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Défi n° 191 (" se tuer à la tâche ") proposé par Jill Bill pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

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Jill Bill nous propose de broder autour de cette photographie de Ed Uncovered, ( intitulée " se tuer à la tâche ") et d'inclure l'un de ces bons mots imposés :

 " On a besoin des animaux, le jaguar pour la voiture, le vison pour sa fourrure et le dindon pour la facture. "  Paris Hilton.

ou

 " Je me suis engagé dans la marine le jour où mon père m'a dit qu'on était sur terre pour travailler dur. " Pierre Doris.

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Alors que je découpais soigneusement en très fines rondelles les carottes de Gègène mon lapin nain, mon père, exténué, entra pesamment. Il repoussa d'un mol et machinal coup de talon la porte vermoulue sur le brouillard gris de novembre; l'une bringuebala, l'autre ne se vexa même pas.

Las, il s'affala sur une chaise à demi dépaillée par le mini rongeur à domestiquer.

- Fils, on est sur terre pour travailler dur, soupira-t-il en extirpant péniblement de ses godillots terreux des pieds bistres et boursouflés.

Cette sentence lugubre me figea, le couteau en suspend.

Bouche bée je cogitai : ainsi, d'après cet homme d'expérience, demeurer sur la terre ferme équivaudrait à se tuer à la tâche ? Mon père me mettait en garde. Mon père voulait que je sauve ma vie.

J'observai, sans le voir, Gègène qui rongeait goulument ma planche à découper en acacia massif. Inconsciemment je me félicitai d'avoir opté pour la moins onéreuse du catalogue et déplorai qu'il sélectionne ce genre d'alimentation peu adaptée à son régime premier âge; à coup sûr ce petit irresponsable allait au devant de désordres internes préjudiciables. En quasi état d'anesthésie, je ne réagis point.

C'est la quinte de toux catarrheuse, qui pliait systématiquement en deux mon père lorsqu'il passait de l'extérieur à l'intérieur, qui me sortit de ma léthargie.

Par le truchement de sa violente tousserie, il m'expulsait, m'incitait à fuir cette terre qui tue.

Où aller ? Quelles autres alternatives ? Les cieux ? C'est bien trop en hauteur et puis Gègène craint les courants d'air. La mer ? La mer... pourquoi pas ? Oui ! ce sera la mer; Gègène a toujours humé avec délectation les antennes des crevettes.

Sans hésiter une seconde, je saisis mon sac à dos, deux carottes, quatre chaussettes, mon album fétiche écorné Gaston Lagaffe; j'enfilai à la diable mon passe-montagne, ma doudoune, pelotonnai Gègène dans la poche intérieure près du cœur et sur un merki eul' péér', je franchis la porte qui bringuebala et transperçai le brouillard qui ne se vexa même pas.

Tout alla très vite ensuite. Je courus jusqu'au port, le Jean Bart n°59 n'attendait plus qu'un dernier mousse pour appareiller, je serais celui-là.

Comme s'il se fut agi d'une suite luxueuse, le maître d'équipage me fit les honneurs de ma cabine, un bas-flanc dans la soute.

Il dut se méprendre sur mon geste lorsqu'il me vit porter la main à mon cœur.

- Ça va ti' n'aller 'tiot gars ?

- Voui voui, que j'fis en massant doucement mon cœur.

- Tu crains point l'roulis, que j'escompte ?

- Nan nan, que j'fis, en essayant d'atténuer les borborygmes qui semblaient grouiller depuis mon organe cardiaque, c'est rien, rien du tout, seulement mon moteur qui tachycarde en bradycardie, c'est rien...

Le bosco futé plissait ses petits yeux de fouine, il  flairait que quette chos' déraillait, qu'y avait comme une arête dans le bistèk...

- Quèque te berdoulles mon gars ? N'ouvres don' ta houppelande que j'voyïe si t' breloques en orthostatique ou bin en paroxystique.

