Histoire santastique XIII

- Écoutez capitaine, ce n'est quand même pas ma faute si vous êtes de contrainte dans la brigade du Pôle, ce n'est pas une si mauvaise place : la région est plutôt tranquille. La dernière affaire remonte à 1796 quand Jötul Ademunsen a dû être évacué vers la Finlande à la suite d'une attaque de pingouins. Depuis rien de notable n'a été signalé. Vous allez passer une nuit tranquille, capitaine Merlot.

- Ouais, mais une nuit polaire qu'est longue comme un jour sans pain. Y'a ben d'quoi braire.

- Ah tiens, vous qui avez peur de vous ennuyer. Je viens justement de recevoir un appel de la part de madame… heu… Santa Mama qui nous signale une disparition inquiétante.

- Quoi une disparition ? hé, mais c'est pas les objets trouvés ichi. Faut lui dire de chercher mieux à la p'tite dame.
Mais attends, comment t'as dit le nom ?

- Je regarde... Santa Mama un nom italien apparemment.

- Mais non ! Qué babache çui lô, c'est m'ame Noël, je la connais bien, elle habite avec eun' troupe de maguettes à s'baraque, si elle a téléphoné, c'est qu'elle a des ennuis. Allez hop faut y' aller.
Mais avant, on a absolument besoin d'un médecin légiste, parce que moi, je ne travaille pas sans avis médical.

- Un légiste ? Mais… il n'y a pas été fait mention d'issue fatale.

- Mais t'en sais rien ! Qu'est-ce qu'elle a dit m'ame Noël ?

- Beuh… ce serait un âne qui aurait été victime d'une chute dans la neige et que le propriétaire serait incapable de localiser.

- C'est clair comme du jus de chicorée, ton affaire… Moi, j'entends victime, et qui dit victime, dit meurtre, donc y nous faut l'avis du légiste pour l'avis de décès. Tu me convoques un docteur, pas maboule, si possible, pour qu'on puisse opérer sur le champ. Un champ opératoire si tu veux.

- Un médecin légiste… au Pôle Nord ?

- Ben oui, mais qué babache ! Pas au Pôle Ochon. Tu prends ton ail-phone et tu m'en convoques un, et pis là maintenant, parce que si m'ame Noël a besoin de nous pour retrouver un baudet, c'est que ça doit urger.
Allez, grouille, on prend ma carette et puis on y vô.