Commodités
Les Mai et leurs "commodités" -
-Aspect extérieur :
Trois façades en planches de guinguois, rapiécées selon l'humeur du bâtisseur.
L'entrée de l'édifice ? Une porte aux planches tout aussi disjointes. Par ses interstices, elle accepte généreusement et indifféremment, les flocons de neige, le vent glacial ou brûlant, les arrosages des jours de pluie, les bestioles calibrées gabarit- réduit tels lézards fouineurs, souris fureteuses, fourmis affairées, punaises de feu, dites gendarmes, souvent soudés à leurs gendarmettes, araignées tisseuses et autres orvets cuivrés.
Comme toute porte qui se respecte, elle posséde un système de fermeture non homologué : mi-crochet rouillé, mi-fil de fer entortillé, détortillé par places, ré-entortillé par après. De l'Art en soi aussi tarabiscoté qu'inefficace !
Cet Ouvrage est vaguement coiffé d'une tôle ondulée rouillée, raccommodée d'une autre à peine plus oxydée, choix toujours tributaire des caprices de l'architecte...
-Localisation :
En général, s'accote, au fond du jardin à un pommier, tilleul, épicéa ou autre élément végétal au choix.
-Destination:
Lieu d'aisance ( et de courte sieste parfois...), dit commodités.
-Aménagement intérieur:
Succint, voire spartiate; une planche horizontale sobrement percée d'un trou central aux rebords échardeux et une pile de vieux journaux. De quoi joindre l'utile à l'agréable.
Ce type d'édicule est une annexe de chacune des maisons du village.
Celui de l' Armand, d'accès facile et proche de la place du village, a été repéré par les jeunes " récupérateurs" du premier mai. ATTENTION ! Pas d'entorrrse à la loi garrrde-champêtrrresque, les commodités n'étant ni sous abrrri en durrr, ni attachées z' aux murrrs, deviennent des éléments emprrruntables z'et trrransportables, qu'on se le dise !
A minuit passé, quatre gaillards, silencieusement, soulèvent sans trop d' efforts la cahute et procèdent doucement à son enlèvement. C'est une nuit sans lune, il fait très sombre, ils confondent les allées et les planches de salades qu'ils écrabouillent de pieds fermes en bringuebalant les cabinets. Soudain -VOUS-MAR-CHEZ-PAS-AU-PAS !
Et voilà l'Armand, lâchement abandonné sur sa planche percée ! En Penseur de Rodin, il est partagé : un tantinet furieux, surtout pour ses salades, mais tellement réjoui par la belle frousse faite à ces jeunes godelureaux. Ah ! Il les espère verts de peur et pas près de s'en reprendre aux commodités, assez mal commodes finalement, de l' Armand...
Lé cabirottes du cotchi-
Y' è èn' endrêt lavousque nion pourrôt aller à ta pièche ! Chu lè Périgots, è diant "lè vaters " in fiant ène bouche in cul de poule...Chu nô, ill sont din l'cotchi, accabeuznées veu èn'abre. Y ' é presqu'in ptiot chètiau: tè asté su in trou, au mouètan d'èn' pi-inche ( t'en r'ssô d'aveu ine gran rondalle rûge su l' pèné !). T'âs du journau, l' Jura Agricole, ben utile, méme pèrimia !
C'tè cabirottes, ill r'sembiant point à gran cheuse. Y 'è dè pi-inches branquillouses, èn' pôtche que freme pasqu'y è la môde, ape in couvert in villes tôles. Du d' dans, t' é méme point à l' assote, la bise t' r' lève l' pantais, y t' noge su lè pis, te t' jale ou ben t'crêve de chaud...Ape, y'a du populô ! Dè rattes, dè areugnes, dè fremis, que t' corant su lè attiots; t' peux méme point y fér' mèriaine ballement...
Lè vaudraloux du premi maï, vouillint fér' èn' crasse à l' Erman : amouner san cabirotte su la pièche, d' vant la futrie. Y fiôt gran nai, s' in fér' de bru, è la voulant, mais L' ERMAN ETÔ D' DANS ! Lè galoupiots ont eu èn' pô du diab' quan la cabirotte y -e z' y a causé : - VÔ MARCHI POINT AU PAS ! E s' sont ensauvés, è z'ont tout laissi cheudre, L'Erman ape la cabirotte ! Me crêtes-vos si j' vô dit qu' l' Erman a eu lè rognons bâdiots pindint huit je !