Défi n°47 "La nuit porte t-elle conseil?" proposé par Lénaïg pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

 

Défi n°47 proposé par Lénaïg pour les Croqueurs de mots 
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Parce qu'hier tes soucis et tes peines étaient un hirsute embrouillamini de flèches acérées, tu as prié la nuit de s'activer en habile cardeuse.
Puisque tu lui as fait confiance, au matin l'écheveau ébouriffé était ébauche de peloton. Certes imparfait, bancal, aplati, irrégulier mais enfin accessible.
A toi de le dévider. Ce n'est pas simple. Le brin par places s'effiloche, au bord de la rupture. Il te faut le consolider, le rafistoler, en démêler les nœuds, en éliminer les bouloches, en raviver la couleur.

Parce qu'hier des événements fâcheux et pesants en sombres astronefs t'engluaient et te glaçaient d'effroi, tu as supplié la nuit de t'en affranchir.
Puisque tu as cru en son souffle libérateur, au petit jour les silhouettes de tes ennuis planaient à l'horizon, amenuisées et colorisées par l'aube. Retombée la pression, temporisée la colère, apprivoisés les tracas, ravalées les déconvenues.

Parce qu'hier ton esprit était une maison mal tenue, désordonnée, âcre de relents amers, gémissante de douleur, tu as conjuré la nuit de s'affairer.
Puisque dans le lâcher prise de ton sommeil, tu lui as donné permission d'aérer, dépoussiérer, récurer, panser, faire place nette, un rêve s'y est glissé porteur d'une ébauche de solution. Il suffit de lui accorder du crédit pour qu'il t'aide à découvrir les remèdes qui sont déjà en toi.

Parce qu'hier en orgueilleux, tu as cru tout pouvoir résoudre seul, tout maîtriser, tout démêler, ta nuit blanche t'a laissé dans le noir.
Puisque tu y côtoie vampires et loup-garous, en cabochard borné, tu ressasses, remâches et rumines. Vindicateur, tu prémédites des vengeances raffinées. Fuir la sagesse de la nuit te nuit.

Parce qu'il y a des chouettes chevêches, des travailleurs de la nuit, des hulottes, des noctambules impénitents, des grands-moyens-petits ducs, des insomniaques et des chauve-souris, le rôle de la nuit est remis en question.
Puisque nous ne pouvons survivre qu'en étant d'incorrigibles optimistes ou des pessimistes gais, croyons donc que nous sommes inspirés par nos rêves. Bonne nouvelle, on peut aussi rêver en plein jour !

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