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Défi n° 277 proposé par Laura Vanel- Coytte pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

Laura nous donne comme consigne :
"Après le décor d'une ville de Carnaval, décrivez un personnage masqué, déguisé ou simplement habillé différemment de d'habitude."

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Cornil, carnavaleux dunkerquois, invite "à s' baraque" une poignée de touristes qu'ont l'air bin parigots.
Va y avoir du boulot pour les initier aux subtilités du carnaval.

- Le carnaval de Dunkerque ? Une tradition, une fête, une ambiance, un langage, depuis le XVII siècle !
Cornil s'enflamme !
- À cette époque Dunkerque était un port de pêche à la morue, en Islande. L'expédition de six mois était longue et risquée pour les marins dunkerquois. Certains n'en revenaient jamais.
- Ch'est l'russ (la misère) dans les familles...
-  Les armateurs, conscients du danger, payaient aux marins une partie de leur solde avant leur départ et leur offraient trois jours de fête, "les trois joyeuses".
- Ouh là, c'était risqué... S'ils faisaient trop la fiesta, leur solde se perdait dans la bière...
- Exact, plus exactement dans "la chuche" (boisson). Ça arrivait à des esseulés ou à de gros égoïstes pourtant chargés de famille. Si on leur faisait une réflexion, ils rétorquaient fiers comme des coqs "Mi, j'fais à m'mote" (moi, j'fais à mon idée).
- Des vrais babaches ! Ça d'vait "braire" (pleurer) dans les chaumières...
- Ça arrive encore de nos jours, tous milieux confondus.
La poignée parigote opine.
- Les marins s'f'saient du mouron : pendant ces trois jours "de qué loques s'acoufter" ? Leur paquetage (l' frusquin) se trouvait déjà sur les bateaux ...
-  "Tous péteux sins casaques" berdouille  èn' vaganciére" aveuc des gros hublots grogelle (aux lunettes groseille) qui trouvait "pénipe" de déchiffrer "Le causer en Chti pour les nulos" sans ses vraies "leunettes ".
- Les marins futés empruntaient les vêtements de leur femme !
- "V'là des cocos pas babaches et pas "tatasses" (tatillons) !
- Ch'est Tradi'chion ! "In a du pain d'sus", les apôtes ! (on a du pain sur la planche).
J' m'en vas enfiler l' "cle'tche" (déguisement).
Faut qu'tu soyïes déguisé pour être accepté par les "masques"(carnavaleux déguisés... sans masque !)

Suire-mi. T' vas admirer eul'spe'tacle !
J' va n'enfiler des bas résille. Noirs. Ch'est Tradi'chion. Eul' plus mieux bin du chic: s'coller des faux mollets bin pouèlus, "cha ch'est qu'écose "!
Eh ! Quoque ch'est qu'te berdoules, files- me don' la mini cottron fluo jon' ! (jupe jaune). Et pis eul caraco marin à zébrures bleuss, blanq, ruge.
Ch'u ti pas biau ?

- Belotte -belotte - bellote ! applaudissent les parigots qui se chtimisent rapido !
 - Merkiiii ! "Ach'teur" (maintenant) eul'peinturlure : faut qu'j'soyes méconable : tu m'traces quatre triangues bin drêts , t'lès remplis de bleuss, pis du blanqu', touj' bin bin drêts., hein ! Si dans eul' défilé in t' fait "un'n baiss à bouquette "(baiser sur la bouche), li colle pas èn barnife (gifle) malheureux ! Ch'est rien qu'à respecter tin maquillach' ! Ch'est Tradi'chion !
D'ssus lès caveux, perruque oranch'.

Des mitaines bieusses et pis un paletot (manteau) en fourrure panthère - chicoss - ça caille dins eul ch'nord ! 
Des souïers, bouts costauds, in s'écrase les panards à c'te carnaval !
- J' chte ker ! (j't'aime) explose la parigote grogelle qu' berloque !
- Merkiiii ! Bin, me v'là "masque "! Chus tout bin bénache" (heureux) ! M'en va r'trouver la bande et "faire chapelle". À partir de maint'nint, in s'dit plus "bonjour pertous", in dit "qu'est c'ça dit, matante ?" Ch'est Tradi'chion !
Et pis j'm'en va choper un de ch'tes harengs, lancés par not' maire et sin conseil m'nicipal du balcon d' not' mairie, ça va être in d' ces charivari ! Ch'est Tradi'chion !

