La légende du Pillig Hud
Un conte Cabardouche pour l'Avent
jour 17 : surprise
Dans les mains de Santa Mama, la poêle antique est d'une légèreté admirable, elle tressaute, elle vibre, les crêpes se multiplient à une vitesse inouïe. C'est à peine si les rennes ont le temps de les avaler que des piles de galettes dorées au doux parfum d'érable et de cannelle apparaissent dans l'assiette de service. On a l'impression que Santa Mama danse avec une baguette magique.
Quand Beuzega assiste à cette démonstration d’agilité pâtissière, elle grogne de plaisir, elle est rongée par l'envie de posséder cet accessoire ultime qui fera d'elle la Reine des galettes de toute la terre de Bretagne.
C'est alors qu'un phénomène peu banal intervient.
Quand Beuzega veut se saisir du Pillig pour tourner quelques crêpes, celui ci devient impossible à soulever. Il pèse aussi lourd qu'un menhir !
Les Bigoudènes sont interloquées, : comment est-ce possible ? dans les mains agiles de Dame Carmin , cet ustensile semblait voler comme une alouette et maintenant il est si pesant qu'on ne peut pas le bouger.
Beuzega tire , Azenor pousse... Rien à faire: le Pillig reste collé au sol. Les deux fouines enragent, elles ont bravé les tempêtes et l'air glacial du Pôle Nord pour constater qu'elles ne peuvent pas se servir de la poêle tant convoitée.
- C'est amusant n'est-ce pas ? Il est arrivé la même chose avec la Mère Fouettard. Elle avait l'intention farfelue de me prendre ma vieille poêle, sans doute pour fesser son mari, ces deux là ont des jeux curieux... Et bien elle n'est jamais arrivée à la soulever . Santa m'a dit qu'il fallait avoir un cœur pur pour pouvoir l'utiliser ...