Quatre saisons
Nous y voilà, il neige en novembre!
Le jeune (au registre de sa voix, je le suppose) correspondant d'une station de radio piétine en baskets (je le suppose-bis), dans quinze centimètres de poudreuse.
Les oreilles gelées (cheveux rasés au vent du nord, je suppose -ter), il grelotte dans son blouson-aviateur riquiqui (largement ouvert pour ne pas faire vieil-engoncé, je suppose-quater).
Il tend, d'une main bleue de froid,(sans gants, pour ne pas faire pèpère, je suppose-quinquies) un micro à un autochtone d'une région enneigée.
Le natif du coin, en chapka, moufles et parka, houspille d'une pelle habile, la poudre blanche.
- Qu'allez vous faire de cette journée? Hasarde-t-il anxieux comme si c'était le jour dernier.
- La vivre! répond stoïquement l'héroïque enneigé.
Il y avait comme de la déception chez "l'envoyé spécial gros temps" lorsqu'il prit congé de la fraise à neige-humaine.
Il était tombé sur un naturel du lieu plein de bon sens (Tiens, il en reste encore un!).
Cet indigène, primo, n'a pas geint ni pesté contre la neige en novembre. Secondo, se souvient que l'année se divise en saisons. Tertio, s'adaptera également s'il neige en décembre, janvier, février, voire mars et même en avril!
Que pensez-vous qu'il advînt de l'aventureux reporter?
A-t-il démissionné? A-t-il pour les îles lointaines postulé ? Est-il allé, résigné, boire un bien chaud café ?
Telles étaient les questions existentielles que je me posais au petit-déjeuner, avant que d'aller ma cour déneiger!