V'là eul' l' temps d'émo'chion dins ch'te Carnaval... Quind t'as des mille carnavaleux que quintent la Cantate à not' Jean Bart... Tous serrés en rond aux pieds de sa statue que nous zieut' de haut, in s'met g'nou à terre, in s'tint par la main et in dôte sin chapeau. Ch'est beau ! Ch'est Tradi'chion ! Cha t'met les "pouails" des bras au garde à vous !
V'là ! Ch'est la fin (officielle) d'la journée, on s'défoule au "chahut du rigodon final." Ch'est Tradi'chion !
Faut voir et entendre comment not' vénéré tambour major, en t'nue de grognard napoléonien, s' démène pour que ça soyït un bouquet final bin plus biau qu' vot' Tour Eiffel  !
Et pis on "arkéminche"... pendant trois mois !
In t'attend !

 

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Défi n°268 mené par Jill Bill pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Gourmande, ce qu'elle préfère c'est le gâteau sous la cerise !
Oeufs brouillés. En tentant de les réconcilier, il s'en est bâfré...

Un repas est insipide s'il n'est accompagné d'un brin de folie tel que
Rhubarbe en tarte aux rutabagas frits. C'est inédit.
Manger pour vivre et non vivre pour manger, c'est ce qu'on lui a appris
Alors il a interprété;  pour vivre bien, il mange bon et bien,
Non, pas des navets, réservés au jour où passe un nanard au cinéma.
Dugléré `le Mozart de la cuisine` a dû conserver son nom peu invitant,
Il se prénommait Adolphe...
Saluons les
Epicuriens, ne les condamnons pas aux enfers.

 

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Défi n°266 proposé par Durgalola pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Durgalola nous demande d'écrire un texte à partir de quelques lignes tirées du livre de Marie Gillet "Aussitôt que la vie."

" Je suis partie de bon matin. J'ai pris ma décision après avoir ouvert les volets et regardé le ciel lisse vaquant simplement à son occupation de l'aube ; laisser la place au jour. L'air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s'opposerait à la lumière."

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" Je suis partie de bon matin. J'ai pris ma décision après avoir ouvert les volets et regardé le ciel lisse vaquant simplement à son occupation de l'aube ; laisser la place au jour. L'air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s'opposerait à la lumière."
Dans mon sac à dos j'ai glissé quelques noix, une poignée d'amandes, des raisins secs et
une bonne réserve d'eau - importante l'eau.
Hélianthe à demi éveillé s'est un peu contracté en découvrant que des pans de nuit s'accrochaient encore au manteau de l'aube.
J'ai mis le cap sur la montagne Sainte Victoire. Je ne visais pas le sommet, il pouvait attendre.
J'ai traversé des étendues de coquelicots qui ont teinté mes joues du rose de l'aurore.
Les champs de lavande à perte de vue ont embaumé ma randonnée. Hélianthe baissait la tête. Sans doute pensait-il que toutes ces couleurs lui gâchaient le teint.
Nous avons partagé l'eau de ma gourde.
J'ai traversé des champs d'amandiers silencieux. Les cigales somnolaient encore.
De vieux oliviers m'ont jeté un vague regard indifférent. En revanche mon compagnon taciturne a semblé les décontenancer.
Par le Sentier des Vignerons nous avons longé des vignes à perte de vue. Elles nous ont ignorés, trop occupées à peaufiner les arômes de leurs futurs rosés.
J'ai entrepris la montée de Sainte Victoire avec mon acolyte.
J'étais contente de moi. J'avais bien calculé le temps prévu. Nous parviendrions au lac avant le début du chant des cigales.
La roche calcaire griffait mes Pataugas. Un bâton bienvenu permit d'avaler la pente assez rude plus vite que prévu ; et là ce fut un saisissement à chaque fois renouvelé.
Le lac !
Le lac était là.
Devant nous il étendait son immense nappe émeraude belle à en couper le souffle.
J'ai respiré profondément. Un long temps.
Nous nous sommes désaltérés.
Mon coeur qui avait retrouvé son rythme de croisière s'est à nouveau précipité.
Le soleil !
Le soleil objet de tous mes espoirs est apparu en majesté.
Il était au rendez-vous, astre éblouissant juste au dessus du Pic des Mouches, point culminant de Sainte Victoire.
Je savais que la lumière serait belle.
Pourtant j'ai éprouvé un instant de doute ; et si ça ne fonctionnait pas ?...
En automate j'ai ouvert ma besace ventrale.
Délicatement j'en ai extrait Hélianthe.
Je connaissais parfaitement le cérémonial à respecter.
Comme dans un rêve je l'ai placé au bord de l'abîme, dos tourné au soleil.
Hélianthe, face à moi ne bronchait pas. Avait-il peur ? Je l'ignorais.
J'ai douté; avais-je choisi la solution la plus sage ?
Les cigales se sont mises à jouer des cymbales ; preuve évidente que l'astre lumineux réchauffait enfin la terre.
C'était l'instant décisif.
J'avais le trac.
Les rayons du soleil atteignirent l'eau du lac dans un éblouissement doré.
Je ne pouvais plus revenir en arrière, c'était maintenant ou jamais.
Je fixai Hélianthe avec force.
L'intensité de mon regard le fit frémir, lui donna de l'audace ; lentement... oh tellement lentement... Hélianthe tourna la tête vers la lumière !