Le vieux roulier des mers eut un gros coup de sang en découvrant mon Gègène, chaudot comme une p'tite caille, dans la poche près de mon cœur. Le pauvret  venait d'être dénoncé par sa tuyauterie gargouilleuse, elle peinait à digérer l'acacia massif de la planche à découper.

Point du tout attendri à la vue du - pourtant si mignon - petit rongeur de cordes et rogneur de ponts, le gabier furibard frôla la syncope, éructa des politesses genre échafaud, corbillard, surin, gibelotte, assassins. Fort abruptement il nous expulsa de son sanctuaire, fulmina, aux portes de l'apoplexie que, s'il ne nous flanquait pas à la baille, c'était par respect pour les méduses, mille milliards de mille sabords. Bref, il semblait contrarié.

Ainsi naufragea mon engagement dans la marine.

Depuis cette fin de contrat houleuse, je suis devenu homme-sandwich pour une institution d'Art Contemporain. J'erre dans la ville, porteur des dernières Trouvailles des Créateurs. Présentement je trimballe une ŒUVRE intitulée

                             " N' PARSPAING SANS TIN VÈLO. "

Ne vous  apitoyez pas trop sur mon sort, les briques sont en carton pâte. Elles présentent quelques avantages, me protègent du vent furieux qui balaie Duin-Kerk trois cent soixante deux jours et demi par an, me camouflent aux yeux de la Marine (où je suis grillé, telle sardine au barbecue) et nourrissent Gègène qui les boulotte avec gourmandise; leur cellulose (C6H10O5)n est plus légère à digérer que celle de la planche à découper nordique Slaâäta, responsable collatérale de mon retour à la Terre- qui- tue- à- la- tâche.

Dans un avenir que je souhaite très lointain, cette épitaphe dénoncera, en regrets éternels :

                                      " CI-GÎT UN  MARIN

        AU DESTIN CONTRARIÉR PAR UNE PLANCHE À DÉCOUPÉER.

                                      SLAÂÄTA L'A TUÉER. "

 

Pour l'heure, permettez que je retourne à mes briques si je ne veux pas les manger à la sauce cailloux !
 

                      

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Défi n° 190 ( " Et si Jésus revenait ") proposé par Domi pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

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Défi n° 189 proposé par Quichottine pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

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" Fiction ou réalité. "

Avec un mot à caser "voyage. "

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- Eh ! Marie.

- ...

- Marie, eh !

- Chuuut ! comme dit l' docteur, je suis en PHASE D'ÉTAT.

- Des tas de quoi ?

- Eh ! tu n' vois pas que je suis  en voyage intérieur

- Tu voyages sans valises ! Bin dis donc, c'est pas ton habitude !

- Je co-gite.

-  Tu loges avec quelqu'un ?

- Nan mais quel gnolu, je cogite, sans petit chapeau sur le " i " ! Je PHI-LO-SOPHE.

- Tu fais l' z'œuf ?

- Je PENSE ! Je m'interroge : où s'arrête la RÉALITÉ et où commence la FICTION ?

- Moi je sais : quand je mange une tartine, c'est la réalité, mais quand le pot de confiture est vide, mon rêve de tartines c'est fiction !

- Quand je te regarde et que je te trouve une bonne tête de tartine, c'est une réalité ? ben, que nenni, c'est une fiction !

- Bouh... Je veux pas être une fiction...

- Pleure pas, c'est ton destin, mon gars ! Approche, tu vois ton reflet dans la mare, eh ben c'est pas vraiment toi, mais une image de toi, c'est encore de la fiction.

- Moui ! et pis, des ces deux grenouilles, à ton avis, laquelle est réalité et laquelle est fiction ?

- Quelles grenouilles ?

- Approche ! approche -toi un peu plus !

 

 

 

 

 

 

 

Musique recommandée par Andiamo, merci à lui !

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HOMMAGE À HENRI ( Henri de Margaux, l'un des nôtres en Croqueurs de Mots, disparu fin mai )

Publié le par François & Marie

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Un soir de printemps, à deux pas de l'été,

Henri croqueur d'alexandrins s'en est allé

rejoindre le clan des poètes disparus.

Départ soudain qui nous a vivement émus.

