ici, près de moi. 

Clac, clac, clac, les sabots noirs de la Laurence la propulsent en automate.

Comme en transes, une main crispée sur sa Wonder toujours allumée, l'autre main agrippée à un cabas de toile cirée noire, elle fait crisser sur le carrelage la chaise qu'elle tire un peu plus à l'abri du grand meuble.

C'est la place qu'elle a choisie chez ces voisins où elle sait qu'elle peut trouver asile, de jour comme de nuit, dès qu'un orage menace. 

- Y rêtaque dru!

- Ca résonne dur! 

Cette remarque du grand père fait se signer la Laurence, qui serre contre elle son précieux sac.

Finette la petite chienne berger couine. Elle s'est glissée sous l'armoire dès le premier coup de tonnerre. (Par gros temps le vaisselier ne craignait pas d'être dérobé! La Laurence se fondait dans l'un de ses montants et la Finette aplatie en surveillait jalousement les pieds.)

On se tait.

On espionne les fluctuations des borborygmes du ciel.

On attend que l'orage passe. 

On se tient prêt. Prêt à se défendre de la foudre redoutée, prêt à se précipiter pour libérer le bétail, les chevaux, la volaille, prêt à courir demander le secours des voisins et de la motopompe. 

Le grand père se souvient que la ferme a brûlé lorsqu'il était enfant. Depuis, on est vigilant...

Pour conjurer leur anxiété les hommes émettent des banalités.

- V'là qu'y pieut, j'â bin pô d'la grâle, l'ciê ê bin djâne sû l'r'varmont...

- V'là qu'y pleut, j'ai bien peur d'la grêle, l'ciel est bien jaune sur le Revermont... 

- Y'a b'sin d'pieuge mâ la grâle...y s'rôt déseûdge pou lê biés ape pou la m'nange à v'ni...

- On a b'soin de pluie, mais la grêle...ce s'rait un désastre pour les blés et les vendanges à venir... 

...............................

 

Il est presque quatre heures lorsque le danger s'éloigne.

Cette nuit là,  quelques grêlons sont tombés sur le département voisin.

La foudre n'a brûlé aucune ferme.

Le cierge a été rangé dans un papier de soie.

Les enfants se sont endormis confiants, les grands veillent!

La tournée générale de lait chaud au miel a été accueillie comme un baume sur une meurtrissure; même Finette revenue d'entre les pieds de l'armoire y a eu droit.

Le nectar rural a redonné vie à la Laurence -  L'sê qu'vint, èprés la futrie, vôs vindrez tou chu mouais pou trinquer d'av'in Muscat qu'bulle, à pej'vôs frê dè m'ringues!

- Demain soir, après avoir porté le lait à la fromagerie, vous viendrez tous chez moi pour trinquer au Muscat pétillant, et puis j'vous f'rai des meringues! 

La moustache du grand père a frémi, il dé-tes-te le muscat bulleux! 

Pourtant depuis des années, il se doit de fêter chaque fin d'orage chez une Laurence reconnaissante, en levant son verre muscaté...

Heureusement, sur les meringues ce gourmand pourra se rattraper! 

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Bin v'là t'y point...

Publié le par François & Marie

 

Clown détailL'Françouais y'ê point rinque in vèrnéchou, y'ê atou èn' balle pieum'!

François n'est pas seulement talentueux en images, il est également "belle plume"!

J'pouvôs m'n'aller ballement, è m'avôt promattu d'n'ècri à ma pièch'.

Je pouvais partir tranquille, il m'avait promis d'écrire pour moi.

I m'a fê tout cheuse d'vouair c' ta brav' imège d'Marrrie (trouais "re" Olivier!); point rintrie, côlôrie ape mistifrisée pou l'Alexandre (coiffoux dê stârs!), d'aveu d' la bin balle moss'line... (Y paraîtrôt qu'la Camilla ê jèlouse quind Marrrie s'fê balle in prince de Galles...Y'ê t'y vré çan?)

J'ai été émue de voir la belle image que François avait faite de Marie; sans une ride, coiffée par Alexandre (coiffeur des stars), en vaporeuse mousseline...(Il paraitrait que Camilla est jalouse lorsque Marie se vêt en prince de Galles!)  

Aidonc, pouèdant que l' Françouais ècrivôt, sètes-vôs l'avousque qu'ètôt la Marrrie?...

Alors, pendant que François écrivait, savez-vous où est allée Marie? 

 

Rappallez-vôs l'défi "Lilou-Frédotte n° 69, 28 novembre 2011":

 

 pontcharlespragues2.jpg

A Prègue su l'pont Tsarlé, l'cloune Ôl'pitre avôt rembirlificoté èn' dè cin ètouèl' qu' brequillôt au-te du Sïnt Népomucène. J'sus étée lèvan*, in Tchéquie pou contrôlaie si l'ètouèl' répsôdée pou l'Ôl'pitre ètôt touj' ique! Eh bin, ill y'ètôt d'aveu lê quètre z'autres! 