De joie mon cœur s'est emballé ! J'ai failli renverser le pot de terre cuite où croît Hélianthe, mon tournesol !
Lui qui n'avait jamais osé regarder le soleil en face venait enfin de guérir !


 

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Défi n°263 proposé par Jazzy pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Jazzy nous propose de rédiger un texte en insérant des mots

qui portent au singulier une marque du pluriel s ou x , sur le thème de votre choix,

Défi n°263 proposé par Jazzy pour Les Croqueurs de Mots

- À ce soooir mes chouchous, soyez saaages !
Les chouchous c'est nous, Lilas l'orchidée et Velours le chat.
Elle c'est notre Humaine. Entre nous, on l'appelle ananas (ah, nana !)
Ses escarpins pivotent en compas sur le tapis; de sa bouche en cul de poule elle distribue des smacks nord-sud, est-ouest, muah muha muah muah pour qui en voudra, saisit son petit cabas sur le  marbre cervelas de la commode et quitte le logis (qui n'a rien d'un taudis !)
Depuis un mois, sans remords, ananas n'accorde qu'un laps de temps réduit au repas de midi.
Elle grignote comme une souris : un radis, une noix ou deux, une demi cuillerée de clafoutis.
Elle qui adorait pizzater à l'anchois et tenir au chaud le ris de veau sous une avalanche de sauce au riz, c'est fini !
Terminés les matins de gueule de bois, l'eau du puits a détrôné le Château "de la belle" Margaux !
Psitt ! Notre Humaine a un secret, elle s'est inscrite à un audacieux concours " La morphologie du tournevis" qui impose quelques rondeurs en haut et en guise de jambes, des pattes de mouche du semis (ravageuse de plantes potagères).
Au secours ! L'orchidée Lilas et Velours le chat sont sidérés. Leur Humaine leur cause bien du tracas. Si elle continue sur cet acquis, un jour viendra où ananas pourra passer par le chas d'une aiguille !
Ils se précipitent vers le châssis de la fenêtre pour la zieuter dans sa jolie robe à pois. Telle qu'elle était, elle leur plaisait. Quel dommage de la voir un jour transformée en vulgaire tournevis tutoyeur de cambouis...
La sentence est pour ce soir...
Ananas file en biais, zigzague entre un houx hirsute et débraillé - qu'elle honore d'un affectueux "salut le gribouillis !" - et un buis rigoureux, taillé en austère pyramide, fier comme un sphinx qui sent le pipi de chat. Elle snobe cet artificieux édifice.
D'un pas léger, elle court jusqu'à l'arrêt d'autobus.
L'attend patiemment. Il arrive. Elle le toise avec mépris et court à ses côtés tout au long de son parcours. Par ce biais, la fine mouche perd du poids - la quête du succès est à ce prix.
Lilas et Velours impuissants sont du même avis, en attendant le retour à la maison et à la raison de leur Humaine, ils vont piquer un bon somme.
Un bruit de clé les fait tomber des bras de Morphée. Ananas en larmes vient de rentrer, elle renifle, hoquette, en s'empiffrant de viennoiseries.
- Chnif mes chlouchlous... M'ont exchpulchée du concourstournevich, trop maigre, chnif trop d'ochs, qu'i j'ont dit, bouh...
Les chlouchlous accourent.
Velours lui ronronne des mamours, Lilas embaume. Ananas s'endort bercée par ses chouchous qui, en douce, jubilent !


 

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Défi n°262 proposé par Laura Vanel Coytte pour les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

"L'Europe comme identité"

Siècle VII avant JC.
Entrons en Phénicie – le Proche-Orient actuel – face à l'île de Chypre et
perdons-nous dans le labyrinthe de la mythologie grecque.
Sur cette côte méditerranéenne, une ville Tyr.
Agénor en est le roi.

Le roi prend pour épouse Téléphassa.
Leur descendance ? Des fils, Phénix, Cadmos, Cilix, Thassos et une fille, Europe ; nous allons l'approcher de plus près.
Europe, jeune fille rieuse et insouciante, gambade sur la plage en compagnie d'amies proches et choisies.
Dans les dunes gaiement s'égaille ce bouquet de jeunes filles qui cueillent des bouquets.
Elles rient, dansent, jouent de leurs voiles légers, rivalisent en brassées de narcisses, hyacinthes, violettes et s'enivrent de tous ces parfums mêlés.
Elles ignorent que Zeus, dieu de l'Olympe les observe.
Il a jeté son dévolu sur Europe. Sa beauté l'a conquis. Il lui faut impérativement l'approcher.
Comment s'y prendre sans l'effrayer ?
Comment leurrer Héra, son épouse immensément jalouse ?
Il se métamorphose en taureau – non pas ce genre de taureau frustre et rustre qui s'échine dans les champs – un taureau blanc, de petite taille et bien policé.
L'air indifférent, broutant ça et là quelque brins de serpolet il progresse lentement en direction des jeunes filles amusées et vaguement effrayées.
Délicatement il dérobe un narcisse dans le bouquet d'Europe.
Elle ne s'enfuit pas.
Lorsqu'il se couche à ses pieds elle le regarde tétanisée.