Pour tous ces bons moments d'échanges entre amis,

pour ces partages, merci et adieu Henri...

- Ah , on dirait un gros bateau dans les nuages ...

- Ça doit être un monsieur qui part pour un  voyage  !

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Défi n°187 proposé par Florence du blog " TESTÉ POUR VOUS " pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

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Florence nous rapporte l'expérience faite par une photographe croate Lana Mesic qui, après avoir  réalisé une œuvre éphémère (une tour avec 15000 pièces de deux pence) l'a démontée.

Qu'allait-elle faire de toutes ces pièces ?

Elle a eu l'idée de les laisser en tas sur le bord d'un canal à Londres.

Dites-nous quelle aurait été votre réaction en les découvrant.

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Elle aime les balades au bord du canal, de préférence après la pluie.

Avez-vous remarqué comme tout reluit après une averse ? la vieille peinture terne et fatiguée de la rambarde reprend vie et les pavés se mettent à briller. On jurerait qu'aujourd'hui ils renvoient un éclat redoublé.

Elle se hâte vers cette intrigante lueur, tête haute et grands pas décidés. Les railleurs trouvent sa démarche comique, elle laisse dire. Elle aussi pourrait  jaser, mais à treize ans, elle choisit plutôt de bavarder, d'être turbulente, malicieuse et curieuse de tout.

Plus elle approche, plus elle repère que ça brille en un point bien précis. Surprise ! Ce ne sont pas les briques qui luisent, mais une flaque de piécettes !

Elle s'arrête pile devant cet incongru monceau de petite monnaie, hypnotisée, figée, le cerveau vide.

Puis sa matière grise consent à carburer de nouveau. Elle s'anime.

Par petits sauts de côté elle contourne, méfiante, cet étrange amoncellement doré.

D'où vient-il ? Elle ne sait.

Va-t-elle découvrir un indice ? Elle en doute.

Va -t- elle trouver quelque utilité à cette quincaille ? Elle l'ignore.

Elle constate seulement qu'au soleil, ça brille et ça devient chaud-brûlant.

C'est tout.

- Répète !

- Que je répète, quoi ?

- Ce que tu viens de penser.

- Au soleil, ça brille.

- Ah ça c'est bien une réponse de fille, les filles ça retient d'abord le clinquant ! Cependant souviens-toi, tu avais ajouté autre chose...

- Bof, j'avais peut-être dit un truc du genre : ça devient chaud-brûlant... oui, c'est ça, j'ai bien dit : ça devient chaud-brûl... Oooh ! merci  ! merci " la voix ", merci ! tu m'as révélé la voie !

Muhaha !

Toute excitée, elle plonge sur le tas métallique, vivement vole une pièce et s'envole.

Elle y revient cent quarante quatre fois !

Muhaha !

Qui va être leurré par un grand nid accueillant tout brillant ? Le coucou pigeonné !

Qui va aussitôt le squatter ? Le coucou profiteur !

Qui va se rôtir le croupion en déposant sa couvée dans ce nid usurpé ? Le coucou échauffé !

Qui va donner une bonne leçon à ce niquedouille de cossard parasite ? La vieille pie bien maligne !

Qui va faire passer au coucou prédateur un bien sale quart d'heure ? La vieille pie astucieuse !

Chack, chack, chack ! Parole d'agasse futée, ÇA VA CHAUFFER !

 

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Infatigables bâtisseuses

Publié le par François & Marie

Loue nid calme à conforter dans quartier agréable à quelques pas des commerces. Prévoir quelques travaux. S'adresser au toit de François.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Défi n° 186 " la tête ailleurs " proposé par Lénaïg pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Pour LA TÊTE AILLEURS, Lénaïg propose  " Un bien bizarre animal ! Une fantaisie que permet le joyeux bestiaire universel du Professeur Revillod ".

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Le village est en émoi : le plombier vient d'enlever la femme du garagiste.

Ils se sont envolés. Loin.