Otylie effect2A Prague sur le pont Charles, le clown Ôl'pitre avait rafistolé l'une des cinq étoiles de l'auréole de Saint Népomucène*. Je suis allée là-bas en Tchéquie pour m'assurer que l'étoile bricolée par Ôl'pitre était toujours là! Eh bien, elle y était, avec les quatre autres!

C'tê qu'm'an vouai-yu beuz'ner, piantée d'vaint c'tu Sïnt tout beurot ant dû songi "y'ê èn' beuznote" c'ta Marrrie d'Cabardouche qu' vouait pi-eu gnon ape qu'è in ravaitchainte ébâbi...M'en mouque bin! 

Ceux qui m'ont vue, béatement en arrêt devant la statue toute noire de ce Saint, ont dû prendre Marie de Cabardouche pour une simplette... Je m'en moque bien, je l'ai vu et même touchu! 

  ( cliquez sur l'image pour accéder au défi n°69)

 

karluv-most-jean-nepomucene-et-le-ballon-129* (Jan Népomucky) Jean Népomucène naquit en Bohême vers1340. Consacré prêtre à Prague, il devint le prédicateur de la cour du roi Venceslas IV.

Le roi (jaloux) lui aurait demandé de trahir le secret de la confession de la reine Jeanne de Bavière, Jean Népomucène refusa. Il fut arrêté, torturé à mort et jeté depuis le pont Charles, dans la rivière Vltava (ou Moldau). Cinq étoiles auraient été vues sur son corps sans vie. Canonisé en 1729, il est le Saint protecteur de la Bohême.  

* lèvan (ou lavan): là-bas (forme altérée de "aval"). 

Publié dans Histoire en Patois

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Défi n°84 "Autour de soi-même" proposé par ABC pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

"Autour de soi-même".

Comme le tour du monde a été fait en quatre vingts jours, je vous propose de faire le tour de vous-même en quatre vingts mots.

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autrait2.2.jpgAutour d’elle c’est un tour de soie, un froufrou tel qu’il fait naître l’émoi. Qu’elle se pare de tarlatane de tulle ou de tapa, les fibres l’entourent, se plissent et tombent en cascade de falbalas. Le cachemire tutoie le shetland «si bien que j’en batiste» dit-elle en damas. Elle fait danser le crêpe sur la gaze et range ses reflets dans la moire . Mohair de rien elle s’entoure parfois de prince de galles pour devenir la reine de pashmînâ.

 

 

François de Cabardouche. 

( Marie, qui était en voyage cette semaine, avait mis François au défi de relever le défi...)

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Défi n°83 "Voyage en Corse" proposé par 'M'Annette' pour la Communauté "Les croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

" Dans un grand moment de "ras la casquette", vous voilà partie seule en voyage en Corse au volant de votre petite voiture. Le ciel s'assombrit, la nuit tombe, l'orage gronde et soudain...vous tombez en panne !..."

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Partir! oh oui, partir... partir! partir!

Mais où donc, partir?

En  Corse?

...Et pourquoi pas!... en Corse!

Va pour la Corse!

Et c'est en Corse que se retrouve Miss Visière.

Elle en a eu "ras la casquette" subitement.

Assise sur les pierres brûlantes d'un vieux banc,

fascinée par Bonifacio roussie au soleil couchant 

elle engloutit distraitement

un sachet de canistrelli croquants.  

Mais de lambiner il n'est plus temps. Fini de rêver. 

Avant la nuit Aiacciu elle doit rallier. 

Google Maps a bien précisé:

"En deux heures et deux minutes par la N 196 vous y serez,

après cent trente et un kilomètres et un hectomètre de virages serrés,

douze mètres d'altitude vous perdrez."

La Miss tire de leur léthargie ses cinq chevaux fiscaux;

ils patientaient à l'ombre de figuiers ancestraux,

qui les ont généreusement poissés 

des leurs derniers fruits blets.

Corsica.jpg

Aventi!

Aussitôt fait, aussitôt dit, 

La torpédo ronronne, bouclant les virages en lacets.

- Ô Corse! j'aime tes rivages... et aussi tes virages! 

Soudain le ciel se courrouce, s'assombrit.

(ce plagiat de Rossi mérite t-il telle fâcherie?)

Voilà qu'il explose en tornade venteuse et en  foudre du tonnerre,

faisant entrer le monde en l'antre de Jupiter.

Eclairs et flèches de pluie dans les phares dorent la nuit.

Tout à coup une inquiétude ramène sur terre Miss Visière,

...la mécanique...elle...elle semble regimber...

...elle ne veut plus grimper...

- Allez, roule! Toi qui valsais si bien dans les tournicotis

on jurerait que tu freines...pourquoi ce ralenti?

Tu deviens pesante et dure...et ce bruit...

...mais d'où provient ce cliquetis?

Un son mou... de baudruche et de ferraille malmenée ...

Et si c'était...un pneu crevé?

Non, ce serait insensé... 

Las, c'est bien... un pneu crevé!

Miss Visière n'est pas très fière

en plein virage bloquée... 