Elle ne s'enfuit pas.
Fascinée, longtemps elle l'observe.
D'abord statufiée, Europe s'enhardit et lui caresse la tête.
Paisible, petit taureau blanc apprécie, en redemande, toujours aussi placide.
Aussitôt l'atmosphère s'allège, les sourires reviennent, le petit taureau blanc est admis dans le clan des jeunes filles aux fleurs.
Les nymphes osent encercler d'une couronne fleurie le parfait croissant de ses cornes.
Il semble approuver. Europe mise en confiance s'assied sur son dos.
D'un bond le taureau blanc se redresse, galope vers les vagues, emporte Europe effrayée qui demande de l'aide.
Sur la rive ses amies affolées courent en tous sens, crient, sanglotent de rage.
Impuissantes, elles viennent d'assister à l'enlèvement d'Europe...
Le taureau blanc semble voler au-dessus des flots, Europe n'a plus peur, elle vogue agrippée aux cornes parées, comme à un gouvernail.
Elle déploie ses voiles qui s'enflent et allègent l'effort de sa monture.
Ils voguent... Ils voguent... Jusqu'en Crète.

À Tyr, la vie bascula, Europe venait d'être enlevée à sa famille...
Agénor garda Phénix à ses côtés et envoya ses autres fils à la recherche de leur soeur.
Il leur interdit de revenir à Tyr sans Europe.
Cadmos, Cilix, Thassos, accompagnés de leur mère cherchèrent longtemps Europe, sans succès.
Téléphassa en mourut de chagrin.
Leur mission n'ayant pas abouti, ses fils n'osèrent rentrer à Tyr sans Europe.
Cilix fonda la Cilicie, Thassos les îles de Thrace et Cadmos s'établit en Grèce.

Europe devint reine de Crète.
Trois fils naquirent de son union avec Zeus, Minos, Sarpédon et Rhadamante - encore des prénoms "à coucher dehors avec un ticket d'logement" - aurait conclu ma mémé.

L'Europe porte le nom de la princesse ( ce qui la différencie des terres d'Asie.
)

PS : Merci à Wiki !

 

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Jeudi poésie

Publié le par François & Marie

défi n°261 : la poésie en question.
 

Marie de Cabardouche dénonce !
François est l'auteur de cette poésie interrogative.

Dis moi comment on vit sur la Lune, Y a t il des mers et des rivières ?

Les Luniens sont ils gentils avec leurs enfants ?
Leur promettent-ils la Terre pour les tenir sages ?
Ont-ils la tête dans la Terre quand leur esprit est en voyage  ?

Dis moi comment on vit sur la Lune,  Y a t il des forêts et des sentiers ?

Les Luniens et les Luniennes partent-ils  en Terre de miel quand ils se marient ?
Porte-t ils des terrettes pour y voir mieux ?
Peut-on se promener au clair de Terre en amoureux ?

Dis moi comment on vit sur la Lune,  Y a t il des villes et des campagnes ?

Est-on terratique quand la raison vacille ?
Ou bien mal Terré quand on boude dans son coin ?
Ou pire encore, je n'ose le dire,  c... comme la Terre , bête à manger du foin ?

Dis moi comment on vit sur la Lune, Y a t il des guerres et des misères ?

Y a t-il des jeux pour les enfants et des chats ronronnant ?
Y a-t-il des chiens qui aboient à la Terre ?
Et dans les plaines glacées, des loups solitaires ?

 