D'après les commérages de la belle-sœur de la vendeuse de tourisme de l'agence de voyages, ils farnienteraient (dixit le dépliant en couleurs) dans une île paradisiaque (lire : à dix minutes de la pollution d'une mégapole-hyperville), sous des palmiers (lire : sous des tremplins de dégringolades inopinées d'énormes noix mal ficelées), sur un sable blanc (lire : blanc de peur depuis que rôdent des requins), sous un ciel azur  (lire, en lettres minuscules : " SERVICE - INSOLATION MÉDECINE D'URGENCE " disponible avec supplément exorbitant, EXCLUSIVEMENT LE MARDI AM : 8H 12 À 9H 33, ), au bord  d'une mer émeraude, transparente et cristalline (lire : où vous distinguerez, plus nettement encore que dans votre télé Ultra Haute Définition dernier cri, une foultitude de trucs très vivants, très agités-énervés qui grouillent, ondulent et serpentulent. Apeurés, vous reculerez, face à ces bizarreries que vous ne pourrez zapper), l'Éden terrestre !

Côté garagiste, la situation est loin d'être édénique.

Recroquevillé depuis la veille sur un matelas impressionnant de pneus-neige invendus pour cause d'hiver sans neige, le mécano chantonne faux et en boucle    ♫ Jet'attendrraiàlaporrtedugarrage ♪ ". La psalmodie du mantra, mêlée aux écœurants effluves du caoutchouc chauffé au soleil, font perdre la boule au roi de la soupape. Il s'endort en serrant contre son cœur brisé le delco électronique, remis à neuf, du père Lucien, qui n'en n'aura plus besoin puisqu'il vient de défunter... Quel gâchis.

Résumons : le garagiste est en vacuité illimitée et le plombier fainéante sous les cocotiers.

C'était bien la peine que leurs mères respectives se soient appliquées, il y a deux ou trois ans, à charpenter un beau moka, sans cuisson, artistiquement décoré BRAVO TU L'AS EU CE C.A.P, à la douille " étoiles ouvertes n°13 ". Pour ce qu'ils en font à présent... surtout que les p'tits beurre n'avaient pas été faciles - faciles à discipliner en plein cagnard de juillet. Quel gâchis .

Le village est tout chantourneboulé; les tuyauteries fuient, rouillent, tressautent en bruyants coups de bélier; on ne compte plus ni les vidanges négligées, ni les pannes d'alternateur et de pompe à injection. Quel gâchis.

Le bourg se renfrogne. Le bourg est chagrin; seule mémère - Cracra affiche une totale indifférence, elle n'a jamais approché le moindre véhicule motorisé et ne tolère, à son corps défendant, la présence de l'aqua simplex sur sa couenne, que lorsque l'orage la surprend hors de sa masure.

De tous les indigènes du lieu, Aglaé est la plus affectée. Son pommeau de douche crachote de l'eau marronnasse; cette adepte d'ablutions fréquentes est extrêmement contrariée.

En temps ordinaires elle eut tiqué et immédiatement appelé à la rescousse son plombier, mais le temps actuel n'a rien d'ordinaire et le super Mario joue les Robinson Crusoé, exclusivement secoureur de sa Dame de cœur. Quel gâchis.

Puisqu'elle est le seul oiseau à ne pas savoir voler, Aglaé l'autruche court. Elle galope consulter Gonzagues, son chirurgien esthétique et, néanmoins, ami compréhensif.

- Je voudrais lui dit-elle, non pas avoir la tête ailleurs, mais changer carrément de tête. Il m'en faut urgemment une nouvelle, bien opérationnelle, bien adaptée, afin de suppléer la désertion du plombier.

- Pas d' souci, ma belle emplumée ! 

Gonzagues ôte ses lunettes, il prétend qu'il découpe plus précisément les yeux fermés. Sûr de lui, il saisit sa tronçonneuse (toujours prête, délicatement posée sur une vieille serpillière qui la protège de la cire agressive du bureau d'acajou) et chlac, tranche ce long cou qui, entre nous, donnait à son amie cet air supérieur, un rien  méprisant, qu'il désapprouvait secrètement.  