En cinq actes la partition va se jouer:

Acte un: "attaca vivacissimo" (en vive attaque du pauvre volant qui n'en peut mais.) Non, pas à MOI! Impossible! Ce genre de truc ne peut pas m'arriver...La preuve, en quarante cinq ans ça ne m'est JAMAIS arrivé!

Acte deux: "disperato affredanto" (en agitation désespérée, trépignage et boxage du tableau de bord) -  C'est à moi qu'tu fais ça, moch'té d'mécanique? Moi qui t'fais visiter plus souvent que j'vais consulter. Et toi tu me fais l'affront de crever, moch'té de pneu sculpture V, posé à 37 euros l'heure, HT... mocheté de HT.Moch'té de météo...Moch'té d'heure d'été! Même toi la moch'té, t'es moche! Ah, moch'té de moch'té!

Acte trois: "amabile sotto voce"(en tentative d'aimable réconciliation)-  Allez... s'il te plaît, un bon geste, tu regonfles et je te promets, heu, tiens, de te lustrer, te désempoisser et même dorénavant de toujours t'abriter, même de mon manteau s'il le fallait(p'têtre pas non plus celui en cachemire haut de gamme, faut pas exagérer, celui en flanelle traitée pilou fera un très honorable plaid.) Euh... promis, juré!

Acte quatre: "con dolora, drammatico" (en douloureux constat) - Bouh... J'veux rentrer... j'veux m'réveiller ou  m'rendormir...c'est fichu... j'suis perdue...  j'sais pas décrever...

Acte cinq: "pacato affectuo" (en affectueux apaisement) - Après reflexion, puisqu'un seul pneu est crevé, il en reste encore trois non crevés, c'est le Pérou!  De plus, quel luxe, d'assister dans un fauteuil aux premières loges, à un spectacle son et lumières inédit!  Et pour dîner, c'est Bysance! Le Chef me recommande deux demi gâteaux secs, délicatement émiettés sur fond de sac en papier, craquant--gras, accompagnés d'un fond d'eau tiédement dégazéifiée. Bonne dégustation! 

............ 

C'est alors qu'impromptu s'invite un acte six.

............. 

Un phare unique et tressautant 

plonge sa lumière jaune indiscrètement 

dans la  face de la Miss en immobilité momentanée.

De crainte, elle en pâlit. Sous le volant se rétrécit et prie.  

Au ras de sa carrosserie vient de stopper

in extremis, en dérapage semi incontrôlé

une Vespa 125 au side car incorporé.

Deux silhouettes sombres y gesticulent et vocifèrent

semble-t-il en toute inamicalité  envers Miss Visière.

"Inconscience! plouc! danger public!"

tombent aussi drus que la pluie.

Il faut dire que les deux agités

le commissaire Calistu-Calistu

et son adjoint Lisandru,

sortent d'une rude soirée de clémentines effeuillées...* corsica2.jpg

Une minute auparavant, l'un rêvait d'intégrer

ses charentaises in situ et l'autre salivait à l'idée

d'une dégustation entre amis 

d'un Pathé Gaumont de vingt ans d'âge.

C'est imaginer son acrimonie... 

Bref, las et très agacés, les deux limiers

infligèrent un interrogatoire,

un brin comminatoire 

à la pauvrette esseulée,

qui leur fit des réponses en pointillés:

Les deux limiers - Encombrement voie publique, motif?

La pauvrette esseulée - Crevée...

- Cric?

- Non, pas de cri...

- Crikkkeu! Cric: Machine munie d'une crémaillère et d'un système de roue dentée que commande une manivelle utilisée par des éléments masculins galants idiots pour soulever l'automobile d'un élément féminin j'm'enfoutistement incompétent dont une roue est crevée. Où est crikkkeu?

- Euh...poubelle!

- Quouâ!? Motif ?

- Laide ferraille...superflue...encombrait coffre...quatre indispensables valises...

- Pouhhh...(à lire sur un ton de consternante et affligeante désolation navrée.)

- Ben, quoi?...(à lire sur un ton de candide bonne foi et d'ingénue innocence.) 

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Comme le temps passe! Résumons donc l'épilogue:

Las et accablés,

les deux limiers s'apprêtaient

à mettre le cap sur un lieu habité

pour un cric y quérir.

Le croiriez-vous! Leur Vespa, moteur noyé,

(les étourdis cylindres avaient oublié leur bouée) 

refusa obstinément de démarrer!

Pas de secours à espérer

des si fiables z'et pratiques téléphones, muselés

par les éléments déchaînés.

Les deux engins démotorisés et déglingués 

pioncèrent sur le talus.

Dans la berline cohabitèrent

le ronfleur Calistu-Calistu,

le cinéphile frustré Lisandru,

et la Miss cruciverbiste. Ses sourcils aussi haut levés

que son crayon mâchouillé,

prouvaient qu'elle bloquait

devant cette définition de mots croisés:

"Clément est Frère de cette rutacée..."*

............................................................................................................................................

 Ainsi s'achevait une charmante nuit d'été...

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* cliquez ici pour Voir le défi n°56. 30 mai 2011.

* Allez! je vous dévoile la solution, "clémentine" .(que vous pourrez retrouver en visitant le défi sus -précisé! )

 

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