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Défi n° 261 proposé par Les Cabardouche pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Un quatorze février à Montmartre, un matou couleur de nuit familier des toits en zinc, déboula par la lucarne d'une chambre de bonne, celle de Edmée-Étienne-Jules Renaudin.
Edmée ne sembla pas surpris par cette intrusion – le matou noir lui fera de la compagnie.
Il découvrit très vite que le nouvel arrivant était un véritable sac à puces. Il le dit au chat qui se vexa.
D'une lotion parfumée fatale aux poux et lentes il le frictionna, le rebroussa. Le chat hérissé l'exécra.
- Te voilà intronisé mon pote, la “Marie-Rose” va te rendre tout frais, comme un sou neuf.
De vieux rat détrempé à sou neuf, il y a de la marge, ronchonna le chat. Il se planqua sous le lit et bouda.
- Au fait, tu n'as pas de nom ! Voyons voyons... Que dirais-tu de celui de ta bienfaitrice : Marie-Rose ?
Le chat sursauta d'indignation, entama un terrible feulement qui s'éteignit en hoquet - son crâne venait d'entrer en collision avec le sommier d'Edmée.
À demi estourbi il n'était que ressentiment. Oser donner un prénom de fille. à un matou matois, quelle déchéance. Il ne s'y ferait jamais.
Edmée- Jules sentit qu'il avait froissé la susceptibilité du matou, il tenta de se racheter.
- Tu dois avoir faim Marie-Rose. Je t'ai préparé un petit festin.
Pourtant affamé le chat ne bougea pas d'une moustache – on a beau être des félins, on a sa fierté.
Edmée-Etienne-Jules reprit,
- Moi aussi je vais changer de prénom.Terminés les rallonges Edmée-Étienne-Jules ! En ton honneur Marie-Rose, ce sera Valentin, puisque tu es entré(e) dans ma vie un quatorze février !  Marie-Rose et Valentin... Ne trouves-tu pas que ça sonne bien ?
Marie-Rose marqua un temps. Puis poussé(e) par la fringale émergea lentement, princièrement, sans un regard vers Valentin. Le matou se dirigea vers les agapes promises.
Dans une casserole cabossée, quelques croûtes de fromage rabougries, des peaux de saucisson desséchées... Marie-Rose avala tout, lapa une larmichette de lait et sauta sur le lit où s'étalait le peignoir de soie de Valentin. Il le piétina avec extase puis entreprit une toilette minutieuse.
Lorsqu'il fut nickel, il se roula en boule confortable et s'endormit à demi.
C'est ainsi que Marie-Rose adopta cet être dégingandé, haut comme un séquoia et aussi maigre qu'une haridelle. Marie-Rose donnait à Valentin la permission d'habiter chez elle.
Sous ses paupières demi-closes le chat suivait les allers et venues de Valentin qui se préparait à sortir.
Avant de passer sa redingote, il vint imbiber de lait un chiffon directement dans l'écuelle de Marie-Rose ( ses vibrisses en vibrèrent d'effarement)
et en lustra ses souliers vernis.
Il coiffa son haut de forme et se cassa en deux pour franchir la porte.
- Bonne nuit Marie-Rose, sois sage !
Le matou savait où Valentin passerait la nuit - il s'était renseigné à son sujet -  dans un des bals parisiens; le Moulin Rouge était son préféré, une foule joyeuse et bruyante l'espérait, le vénérait.
Edmée avait d'abord été clerc de notaire, puis notaire dans l'Étude familiale sise à Sceaux.
La trentaine passée, il planta là sa famille, sa vie aisée, envoya paître les codicilles, les saisines et fila s'installer dans une chambrette sous les toits à Montmartre.
Il s'était découvert une passion pour les  bals, il devint un danseur- contorsionnisme adulé (souple comme un chat, souligna Marie-Rose)
Tant il avait de souplesse on le surnomma "Valentin le Désossé", il faisait valser La Goulue, sautiller Nini Pattes en l'air sur des airs de polka.
Cet homme-caoutchouc dansait pour le plaisir, sans jamais demander un sou. Il disparaissait aussitôt après le dernier accord de l'orchestre. Seul(e) Marie-Rose savait où Valentin terminait ses nuits.
Le temps passa, Rose-Marie, Valentin et ce qui restait du peignoir de soie, emménagèrent dans un bel immeuble haussmannien.
Valentin en avait assez d'être un désossé, il souhaitait devenir ossu. Peine perdue.
S'il était né plus tard, il aurait pu demander à la boucherie Sanzot de Tintin leurs os inutilisés...
- C'est raté ! Conclut Marie-Rose.



- Eeeet c'est qui cette Marie Rose ?

- M'enfin la Goulue... c'est un chat !

- C'est ça ... Prends moi pour une bille Valentin !



 

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Défi n°259 proposé par ABC pour les croqueurs de mots