- Et hop, une généreuse tartinade de glu super glutante... voilà le travail ! Te voilà pourvue d'une nouvelle tête, ma-gni-faïk, ma belle ! Je t'ai fait naître un nouveau - nez, long et souple, pompe à eau, douchette et tuyau d'arrosage, gratos, en sus.

Aglaé en barrit de plaisir ! Quelle joie écolo ce sera, quel retour aux sources que d'aller elle-même chercher son eau à la source, sans intermédiaire, directement du producteur au consommateur, sans gâchis.

Tout à coup, un nuage soucieux ride ses rides d'éléphant.

- Impossible de pomper l'eau au bord du marigot, la cane y a établi un cordon sanitaire limpide pour les premières brasses de ses canetons duveteux; elle a déjà viré une tribu d'hippopotames en pinçant leurs oreilles d'un bec insolent.

- Il te faudra aller pomper l'eau plus loin, au large !

- Euh... je ne sais pas nager...

 Gonzagues se précipite sur son arme à saucissonner.

- Pas d' souci !

- Stop, l'ami ! Je tiens à conserver mon corps sculptural de bel oiseau coureur, je préserve également mes deux pattes qui n'exigent qu'une manucure minimale (c'est pas donné la laque rouge doigts de pieds). Ce qui me conviendrait, c'est un beau postérieur natatoire et insubmersible.

- Pas d' souci ! tranche Gonzagues qui tronçonne net le panache de l'emplumée et lui colle, en bouée de sauvetage garantie, une superbe nageoire caudale. Et voi-là ! cerise sur le pompon, je te l'ai choisie aérienne, légère à porter en été, d'un blanc rosé qui donne bonne mine et qui va avec tout, ma chairiiie !

Aglaéléphantruite-saumonée ôte délicatement de la joue gauche du Gonzagues un mince copeau - reliquat de tronçonnage, elle lui ventouse deux bisous de trompe ch'ploc ch'ploc, merki merki min ch'tiot copinou ! et s'aventure vers son nouveau Destin...

Admiratifs, les passants contemplent, subjugués, la démarche sensuellement ondulatoire d'Aglaé.

- Ouaip les gens ! les niaiseux ! c'est pas d' la sensualité, c'est simplement une grumble recherche grumble de mon nouveau centre de gravité... Quoi ! en plus, faut sourire à leurs grumble de selfies ;)) UN DEUX : BAISser la TROMpe, HISser la NAGeoire... grumble... ;)) J' voudrais bien vous y voir, vous... pas facile grumble de conduire un triptyque. Allez, on recommence : UN DEUX, RElever le GRAND TArin, REPlier LE FLOTteur à frou-frous, grumble de grumb/oups j'ai bien failli y' aller là, grumble... ;)) Réflex-xion, Concentra-ti-on, Ac-ti-on : UN DEUX... ;))

 

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Bicolore

Publié le par François & Marie

Choses vues à Amsterdam.

... Cornélius aime sa vieille tantine Geertruda parce qu'elle est riche.

Elle vient de lui offrir un " fiets ", oui ! un fitss, un vélo ! Un beau, couleur ivoire, finitions " écureuil des forêts " qu'il drivera nez au vent, ganté de chamois des montagnes. Ce bel engin va seoir à ravir avec ses souliers bicolores - si mal perçus par ses amis parisianistes qui se pincent le nez en les traitant de " pompes à maquereau " -  qu'il ose enfin chausser ici...

Quel pied !

( défi n° 184) 

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Défi n°185 " On versifie " proposé par Fanfan2B pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Fanfan propose de s'inspirer de cette image pour écrire un poème dont les vers finissent par des mots imposés.

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Mon cousin Gaspard est un drôle de lascar.

J'ai reçu de lui une bafouille

qui débute par " Ma Lulu, ma grenouille. "

Cette dénomination taquine date de nos huit ans,

le temps des chenapans

et des gentils vauriens,

où il voulait me faire gober des œufs de batraciens

- pour que tes pieds soient palmés

et que jamais tu ne sois noyée ! -

me certifiait ce coquin.

