La légende du Pillig Hud
Un conte Cabardouche pour l'Avent
jour 10 la comedia del arte
Ne parlant pas l'inuktitut, les deux bigoudènes ont recours à une langue des signes improvisée (ponctuée de chouchenn pour une meilleure compréhension).
Azenor a toujours été douée pour bâtir des châteaux de sable ; petite, elle réjouissait les estivants venus prendre les eaux à Saint Guénolé, en élevant des manoirs éphémères qui forçaient l'admiration.
Sous une aurore boréale naissante, elle a l'idée d'en monter un en neige, histoire d'informer l'inuit de leur quête.
Beuzega, quant à elle, essaie de mimer le geste auguste de la crêpière mais ne réussit qu'à faire hurler de rire le chasseur. Les krampouezh sont un mets inconnu dans les régions polaires.
Elle fait mine alors de chercher quelque chose en faisant des zig et des zag dans le camp, avant de venir s'extasier devant la maquette de neige.
Mais elle ne peut s'empêcher, de mimer la crêpière, ce qui plonge immédiatement l'autochtone dans une franche hilarité : il n'a aucune idée de ce que veut dire ces étranges mimiques, mais les déhanchements de la comédienne le mettent en joie.
Après avoir recommencé plusieurs fois sa pantomime de quête suivie de découverte du château, elle décide de laisser tomber l'allusion au Pillig, au grand dam du l'inuit qui attendait impatiemment cette partie pour rigoler.
Les dons d'actrice de Beuzega et les talents d'architecte d'Azenor finissent par évoquer quelque chose au chasseur ... aurait-il compris ce qu'elles cherchaient ?
- Aktok igdlo angininka ! articule t-il en pointant une direction bien précise. le sérieux dont il fait preuve indique que le château serait bien là bas .
Satisfaites, elles décident d'y aller à dos d'ours.
Ce dressage spontané emplit le chasseur d'un profond respect, il offre des poissons au plantigrade pour l'aider à accompagner les deux aventurières.
C'est à dater de cette nuit là que l'inuit se prit de passion pour le théâtre.