Publié le par François & Marie

Défi n°259 proposé par ABC pour les croqueurs de mots


A la barre pour cette quinzaine, je vous propose de vous laisser inspirer par ces photos ( paroles de ABC)
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Premier janvier.
Tilia et Picéa sont plantés là.
Mêlés à leurs congénères ils font face à la nue au ciel sans nuages.
- Non mais, regarde-le...
- ... Mummm ?
- Tu dors Tilia... ou bien ?
- Meu non, Picéa ! Je m'étais juste un peu assoupi, détendu par mon auto-tisane... C'est radical, tu devrais essayer.
- Pas question ! Picéa dort quand il veut, il ne roupille pas avant le coucher du soleil, lui.
- Ouais... Toujours aussi grognon... Il me semble que je t'ai entendu jargonner ?
- Voui Mansieur. J'espérais dialoguer...  J'ignorais que je soliloquais...
- Aie ! le voilà vexé... Que me confiais-tu ? Je suis tout ouïe.
- Je disais : regarde-le.
- Qui ça ?
- Comment : qui ça ! On ne voit que lui, Sa Majesté Soleil !
- Il semble te contrarier, serais-tu jaloux ?
- Parfaitement, je suis jaloux ! Jaloux de le voir envahir tout l'espace, jaloux de le voir voyager en voûte céleste, en firmament, en Empyrée...
- Monsieur l'ombrageux est poète à ses heures !
- Bof, simple réminiscence d'une vie antérieure où on savait s'exprimer en mots choisis...
- Au lieu de maugréer, observe mieux notre Phébus, il ne fait que remplir son rôle de soleil couchant. Il colore l'horizon de lumière et de feu ! Il le fait exploser d'or et de cuivre ! Il augure d'espoir et de vie cette année débutante, c'est grandiose !
- Ça n'est que du clinquant, du toc, du tape à l'oeil, de la poudre aux yeux... C'est pathétique...
- Je trouve qu'il met bien nos silhouettes en valeur.
- Imposture ! Ce narcissique exploite nos ombres triviales. Ça l'arrange que nous soyons au garde-à-vous, nous ne sommes que ses faire-valoir.
- Je le trouve plutôt bienveillant. Ça me plaît qu'il transforme en dentelle fine mon profil dégarni.
- Fi ! Tu es un privilégié, Mansieur le tilleul ! Avec moi, grand Maître Soleil n'est que désobligeance et indifférence. Je me sens relégué en sombritude...
- Tu te fais des idées fausses. Puisque tu es un épicéa vert toute l'année, le soleil ne peut transformer tes contours.

- J'abhorre ce prétentieux, ce m'as-tu vu, ce bouffon, ce ridi...
- Chuttt ! Ne réveillons pas le bougon endormi, ça nous fait des vacances !

                                                     



Deux janvier.
Phébus est vanné. Il a le crâne farci de chiffres.
Chaque année à la Saint Basile, Méridien supérieur et Méridien inférieur établissent, à grand renfort d'équations tarabiscotées, les heures de levers et de couchers de Dame Lune et Maître Phébus. Les voilà réunis tous les quatre.
C'est le moment tant attendu où “le soleil a rendez-vous avec la lune ”!
Après avoir signé leur feuille de présence, les deux compères se moquent comme d'une guigne des calculs savants et compliqués des méridiens. Feignant de les écouter, ils échangent des histoires de planètes, de satellites, de radis sous influence lunaire et de spoutnick.
Après que les méridiens aiguilleurs du ciel ont enfin aligné leurs calculs, Lune et Soleil sont repartis avec leurs feuilles de route pour l'année.
Phébus avait hâte de se coucher.
C'était sans compter avec Borée, tout ébouriffé, qui passait en coup de vent, souffler quelques potins à son ami le soleil.
- Bla bla bla et bla.
- Quoi ! sursauta Phébus.
- Je te le dis tel que je l'ai entendu.
- Quelle injure !... Quel camouflet... Ce minus m'a vraiment traité de... de bouffon ?
- Oui.

- De prétentieux ?
- Oui.
- De Narcisse ?
- Oui. Et aussi de “faiseur de clinquant”.
- ASSEZ ! N'en rajoute pas. Borée, je te fais confiance. Dans l'instant, illico presto, tu convoques les cumulus de pluie, de ton souffle puissant tu les pousses jusqu'ici, bon gré mal gré. File !
Quelques instants plus tard, tous ceux qui s'attendaient à un soleil couchant calme et rose-doré, restèrent stupéfaits : le rose du ciel, brusquement, a noirci.
- À toi de jouer Borée : ventile les cumulus vers la gauche. STOP ! Trop loin, souffle-les vers la droite, doucement... Là ! Ils sont pile au-dessus de mon détracteur. À toi la pluie ! VAS-y, mets toute la gomme, vise bien l'épicéa calomniateur !
S'ensuivit une sorte d'Apocalypse, réservée au seul Picéa : tourbillons de pluie battante, rafales de vent glaciales, grêle en glaçons et gel givré transformèrent le sapin de Noël en serpillière usagée.
Brusquement, nuages et pluie s'enfuirent. Le calme revint.
Picéa grelotta d'humiliation, fit un exercice compliqué de yoga – essoreur et s'endormit, épuisé.
Phébus, harassé venait de retrouver sa dignité et sa couche rose poudré.



                                                                       

                                                     

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Défi n°258 proposé par Laura pour les croqueurs de mots

Publié le par François & Marie

Pour ce défi 258 , Laura nous propose de parler de l’Avent,

cette « période de préparation au Noël chrétien .