En ce temps il chapardait mes vignettes Malabar

qu'il remplaçait pour m'apeurer

par de très laids graffiti de têtards.

Du signe des Poissons, il était très branché aquatique.

Soixante ans plus tard, sa missive me donnerait à penser

qu'il fait plutôt dans le Tanzanique.

" Jeudi prochain je débarque de Zanzibar,

avec ma clique d'adorateurs de Vishnou et de ses avatars.

Mes acolytes sont en effet persuadés

qu'en mouette à tête noire ce dieu hindou s'est réincarné

et qu'il va venir choisir l'un d'eux pour le représenter

sur notre terre pour une longue année.

Pas de pot !

Aucune mouette à se mettre sous la palme dans l'océan indien,

seulement des singes, des antilopes et des dauphins.

Banco !

Je me suis souvenu qu'il y en avait dans notre patelin,

nous les coursions quand nous étions gamins.

Ma troupe enthousiasmée m'a pressé de te contacter.

Ma Lulu, je sais que tu ne ne fermeras pas ta porte

et réserveras bon accueil à ma cohorte.

Ma Lulu, je t'embrasse. Ton Gaspard, ton chérubin."

Hin-hin... toujours aussi malin le mâtin !

" Ma Lulu "... turlututu chapeau pointu !

Sacré Gasparou, le voilà gourou ! Il débarque impromptu

et par ses roucoulades va bien tous nous pigeonner.

Le bougre a bien roulé sa bosse, mais il n'a pas changé.

Ce matin à l'aube, alors que j'étais encore dans le coaltar

il a débarqué, avec une douzaine de jeunes soixante - huitards.

Ils m'ont enlevée. J'ignorais tout de leurs magouilles.

On est allés se poster sur le pont de La Zigouille

- où on pendouillait des gueux dont le souvenir est parti en quenouille -

On a l'air très malin en brochette, lestés de nos sacs vert réséda

remplis de pain rassis et d'un comestible barda,

dont de la fameuse " noire andouille ",

celle de Guémené.

Elle aurait, en mimétique cousinage, de par sa couleur fumée,

le don d'attirer les mouettes rieuses à tête de ramoneur.

Objectif : par la seul force de la pensée, attirer L'ÉLUE

en ayant l'air de ne pas avoir l'air, tel est le crédo de leurs adorateurs.

Voyez comme ils jouent bien les indifférents.

On ne doit pas percevoir sur leurs bouilles,

qu'en dedans, ils bouillent.

Et, bien que ça les chatouille,

ils ont interdiction de trépigner

pour éloigner les pigeons envahissants,

ou de roucouler

- Psitt, par ici, petit, petit... pour affriander le volatile sacré.

La bestiole doit, d'elle même, guidée par son sonar

venir déposer, frrouït, un gros caca bien mou

sur les souliers du favori ou sur le bas de son falzar.

À tous les coups,

c'est moi ! moi qui ne demande rien, qui vais être choisie !

Pariez donc ! une poignée de dollars !

Allez-y !

 

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Défi 184 proposé par Martine de Quai des Rimes

Publié le par François & Marie

Martine a dit "Je vais citer 8 premières phrases de livres (incipit) et 8 dernières phrases (explicit). Le défi consistera à choisir un début et une fin de roman et d'écrire l'histoire (en prose ou en vers) pour lier le début à la fin."

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" Bon c'est parti " ! ( David Lodge " Les âmes grises ")

Cornélius saute le pas.

Il s’enfuit de Boboland, renie la rive droite de la Seine et son 11ème arrondissement.

Il file deux longs jours entiers chez sa vieille tante Margaretha-Geertruda.

Il l'aime Geertruda parce qu'elle est riche et qu'elle vient de lui offrir un " fiets " oui ! un fitss, un vélo ! Un beau, couleur ivoire, finitions " écureuil des forêts " qu'il drivera nez au vent, ganté de chamois des montagnes. Ce bel engin va seoir à ravir avec ses souliers bicolores - si mal perçus par ses amis parisianistes qui se pincent le nez en les traitant de pompes à maquereau - qu'il ose enfin chausser ici... quel pied !