Peu importe que vous soyez croyant, pratiquant ou aucun des deux,

il s’agit ici de culture judéo-chrétienne qui est (un peu)la nôtre parmi d’autres.

Pas de Père NOEL, de bûche, ni de galette ici mais les mots:

divin, crèche, santons, couronne, violet, messe, minuit, cierge, ange.

- Dis, c'est quoi l'Avent ?
- Vois-tu Grégoire, il y a un “avant” l'Avent et un "après" l'Avent.
- Oui... oui... oui..(?) Un Avent l'avant et un après l'avant (suis pas sûr d'avoir bien enregistré, mais faisons comme si j'avais tout bien pigé, ça gagnera du temps et ça me fera paraître intelligent.)
- As-tu compris ?
- Grave de chez grave !
- D'après notre calendrier liturgique, l'Avent débute après le XXIV ème dimanche qui suit la Pentecôte, s'étire pendant quatre semaines, pour se terminer à Noël.
- (En aparté : le calendrier accroché au mur du salon c'est celui des pompiers, pas celui de Litur Gique...)
- Je te trouve bien silencieux, est ce que tout est clair ?

- Je réfléchis aux pentes... aux côtes...
- Grumbble...Tu seras privé de ces bazars de grumbble de jeux électroniques qui font des trous dans les neurones tant que tu n'auras pas révisé ton caté. Et, puisque tu ne me le demandes pas,
l'Avent a été institué par ton homonyme, le Pape Grégoire (540-604).
- Ouch... C'est du lourd ça dis-donc ! J'suis donc un peu Pape ! Quand j'vais dire ça à mes darons...
- Peut-être le savent-ils déjà, ou pas. Bref, Avent
signifie “advenir” ou "l'arrivée". Dès le début de l'Avent, on suspend une couronne de l'Avent à la porte d'entrée des maisons.
- Eh !... Je sais, je sais ! Je peux ? Je peux ? Je connais vachement bien les symboles. La couronne est ronde comme une roue qui évoque le déroulement du temps, sans cesse recommencé... Ammmmen !
- Et sa couleur ?
- Ses feuillages verts symbolisent la vie et l'espoir... Ammmen...
- On y mêle du violet, couleur de l'attente : "Adventus Domini".
- Eh !... Je sais ! Je sais traduire : “Venue du Seigneur”. C'est un moment divin.
- Bravo, tu m'épates !
- Pendant la messe de minuit, la couleur des baptisés, le blanc, se dépêche de remplacer le violet.
- On allume des cierges, c'est la fête, c'est la lumière, c'est l'espoir...
- D'accueillir le Messie !
- Il me souvient que dans l'église de mon village, une immense crèche fascinait la petite fille que j'étais. La Sainte Famille s'y abritait réchauffée par l'âne et le boeuf ; des bergers - santons, arrivaient avec leurs bons chiens et leurs multitude de moutons. Un grand Ange souriant, assis, veillait. Juste au niveau de mes mains enfantines, il tenait un coffret – tirelire, j'y glissais une à une quelques pièces de petite monnaie – je les entends encore tinter... J'étais subjuguée par l'Ange qui me remerciait – personnellement croyais-je – d'une profonde inclination de tête... Il fallait peu de choses pour émerveiller un enfant de six ans dans les années cinquante.
- Bon, bin... Pendant que tu filmes ton passé en caméra argentique, je file à la cantoch', c'est jour de frites au cordon bleu ! Et puis j' suis presque Pape ! Trop d'la balle !

 

Publié dans Défis

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Défi n° 252 proposé par Zaza pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

Zaza nous dit :
Pour le 31 mai 2021 et le défi N° 252,

Je souhaite, à partir de la liste de mots composés ci-dessous :

– Boîte à musique

– Brosse à dents

– Chambre à coucher

– Couteau à huîtres

– Cuillère à soupe

– Fer à repasser

– Lampe à huile

– Machine à laver

– Moulin à café

– Salle à manger

– Stylo à bille

– Vernis à ongles

 

Vous voir choisir deux noms communs pour obtenir un nouveau nom composé fantaisiste

et de m’en donner la définition, tout aussi fantaisiste.

Une, deux propositions, voire plus, seront appréciées

...................................................................................................................................................
BROSSE à SOUPE.