Il l'apprécie Geertruda parce qu'elle est cocasse et excentrique.

Il supporte qu'elle soit Amstellodamoise, fume la pipe et ne quitte ses sabots de bois que pour se mettre au lit.

Il se réjouit qu'elle se gave de soupes.

Elle n'admet pas que l'on plaisante avec la soupe, particulièrement avec celle aux pois cassés, son péché mignon.

La rusée en use en tant que mètre étalon testeur de bonnes. N'en n'a-t-elle pas congédié six qui avaient eu l'impudence de lui préparer une erwtensoep dans laquelle sa cuillère ne tenait pas au garde à vous ?

Geertruda n’aime pas que la soupe, c’est une folle de musées et, puisqu’elle est cul et chemise avec l’entourage de l’ancien bourgmestre d’Amsterdam, elle bénéficie de places gratos à entrées directes. Cornélius respire ! Il sera délivré de l’obligation du parisien-boboïque qui consiste à faire systématiquement la queue « où il serait malvenu de ne point être vu. »

En compagnie de cette engeance Cornélius ne supportait plus les long week end recroquevillé en huttes mongoles enfumées, ni les nuitées nauséeuses dans les cabanes au faîte des chênes centenaires. Il en revenait les yeux cernés et le moindre bout de peau accessible cloqué par des hordes mal élevées de moustiques maringouins.

Ici il partagera une vraie chambre sombre cernée de tapis bourrés d’acariens, se vautrera dans un lit à baldaquin avec trois chats et deux chiens abonnés aux puces, y ronflera dès vingt heures et pour l’éternité si ça lui chante.

Il sera enfin délivré de l’étape obligée de la « tournée des bars en nocturne » où on se gèle sur le trottoir en vapotant d’un air blasé tout en se refilant, avec des airs de conspirateurs, la dernière recette de Tiramisu au tofu soyeux.

Il fuira enfin la contrainte d’émettre, sur ces mêmes trottoirs, très tard dans la nuit, des rires de gorge bien bruyants pour prouver aux riverains (qui, eux, voudraient bien roupiller), que les bobos bios, faute d’élever des poules (leur rêve…), ne se couchent pas à la même heure qu’icelles.

Quel bonheur ! Cornélius échappera au sempiternel brunch du dimanche, thé fumé au riz soufflé et baies de goji, rutabaga et chou kalé dilués au jus de pastèque et à la dissection du dernier film de Lars von Trier, qui réjouit ses émules de la joyeuse inéluctabilité de la fin du monde…

La fin du monde se fera sans Cornélius, il s’en moque comme de sa première brassière !

Pour l’heure, le dos calé par de confortables coussins, les pieds à l’aise dans de grosses chaussettes tricotées maison (alors que le summum du snobisme veut voir passer l’hiver les pieds nus dans des baskets blanches) qui ont appartenu à son tonton Johan-Karel, Cornélius entre en un délicieux état régressif.

Sous l’œil attendri de Margaretha- Geertruda, il se perd à belles dents dans une moelleuse tartine beurrée, généreusement grêlée de granulés au chocolat qui craquillent et font craquer.

Sa vieille tante déroule avec gourmandise la suite du menu : potée-saucisses- chou frisé au lard, crêpes au sirop de betteraves si grandes qu'elles déborderont de l'assiette… tu vas te régaler mijn kleine !

Le Cornélius qui défaillait devant une demi-once de gluten et fuyait scandalisé à la vue d’une râclure de lipides se liquéfie d’aise. Il noue autour de son cou une vaste serviette à carreaux, il sourit béatement et s’apprête à faire grasse ripaille.

  • Smakelijk eetlust mijn Cornélius !
  • Bon appétit ma tatie adorée !

…………

" Allez-y voir vous- même si vous ne voulez pas me croire ! "                                       ( Lautréamont " Les chants de Maldoror ")
 

( Marie a récemment visité Amsterdam, l'inspiration de son texte vient directement de ce beau voyage )

 

 

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