Qu'est ce qui n'est point soupe ?
Une soupe n'est ni un potage, ni un consommé, ni un velouté, encore moins un chaudeau. 
Du temps où une soupe était une tartine de pain détrempée dans un liquide chaud, du p'tit pinard le plus souvent, le soupatier en raffolait.
Si bien qu'il se retrouvait pompette dès potron-jaquet.
Sa Légitime, qui en avait assez de se coltiner tout le boulot tandis que son gros plein de soupe ronflait benoîtement, décida de remplacer le vin par de l'eau du puits.
Soupatier fit la grimace.
Soupatier maugréa. 
Soupatier gronda.
Légitime consentit à noyer quelques précieux légumes dans l'eau chaude.
Soupatier fit encore la trogne et chabrot dès que Légitime tournait les talons.
Le lendemain étant un mardi, Légitime s'en fut proposer sa récolte d'œufs au marché du bourg.
Son voisin d'éventaire se trouva être un camelot plein de verve. Son bagout attirait badaudes et badauds.
Une frénésie d'achats semblait animer ces femmes et ces hommes de la glèbe pour qui un sou est un sou.
Légitime loua l'attroupement compact de ces crédules, ils la garantissaient du vent mordant d'avant giboulée.
Elle remarqua qu'ils partaient tous de l'étal mitoyen le regard brillant et la mine réjouie, protégeant précautionneusement ce qui semblait être une poignée de crayons.
Cet état optimiste les amena à lorgner avec bienveillance sur les cocos des cocottes de Légitime. Leurs yeux reflétaient des mirages d'omelettes baveuses à la ciboulette et aux patates ; en un clin d'œil son étal se vida.
Libérée de son négoce, Légitime prêta l'oreille au discours du bonimenteur.
- Approchez bonnes gens ! Approchez ! Grâce à cette extraordinairement magique brosse à soupe, vous pourrez brosser dans le sens du poil la soupe de vos écuelles ! Pourquoi donc je brosserais ma soupe ? me direz-vous. Pour y retrouver... quelque chose !
- Quouais don' qu'on va y trouver, dis-nous y don', gros malin ? brama un rougeaud moustachu.
- Je m'en vais vous le dire !
- Dis-y don' alors !
- Vous y retrouver... des bouquets ...
-  Des pâquerettes dans ma soupe ! J' voudrais bin voir ça ! rigola un freluquet à la voix de roquet.
- Cette fantastique brosse à soupe vous révélera les bouquets de... de...?
- T'y dis ou bin t'y dis pas ! s'énerva un grand chauve.

- J'y viens bonnes gens, j'y viens ! Des bouquets... de Vin... oui, de Vin... Jaune, bonnes gens ! Et aussi de Syrah ! De Chablis ! De Riesling...
La foule se questionnait : c'est-y du lard ou du cochon ? On pouffait, on criait fariboles ! Sornettes ! Balivernes ! Au fond de sa cervelle on se disait : et si c'est p'têtre bin vrai, c'truc là ? Va don' savoir, depuis le Spoutnik, faut s'attendre à tout ...
- Hep mon gars ! D' la brosse à soupe au Banyuls, vous en auriez ti ? piaula un chaland en bombant le torse, tout fier d'avoir prononcé, sans buter, sur un nom aussi compliqué - il en épata plus d'un qui se demanda où perchait cette contrée inconnue, Bagnyoulsse... ? Sûrement aux Amériques - vous m'en mettrez une douzaine mon gars !
Il y eut des murmures d'admiration et d'envie, une douzaine de brosses, ça en fait d' la dépense...
-  Ah ! Bravo Môssieur ! Môssieur est un connaisseur ! Et voilà ! Treize à la douzaine, je vous offre en prime la brosse à soupe Grenache, vous m'en direz des nouvelles ! N'oubliez pas: vous vous concentrez, vous choisissez avec soin la brosse à soupe de votre cru préféré, vous effleurez subtilement, vous brossez délicatement votre soupe en cercles concentriques... et là, c'est l'extase !
Dans la file d'attente on se concerte.
- Eh l' Lonlon, c'est quoi que tu crois, ces concentrés de concentriques...?
- T'inquiète, c'est comme du lait en boîte...
- Ah ? Et... l'essstaze ?
- J' t'y esspliquerai mon gnolu.
Soudain, une averse fit se calter les adeptes des vignes du Seigneur.
Légitime fit une place au camelot sous son parapluie.
- Racontez voir c' que c'est que vot' brosse à soupe de bonimenteur-menteur ?
- Pas si menteur que ça ! Au moment de la taille des vignes, je ramasse chez mon voisin les branchettes évacuées. Je les regroupe soigneusement par six, en les baptisant de noms de cépages différents. J'en ai des réserves pour cinq ans au moins !
- Et la brosse ?
- Là non plus je ne mens pas, je fournie le manche de la brosse ! C'est le geste qui fait toute la magie et qui donne à la soupe, simplement frôlée, le bouquet du cépage choisi. Tenez ! Je vous offre le reste de mon stock en échange de votre abri parapluie.
Depuis ce jour de pluie, Soupatier se régale de soupe au Saint Emilion, hier, il avait préféré le brossage Beaujolais et demain sa brosse à soupe le réjouira de Romanée-Conti.
Tandis que Soupatier, homme heureux, sirote sa soupe, Légitime, elle, boit du petit lait...

 

Publié dans Défis

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